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Major Lazer « on va retourner la plage pendant 2 heures ! »

Avant le show survolté des Majors Lazer aux Eurockéennes, nous avons eu la chance de rencontrer Diplo et Walshy, piliers du groupe, qui nous ont parlé de Jamaïque et de Zouk.

Salut à vous deux ! On vous voit et on vous entend partout en ce moment...vous vous attendiez à un tel succès ?

Diplo : Quand tu fais de la musique, tu as toujours envie de rencontrer le succès, mais tout ce qu'on veut c'est s'éclater et jouer notre musique.

Tu peux nous présenter la personne à coté de toi ?

Diplo : C'est Walshy.

Walshy : Ca va les gars ?

Ca va être comment ce soir ? 

Diplo : De la pure folie !

Walshy : Ouais un truc de fou ! C'est génial de nous avoir mis sur la plage, ils auraient jamais dû faire ça ! (rires) On va retourner la plage pendant deux heures !

Comment vous est venue cette inspiration de Jamaïque ?

Walshy : Je suis Jamaicain et Diplo et moi avons tous deux grandi en Floride. En Floride, il y a différentes cultures qui coexistent et qui rendent la culture floridienne un peu jamaïquaine, un peu dance hall etc...donc toutes ces inspirations nous sont venues de Floride. Vous savez, le dance hall reste quelque chose à part, un genre unique qui a sa propre évolution et ne ressemble à rien de ce à quoi on pourrait s'attendre. C'est quelque chose d'indépendant qui ne se préoccupe pas des autres courants artistiques ou de l'avis des autres. Ça évolue très vite aussi. Tout ça explique ce qu'est Major Lazer puisqu'on adore le dance hall. Et c'est génial de voir les gens apprécier notre musique car tout ce que l'on cherche à faire, c'est faire vivre des bons moments au public. C'est la base de tout ce que l'on fait.

Au vue des vidéos de Major Lazer, on pourrait penser que vous êtes obsédés par les culs non ? 

Walshy : Quand on vient des Caraïbes, il faut savoir que toutes les musiques qui naissent là-bas le zouk, le soca, le dance hall, le reggae, sont faites pour les femmes. C'est comme ça que ça se passe, et puisque l'on fait du reggae et du dance hall, on s'inspire de ça. Le cœur des femmes, la façon dont elles dansent et les femmes en général nous inspirent, et on ne fait que retranscrire tout ça en musique comme dans toutes les soirées dance hall. On n'invente rien, c'est comme ça que ça se passe avec cette musique.

Vous avez bossé en Jamaïque, comment s'était ?  

Diplo : On écoute tout les deux de la musique jamaïquaine depuis près de quinze ans et j'ai commencé à aller en Jamaïque il y a 7 ans pour bosser avec des artistes jamaïquains. J'adore travailler cette musique car il n'y a pas de contrainte. Et depuis deux ans maintenant on rencontre le succès mais on fait ça depuis longtemps.

C’est quoi votre prochain objectif ?

Diplo : Major Lazer sera toujours centré sur le reggae ça c'est une certitude. En Février on va jouer en Afrique (Afrique du Sud, Kenya, Angola), et je suis super excité de jouer là-bas et de travailler avec des artistes africains car il y a de plus en plus d’opportunités dans certains pays africains.

Parlez-nous un peu de votre live...

Walshy : On est cinq sur scène... mais il faut que tu viennes le voir par toi même ! Surtout qu’on a encore jamais joué sur une plage donc on va y foutre le feu !

On sera là ! Mais en attendant parlons un peu de l’album, excellent, mais peut-être un peu "bordélique" ... vous pensez à quelque chose de plus conceptuel pour l'avenir ?

Diplo : Cet album a mis tellement de temps à voir le jour que des morceaux se sont ajoutés au fil du temps ce qui donne ce caractère désordonné à l'album avec des gros titres de reggae, de moombathon, de hip hop... mais d'après moi, le premier album était encore plus bordélique !

Tout ce que vous faites fonctionne, vous vous voyez comme des lanceurs de mode ?

 Walshy : Pas du tout et si c'est le cas, c'est par accident car on tente des choses, on veut faire quelque chose de novateur et on ne se préoccupe pas des autres.

Diplo : Et c'est plus facile aujourd'hui car les gens sont attentifs à ce que l'on fait, ils sont à l'écoute.

J'imagine quand même que certaines de vos idées ne sont pas bonnes ? 

Diplo : Tellement ! Probablement 99% de nos idées ne fonctionnent pas, et quand je réécoute, je me dis putain mais à quoi je pensais ?! Mais c'est aussi notre point fort car on ne se démotive jamais, on n'a pas peur de l'échec et on n'essaye pas de faire la même chose encore et encore.

Pour finir, vous dites que vous avez commencé à mixer vers 17 ans, mais est-ce que vous êtes déjà allés en festival en tant que festivalier avant ?

Diplo : Non car on nous n'avions pas ce genre de festival aux États Unis. Je suis allé voir des concerts dans des parcs en Floride, comme les Smashing Pumpkins, mais les festivals se développent seulement depuis une quinzaine d'année aux US.

L'interview s'est déroulée aux Eurockéennes de Belfort sous forme de "table ronde" avec plusieurs médias