On était à
Solidays 2021, un festival de remerciements aux soignants

Festival incontournable du paysage des festivals français, Solidays avait malheureusement été contraint d’annuler son évènement grand public. Finalement, c’est en hommage aux soignants, en première ligne durant la crise sanitaire, que l'association Solidarité Sida a décidé de consacrer son édition 2021. Pluie, frissons et grosses vibrations, plongée dans une édition inédite et historique en ce premier week-end de juillet. 

Dimanche 4 juillet. 12h21, Le Tour de France… des hippodromes

Après deux métros et une navette depuis Porte Maillot, on arrive aux abords du festival et on passe les contrôles de sécurité sans difficultés. Pass sanitaire dans la poche, nous entrons sur le site de Solidays : l’hippodrome de Paris-Longchamp. L’image nous fait sourire puisque la semaine passée, on visitait l'hippodrome d’Evreux pour le festival Rock in Chair. Avec en tête, la question de savoir quel sera le prochain hippodrome que nous visiterons, on se dirige tranquillement vers l’exposition photo montée en partenariat avec Canon qui propose de multiples tirages grand format des éditions précédentes. La photo de Rilès avec l’immense foule devant lui nous attire particulièrement (photo) et on se plaît à déambuler entre les portraits à la recherche de la nostalgie de la foule et des moments perdus que nous espérons retrouver bientôt.

13h33, un warm-up humide et bouillant  

On est happé par les nombreux food-trucks et stands de restauration (photo). De mémoire de festivaliers, nous n’avions jamais vu une telle richesse de l’offre de restauration (poke bowl, falafels, crêpes, pâtes, tacos, burgers, sandwiches, pizzas, wraps…). On craque finalement pour un grilled cheese XL avec frites pour 17 euros. Malheureusement, une première averse se joint au repas et on oublie l’idée de s’installer sur une table extérieure. On optera donc pour l’un des chapiteaux sous lequel notre repas est accompagné par les concerts des lauréats du concours de la RATP. Grâce au boys-band Billet d’Humeur le soleil revient très rapidement. Avec leurs chansons et leur énergie, ils embarquent tout le public qui se prête à des chorégraphies endiablées. Alors que nous sommes tout juste au début de l'après-midi, le ton est donné. 

15h27, le dimanche à Solidays, c’est le jour de festival

Pendant que Jahneration puis 47ter prennent la suite nous partons découvrir l'expo de bande dessinée « Happy Sex » de Zep qui met en scène de façon humoristique la diversité des positions et comportements sexuels (photo). On assistera également à l'essai au saut à l’élastique de quelques festivaliers, internes en hôpital, qui nous confient venir pour leur tout premier Solidays, tout comme nous. Du côté du concert d’Amadou et Mariam l'énergie est épatante. A 66 et 63 ans, susciter le même engouement qu’il y’a 20 ans force le respect. Le duo remercie le personnel médical pour son implication pendant la pandémie et reçoit une salve d’applaudissements en retour. On se décale de quelques pas à gauche pour être aux premières loges pour Deluxe qu’on attend de retrouver après s’être quittés avec un excellent souvenir de leur prestation à l’Imaginarium festival en 2017.

16h10, le déluge 

Tout juste sorti de son lit, le groupe débarque en pyjama sur scène et enchaîne ses classiques dans une ambiance incroyable (photo). Cette fois, ce n’est pas à une petite averse que nous avons le droit mais à un véritable déluge, l’herbe disparaît peu à peu pour laisser place à la boue. Peu importe, on retrouve bien l'esprit des festivals : on chante, on tente quelques pas de danse et on admire la dextérité du saxophoniste et on garde le sourire tout comme le reste de la foule alors que la pluie redouble d’intensité.

17h29, le silence est d’or, la danse est de platine

On se tourne alors vers le silent disco, et ça fait du bien de retrouver les casques et partager notre groove même si on se confronte parfois à la situation cocasse de ne pas être sur la même fréquence audio que nos partenaires du jour... Genre, Jul vs Mariah Carey. On en oublie presque le début du concert de Suzane qui fait le show et présente quelques nouveaux titres. Après un discours du directeur du festival qui revient sur la journée et remercie une nouvelle fois les soignants, Youssoupha, représentant du Grand Paris, foule la scène A. Le rappeur est impressionné par l'ovation qu’il reçoit et on a nous-mêmes quelques frissons à la fin de « On se connaît ». Le concert de 30 minutes passe un peu vite. On aurait aimé reprendre d’autres titres comme « Smile » ou « Par Amour ». 

19h27, le dernier mariole

Marseille débarque à Paris avec Soso Maness qui perd parfois le public avec une setlist pas forcément adaptée mais se rattrape en faisant preuve d’auto-dérision, allant jusqu'à s'autoproclamer « Soso malaise ». Bien que ce ne soit pas trop notre style de prédilection, on doit bien avouer qu’il assure le show et derrière son humour le marseillais se livre avec sincérité. Il conclut son concert en apothéose avec l’un des hits de l’été « Petrouchka » suivi du titre estival de 2020 « Bande organisée » et on s'adonne alors à notre premier pogo depuis près de deux ans. On appréciera le lâcher prise. Mention spéciale à l’agent de sécurité baptisé « Steak » présent en avant de scène et qui n’a pas bougé d’un iota pendant toute la prestation. 

21h19, et merci les soignants !

Malheureusement avec un seul bar pour plus de 10 000 festivaliers, on comprend très vite que reprendre un verre sera une quasi mission impossible. On se tourne donc vers l’orchestre Meute qui clôture la scène A en apportant un souffle nouveau sur le festival avec un peu d’électro et notamment leur célèbre reprise de « The Man With The Red Face » de Laurent Garnier. La journée se termine avec -M- qui sera même rejoint par Deluxe et Guillaume Canet sur scène. Le concert du Machistador semble satisfaire toute la foule et on lui donnera tout ce qui nous reste comme énergie pendant une heure avant d’applaudir une ultime fois les soignants mais aussi les bénévoles et les équipes techniques ayant permis la tenue de cette édition inédite du festival puis de se dire à l'année prochaine !

Le bilan

Côté concerts 

La découverte de l’été

Billet d’Humeur, un quatuor qui met une folle ambiance avec un pas de danse signature

Les hyperactifs 

Deluxe, pluie ou soleil le groupe nous envoie une décharge d’énergie impressionnante et ça en pyjama

Les ambassadeurs de la bonne humeur

Amadou & Mariam, le fait d'avoir encore la même envie de partage après tant d’années de carrière mérite d’être dans ce bilan

Copie à revoir 

47ter, être validé par le Président de la République ne suffit pas, on a du mal à accrocher à leur concert peut-être moins adapté pour un festival

Côté festival 

On a aimé : 

- Les bouteilles de gel hydroalcoolique sur les tables et le comportement citoyen et éco-responsable des festivaliers
- L’exposition photo pour retrouver les moments forts et l’ADN Solidays
- L’offre de restauration, de l’entrée au plat en passant par le dessert, un choix faramineux de gourmandises et encas à se mettre sous la dent. 

On a moins aimé : 

- Un seul bar pour plus de 10 000 festivaliers (l’autre étant principalement un bar à vin), même le directeur du festival a reconnu l’erreur. 

Infos pratiques
 
Prix des boissons: 

- Entre 6,50 et 8 euros la pinte de bière
- 4 euros le verre de rosé ou de vin
- 3 euros pour un soft 

Prix de la nourriture:

- Une dizaine d’euros en moyenne (burger, pizza, tacos, poke bowl, sandwich, crêpes, bonbons, glaces…) 

Transports :
 
- En métro : Ligne 10 (Boulogne Jean-Jaurès ou Ligne 1 ou RER C (Porte Maillot) 
- Navettes RATP gratuites depuis la Porte Maillot pour rejoindre l’hippodrome. 

Prix du festival :
 
Le festival était dédié aux soignants et au personnel médical et hospitalier, en première ligne durant la crise sanitaire. Ils étaient invités gracieusement et ont obtenu leur place après inscription sur le site et suite à un tirage au sort.
 
Conclusion : 

Une première pour nous à Solidays, nous comprenons mieux pourquoi il s’inscrit comme un indispensable de l’été des festivals. On tire notre chapeau à l’orga pour avoir réuni un tel plateau d’artistes en 5 semaines et avoir permis à 13 000 soignants et personnels de santé d’être mis à l’honneur pendant toute une journée dans un cadre sympathique qui invite par ses décors à l’évasion. On espère de tout cœur que le festival trouvera les financements et le soutien nécessaires pour organiser une édition grand public l’année prochaine et que Solidarité Sida pourra continuer son action et compter sur la générosité des acteurs publics et privés. 

Récit et photos : Alban Sauty