On était à
Rock in Chair 2021, nos grandes retrouvailles avec les festivals

Après une année blanche, nous étions de retour à l’Hippodrome d’Évreux-Navarre, le dernier samedi de juin. L’occasion de déclarer officiellement (r)ouverte la saison des festivals d’été et de retrouver l’ambiance propre à ces évènements qui nous ont tant manqué.

Samedi 26 juin 2021. 17h22, le grand retour du chill 

Arrivés sur place quelques minutes avant le premier concert, nous nous présentons à l’une des entrées avec notre précieux pass sanitaire. Après vérification et fouille traditionnelle de notre sac, nous nous dirigeons directement vers la scène et découvrons des milliers de chiliennes en bois à l’effigie de la ville d’Évreux et de la région Normandie (photo). Elles sont réparties en quatre zones et sont espacées d’un mètre pour rester bien dans les clous des mesures sanitaires. Coup de chapeau pour l’accessibilité puisque la circulation entre les zones et dans le festival en général est particulièrement facile, fluide et adaptée aux personnes à mobilité réduite. 

18h04, voyage en francophonie

On est immédiatement embarqués par la pop d’Adélys (photo), originaire de Normandie, qui nous transporte des rues d’Évreux aux ruisseaux du Québec en passant par les fenêtres du quartier européen de Bruxelles. On profite de cet instant, assis dans nos chaises longues, pour découvrir la scène (photo). Deux écrans de part et d’autre de celle-ci permettent aux plus éloignés de ne rien rater de la fin du concert. Le groupe pop-rock Archimède prend la suite dans une ambiance décontractée alors que le festival continue de se remplir et que quelques gouttes commencent à tomber. Cela n’empiète en rien sur la joie des frères Boisnard qui « dutronnent » (du nom de leur mentor, Jacques Dutronc) avec passion et humour comme en témoigne la chanson « Fils de… ». 

19h52, top départ pour le ravitaillement

Après un entracte durant lequel le directeur du festival et son directeur technique nous font découvrir la régie et expliquent l’organisation du festival, les légendaires Tryo font leur entrée sous les acclamations de la foule qui s’est massée au niveau des crash-barrières. Nous profitons de ce mouvement pour foncer vers les stands de restauration où les bénévoles nous servent un américain pour 8€... Particulièrement utile, chaque zone possède ses propres stands de restauration où nous retrouvons les classiques : bière, frites, saucisses ainsi que crêpes et gaufres. Et c'est sous une belle averse que nous partons consommer notre repas devant le concert de Guizmo, Mali et Ito.

20h14, crie-le bien fort, use tes cordes vocales !

La pluie est rapidement partie et ne reviendra plus de la soirée, ce qui nous permet de rejoindre la fosse et les fans de Tryo dans les premiers rangs, en étant secs... nous. On pourra savourer à la fois les grands classiques de type « Désolé pour hier soir » et « Serre-moi » et des nouveautés comme « Aimer ». Après la forte abstention lors des votes du premier week-end des éléctions régionales, le groupe, toujours aussi engagé après 26 ans de carrière, appelle la foule à se rendre aux urnes le lendemain, avant de relancer une ambiance survoltée qui nous avait tant manqué. Ça chante, ça danse, ça crie, et Mali nous confie avec ironie être prêt à redonner son corps à la Ministre de la Culture pour abolir le pass sanitaire... après l’avoir déjà donné pour obtenir la reprise des festivals. On ne peut que le remercier de tant de sacrifices. Le concert se conclut par l’iconique « Hymne de nos campagnes » reprise en choeur par tous les festivaliers. Quel bonheur !

21h45, introspection 

Le soleil se couche petit à petit pour laisser place à l’obscurité. La psytrance du DJ Talamasca et ses visuels très travaillés portent la foule pendant le changement de scénographie. Un grand écran fait son apparition en fond de scène et une vidéo démarre. Nous entrons tous ensemble dans le cerveau de Grand Corps Malade qui fait son apparition sur scène en compagnie de ses musiciens, Benoît Simon, Mosimann et Feedback (photo). On se délecte de sa plume prenant des accents parfois drôles, parfois graves mais toujours très juste sur les réalités de notre société. Louane, Suzane, les soeurs Bertholet et Camille Lellouche nous rejoindront à travers l’écran pour des duos qui donnent des frissons. On prend plaisir à voir Mosimann sur scène en tant que musicien qui n'a plus à prouver l’étendue de son talent tantôt pianiste, DJ, batteur et chanteur. Le concert est entrecoupé de saynètes humoristiques avec certains acteurs du film « La Vie Scolaire » et le show se termine sur le morceau « Pas essentiel » où Grand Corps Malade est rejoint par Tryo pour célébrer ensemble leur premier festival en plein air. Et le nôtre aussi ! 

Bilan

Côté concerts 

L'autochtone :
Adélys, en ciré et bottes jaunes, elle nous fait découvrir son univers et ses chorégraphies parfois surprenantes.

L’incontournable :
Tryo, un groupe engagé et toujours au top après 25 ans de carrière, des chansons qui font bouger les foules. 

L’essentiel :
Grand Corps Malade, un show au scénario et à la scénographie aboutis avec des musiciens dont le talent n’est plus à prouver. 

Côté festival 

On a aimé : 

- L’accessibilité et la configuration du festival
- Les entractes animées

On a moins aimé :
- Le prix des consos, notamment de l'eau.

Infos pratiques : 

Prix des boissons :
Pinte de bière 6,5 €
- Soft 4 €
- Eau : 2,5 € 

Prix de la nourriture :
7 € en moyenne pour le salé (sandwich américain/belge, frites saucisses/merguez, poutine)
- 4 € en moyenne pour le sucré (glaces, crêpes, gaufres)

Transports :
En voiture : Paris 1h15 - Caen 1h30 - Orléans 2h - Rouen 45 min - Le Havre 1h15 - Amiens 1h50 - Le Mans 2h
En train : Gare d’Evreux

Prix du festival :
Pass soirée : 35€
Pass 4 jours 95€ 

Conclusion :  

On attendait ce moment comme un enfant qui attend Noël pour découvrir ses cadeaux. Après une année sans festivals, quel bonheur de les retrouver avec Rock in Chair Évreux. Le festival a su s’adapter aux mesures sanitaires et composer une programmation alliant artistes locaux et têtes d’affiches d’envergure nationale, qui fonctionne. Familial et bien organisé, Rock in Chair Évreux s’impose un peu plus comme l’un des festivals qu’il ne faut pas rater en ce dernier week-end de juin où l’offre ne manque habituellement pas. A nouveau cette année, il a su tirer son épingle du jeu et séduire près de 10 000 festivaliers sur quatre jours. On se souviendra de cette soirée comme celle où nous avons retrouvé le chemin des festivals et le bonheur qui l’accompagne, on espère désormais que cette route se continuera sans obstacles.

Récit et photos : Alban Sauty