On était à
Hellfest : 13 énervé

La première rencontre avec le Hellfest est l’occasion de confronter la réalité aux fantasmes qu’on s’est construits sur ce festival, et de constater que la réalité l’emporte par KO constant trois jours d’affilée. Y revenir, étrangement, c’est un peu comme revenir à la maison. On a ses marques, on prend la température des retrouvailles en famille, mais on est bien d’emblée, tant l’événement vous accueille pour ce que vous êtes. Pour le reste, le bruit et la fureur parlent d’eux mêmes. Pas de répit, pas de remords, pas de tergiversation : on n’est pas venus là pour vendre des cravates.

Jour 1. 15h13, premières déflagrations

La légende grandit d’année en année, et l’effet boule de neige est là. Non content de vendre tous ses pass 3 jours avant même l’annonce de sa programmation, le festival attire des gens de plus en plus tôt. Quitte à venir de loin ou à prendre des congés exprès, pourquoi ne pas débarquer dès le jeudi, voire dès le début de semaine pour certains ? Ce qui donne parfois des situations hallucinantes comme la file d’attente dantesque pour l’entrée sur site jeudi, alors que les concerts ne commencent officiellement que le lendemain. Et là, tant pis pour ceux qui ne pouvaient arriver qu’après le boulot vendredi : ça tapait dur dès le début en terme de programmation. Outre Joan Jett et ses Blackhearts, sur la Warzone une carte blanche aux Burning Heads pour leurs 30 ans avec les Hard-Ons, Seven Hate, et les Burning Heads évidemment. Un plateau implacable, cohérent, jubilatoire, des groupes contents d’être là et pleins de jus à partager avec un public qui le leur rendait bien, autant dire que le week-end débutait sévèrement jovial.

17h25, à la découverte des nouveautés du site 2018

Pour ne rien rater on a filé direct vers les concerts, mais une fois les premiers sets passés, on prend un peu le temps d’arpenter le site pour découvrir ce qui a changé. Car le Hellfest, particulièrement à l’écoute des retours des festivaliers après chaque édition, investit d’une année sur l’autre pour faire évoluer sa configuration au mieux. Ainsi, on découvre plusieurs secteurs pavés devant les scènes, ce qui change beaucoup de choses, notamment sur la Warzone, exit le bain de poussière permanent mais un sol plus dur pour accueillir pogos et slams ratés, un nouveau bar splendide entre les deux mainstages, une déco incroyable remplaçant les palissades extérieures de celles-ci, et puis deux incroyables rideaux d’eau qui feront le bonheur des festivaliers en surchauffe pendant tout le week-end…

19h32, Mars (ré)attaque !

Après être allés jouer les curieux devant les vétérans de Europe, en se disant qu’on reviendra pour le dernier morceau, qui sera forcément leur tube “Final Countdown”...et ça n’a pas raté, on retourne aux affaires sérieuses pour des retrouvailles bien jouasses avec les Uncommonmenfrommars (photo), fraîchement réformés et franchement débordants de générosité. Commence déjà à se dessiner ce qui sera un élément récurrent du week-end : la qualité de la programmation sur la Warzone, vers laquelle on retournera bien souvent. Des six scènes que compte le Hellfest, c’est d’ailleurs celle qui génère le plus de ferveur, d’énergie partagée, de furie joyeuse. Et ça ne tient pas qu’à son orientation punk-hardcore, mais aussi à la configuration des lieux.

21h15, Jantes de voitures versus Vampires

Bien entendu, il devient compliqué d’ignorer les deux Mainstages à mesure que la soirée approche, tant les grands noms déboulent, massifs et vecteurs au moins de curiosité. C’est d’abord une belle surprise que de se laisser embarquer par le set de Steven Wilson, ex Porcupine Tree, complètement trippant, sophistiqué sans jouer les précieux, et à rebours de tous les poncifs du genre. Là encore, on touche à l’éclectisme revendiqué du festival, à son ouverture sans donner uniquement dans le blockbuster consensuel ou la programmation ultra pointue pour satisfaire les niches des sous-genres du metal. Vient ensuite la sensation curieuse du soir avec la venue de Johnny Depp et de ses potes stars en semi-retraite, Alice Cooper et autres Joe Perry. Hollywood Vampires, donc, pour un show pro, propre et qui ne fait de mal à personne. Autant vous dire qu’on est retournés sur la Warzone, où les Svinkels (photo), déjà retrouvés avec bonheur il y a quelques temps au festival Mythos, s’essayaient à un contexte autrement plus XXL, et le moins qu’on puisse dire, c’est que ça l’a fait. Preuve, une fois de plus, que le mélange des genres et la fusion des styles, quand c’est mené avec une identité et de l’envie, ça récolte ici un bel accueil.

23h12, Bad Religion, sweat & soul

Le temps de boire quelques bières et de rendre visite à la statue de Lemm, au pied de laquelle on peut acheter des sandwichs vegans au soja, on se rend compte que... bon ok, on va rester là parce que, quand même, dans pas longtemps il y a d’autres vétérans à retrouver. Avec les vieux groupes, c’est toujours pareil :  on a un peu tendance à guetter (sans le souhaiter) le moment où un groupe, forcément (?), va devenir “moins bien”. Bad Religion ne laisse aucune place au doute. Le chanteur a beau ressembler à un prof de fac ou à votre beau-père, c’est du costaud monté sur du solide. Un concert irréprochable, constant, furieux et conscious comme il faut.

01h25, Du pire au meilleur pour se finir

Oscillant entre les autres scènes, goûtant qui du Napalm Death (photo), qui du Corrosion of Conformity, tous deux assez égaux à eux-mêmes, on finit par s’approcher à nouveau des Mainstages, pour se prendre une louchée de Judas Priest. Les gars sont là, la technique aussi, mais entre les dégoulinades épileptiques de notes suraiguës et les changements de costumes incessants du chanteur (“on dirait Beyoncé”, comme disait ma voisine dépitée), le show, un peu convenu, tire en longueur. Le bonheur n’en est que plus grand d’accueillir A Perfect Circle, groupe atypique porté par la voix de l’incroyable Maynard James Keenan. Un concert loin des clichés, en apesanteur, rugissant autant que caressant, sur un fil permanent sans jamais se casser la gueule. Une vraie claque qui clôt idéalement une première journée pleine de contrastes, de déchaînements et de sourires. Punaise, ça commence fort, tout ça.

Jour 2. 09h40, pélerinage au Leclerc et reprise des hostilités

On se souvient assez vite que les bonnes résolutions d’aller voir tel ou tel groupe programmé dans la matinée avaient été, l’année dernière déjà, bien douchées par les after pas prévus au “metal corner” ou devant une table de camping, les bouts de nuits terminés par le soleil pénible très tôt sous la tente. Bref, la journée, comme on pouvait s’y attendre, démarre comme elle peut, en l’occurrence par une visite rituelle et nécessaire au Leclerc de Clisson, ses montagnes de packs de bières et de bouteilles de Whisky, de sandwichs industriels, de saucisson artisanal mais aussi de fruits et légumes, la queue siffrédienne devant les toilettes, les hordes tranquilles toutes en noir et en tatouages et les caissières bien occupées. Une fois le ravitaillement opéré, retour sur site avec le sentiment que même avec autant d’affluence (60 000 personnes par jour), ça avance plutôt vite pour accéder aux portes de l’enfer. Après avoir entendu la fin du set de Monolord sur la scène Valley, c’est l’heure de la première claque de la journée… sur la Warzone. Belle découverte que ces Québecois de Get The Shot (photo), généreux et bien en place, explosifs, bon esprit et fièvre communicative.

14h35, L7, fureur intacte

Le HellFest, avec plus de 150 concerts à chaque édition, n’est pas seulement un miroir de la diversité des “musiques extrêmes”, il est aussi particulièrement révélateur des différentes époques qui ont marqué ces genres, et les groupes programmés appartiennent nettement à des générations différentes. Parmi les groupes avec de la bouteille, certains ne se sont pas produit depuis des années, en France, ou tout court, et les reformations sont autant d’occasions de jouer à quitte ou double, entre ronron qui a mal vieilli et impact intact. Les filles de L7 ont clairement marqué leur temps, entre la fin des années 1980 et le début des années 2000. Le groupe s’était reformé peu avant le Hellfest 2015 et elles revenaient cette année boostées comme jamais. Malgré une programmation en début d’après-midi et un son un peu hasardeux au début, elles ont braqué la mainstage avec un répertoire qui fait toujours autant mouche et une attitude impeccable, plus quelques nouveaux morceaux en prime. Un vrai plaisir avec un goût de trop peu, ce qui est toujours bon signe.

16h04, allers-retours sous le soleil

Comme les années précédentes, nos goûts nous ont assez peu amené devant les scènes Altar et Temple; aussi, c’est entre la Warzone et la scène Valley que s’est fait le gros des mouvements pendulaires au milieu des plus de 50 concerts de chaque journée du festival. Ainsi, nous avons pu baguenauder entre le stoner bien poisseux des 1000Mods, le hardcore survolté des gamins de Turnstile et le cauchemar sonique halluciné des deux ovnis HO99O9 (photo). Prestation impressionnante, transgenre, agressive, à rebrousse-poil, sans concession de bout en bout. Une fournaise infernale qui ne laisse pas indifférent, et dont on ressort sonné. Et sous un soleil moins accablant de chaleur que l’année dernière, mais pas moins cuisant : allez bim, premiers coups de soleil, et pas qu’à moitié.

20h10, du lourd, du lourd, du lourd!

On s’octroie donc un répit de bon aloi à l’heure de l’apéro, pour réhydrater des corps éprouvés et en grand besoin de liquide réconfortant. Et dites donc, ça tombe bien, c’est pas les bars qui manquent dans le patelin. Ragaillardis par une remise à niveau aussi conviviale que nécessaire, retour sur la warzone qui s’était manifestement choisi le thème “j’enfonce le clou”. Parce que bon, ça n’a pas trop arrêté, la montée en pression et voilà qu’on passe la troisième avec Terror. Un groupe à la prestation puissante et dense, du coup de poing 15 ans d’âge servi au grill comme on en redemande. Et si vous vouliez rester en mode brutal véner, Ice T et son gang Body Count concassaient peu de temps après la Mainstage 2 avec un groove pas content voire franchement chanmé qui a fait les belles heures de la scène fusion des années 90.

21h34, warzone en surchauffe, en marge des projecteurs mainstream

Clisson, terre de contraste. On avait beau sentir le coup venir, on y est allé la fleur au fusil. Oui, ce crescendo sur la Warzone allait se poursuivre jusqu’au point de fusion. Il a été atteint direct avec le set de Madball, braquage en règle et sans répit, esprit positif et unitaire servi par des riffs et des paroles sans concession. Pogo, slam, écocups qui volent et flasques de whisky qui passent de main en main, la fièvre se fait les dents sur les pavés tous neufs. Et ça continuera ensuite avec les Cro-Mags, cette programmation était juste énorme cette année sur cette scène. Pendant ce temps là, sur la mainstage, après les Deftones revenaient les Limp Bizkit. Clisson, terre de contraste on a dit.

20h23, la bouffe pour ne pas faire que s’hydrater

L’année dernière, on avait désigné la restauration comme le parent pauvre de ce festival. Mea Culpa : échaudés par les trèèèèès longues files d’attente de nombreux stands, nous n’en avions pas suffisamment exploré la richesse. Ce fut davantage le cas cette année, découvrant des offres adaptées de cuisines des quatre coins du monde. Raclette, accras, rôtisserie, burgers, glaces artisanales, et même des moules frites (pour accompagner le Muscadet). Pas toujours donné mais sans gros excès non plus, pour des quantités le plus souvent raisonnables. Il fallait juste être très patient ou manger en décalé, dans un des trois gros spots dévolus à la nourriture. Côté boissons, l’offre n’avait pas beaucoup changé depuis l’année dernière, le standard de contenant restant manifestement le pichet de 1,5L, même pour le Muscadet. Et puis, pour relativiser les files d’attente pour manger, on pouvait toujours aller regarder celles qui serpentaient interminablement devant les stands de merchandising. On se rassérène comme on peut...

00h57, nocturne en enfer

La fin de soirée s’est faite en picorant d’une scène à l’autre, entre Avenged Sevenfold, Neurosis et Hatebreed (photo), éclairés par les crachats enflammés des bâtiments, au fil des rencontres avec de parfaits inconnus parfois venus de très loin et en tout cas dans des accoutrements que nous qualifierons sobrement de surprenants. Le tout, dans une parfaite cohabitation et un respect indéniable ; autant de paramètres humains qui, au-delà de la musique et de l’environnement du festival, contribuent à ce qui fait la richesse du week-end et à la fidélité des gens qui y viennent. On peinerait sincèrement à trouver un festival, surtout d’une ampleur pareille, où il y a si peu de problèmes, d’embrouilles et d’incivilités. Sans donner dans l’angélisme, il est évident que cela contribue notablement à l’ancrage apaisé du Hellfest dans le paysage local.

Jour 3. 13h50 premières louchées de riffs

Après deux journées et nuits bien remplies, l’organisme commence à demander du répit, et on aurait bien aimé voir par exemple les Pogo Car Crash Control, mais on n’a pas pu, on s’excuse, on espère que c’était bien quand même. Après quelques premiers bouts de concerts pas concluants sur le coup de midi, on prend un pied de taille honorable avec la prestation des Lords of Altamont, puis celle de Grave Pleasures, deux groupes franchement rock aux riffs bien troussés et avec une vraie identité. Le soleil, lui, n’a pas levé le camp et darde déjà ses rayons sur une population festivalière qui n’a pas mis les habits du dimanche mais, tout comme elle se protège volontiers les esgourdes, se crème allègrement la couenne en prévision de l’après midi.

17h12, les affaires continuent sur la warzone, élue camp de base 2018

On vous avait prévenus, on a un peu passé notre week-end sur cette scène, mais on promet qu’il n’y avait pas de vraie préméditation. Toujours est-il que les concerts de The Bronx puis des Shériff, vétérans de la scène punk-rock des années 1980-1990 reformés après 15 ans de split, ont fait salle comble. Du reste, peut-être en raison de l’effet Iron Maiden, on sentait que la fréquentation s’était encore densifiée. Il était en tout cas certain que le site ne pouvait pas accueillir davantage de festivaliers, là on était au max.

18h05, singularités dans la vallée

C’est aussi sur la scène Valley qu’ont eu lieu deux concerts avec une identité à part. D’abord Zeal & Ardor (photo), déjà découverts lors des dernières transmusicales de Rennes et manifestement très attendus. Ce mélange de gospel et de black metal (pour faire court) s’avère décidément très efficace et séduisant. Même si la formule est parfois répétitive et le mélange relève par moments du collage, reste que les voix au centre du projet font du beau boulot, et que les musiciens servent idéalement la démarche. Dans un registre complètement différent, les membres de Baroness, déjà venus l’année dernière, s’adaptant à l’absence de dernière minute de leur batteur, ont offert un set quasi acoustique. Revisitant leur répertoire en trio assis et posé, ils ont réussi à créer une bulle particulièrement bienvenue dans ce maelström de fureur électrique qu’était le Hellfest.

20h30, retour d’Alice en terre sombre

Dans la catégorie des groupes qui ont sérieusement marqué les années 1990 avant de disparaître des écrans radars et qu’on attendait avec impatience à Clisson, Alice In Chains occupait nécessairement une place de choix. Dès les premiers arpèges vicieux, poisseux, de “bleed the freak”, l’envoûtement noir s’est propagé. Enchaînant les classiques du groupe et quelques titres récents voire nouveaux, portée par un chanteur plus que convaincant face au spectre du regretté Layne Staley, la troupe de Jerry Cantrell a développé son répertoire tortueux, sombre et mélodique, plein de rage et de nuages bas. Des retrouvailles impeccables et simples.

23h43, Iron Maiden et fin de soirée

Bon, ceci étant, la foule était clairement là pour les titans de la soirée, à savoir Iron Maiden (photo). Le retour du groupe a drainé l’énorme majorité de la population festivalière, à tel point que pour la première fois depuis vendredi, certaines autres scènes, sans être désertes pour autant, pâtissaient nettement de l’effet Maiden. Que dire du show en question, sinon qu’il aura probablement contenté les amateurs du groupe ? En ce qui nous concerne, nous sommes allés voir du côté de Kadavar sur la scène Valley, profiter de leur stoner psychédélique intemporel. Avant l’arrivée de Marilyn Manson, et conformément à ce qu’avait laissé fuiter Ben Barbaud à sa conférence de presse de fin de festival, pour la première fois le Hellfest a annoncé 5 noms qui figureraient à l’affiche de l’édition suivante. Une initiative en forme de geste à destination de ceux qui aimeraient savoir (au moins un peu) qui ils pourront aller voir avant d’acheter leur pass 2019 très vite, de peur qu’il n’y en ait plus.

Le Bilan

Côté concerts

Les grands anciens qui cognent sévère

Bad Religion et Body Count, qui n’ont rien perdu de leur poil brillant

Les furieux

à égalité Madball et Terror, qui ont mis la Warzone en feu

Les insolites bienvenus

Svinkels et Steven Wilson, aux antipodes

La découverte

Get The Shot et HO99O9

Le label “en fin de course” présente

Judas Priest (à quand la retraite ?)

Le label “vieux mais toujours gaillard” propose

Alice In Chains et L7

L’attente casse-gueule qui n’a pas déçu

A Perfect Circle (mais avec un Maynard Keenan, c’est tricher)

Côté festival

On a aimé :

- Le souci de s’adapter d’une année sur l’autre en tenant compte des retours des festivaliers de l’édition précédente

- Le souci de faire cohabiter esthétique débridée et aménagement fonctionnel

- La disponibilité, la patience et la bonne humeur des bénévoles

- La joyeuse cohabitation des festivaliers, issus d’univers musicaux différents voire franchement étrangers à la sphère métal

- L’esprit de respect et de bienveillance festive.

On a moins aimé :

- Le son parfois trop fort, même avec protection auditive, et pas toujours très bon sur la mainstage

- Les verres et pichets non consignés

- Les files d’attente très dissuasives pour les achats de merchandising

Conclusion

Beaucoup de rencontres, de déconnade, de partage et surtout de passion à partager. L’édition 2018 a pu paraître moins estomaquante du point de vue programmation à certains, mais il y avait de belles découvertes à faire, des rendez-vous immanquables et réussis et puis, aussi, un bel éclectisme qui fait plaisir à voir. Cet encouragement à la curiosité n’apparaît pas comme une vitrine ou un prétexte de communication facile. C’est une démarche qui fait son nid dans l’identité du festival, qui en plus de désenclaver le secteur entier de ces “musiques extrêmes” en lui donnant l’occasion de s’afficher dans sa réalité crue, loin des caricatures, auprès du grand public, agit aussi en promoteur de sa diversité et des mélanges incessants dont elles se nourrissent. Un monde sans barrière, vous signez ?

Récit : Matthieu Lebreton
Photos : Kilian Roy