On était à
Les Trans musicales, terre d’avenir

“Tu connais ce groupe?” “Non, jamais entendu parlé”. C’était le refrain des Transmusicales, qui a réuni ce week-end 64 000 personnes du côté de Rennes. Des découvertes, des lives dans tous les sens et une ambiance chaude à la bretonne : retour sur cinq soirs pas comme les autres dans un festival pas comme les autres.

Jour 1 - 20h20, première soirée “ubu”esque

Dans la froidure des soirs de décembre rennais, le public est venu tranquillement, dans le temple historique des Trans qu'est l'Ubu. Dans la petite salle, on s'agglutine d'abord au bar en attendant le début des hostilités. Déjà présent, comme il le sera entre chaque groupe au cours de la soirée, Wilkimix (photo) donne à entendre des sessions éclectiques et efficaces.Les habitués déambulent, boivent un coup, discutent de ce que seront probablement les temps forts de cette édition. Allez, cette fois, ça commence...

20h42, Max Jury, belle entrée en matière

C'est avec le jeune Max Jury (photo) que débute la soirée. Venu de l'Iowa pour un set finalement bien court, il développe d'entrée un répertoire élégant, simple et accessible, servi par une voix et des arrangements qui connaissent leurs classiques sans jamais basculer dans la citation. Folk, un brin soul, et une absence de sophistication qui touche assez juste et s'avère convaincante. Un peu frustrant de ne pas en avoir plus, histoire de voir ce que le gamin avait dans les tripes.

22h03, polyglotte échevelée donne fièvre et horizons en vrac

Avec Sabina (photo) et ses sbires débarque une troupe improbable, un barnum rock loin des sentiers battus. Nonchalante et impliquée, la dame engage un concert plein d'énergie sans retenue et de détours imprévus. Empruntant à diverses langues, ses compositions offrent une exubérance assumée sans toutefois toujours manifester une écriture imparable. Dommage que le public rennais, décidément, se contente trop souvent d'un enthousiasme réel mais somme toute assez raisonnable, et qui ne porte pas l'artiste autant qu'il pourrait le faire.

23h40, Alsarah, et la fièvre nubienne enflamme la soirée

Quand s'installe sur scène un joueur de oud, on se souvient que les Trans ont aussi cette capacité à faire cohabiter des univers rarement accolés. Avec une basse et des percussions, un trio accueille donc une petite princesse à la voix d'or qui va en 2 minutes faire basculer la soirée vers quelque chose de franchement plus fiévreux. Soudanaise originaire de Brooklyn, Alsarah (photo) a cette présence généreuse et cette joie communicative qui emportent le morceau sans débat. Avec une énergie, une voix et un groove qui emmènent le public dans un unisson des plus jouissifs. Là, on y est, il y a du partage. Tentés initialement par Forever Pavot, nous préférons finalement rester sur cette note touchante d'élégance et de légèreté.

Jour 2 - 14h30, sur de bon rails

On se réveille et se retrouve par magie dans le train de Paris direction Rennes. Et directement dans le wagon bar, allez savoir pourquoi. Devant nous, un DJ set de Vilfy (photo) pour mettre dans l’ambiance les parisiens s’exilant en Bretagne. On croise même notre cher ministre des finances, Michel Sapin, qu’on aurait bien aimé voir derrière les platines. Arrivée à Rennes, on s’installe dans une petite maison chez des hôtes qui feront eux aussi les Trans. Surprise : il pleut en Bretagne !

18h34, le Canada à l’honneur

Pas le temps de tergiverser, on découvre la petite salle de l’Etage qui se trouve au dessus de la grande salle de concert de Rennes, le Liberté. C’est un peu le centre névralgique du festival. Gandi Lake est sur scène, de la pop rock mélancolique, avec un clavier très présent. On choisit ensuite de retourner du côté de l’Ubu, pour une soirée aux couleurs du Canada. D’abord un groupe de rap qui envoie du steack, Dead Obies (voyez vous même). Une pinte de Heineken au bar, 5,40€ - c’est correct pour un festival - et on enchaîne.

La suite se fait avec Rich Aucoin (photo), déjà croisé au festival Clap your Hands et aux Nuits Sonores. Ampoule dans les mains, t-shirt Chirac, et plein de vidéos piochées sur le net qui défilent en fond de scène, le gars passe tout son concert dans la fosse à sauter, et faire danser le public. C’est quit ou double, soit tu rentres dedans, soit tu ne comprends pas. On aime cette débauche d’énergie, et on crie avec lui, le show est court mais réussi. On espère le croiser bien plus souvent sur nos routes.

20h20, les Bars en Trans, festival à côté du festival

Après un tour dans les rues pavées du centre ville de Rennes, on débarque au Kenland. Une vingtaine de bars proposent pendant trois jours des concerts gratuits avec les Bars en Trans, qui se sont démarqués des Transmusicales tout court. On croisera John & the Volta (photo), groupe au rock très aérien avec un chanteur à la voix androgyne. Minou et sa chanteuse mettront un peu plus de pep’s, même si tout reste bien posé. D’autres artistes seront programmés pendant ces trois jours, comme Gaspard Royant, Aqme ou Two Bunnies in Love.

22h20, Navette vers la découverte

Les navettes partent de la salle Liberté. Mises en place par les transports de la ville, on achètera tous les jours des pass 24h à 3€ pièce. La journée, tout se passe dans la ville, entre l’Etage et l’Ubu. A partir de 20h30, le festival émigre en banlieue, au Parc Expo. Quatre halls sont réservés à la musique (3, 4, 8 et 9) et le dernier à la restauration. L’endroit est gigantesque, on s’y perdrait presque après quelques verres.

Le charme des Trans, c’est qu’on ne connaît pas grand monde du programme, et même en essayant de se plonger dans la programmation avant, on ne sait jamais vraiment qui a fait quoi. Un vrai palais de la découverte.

23h20, le flow du futur

Peu après 23h c’est une véritable bombe qui débarque sur scène. Aux allures de geek américaine la chanteuse britannique Kate Tempest (photo) arrive sur les planches du Hall 3. Pour sa première en Europe (hors uk évidemment), elle lâche sans complexe son flow ravageur. Entourée d’un vrai groupe, et pas d’un simple dj, c’est assez rare dans le milieu, la jeune Kate oscille entre hip-hop, slam et poésie avec un flow ravageur. Une véritable claque hip-hop que tout le public semble avoir appréciée.

Pas beaucoup de monde en ce jeudi soir, la foule est clairsemée. Ce n’est pas plus mal, on peut respirer. Le choc thermique entre les salles et les extérieurs complique cependant la gestion de nos manteaux d’hiver. On profite de quelques minutes de calme dans le hall 5 presque dépourvu de musique.

01h40, Galette bretonne sauce jukebox pour terminer

Après un passage hall 5 par le stand de la célèbre galette saucisse, pas cher et enracinant notre estomac comme il se doit, retour à la musique. On arrive sur la fin de A-WA. Trois soeurs israéliennes, de l’electro et des musiques orientales; Ça bouge bien et ça fait déhancher le bas ventre. Pour finir notre première nuit, Molotov Jukebox (photo), un trio violoncelle, trompette, accordéon, le tiercé gagnant. Sonorités cubaines, afro ou Balkan. De l’envie, des sourires, et une sympathique communion avec le public. Fin de la partie vers 3h, il nous faudra ensuite 15 à 20 minutes d’attente pour reprendre la navette vers le centre de Rennes. 

Jour 3 - 16h20, trouvailles made in France

Journée 100% français à l’Etage des Transmusicales. On arrive pour I Me Mine (photo), qui nous fait perdre une quarantaine d’années. Agréable, remuant, on aime les variations entre l’énergie de leur guitare et des passages electro plus envoûtants. On va se promener, prendre une bière, et l’on revient pour Darjeeling Speech. Un fond rock et blues pour un rap en français dans le texte, et des mots qui font mouche auprès des oreilles du public.

21h25, Songhoy Blues, combo malien

Rejoignant un parc Expo baigné dans la fraîcheur et la bruine qui n'incommodent guère le festivalier breton en toute saison, nous filons directement au hall 9 pour découvrir Songhoy Blues (photo). Ce combo récent, formé à Bamako par des musiciens pour certains chassés du Nord Mali par sa situation bouillonnante, offre une musique intense et festive, donnant envie de leur donner plus de temps et un environnement plus chaleureux, bref de les revoir. En attendant, merci les gars.

22h05, Grand Blanc, des profondeurs froides remontent des brûlures

Le temps de déambuler entre collégiens joviaux, hipsters enrhumés et vieux briscards toujours curieux, nous gagnons le nouveau hall 8 pour se laisser happer dès les premiers morceaux de Grand Blanc (photo). Ce quatuor va, on le lui souhaite, faire bientôt parler de lui et se donner le temps et l'espace de dire ce qu'il a dans les tripes, tant il impressionne d'identité brûlante et de puissance latente. Textes en français directs et sans ambages, groove froid et acéré, le groupe s'affirme vraiment séduisant et original, et convoque des influences évidentes sans jamais les singer, sans s'affilier pour autant.

23h15, le show Jungle by Night

Nous attendions beaucoup du concert des Hollandais de Jungle By Night (photo), et force est de constater qu'ils ont été à la hauteur, et même plus. Qu'ils soient ou pas, comme l'affirme le programme de la soirée en empruntant la citation à Tony Allen, « le futur de l'afro beat », à vrai dire on s'en fout. Quel groove ! Quelle implication physique ! ET BIM! Le public ne s'y trompe pas, le hall 9 vibre avec un beau sourire au rythme des pulsations changeantes et implacables d'une musique qui n'en finit pas de se vivre. Un grand moment de la soirée, tout simplement.

23h53, Metà Metà envoûtante

Un des coups de coeur de la soirée déboule sous la forme d'un groupe brésilien complètement sidérant. Comment expliquer ce mélange de rock rêche et de balancement sud américain, qui jamais ne sent le collage de principe, la fusion cheap et la fausse bonne idée ? Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça envoie, sans se poser de questions. Metà Metà, c'est une chanteuse pleine d'une soul puissante et tranquille à la fois, une section rythmique teigneuse, un sax organique (photo) et débridé, et des guitares en surchauffe qui ont des choses à dire. Un vrai bon moment comme en réservent les Trans, à profiter d'un groupe qui ne ressemble qu'à lui.

00h20, dans les allées, au village Trans

Les très larges espaces cubiques des halls du parc Expo permettent aussi des endroits vastes et déconnectés des déferlantes soniques. On y trouve des lieux où se poser, des recoins où prendre un thé ou se restaurer, déambuler, en marge des concerts (mais au chaud et au sec quand même!). Chapeau à l'aménagement, sobre et avec du caractère malgré tout, plutôt de bon goût et qui rend plus chaleureux et humain des espaces qui ne sont pas les plus évidents de ce point de vue. On a beau être dans la foule, on y respire le temps d'attendre le prochain concert.

01h10, Naked (on drugs)

Que dire de fidèle et non réducteur d'un concert comme celui de Naked (on drugs) (photo) ? C'est un foutoir très maîtrisé et des compositions obstinément hors cadres que déploient ces gars là, avec une manière très ludique de laisser vivre la démarche et/ou d'aller chercher l'incongru qui manquait au tableau, un air de ne pas y être pour mieux y retourner de façon implacable, ensemble. Quelques très bons moments, portés par des musiciens manifestement très complices.

01h30, Rone is back

C’est un des moments les plus attendus de cette édition, le retour de Rone (photo). Pour preuve le très grand hall 9 a dû fermer ses portes pendant quelques temps et laisser une partie du public dehors en attendant que de l’espace se libère. Le dj a rapidement envoûté le public en reprenant son tube “Bye Bye Macadam” mais nous a aussi surpris en présentant des extraits de son nouvel album. Sous une pluie de lumière dans un hall parfaitement aménagé et au son précis, Rone a offert aux milliers de personnes présentes un véritable show à la hauteur des attentes qu’on a pu placer en lui.

Jour 4 - 15h30, l’Etage plein à craquer

Le premier groupe a l’air impressionné d’être là. On dirait Jordy à sa tête, mais les gars de The Slow Sliders se débrouillent bien, et se la jouent comme si ils étaient devant leurs potes. La suite, on ne pourra pas la voir. Partis discuter et boire un café, impossible de remonter à l’Etage. L’accès est bloqué et on ne pourra remonter que pour Fragments, trio instrumental dans un lent tempo, et Bantom Lyons pour du rock plutôt sombre et clinquant.

17h34, Trans lieu d’échanges

Au rez-de-chaussée de la salle de concert Liberté, c’est le bal des rencontres. Pour les professionnels du milieu, tourneurs, labels, festivals de musique, salles de concerts, c’est un des moments à ne pas manquer dans l’année. Derrière les murs de l’espace pro bruissent de nouveaux projets et partenariats. Le public peut lui assister à des interviews, des conférences, ou soutenir la tournée caritative d’Abbé Road.

20h34, Dernier tour de découvertes

Dernier jour du côté du parc expo de Rennes. Des panneaux “Cherche place” se dressent à l’entrée des navettes : les deux soirées sont complètes et les billets s’arrachent autour des lieux du festival.

On commence en douceur avec Blutch et son set electro qui respire la fin de l’été agrémenté de beat hip-hop. Une parfaite introduction à Den Sorte Skole (photo). Des vidéos de paysage défilent devant nos yeux et nous emmènent en voyage. Le mix des deux DJ danois s’intensifie petit à petit pour arriver à des morceaux très toniques malgré un début poussif. Le visuel est superbe, les basses résonnent parfaitement dans ce grand hall 9.

23h, Pause verte dans la Greenroom

Dans la greenroom qui porte ostensiblement la patte d'un sponsor, tout un espace circulaire, enveloppant, est dédié au djing et aux gros grooves qui tachent. Dans la pénombre balayée de lumières et de visuels pulsant au rythme des sets techno, on découvrira par petites touches successives les univers de Président Bongo et N'To la veille, Animal Chuki et Alphaat aujourd’hui. Un des cadres les plus marqués en termes d'identité et d'ambiance et, de ce point de vue, une expérience on ne peut plus réussie.

23h45, Huitres & rock’n roll

Au centre du hall ravitaillement, les huîtres de Cancale (photo) ont pris place depuis trois jours. 6€ pour six huîtres du coin. Elles ne coupent pas la faim, mais c’est un plaisir pour les papilles. Il y a beaucoup plus de monde, malgré tout le hall reste vivable. Au choix on avait aussi un bistrot et un menu complet avec foie gras en entrée. Peut-être un peu trop pour un festival ! On enchaîne vers le hall 3 avec The Ringo Jets, du rock, du vrai, pour un power trio turque basse guitare batterie. Un groupe qui ne se pose pas de questions et balance le nécessaire pour faire bouger les têtes des festivaliers.

02h34, Hall night long

Même sans énorme tête d’affiche comme l’an dernier (Stromae), le festival est un incontournable dans la culture musicale de la ville. On croise énormément de collégiens, de jeunes pousses aux oreilles musicales développées, avec un travail au foie encore à compléter. Beaucoup se sont d’ailleurs donné rendez-vous sur Boris Brejcha. Et pour cause, la techno-minimal du dj est plus qu’efficace et transporte une partie du public directement à Berlin. Dans la foulée, The Hacker prend le relais derrière “ses grilles” pour un live lui aussi tout en puissance.

04h50, Un final rythmé

Les deux de Ninos du Brasil (photo) offrent une formule efficace : des percussions en devant de scène, quelques pétards de confettis et une énergie pour rester éveillé. Les jambes sont lourdes, il est 5h du mat’ passé, on reste dans le Hall 8 pour le DJ de Awesome Tapes from Africa. Un type qui mixe des cassettes audio de chansons venues des quatre coins de l’Afrique. Devant lui les derniers survivants d’une troisième nuit au Parc Expo intense et ryhtmée de découvertes.

jour 5 - 21h15 - Back to Ubu, Godmode activé

Retour à l'Ubu que pour cette dernière soirée, placée sous le signe du label Godmode, brassant depuis Brooklyn un collectif d'artistes particulièrement excitant. Il a investi les lieux en nimbant la soirée d'une belle cohérence, le liant étant notamment assuré par des interplateaux très réussis du Black Commando (photo). Au bar, dans les recoins, artistes et public partagent la même fatigue réjouie, et en redemandent bien volontiers une dernière louchée.

21h45, soft lit

La première formation à se produire est Soft Lit (photo), un duo electro soul porté par la belle voix solide et fragile à la fois de Tara Chacon et des grooves sombres et mélancoliques. Malgré les quelques minauderies de la chanteuse et le vide scénique de la formule « j'ai un gars derrière son pc et une fille qui déambule en chantant », on ressort de ce premier set charmé par des compositions et des mélodies convaincantes.

Surprise, on voit débarquer au milieu du public les trois gars de Too Many Zooz, le gang de house surchauffé aux cuivres et percussions intenables. Voila du rab de ce groupe programmé la veille au parc Expo. Super moment survolté, organique et chaleureux.

22h50, Courtship Ritual

A l'inverse total de cet impromptu joyeux, on a avec Courtship Ritual (photo) une ambiance beaucoup plus lourde. Basse bastonnée par une boîte à rythmes, voix puissante mais cantonnée à un élément du paysage parmi d'autres. La présence de danseurs sur scène n'empêchera pas pour nous le sentiment indécis de passer un peu à côté.

23h47, Shamir

Tout cela ne laissait rien présager de la belle déferlante qui allait embraser ce dimanche soir de clôture. La grâce, l'élégance et la sidérante présence de Shamir (photo) sont des choses qu'on vit en sachant qu'on ne les oubliera pas. Une voix androgyne d'une pureté qui n'enlève rien à sa capacité percussive, une musique hybride, polymorphe, une soul technoïde et hors cadre absolument déchaînée, très en place et redoutable d'efficacité, tout cela s'avère un bien beau cadeau de fin de programmation. Entouré de musiciens à l'unisson (issus notamment des groupes précédents), le jeune homme livre un set absolument impeccable et enchanteur. Donc trop court. Comme trop souvent aux Trans.

 

Côté concerts :

Le gars sûr - la perf’
Boris Brejcha, on espère le voir autant cette année que Gesaffelstein l’an dernier.

La découverte
Metà Metà, génialement improbable et jouissif.

Le son et l’image
Den Sorte Skole, un set qui nous fait voyager en son et images.

Le futur du hip-hop
Kate Tempest et son flow ravageur à l’américaine.

La claque scénique
Jungle By Night, impeccables, impressionnants.

La joie inattendue et communicative
Alsarah & the Nubatones, de l'âme, du oud, de la fête.

La machine à danser
Shamir, la grâce et l'efficacité.

Le groupe à surveiller
Grand Blanc, une belle identité en devenir.

Côté festival :

On a aimé :

- Une programmation inédite qui n’a pas d’équivalent en France ;
- Le festival n’a pas cherché à remplir le Parc Expo. On pouvait respirer !
- Des concerts de 15h à 6h30 du matin ;
- Du choix dans la nourriture ;
- Le pari réussi et fidèle à l'identité des Transmusicales d'une ouverture et d'une cohabitation permanente de tout ce qui se fait de bien partout, sans oeillères ;
- La capacité à présenter des artistes qu'on n'aurait jamais eu l'occasion d'entendre ailleurs, sans pour autant tomber dans une démarche pointue par principe

On a moins aimé :

- La froideur du parc Expo qui, malgré tous les aménagements, demeure peu propice à la convivialité
- L'attitude un peu blasée et consommatrice du public par moments, qui ne s'enflamme pas facilement ;

Conclusion

Pour qui découvrirait les Trans pour la première fois, comme pour les habitués fidèles du rendez-vous annuel ou encore ceux qui renoueraient avec le festival après une plus ou moins longue abstinence, les fondamentaux et l'ADN de l'événement sont une fois encore bels et bien là, trouvant dans cette édition de bien belles expressions et des moments de vraie réussite. Atemporelles et audacieuses, les Trans ne se cherchent pas de second ou de troisième souffle, elles vivent leur vie sans états d'âmes, proposant toujours avec la même gourmandise et envie de partage une parenthèse de fin d'année à nulle autre pareille.

 

Un récit de Matthieu Lebreton, Morgan Canda et Quentin Thomé
Photos de Matthieu Lebreton et Morgan Canda