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Oscar Les Vacances : "J’aime bien fixer le public droit dans les yeux et créer des situations un peu gênantes"

Après avoir remporté le prix du jury des Inouïs du Printemps de Bourges, joué sur une dizaine de scènes de festivals cet été et enchainé les concerts en première partie, on ne peut clamer que 2022 est bien l’année d’Oscar les Vacances. Nous avons croisé le jeune auteur, compositeur et interprète qui questionne nos temps moderne, la masculinité et la vitesse de manière ironique, pour parler de toutes ses dernières aventures de tournée. 

Coucou Oscar ! La tournée estivale des festivals s’est bien passée ? 

La tournée était vraiment chouette. Outre la France, on est parti en Suisse et au Canada, on a fait de belles dates, et ce n’est pas fini ! Hier, j’étais au Festival de Marne avec Florent Marchet, c’était très très cool !

Lors de ma date au Canada, il y avait 10 mètres à faire entre la scène et les backstage. C’était une petite scène du festival. Je ne sais pas exactement ce qui s’est passé avant mon passage mais il y a dû avoir un groupe qui a fait un tabac. A chaque fois qu’il fallait faire le trajet entre la scène et les coulisses, on était escorté. Sur dix mètres ! C’était atypique…

Tu débutes la tournée des Inouïs. Tu le sens comment ?

Avec les Inouïs, on part bientôt en tour-bus. Ce sera ma première expérience de ce genre alors on va voir si je vais réussir à dormir (rires) ! Apparemment certains tour-bus sont super et d’autres sentent le gasoil... En tout cas on va traverser de grands bouts de la France, de Clermont à Bordeaux puis à Reims par exemple. Le moins qu’on puisse dire c’est que j’ai hâte ! 

Tu te souviens de ton premier festival ?

En tant qu’artiste, c’était Les Pistournelles de Saint-Michel en 2018. J’habite en Ardèche, et c’est le festival du village à côté de chez moi. Je me souviens que j’avais ouvert le festival et il devait avoir 4 personnes devant moi peut-être (rires). J’avais chanté les chansons de mon premier album. 

Mais en dehors des tournées, j’ai fait peu de festivals de musique en tant que festivalier à vrai dire. Je viens du dessin animé à la base, et j’ai donc plus côtoyé les festivals d’animation ou des festivals de théâtre. Ma mère est clown… j’ai donc été amené à la suivre souvent, et c’était plutôt ça mon univers ! 

Il y a une différence pour toi entre jouer sur une scène festival et dans une salle de concerts ? 

Ça n’a rien à voir ! Pendant une année, à cause du Covid, j’ai joué dans des salles en face de personnes assises, et je peux te dire que c’est très différent que de regarder des gens debout en plein air qui boivent des coups. Quand les gens sont assis c’est tout de suite plus intellectuel.

Parfois, à la fin d’un concert, je me dis que je l’ai raté, mais en fait il y a des gens qui font la queue pour me parler et me dire qu’ils ont adoré. Ça me confirme que dans ce genre d’ambiance, le public vit le concert dans sa tête. Au début c’était un peu difficile pour moi d’appréhender ça parce que je fais des petites chorégraphies sur scène… du coup je préfère quand même quand les gens qui sont debout. Quand la foule se chauffe et commence à danser ! 

Tu préférerais te produire sur un petit ou un grand festival ? 

Je n’ai pas encore fait de grand festival. En tout cas j’aime bien quand il y a une proximité avec le public et que j’arrive à voir la tête des gens. C’est surtout que j’aime bien fixer le public droit dans les yeux, histoire de créer des situations un peu gênantes (rires)

Et si tu pouvais imaginer ton propre festival, il ressemblerait à quoi ? 

Si on me donnait carte blanche, je le monterais à Pompeï. On y retrouverait évidemment les réincarnations des Pink Floyd qui feraient la première partie de mon concert. Il y aurait aussi des sculptures dont un cheval géant et si je peux être encore plus fou, même des concerts sur ce cheval géant ! 

Propos recueillis par Ata Dagher