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Mama Music & Convention 2023 : on vous a concocté un parcours aux petits oignons

Le Mama Festival est bientôt de retour dans le quartier de plus musical de la capitale. Au-delà des journées destinées aux professionnels et blindées de conférences, tables-rondes et autres showcases triés sur le volet qui leur permettent de dégoter les petites pépites qu’ils vous feront découvrir sur vos festivals préférés l’été suivant, l’événement propose des soirées tout en musique, avec les meilleures étoiles montantes du moment, d’ici et d’ailleurs. Sur 3 jours, c’est plus d’une centaine de concerts qui auront lieu dans 9 salles de part et d’autre des 9e et 18e arrondissements parisiens. Alors pour vous aider à ne pas perdre la tête, on vous a préparé un parcours qui vous fait à la fois découvrir toutes les salles de concert du quartier mais aussi un très large panel d’esthétiques musicales. Ouais, on est des gens sympas comme ça, nous.

Mercredi 11 octobre : ça démarre en fanfare !

Allez, on claque cet ordinateur, on remballe le collègue lourd qui lance son « t’as pris ton après-midi ? » depuis le fond de l’open space et on court s’engouffrer sur la ligne 2 du métro parisien qui sent bon l’automne qui s’installe et le ras-le-bol de milieu de semaine. Pigalle, “please mind the gap between the train and the platform”, c’est parti pour une soirée de voyage et découvertes en musique.

Notre premier rendez-vous de cette 14e édition du MaMA se fera dès 19h à la Cigale, salle de spectacle mythique de la capitale. Ici, Fernie, le Montréalais aux racines brésiliennes, nous fera découvrir son R&B pop vibrant d’inclusion, de soul, de vulnérabilité et de mélancolie des années 90.

On glisse ensuite vers le Backstage by the Mill, où le concert de Dirty Shades doit commencer à 20h30. Ce quatuor d’Angoulême nous proposera un mélange de space/rock/garage/psyché avec une énergie unique et communicative. C’est bon, tout le monde est bien réveillé ?

Notre prochain rendez-vous de la soirée débute à 21h au FGO Barbara avec la soirée « Rappeuses en liberté » qui nous permettra de découvrir les 10 finalistes de la 3e édition de ce dispositif d’accompagnement qui permet d’entourer les rappeuses sélectionnées des meilleures expertises dans la formation, l’artistique, la professionnalisation et la médiatisation. Au programme, un mélange de R&B et de drill avec Holachica, la jeune Saturnz, 19 ans à peine et déjà des sons tellement engagés, T.A avec ses rythme entraînants et paroles poignantes, Turtle White avec sa plume intense et quelque peu satirique qu’on a déjà vu dans « Nouvelle École » sur Netflix ou dans « Queer » sur Brut, la mancelle Lyloow qu’on a pu découvrir dans The Voice Kids et qui proposera son doux mélange de chant et de rap, la lyonnaise Bouki qui aborde notamment le thème de la santé mentale dans ses flows, Keda de Rennes qui parle des problèmes qui touchent la jeune génération, Lirose inspirée d’un univers très riche allant de la soul, en passant par le reggae ou la dance hall, REYD et son univers cloud poétique ou encore Rmay et son rap introspectif et revendicateur.

Une fois reboostés par toutes ces meufs badass, on prend la direction de la Machine du Moulin Rouge où on trouve le groupe de rock alternatif finlandais The Holy, à 21h50, pour un moment un peu plus dark, entre post-punk et krautrock, avec un groupe qui a la particularité d’avoir deux batteurs, une mélancolie qu’on ne trouve que dans les pays nordiques et un sens du rythme qui va faire monter la fièvre.

Next step, on part découvrir la 360 Music Factory et ses 1080m2 dédiés à la création, la production et la diffusion musicale au cœur de Barbès, où se produit à 22h40 Parazar, une MC polyvalente, Québécoise d'origine algérienne qui propose des sons alliant hip-hop, house et raï. Cette année d’ailleurs le MaMA propose un « Focus » sur le Canada, et de nombreux artistes seront à découvrir tant en showcase qu’en soirée.

Pas le temps de niaiser, nous avons rendez-vous aux Trois Baudets à 23h15 avec le duo d’électro-pop Mayfly, tandem composé de Charlie et Emma, auteures-compositrices-interprètes de… Montréal (tiens donc). Avec elles, ont se laisse aller dans un univers apaisé et on échappe un instant à la réalité des boulevards bouchonnés et de la pluie qui bat le pavé parisien.

Changement radical de d’ambiance ensuite au Backstage by the Mill sur le coup de 23h30 avec le post-punk du groupe hollandais Tramhaus, une formation blindée d’énergie et qui, selon de nombreux critiques, va faire parler d’elle ces prochaines années. Elle va aussi nous épuiser sur le dancefloor et nous permettre d’écraser bien fort nos oreillers pour être toujours en forme pour la soirée du lendemain !

Jeudi 12 octobre : en voyage à Pigalle

Avec un peu de chance, la gueule de bois est déjà un peu passée à ce stade. Une fois n’est pas coutume, ce soir encore, on se donne rendez-vous à la Cigale dès 19h, pour un premier verre aux côtés de Fils Cara, l'artiste stéphanois aux influences italiennes et sa "Grunge Solaire". La suite se passe à la Boule Noire, où on commence à travailler notre cardio dès 19h30 aux côtés du groupe Ravage Club, de l’indie-punk à la française au guitares saturées, à la littérature pointilleuse et à l’énergie révoltée.  

C’est ensuite au FGO Barbara qu’on ira découvrir Mademoiselle Lou, rappeuse et chanteuse du Val de Marne avec son Groove R&B, sa voix douce, son aura captivante, sa plume juste… Son album est à venir en novembre prochain. On reste aux aguets donc.

A 21h40, on se retrouve au Centre Culturel Jacques Bravo, Rue de la Tour des Dames, où Insolito Universo, trio de folk psyché venezuélienne, va nous emmener dans une ambiance envoûtante, dansante et extatique avant de reoindre Marco Klarck aux Trois Baudets, pour une expérience de musique traditionnelle et pop acoustique de Madagascar.

La fin de soirée sera sous le signe de la musique électronique avec la techno innovante et endiablée du breton Darzack à la 360 Music Factory, puis la techno trap de la pianiste, compositrice, arrangeuse, productrice, chanteuse et pole dancer, cheffe d’orchestre et domina Malvina à la Machine du Moulin Rouge suivie de l’électro-rap de Simony, jeune artiste parisien au flow incisif et rapide. 

Si à ce stade, vos jambes ne crient pas encore au secours, c'est que vous n'avez pas bien fait les choses. 

Vendredi 13 octobre : un début de week-end explosif

Devinez où commence la soirée ? A la Cigale bien sûr ! Ce soir on y retrouve Amalia, rappeuse marseillaise qui s'est fait connaître avec ses freestyles du tonnerre sur les réseaux sociaux et qui a déjà un flow et une plume qui la caractérisent bien.

La suite se passé dès 20h30 au Centre Culturel Jacques Bravo, où on décolle avec l’Ensemble Chakâm, formation mêle l'éclat du târ de Sogol Mirzaei (originaire d’Iran) au qanun soyeux de Christine Zayed (de Palestine) portés par la profonde viole de gambe de Marie-Suzanne de Loye. Le voyage se poursuit avec La Valentina au FGO Barbara, qui retranscrit la dualité de son identité colombienne et française au travers du changement de langue entre ses couplets entre rap conscient, nouvelle drill et chant mélancolique. Prochaine escale, le Centre Culturel Jacques Bravo dès 22h50, avec le duo marseillais Benzine, né de la réunion des musiciens-compositeurs Farid Belayat et Samir Mohellebi, qui nous fera découvrir la musique Raï Machine, sa marque de fabrique.

En parallèle, au Backstage By The Mill, le groupe de rock/noise/math rock bordelais W!zard fera transpirer les corps et les murs à base de guitares saturées, cris, pogos et ténèbres.

Dernière étape de la soirée, comme toujours, la Machine du Moulin Rouge dès 00h30 pour découvrir une floppée d’incroyables artistes aux univers très variés. On commence avec la parisienne Sierra, entre violence et mélancolie, mélange darkwave, EBM et synthwave. On enchaîne avec le zbeul de Train Fantôme, l'une des formations les plus prometteuses de la scène rap/punk, qu’on a surkiffé à Garorock. On découvre encore une pépite canadienne avec Blonde Diamond, et leur fusion de pop et d’indie pop qui a déjà foulé de grandes scènes à travers le monde. Enfin on s’achève avec l’artiste sonore, programmatrice musicale, réalisatrice et chroniqueuse Paloma Colombe, déjà passée par les Eurockéennes, les Transmusicales, Electro Alternativ ou encore Peacock Society avec ses DJ sets puissants, et dont le travail engagé a pour but de créer des ponts entre les deux cultures française et algérienne.

Et maintenant on peut partir dormir une semaine.

Le MaMA Music & Convention Festival se tiendra dans le quartier de Pigalle/Blanche, à Paris, du 11 au 13 octobre 2024. Le pass Music 3 jours, destiné au grand public et donnant accès à plus de 100 concerts, est dispo au prix de 53€ sur le site du festival.

Photo : Gwendal Le Flem