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La Rue Ketanou : "Depuis qu'on existe, on n'a jamais annulé à cause de la pluie"

Béret sur la tête et accordéon dans les mains, Florent est l'un des trois compères de la Rue Ketanou. Depuis 10 ans avec Olivier et Mourad, il parcourt les festivals de France avec des chansons qui réchauffent les coeurs. Rencontre du côté de Solidays. 

Tous Les Festivals : La saison des festivals s’accélère, vous enchaînez à fond, comment vous vous sentez pendant cette tournée estivale ?

Florent : On est content et assez impatient. On a tourné en salle toute l’année. La saison des festivals c’est le moment où on sort, on a passé vachement de temps dans le camion à droite et à gauche. Là les festivals c’est l’occasion d’aller plus en campagne, croiser d’autres artistes qui sont des copains, ou des gens qu’on aime bien, et de voir d’autres concerts.

Cela fait combien de tournée festival que vous faites ?

Ca fait longtemps, ça fait beaucoup ! C’est même pas quantifiable, des fois ça va être tous les ans, d’autres fois on va s'arrêter 2 ou 3 ans pour des projets perso ou d’autres formules.

Pour cet été, vous faites une vingtaine de dates. Comment ça se passe, c’est vous ou les festivals qui demandent ?

Tout cela on ne maîtrise pas. On a un tourneur qui s’occupe de ça, et une manageuse. Nous on peut avoir des envies en particulier, des fois ce sont les festivals. C’est un peu les deux. Bon, si c’était moi qui devait le faire, ça serait un vrai bordel !

Il y a un festival qui t’a particulièrement marqué ?

J’ai pas envie d’en mettre un plus en avant que d’autres, j’aime bien le côté varié. Des fois on fait des très grosses scènes, avec un côté démesuré, et d’autres fois on se retrouve dans un petit festival, dans un petit champ, avec pleins de bénévoles. J’aime quand c’est varié, entre le festival de village et celui plus régional.

Depuis 1998 et votre création, il y a bien quelques anecdotes de festival ?

On a quelque chose de particulier avec la pluie. Depuis qu’on existe, on n’a jamais annulé à cause de la pluie. Une fois on était à Bergpop, il commence à pleuvoir. Olivier balance “la pluie s’en va et nous on reste” et pile à ce moment il s’est arrêté de pleuvoir! Après on a déjà pris la pluie mais ça nous a pas empêché de jouer, par exemple à Castelnaudary. A l’époque on nous connaissait pas beaucoup. Toutes les scènes avaient annulé, mais nous on avait continué avec une petite tente au dessus des consoles. On était les seuls à jouer.

Est ce que t’as fait des festivals de l’autre côté de la scène ?

J’ai été très peu sur des concerts ou des festivals avant de faire de la musique. J’ai été voir des tout petits festivals. Et au moment où j’ai commencé à faire de la musique, on en faisait tellement que j’avais pas forcément envie d’y retourner après en dehors des tournées. Je me rappelle du festival du Bréau, en région parisienne, j’avais vu Alain Leprest, Pierre Henri, un tout petit festival, voilà ça je m’en rappelle bien.

Florent, Mourad et Olivier. La Rue Ketanou en concert à Solidays le 27 juin dernier.

Tu m’as l’air d’aimer plus les petits festivals en tant que public ?

Comme musicien, j’aime quand c’est varié, en spectateur, j’ai toujours préféré voir des artistes dans des petits lieux.

Et la Coupe du Monde. T’aimes le foot ? Vous vous arrangez pour avoir des horaires en dehors des matchs ?

Ca c’est mort, c’est pas possible ! Je la suis un peu, j’adore parce que toutes les prévisions ont l’air fausses. Quand les connaisseurs prévoient des choses et que ça ne se passe pas, j’adore. Du coup ça m’intéresse. Mourad et Olivier adorent le foot. Moi beaucoup moins. Je crois qu’on a une date le 13 juillet. On va finir mais on aura peut être le temps de voir la deuxième. Ya le football, mais il y a la musique. On va pas s’arrêter parce qu’il y a le football.

C’est la troisième fois que vous venez à Solidays, c’est différent pour vous de jouer ici car c’est un festival qui se dit engagé ?

On sait qu’il y a une cause soutenue, que la musique est un bon prétexte. Des gens vont pouvoir faire passer des messages. Nous on vient avant tout pour faire de la musique, si ça aide un peu c’est bien. On est solidaire de ce type d’action. On sait que ça existe, on sait qu’il y a ça, et je trouve ça super que la musique puisse aider. On a aussi des demandes d’associations ou de soutiens pour venir jouer.

Si t’avais à présenter à un martien la Rue Ketanou, tu lui dirais quoi ?

Je lui dirais : tu vois, t’es pas le seul extra-terrestre!

Propos recueillis au festival Solidays par Morgan Canda