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Caravan Palace : “Il y a un côté urgence qui est assez agréable en festival”

Caravan Palace est de retour. Avec un album à venir à l’automne, ils s’échauffent cet été en festival. Pionner de l’électro-swing devenu tendance, ils savent retourner les festivaliers et les faire transpirer pendant tout un show. On a discuté avec eux pour leur reprise au Free Music festival.

Tous les festivals: Hello ! C’est votre première au Free Music c’est ça ? bienvenue !

Hugues, violon :  C’est une grande première effectivement ! On est allé plonger et faire du canoë tout à l’heure, c’était très sympa!

Arnaud, guitare : ça apaise, quand tu sors de l’eau t’es bien!

Vous reprenez une tournée festival. Vous êtes plutôt festivals ou vous préférez l’ambiance des concerts en salle ?

Arnaud : C’est assez différent. C’est évident que quand on arrive sur un festival d’été comme ça, au bord d’un étang, qu’il fait beau, le choix est vite fait. Mais sinon pas vraiment de préférence, c’est vrai qu’en salle c’est plus simple au niveau des lumières, le show est plus précis mais il y a largement moins d’ambiance.

Hugues : ouais, il y a un côté urgence aussi dans les festivals qui est assez agréable, dans les salles tout est hyper millimétré. En arrivant ici au Free Music on a eu des galères de bus donc on n’a pas pu faire les balances ni rien, et c’est notre premier concert de tournée, on va juste faire un line check, c’est à dire qu’on va juste vérifier que les instruments marchent mais on sait pas ce que va être le rendu global. On n’a pas eu le temps de faire des balances à proprement parler. Donc voilà c’est un peu l’esprit festival.

Pas trop grave les galères de bus quand même?

Arnaud : On va te raconter c’est quand même assez fun ! On a perdu notre remorque de trois tonnes sur le périphérique de Paris, le périph bien blindé en plus, elle nous a doublé et bizarrement elle a pris une porte comme ça, je sais plus laquelle, et on l’a retrouvée comme ça, gentiment rangée mais ça aurait pu être un drame quoi.

Hugues : Donc ç'était un peu la galère et du coup on aurait du arriver tôt ce matin et on est arrivé à 15h quoi…

Vous êtes plutôt gros festival avec des dizaines de milliers de participants ou petit avec ambiance famille ?

Hugues : Quitte à être en festival moi je préfère les gros trucs où finalement tout est bien huilé, parce que tout est bien calé, quand t’arrives un peu en galère comme là, t’es sûr qu’ils pourront gérer les problèmes.

Est-ce que dans les rencontres que vous avez pu faire sur les tournées il y a des artistes qui deviennent cons? 

Arnaud : Alors il y en a pas mal qui ne te parlent pas, pas forcément parce que c’est des cons mais à cause de la timidité et après des gros connards il y en a mais je crois pas qu’on puisse te donner les noms... (rires)

Hugues : Et pis j’ai remarqué c’est souvent des vieux de la vieille qui sont déconnectés de la réalité, je me souviens en particulier d’une chanteuse allemande qu’on avait croisé sur Marseille

Arnaud : Ah si elle on peut balancer!!

Hugues : Ouais c’était Nina Hagen, dont le service de sécurité a carrément fait évacuer tout le monde, nous on a du sortir de scène, on s’est fait foutre dehors quoi.

Arnaud : Alors qu’il y avait dix fois plus de monde à notre concert. Ha !

Plutôt fête ou plutôt soft sur les tournées ?

Hugues : La première tournée qu’on a faite a été assez mouvementée, il s’avère qu’au bout d’un moment tu sais un peu te gérer, tu sens quand vraiment il faut pas trop taper dedans quand on a cinq concerts d'affilés après à faire, et puis bah voilà on vieillit quoi,

Arnaud : On n’est pas un groupe très soft, faut le dire.

Hugues: On rencontre aussi beaucoup de gens et ça ne donne pas envie d’aller se coucher après le concert.

Avant Caravan Palace, vous avez fait des festivals?

Hugues : C’est marrant parce que là t’as les deux cas extrêmes, tu as Arnaud qui en n’avait pas fait un seul, et moi qui en a fait pendant 10 ans quasiment. J’en ai fait énormément, du meilleur au pire et c’était plutôt cool!

T’as des anecdotes ? Des bons souvenirs ? Des mauvais ?

Hugues : Ma première Route du rock j’avais 18ans tout juste, j’étais avec ma copine qui a fait un malaise en plein milieu du concert de Portishead et il y avait 15 000 personnes amassées et entassées, et elle a été sortie en slam, et elle a atterri comme une merde par terre. (rires) Ca a été un peu dur et j’ai mis une demi heure à la retrouver.

Arnaud : Non moi j’ai juste fait quelques festival de jazz et c’était vraiment très policé. Je n’avais pas la culture festival.

Hugues : et franchement c’est cool quand t’es de l’autre côté de la barrière!! T’es vraiment bien!

Et donc votre nouvel album sort bientôt ?

Arnaud : Oui ! Sortie prévue pour octobre 2015. Donc ça c’est vraiment une tournée de préchauffe on va dire.

Hugues : avec de belles dates quand même hein!

Arnaud : on présente pas mal de nouveau morceau, on peut aussi les tester avec les gens

Et vous restez dans l’optique electro swing ? 

Arnaud : On est clairement identifié comme un groupe d’électroswing, voire un des premiers donc c’est très compliqué pour nous de dévier totalement du truc et de faire du rock ou quoi que ce soit, on est quand même dans un créneau bien particulier. Par contre on avait l’ambition d’essayer de donner un espèce de tournant à ce mouvement qui a énormément progressé ces dernières années et qui a parfois tendance à produire des choses un peu répétitives. Sachant qu’on va tout de même continuer à faire ce qu’on a envie.

En festival cet été : le 7 juillet au Nice Jazz Festival, le 17 juillet aux Vieilles Charrues, le 20 juillet au Paléo festival, le 11 septembre au Chant du Gros, le 12 septembre a la Poule des Champs

Propos recueillis par Solenne Guellier, Photo Fanny Clairgeaud