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Charlie Winston : “Trempé, frigorifié et bourré. Mais heureux en festival”

Chapeau toujours vissé sur la tête, l’anglais suit sa route qui l’emmènera un peu partout cet été en festival. Comment appréhende-t-il l’aventure ? Réponse en sa compagnie.

Tous les Festivals : Ton dernier album Curio City est plus éléctro, plus personnel. Pour ceux qui t’ont déjà croisé en festival, il faut s’attendre à quoi sur scène ? Un nouveau Charlie ?

Charlie Winston : Ils devront s’attendre à voir la même personne, mais sur scène à quelque chose de plus atmosphérique et spacieux, avec beaucoup d’énergie et une ambiance à la Drive. Il reste quand même des moments d’intimité. Mais le tout devient beaucoup plus sérieux qu’avant.

On pourra toujours retrouver le personnage du Hobo ?

Non, c’est fini. Le personnage est mort, je voulais évoluer. Ce n’est plus moi maintenant. Et je voulais être honnête en montant sur scène. Par contre je continue de chanter les chansons de mon premier album.

Quand tu montes sur scène en festival, tu penses qu’il y a une philosophie particulière ?

J’aime être sur scène en festival, avec des gens qui ne me connaissent pas ou qui n’apprécient pas ma musique, pour chercher à les faire changer d’avis.

C’est plus compliqué de créer ton univers en festival ?

Ce n’est pas plus compliqué, c’est en réalité plus simple. En festival, c’est important de donner de l’énergie. On change l’ordre des chansons pour être plus percutant dès le début pour garder l’attention du public.

C’est quoi ton meilleur souvenir de live en festival ?

Je me souviens une fois où je jouais Kick the Bucket, les lumières de la scène étaient éteintes, je sautais dans tous les sens, et le bout de la basse de mon bassiste m’a frappé à la tête et m’a écorché. J’ai saigné tout le reste du festival ! J’étais très content, mon t-shirt blanc était plein de sang !

Tu as fait des festivals de l’autre côté de la barrière, tu as des souvenirs de festivaliers ?

Oui, j’ai essayé de faire ça au début, mais si les gens me reconnaissent je n’ai plus vraiment de liberté. Je suis coincé. Avant d’être connu je n’étais jamais allé en festival en France, seulement en Angleterre, j’avais l’habitude d’aller à Glastonbury.

Tu étais dans quel état d’esprit ? Camping pendant tout le festival ?

Je me souviens d’avoir été trempé, frigorifié et bourré. Mais heureux.

Tu es allé sur scène ensuite à Glastonbury comme artiste ?

J’avais déjà joué sur des grandes scènes. La seule chose qu’il faut espérer c’est qu’il ne pleuve pas. C’est beaucoup plus dur de jouer à ce moment là !

Tu peux nous recommander quelques festivals en Angleterre ?

Le Secret Garden Party par exemple, il très beau et chaleureux, on peut tranquillement s’accrocher aux arbres. Le T In The Park en Écosse en est un bon, le Bestival aussi. J’ai joué au Wildeness il y a deux ans, à côté d’Oxford, un joli mélange de famille et de jeunes, l’ambiance n’est pas folle mais on s’y sent bien. Il y a le Latitude, prêt de là où j’ai grandi à Suffolk, je n’y suis jamais allé mais tout mes amis m’en ont dit que du bien

Si tu avais à inventer ton propre festival, tu ferais quoi ?

Hum, je ferais plein de sculptures, avec plein d’installation pour le décor. Les gens pourraient participer à créer le décor, fabriquer des objets, faire des choses eux-même. On ajouterait des éléments très naturelles, mais avec plein de technologies.

Ce n’est pas dans tes plans du futur ? J’ai vu que tu voulais réaliser un film, écrire un livre, produire un opéra, monter un label … pourquoi pas un festival ?

Non, ce n’est pas dans mes rêves. Trop de stress ! (rires)

On se trouve à la Défense, dans le plus grand quartier d’affaire de finance en France. Si tu avais une chanson à jouer à toutes ces personnes dans leur bureau, tu leur dirais quoi ?

Beaucoup de mes chansons parlent de combien l’argent peut être dangereux. Ce n’est pas mon monde, je ne le comprends pas trop, je ne le connais pas trop. C’est compliqué. Mais ce n’est pas à moi de leur dire quoi faire et quoi penser. Je suis certain qu’il y a plein de gens qui travaillent ici qui ont la même philosophie que moi. S’ils viennent me voir et partage avec moi le concert, cela me suffit.

Pour terminer, j’ai lu que tu avais pas mal de problème de mémoire. On va faire un petit test. Quelle était ma première question ?

Oh, aucune idée ! (rires) C’était quoi ?

A propos de ton dernier album sur scène ...

Ah, ok … Merci d’avoir essayer de m’aider ! (rires)

En festival le 5 juin au Jardin du Michel, le 19 juin à l’Aluna, le 1er juillet au Cognac Blues Passion, le 3 juillet à la Nuit de l'Erdre, le 9 juillet à Pause Guitare, le 17 juillet aux Déferlantes et le 29 juillet aux Nuits de Fourvières. 

Propos recueillis par Morgan Canda
Photos par Nicolas Hours