Interviews
Aufgang: «On voulait faire un clip avec le grain porno des années 80»

Au détour de leur repas d’après scène au Festival Woostower, nous avons rencontré les 3 membres du groupe d’«électro organique» Aufgang que bon nombre d’entre vous ont pu voir cet été sur les scènes des festivals. On en a profité pour parler de sujets importants: musique et porno.

Salut Aufgang, d’abord pourquoi ce nom et surtout, pourquoi en Allemand ?!

Aymeric: En fait, on a choisi de prendre l’Allemand, car nous sommes tous de différentes nationalités*, et on s’est dit qu’on avait qu’à prendre une langue différente des nôtres.

Francesco: Et Aufgang, ça veut dire une montée, une élévation. Des fois, certaines personnes traduisent «Aufgang» comme un ascenseur, mais c’est plus une montée.

Pour décrire votre style on a entendu parler d’électro organique… c'est comme ça que vous le décririez ?

Aymeric: Oui électro organique ou biologique avec des insectes et tout (rires) ! Non, blague à part, c’est de l’électro organique parce que la trame principale c’est de l’électronique dans le sens où l’on s’est imprégné de cette musique pour construire la notre avec nos influences diverses et variées. Et organique car on joue avec des instruments organiques.

Comment vous êtes passés d’une formation dite classique** à un groupe de musique électronique ?

Aymeric: A l’époque on écoutait beaucoup de musique électronique. Certes, on a étudié la musique classique mais ce n’était pas forcément notre envie première d’en jouer tout le temps. On avait d’autres ambitions à la base que d’être musiciens classiques. On avait justement envie de sortir de ce milieu et des chantiers battus. On voulait vraiment expérimenter, voir créer un nouveau langage. Pour nous, musiciens, ou personnes aimant la création on a toujours cette éternelle recherche de chemin personnel.

Francesco: A la base, nous sommes trois bons amis, on devait à tout prix trouver une combinaison entre nos instruments (deux pianos, une batterie). On ne savait pas du tout où on allait s’orienter mais on a plus vu ça comme un jeu, un plaisir de se retrouver puis petit à petit ça s’est concrétisé.

On vous qualifie d’OVNI, est-ce que vous accepter cette appellation ?

Aymeric: En fait, OVNI ça veut finalement dire différent. Donc, oui, on estime être différent car justement on se bat pour être différent et innovant. C’est un travail quotidien mais c’est vraiment cool. Finalement on pourrait se qualifier d’OMNI, Objet Musical Non Identifié !

Parlons un peu festival, quel est votre premier souvenir ?

Aymeric: Moi c’était en Bretagne à Plonéour 13. J’avais vu Lee Scratch Perry. J’ai vraiment détesté, il pleuvait, il est arrivé défoncé avec des plantes sur la tête.

Francesco: Vu qu’on est tous musiciens depuis nos 15-16 ans, on est plus acteur que spectateur sur les festivals.

Aymeric: Par contre, en tant qu’Aufgang, le meilleur souvenir reste notre premier live en 2005 au Sonar car c’est grâce à cette date que l’on s’est mis ensemble et qu’Aufgang a débuté.

Justement comment s’est fait ce premier live au Sonar ?

Francesco: C’est un concours de circonstances qui a fait qu’on a eu carte blanche pour un projet. Une semaine avant le Sonar, j’ai accueilli Aymeric et Rami à Barcelone. J’avais qu’un piano, on a mis les synthés et sampler par terre. On a composé pendant une semaine à fond et d’ailleurs le programme du Sonar est en partie repris dans nos lives actuels comme ce soir.


Clip Kyrie d'Aufgang, réalisé par John B.Root

Et quant au clip de Kyrie, pourquoi avoir choisi John B.Root, producteur de films pornographiques ?

Aymeric: On l’a rencontré, on a bien échangé, et surtout on voulait faire un clip dans le style des années 80, avec le grain porno de ce"tte époque. C’est pour ça qu’on a choisi John B. Root

Donc vous avez un pied dans le porno ?!

Francesco à Aymeric: (Rires) T’as choppé du 06 à la fin du tournage ?

Aymeric: (Rires) Non plus sérieusement le seul contact qu’on a, c’est John !

Et côté actualité, vous avez un album en préparation ?

Aymeric: On réfléchit à un album en effet mais sous un autre format, c’est à dire sortir du format classique de l’album, peut être plus un album live.

On a vu que toutes vos dates d’été sont en France, des plans pour l’étranger ?

Aymeric: On a joué déjà en Allemagne, en Suisse, au Luxembourg,en  Autriche, en Espagne et une date en Angleterre, mais pour l’anecdote, un ami à nous a trouvé notre premier album dans un tout petit disquaire perdu en Roumanie !

Francesco: On peut trouver de fortes niches dans ces pays là, ou en Asie. A étudier pour l’avenir.

Français, Libanais et Luxembourgeois
** Ecole Julliard à NYC