On était à
Wintower 2023 : du rap à l'électro, de l'électro au rap

La petite sœur du festival Woodstower était de retour dans la capitale des gones en février, et s'installait  dans la mythique salle de concert lyonnaise, la Halle Tony Garnier. Au programme, musique électronique, rap, roller disco, activités sportives et stand à paillettes qui nous ont accompagné sur 2 soirées. Enfilez vos plus lumineux patins ou vos skates, on vous raconte cette dernière édition qui a réuni plus de 8000 festivaliers.

Jour 1. Vendredi 24 février. 22h20, ambiance de boite de nuit marseillaise

La halle, que nous connaissons bien, est spécialement aménagée pour le festival ce soir. On ne l'avait jamais vue dans cette configuration. Premier arrêt, la scène Dancefloor où Feder est déjà en train de faire sauter les plus téméraires. On se faufile au milieu de la foule et c’est parti pour encore une bonne demie heure de turn up sans pause. Le DJ nous fera un joyeux cocktail de sons pop et hyper dansants avec des transitions explosives.

A peine son concert bouclé, on entend l'arrivée d'Alonzo sur la scène Urban Floor, juste derrière, à quelques pas à peine. Fort de son expérience depuis l'ère Psy4 de la rime, le marseillais a depuis enchaîné les tubes et certains classiques du rap français. À l’aise sur scène, il réussit à transmettre une belle énergie, la foule chantera en chœur chacun de ses morceaux et l’ambiance se prête même à quelques pogos. 

00h00, revirement d’ambiance

Au bar, on commande une bonne bière à 6€. Le service est fluide, rapide et surtout sympa. C’est agréable même si ça trahit surtout le manque d'affluence ce soir. Direction l'espace « roller disco » où des festivaliers enfilent des rollers et autres patins vintage pour aller se déhancher sur le parquet de la glisse au son d'un DJ set disco des années 80. A l’espace food, on découvre plusieurs food trucks, et bien qu’ayant déjà mangé, on se laisse quand même tenter par un sandwich à la raclette à 8,50€. La tentation était trop forte.

C'est rassasiés qu'on appréciera la deuxième partie du live de The Avener sur la scène Dancefloor, qui nous plonge dans un univers chill. C’est apaisant, mais on aurait préféré que le concert soit programmé plus tôt dans la soirée, car il est bien plus calme que les 2 précédents. On sortira de notre bulle pour découvrir le rappeur Soso Maness. Dès son entrée, on comprendra qu’il est probablement un peu fatigué... Les morceaux s’enchaînent et on a de plus en plus l’impression d’écouter le karaoké d’un mec bourré. On décide après une petite demi-heure de partir pour choper le dernier métro de la soirée... qui n’est finalement jamais passé. La tuile.

Jour 2. Samedi 25 février. 21h15, une dose de techno orientale pour bien commencer la soirée

Alors que la veille, la queue pour le vestiaire était très impressionnante, l'attente est plutôt rapide ce soir et on dépose en 2-2 nos vestes pour 2€. On s'envole donc immédiatement vers l’espace food-truck où un stand qui propose des baguiflettes attire une petite foule. Le personnel est hyper sympa, chante et anime son stand alors on se laisse facilement tenter par cette petite merveille à 8,50€.  Le ventre plein, on se retrouve à la Dancefloor où le groupe Acid Arab commence son live. Le trio nous fera un show dantesque et explosif, à base de mélanges de musiques orientales et de sonorités électroniques, en passant par de l'acid house à de la techno. Le cocktail prend extrêmement bien et il n'y a pas un pélo qui ne danse pas dans la fosse. Grâce à une affluence encore un peu faiblarde ce soir, on pourra même se permettre de faire des aller-retours au bar pendant le concert pour faire le refill de vin blanc pour 4€. Ca reste tout de même un plaisir presque inimaginable de pouvoir consommer sans attendre en festival... Mais on aurait préféré que ce soit lié à une orga du tonnerre plutôt qu'à un public disparate. 

23h20, je viens de la France qui danse la chenille…

 

C’est ensuite au tour de Niro de nous présenter son dernier album "Taulier" sorti en début d'année. Les pogos ne tardent pas une seconde à démarrer et le public est déjà bouillant. De notre côté on a du mal à entrer dans l’ambiance après le show d'Acid Arab. Il faut dire que ces passages un peu abrupts d'électro à rap, d'une scène à l'autre, ne sont pas à la portée de tout le monde et sur les 2 jours, le public rap et le public électro s'alternera principalement aux bars et à l'espace fumeur pendant les concerts qui l'emballent moins. 

Heureusement, Polo & Pan sauront quant à eux rapidement nous plonger dans leur univers tropical et chaleureux. Les festivaliers dansent et commencent à former un cercle pour montrer leurs meilleurs pas de danse. On sent une ambiance hyper good vibes qui ira même jusqu'à la formation d'une belle chenille géante comme on les aime devant la scène. 


1h45, un closing d'exception

ZKR arrive sur la scène Urban Floor et après quelques minutes, on se dit « enfin un rappeur qui rap ». C’est devenu rare maintenant qu’un rappeur interprète tous ces couplets réellement et ça fait la différence. L’ambiance est toute de suite plus chaude et le public est plus investi dans le concert et dans les textes.

Dernière pépite du weekend, la scène DanceFloor accueille Mr Oizo pour un closing très attendu par le public. Grand représentant de la musique électronique française notamment grâce à son titre Flat Beat qui a révolutionné les codes de son époque, Quentin Dupieux, fera un live puissant aux basses saturées devant un public subjugué devant son set hyper efficace. Malheureusement le temps passe beaucoup trop vite puisque le concert ne dure que 45 minutes... il est déjà l’heure pour nous de te dire à l’année prochaine Wintower. Et plus nombreux cette fois-ci, on l'espère !

Le bilan

Coté concerts :

La bonne surprise : Acid Arab et leur set qui fait planer et secouer les bassins

Le patron de la soirée : Mr Oizo, son live était court mais tellement intense

La grande déception : Soso Maness, on aurait aimé un vrai show qui respecte le public présent

Coté festival :

On a aimé :

- La qualité du son parfaite, ce qui n'est pas toujours le cas à la Halle Tony Garnier
- Le peu de queues : ça fait du bien de pouvoir aller au bar sans perdre 30 minutes.
- Le prix des consommations plutôt accessible
- L’ambiance générale du festival, hyper good vibes - malgré quelques ivresses incontrôlées le vendredi
- Plusieurs animations pour nous faire vivre une véritable expérience festival dans une salle de concert : roller disco, animation skateboard en journée...
- L’aménagement de la salle, bien pensé avec des nombreux endroits où se poser
- Des bénévoles et staff au top de la poupitude

On a moins aimé : 

- Les prestations pas toujours à la hauteur des artistes rap.
- L’absence d’autres scènes, car si l’on n'apprécie pas une prestation, on est obligé d’attendre la fin de celle-ci. 
- Le prix du pass festival un peu cher par rapport à la prog' proposée
- Assez peu de monde finalement, c'est pas ici qu'on allait faire de grandes rencontres
- Pas de transports pour rentrer après les concerts qui se terminent en plein milieu de la nuit
- La journée gratuite du dimanche, annulée à la dernière minute, sans explications, un peu en soum soum

Conclusion :

Pour sa première édition dans la Halle Tony Garnier, le festival a sû recréer l'ambiance unique qui lui est propre avec des concerts, pour la plupart de qualité et un public plutôt en forme mais toujours bienveillant. Un grand plus pour les animations originales, comme le roller disco, qui nous rappellent l'ambiance festival et sortent du cadre d'une simple soirée avec des concerts qui s’enchaînent. Malgré une prog' plutôt intéressante, il manquait une ou deux plus grosses têtes d’affiche pour justifier le prix des billets, et probablement un réel parti pris dans la ligne artistique : l'enchaînement de deux styles de musique totalement opposés, ça ne marche pas forcément. L'ambiance retombe entre deux lives et on met du temps à se remettre dans le bain. On aurait probablement davantage apprécié d'avoir le choix entre une soirée 100% rap et 100% électro.  

Récit et photos : Arthur Fargeot et Mélanie Tardy