On était à
Watts A Bar, le festival place la barre haute

En 2017 nous découvrions le Watts A Bar, petit festival de deux jours, situé à Bar Le Duc dans la Meuse. A l’annonce de la 8ème édition on ne s’est pas fait prier et on a décidé de refaire péter les watts une deuxième fois en faisant la tournée des grands-ducs avant la fin de la saison estivale. Et tout ça, on vous le raconte bien entendu.

Jour 1.19h08, au camping, on s’am(e)use bien !

Contrairement à l’édition précédente nous décidons de crécher sur place afin de goûter aux joies de l’after meusien. Ca tombe plutôt bien, car cette année un deuxième camping est ouvert, juste à côté du premier et en face du site du Château de Marbeaumont qui accueille le Watts A Bar. Nous passons sans problèmes les premières fouilles, puis nous rejoignons des copains venus s’installer dans l’après-midi. Ils ont bien fait car les tentes pullulent ! On trouve tant bien que mal une place pour notre abri. Vu l’ambiance, la proximité et le peu d’espace entre les campements ça promet d’être très convivial cette année. Ceci-dit, il est déjà l’heure de se rendre aux concerts et nous sommes en train de manquer Tagada Jones. 10 minutes plus tard nous voilà devant le portique pour entrer sur le site. Sur ce point l’organisation s’est améliorée : c’est rapide et beaucoup moins le bazar que l’année dernière.

20h36, de tous les systèmes monétaires, c’est le watt que je préfère

Une fois arrivés au festival nous ne sommes pas dépaysés. Le grand chapiteau qui accueille les concerts est toujours au même endroit, tout comme les stands, exception faite à celui qui proposait à la fois des spécialités vegans et du poppers, qui a tout simplement disparu. Peut-être que le concept était trop novateur pour nous festivaliers. Après avoir fait le plein de Watts (la monnaie du festival, 1 watt étant égal à 1 euro 10) nous nous rendons compte que ces jetons, comme en 2017, sont toujours uniquement valables pour les boissons. Ça nous agace, car nous sommes affamés comme des jeunes levrons, nous n’avons pas de liquide et la plupart des commerçants n’acceptent pas notre carte bancaire. Heureusement ce n’est pas le cas du camion à pizzas, qui avait déjà eu nos faveurs l’année dernière et qui comble une nouvelle fois notre faim (photo) et que nous dévorons en sirotant une bière blonde locale devant No One is Innocent.

23h52, en “Phaze” avec Ultra Vomit

On entame réellement notre série de concerts par celui d’Ultra Vomit. Habitués et friands des délires parodiques d’Andréas et Nicolas, l’autre groupe du chanteur-guitariste Nicolas Patra, nous sommes très clients de l’humour au ras des pâquerettes des metalleux, et nous rions vraiment beaucoup trop, surtout quand il s’agit de reprendre en choeur le culte : “je collectionne les canards vivants”. On se dit tout de même que le son est très fort et qu’une paire de boules quiès aurait probablement pu éviter de nous faire perdre 95% d’audition. Par la suite on passe à Monty Picon, l'une des fanfares présentes sur le site pour nous faire patienter entre deux changements de plateaux, car il faut rappeler qu’il n'y a qu’une seule vraie scène au Watts A Bar. Quelques minutes plus tard c’est donc au tour de La Phaze de venir mettre le zbeul sous le chapiteau (photo). Le mélange punk rock drum’n’bass fait son petit effet sur la foule et on remue volontiers nos arrières-trains sur les chants rageux et engagés du groupe français. C’est chaud, c’est bouillant et on ressent la frustration du chanteur Damny Baluteau a ne pas pouvoir sauter partout à cause de sa jambe plâtrée. On finit notre soirée un peu plus tard avec la dub de High Tone, que l’on apprécie bien sans pour autant s’extasier devant. Les concerts terminés, la suite du programme se déroule sur le camping 2, histoire de voir de quel bois(son) sont fait les lorrains.

Jour 2. 9h43, Camping 2, le retour

L’apéro a duré longtemps, on s’est couché tard et nous nous levons tôt. Ca pique un peu mais ça nous permet de profiter pleinement d’une douche chaude dans les sanitaires du camping 1, situé juste en face du notre, et de prendre tranquillement un café à un commerçant ambulant posté à l’extérieur. De retour tout beau, tout propre on se poste sur nos chaises en contemplant les campeurs qui se réveillent petit à petit. On se sent un peu comme les rois du camping, des rois trônant sur leurs sublimes sièges Decathlon, veillant sur leurs sujets très éreintés par la dure soirée qu’ils viennent de vivre.

19h51, voilà l’été c’est familial, voilà l’été c’est familial !

A notre arrivée sur le festival Les Négresses Vertes jouent sur la grande scène et entonnent leur fameux “voilà l’été”. C’est sûrement un peu triste mais impossible pour nous de dissocier leur tube de la publicité d'un petit jaune... Par rapport à vendredi, nous constatons que le public est plus familial (photo), ce qui ne gâche en rien l’atmosphère bon enfant qui se dégage du Watts A Bar. Toutefois le site demeure trop petit à notre sens pour accueillir un événement de ce genre, même si quelques efforts ont été faits par rapport à l’édition 2017, avec notamment un coin “détente” (avec bar et stand de crêpes) sur le côté gauche du chapiteau et quelques toilettes supplémentaires.

23h36, je suis une tribu, tu es une tribu, nous sommes une tribu

Alors que arpentons les moindres recoins du festoche à la recherche de toilettes propres (d’ailleurs si quelqu’un en a trouvé qu’il nous fasse signe) nous entendons Danakil qui se produit sur la grande scène. Nous allons voir par curiosité, et aussi pour lui redonner une seconde chance car nous n’avions pas vraiment été conquis par son reggae au festival du bout du monde l’année dernière. Bon, après quelques chansons, un constat s’impose à nous rapidement : nous ne sommes toujours pas fan. Toutefois ça a plutôt l’air de plaire à la majorité du public, une fois encore les goûts et les couleurs… En revanche on se prend une énorme claque avec Hilight Tribe (photo). On connaissait quelques morceaux qu’on assimilait grossièrement à de la techno mais le côté 100% instrumental nous surprend et nous sommes bluffés du nomnre d’instruments sur scène : guitare, basse, batterie, djembé, didgeridoo, congas, sitar... c’est assurément une expérience unique entre musiques modernes et ancestrales qui fait danser les festivaliers comme une seule et même tribu du début à la fin du concert sans interruption. On adore ! Le dernier groupe qui vient conclure ce week-end : Stand High Patrol, parait bien fade à côté, c’est donc sur notre campement que la fête continue, pour notre part, (presque) jusqu’au bout de la nuit.

Le bilan

Côté concert

La claque
Hilight Tribe, assurément le meilleur concert du week-end

Les motivés
La Phaze, malgré la jambe cassée du chanteur ils ont envoyé du bois

Les potaches
Ultra Vomit, ils sont cons...mais tellement drôles !

Côté festival

On a aimé

- La programmation, franchement rien à redire
- La qualité et la variété de nourriture et de boissons proposées pour un festival de cette taille
- La proximité de tout : parking, campings, festival on a pas besoin d’anticiper des heures à l’avance
- L’ouverture du deuxième camping, même si on se marchait dessus, c’était une bonne idée et l’ambiance était folle
- L’ambiance globale du festival et les quelques activités mis en place sur le camping

On a moins aimé

- L’impossibilité de troquer ses Watts sur les stands de nourriture, pourquoi ne pas instaurer la monnaie unique ?
- Le manque de points d’eau un peu partout, on a galéré pour se procurer de l’eau le vendredi soir
- Les toilettes dans un état souvent lamentable, d’ailleurs pourquoi ne pas avoir mis, comme sur le festival, des toilettes sèches sur le camping 2 ?
- Le site en lui-même, si on trouve déjà que le fait de mettre un chapiteau devant le Château, lui fait perdre un certain charme, il est devenu trop petit pour accueillir les festivaliers.

Infos pratiques

Prix de la bière
Entre 4,40 et 5,50 euros la pinte de bière locale

Prix de la nourriture
6 euros 50 euros le burger, 2 euros 50 la frite, entre 10 et 11 euros la (grosse) pizza

Prix de festival
Pass 2 jours à 40 euros
Pass 1 jour à 23 euros

Camping
3 euros la journée ou 5 euros les deux jours

Transports
A 25 minutes de Saint-Dizier, 45 minutes de Verdun, 1h15 de Nancy, 1h30 de Reims et Metz, 3h00 de Paris

Conclusion

Le Watts A Bar a permis de faire en sorte que la rentrée soit moins pénible pour pas mal d’entre-nous. La programmation était de qualité et les festivaliers ne s’y sont pas trompés puisqu’ils étaient 7 000 à venir faire la fête durant ce premier week-end de septembre. Le festival a affiché complet. Et même si tout n’est pas parfait, cela s’avère être une bonne nouvelle pour les organisateurs. Toutefois si le festival veut grandir, il va falloir sérieusement penser à changer d’endroit, le site actuel montrant de plus en plus ses limites. Mais malgré tout on ne s’inquiète pas plus que ça...quelque chose nous dit qu’il va y avoir pas mal de changements pour la 9ème édition, du moins on l’espère, de toute façon on viendra vérifier !

Récit et photos de Josselin Thomas et Fanny Frémy