On était à
Watts A Bar : on se barre faire la fête dans la cité des ducs

La fin de l’été pointe le bout de son nez et la saison des festivals se termine. Face à ce terrible constat, beaucoup vont tomber en déprime en attendant l’an prochain. Mais des festivals il y en a durant toute l’année et dans tous les coins de France. La preuve, puisque de notre côté nous avons décidé de passer nos deux premiers jours de Septembre au Watts A Bar. Et oui, faut pas se laisser aller.

20h04, bienvenue dans la Meuse

C’est à bord de notre sublime bolide que nous prenons la route pour le Watts A Bar et on constate d’office en arrivant dans la préfecture meusienne, le manque flagrant d’indications pour rejoindre le festival, notamment le parking. Aucun bénévole pour nous aiguiller, aucune signalétique, on se gare donc un peu à l’arrache avant de rejoindre l’entrée et c’est là que ça se gâte. Il y a énormément de personnes devant nous et personne ne sait vraiment où aller, la foule est tellement compacte qu’on n'arrive pas à distinguer les différentes files. Nous parvenons au bout d’une bonne heure à rentrer sur le site pour la fin du concert de La Rue Kétanou. “Ca pourrait être pire... il pourrait pleuvoir”. Des fois on ferait mieux de se taire. Le temps d’échanger nos euros contre des Watts (la monnaie du festival, valable uniquement pour les boissons) et c’est déjà l’averse. Une bière lorraine, un mojito et une pizza flam gratinée à 11 euros (photo) ne seront pas de trop pour nous consoler et nous permettre de reprendre des forces avant notre premier concert de la soirée.

21h51, on fait péter les watts !

Au Watts A Bar, la scène se situe sous un énorme chapiteau, bien pratique pour s’abriter des intempéries. Dommage que ça gâche un peu la vue sur le Château de Marbeaumont qui accueille le festival dans son parc. L'iconique groupe Trust (photo) est la tête d’affiche de ce vendredi. Le public meusien est venu en masse pour assister à leur retour sur scène. Nous, à vrai dire, on en n'attend pas grand chose mais on se dit qu’on est jamais à l’abri d’une bonne surprise. Ca n’est malheureusement pas le cas, le groupe ne nous emballe pas, il fait trop durer les morceaux et on a du mal à distinguer ce que Bernie Bonvoisin chante. Reste Antisocial, le fameux chant révolté que tout le monde attend et que la foule entonne avec autant d'énergie, de coeur et de rage qu’il y a presque 40 ans. Le concert passé, nous décidons de faire péter les watts à notre façon à l'un des deux bars du site qui ne proposent que des bières lorraines. Notre choix se porte sur une Blonde du Centenaire à 4 euros la pinte, c’est non seulement honnête mais en plus c’est loin d’être mauvais.

23H46, la fête du slip chez Gégé

Changement de registre et place à Gérard Baste accompagné de son camarade Xanax et de Dr Vince, son DJ attitré. Voici un rappeur dont les textes oscillent entre l’ode à la cuite et les blagues potaches, le tout sublimé par quelques touches keupon. Le show du Prince de la vigne est assez différent de ce qu’on a déjà vu , puisqu’on a le droit à la présence exceptionnelle de son acolyte Nikus Pokus sur scène, ce qui marque la reformation du groupe Svinkels, que les amateurs de rap alternatif connaissent bien. Le trublion termine d’ailleurs en slip comme Gégé (photo), qui lui, a déjà l’habitude de ne pas s’encombrer de vêtements superflus pour son final.
Après des soucis techniques pendant le concert, le dernier concert, celui de Meute, sera également victime du fléau. Le groupe ne jouera que près d’une heure plus tard et même si on s'amuse plutôt bien sur la fanfare-techno des allemands, nous sommes vraiment trop fatigués pour être à fond dedans. On préfère partir vers notre doux foyer, situé à quelques kilomètres d’ici.

Jour 2, 19h32, musique + bière + raclette = bonheur absolu

Après un rapide tour du camping, assez petit, mais qui a le mérite d’être juste à côté du site et de bénéficier de vrais sanitaires, nous rentrons sur le festival sans la moindre difficulté par rapport à la veille. Et puisqu’on est arrivés tôt et qu’il fait encore jour, on peut se permettre de flâner un peu en se penchant un peu plus sur les différents stands que nous propose le Watts A Bar. L’avantage d’un petit festival c’est que tout est à portée de main : tous les restaurateurs sont en face du grand chapiteau et les quelques stands de prévention, merch, T-shirts ou autres babioles sont sur le côté. Pour un festival de cette taille, on trouve que l’offre de nourriture est quand même assez conséquente : pizzas, pâtes, hamburgers, milk-shake, churros, fajitas, plats vegan ou autre sandwich à la raclette. On se laisse tenter par ce dernier, que l’on fait tranquillement passer avec une bière blonde de Nettancourt et une Mystik à la cerise tout en écoutant les chansons entraînantes de Zoufris Maracas posés dans l’herbe avant d’apercevoir la fanfare qui déambule sur le site. Et si c’était ça la recette du bonheur ?

21h41, Alpha Blondy : opération coup de coeur

Ce samedi, l’ambiance paraît plus bon enfant. Est-ce dû à la programmation plus orientée reggae ? Ou à l’odeur de romarin qui nous chatouille le nez ? Ou encore aux fioles de Poppers vendues sur le stand vegan - oui ça nous a surpris aussi - ? Pour être honnête, le reggae n’est pas notre style de prédilection... mais on adore le concert de l'ambassadeur du reggae africain : Alpha Blondy (photo). Le charisme et la présence sur scène du vieux reggaeman sont indéniables, on ne s’étonne pas qu’il puisse remplir les stades et les salles partout dans le monde. Un concert qui réchauffe les coeurs et ça fait du bien, surtout que dehors le temps s’est bien rafraîchi. On veut chercher une once de chaleur supplémentaire en prenant un thé à la menthe et une barquette de lentilles au stand vegan, mais ce dernier n’accepte que le liquide et la carte bancaire à partir de 10 euros. Equipés de notre seule CB nous sommes légèrement frustrés, on ne va quand même pas acheter du Poppers pour pouvoir déguster quelques lentilles ? A moins que...

01h04, Ragga made in Taiwan MC et Raggatek furieuse

C’est une belle fin de soirée qui nous attend avec Taiwan MC. Cet habitué des collaborations avec Chinese man s’est lancé en solo dans une branche plus orientée reggae et ragga que le collectif de hip-hop, même si on en sent clairement les influences. Le MC, son DJ et son bassiste nous mettent à l’aise et parviennent pendant plus d’une heure à nous faire bouger autant sur du reggae traditionnel que sur des rythmes drum & bass. On danse et on a le smile, la mission est accomplie. On commence cependant à fatiguer, nos 20 printemps paraissent si loin... mais le dernier groupe programmé ce week-end vient pour nous faire oublier notre sénilité précoce et nous secouer un peu : Raggatek Live Band (photo), une formation alliant Reggae et Hardtek. On avoue que c’est une première pour nous. On se prend une véritable claque. Quel kiff de voir un trompettiste et un saxophoniste jouer sur de la grosse hardtek qui tabasse. Sous le chapiteau c’est un gigantesque défouloir, c’est exactement ce qu’il fallait pour finir le Watts A Bar en beauté, on est bien rincé et on peut repartir satisfaits. 

Le bilan

Côté concert

Les céréales killer

Gérard Baste, le Prince de la vigne et toute la clique du Svink, des mecs bourrés... de talent !

La valeur sûre

Alpha Blondy, on comprend plus aisément son statut d’ambassadeur du reggae africain, peace man.

Les ambianceurs de fin de soirée

Taiwan MC et Raggatek Live Band, ces deux styles différents avec le reggae comme base commune nous ont fait bouger comme jamais

Côté festival

On a aimé

- La programmation du samedi, beaucoup de reggae à toutes les sauces mais jamais lassant
- Les bars qui servent de la bière locale
- Le choix assez conséquent de food-truck pour un festival de cette taille
- La proximité de tout et le cadre du festival dans le parc d’un château
- Le grand chapiteau qui permet de s’abriter en cas de pluie

On a moins aimé

- Le grand chapiteau placé devant le château de Marbeaumont, c’est sûrement plus simple pour la logistique mais du coup le cadre possède moins de charme
- Le manque d’organisation, de communication et d’indications durant le festival, notamment le vendredi soir
- Le peu d’activités à faire entre les concerts

Conclusion

Notre première immersion au Watts A Bar est plus que concluante. Certes quelques légers couacs au niveau de l’organisation sont à déplorer mais rien qui n’ait pu entacher notre bonne humeur. Ce festival en est déjà à la 7ème édition et commence à acquérir une certaine renommée en Lorraine et aux alentours, ce n’est pas pour rien que le festival a augmenté sa fréquentation, passant de 4800 à 6700 personnes en un an. On fait confiance à l’association Be Real et aux bénévoles pour nous concocter un 8ème anniversaire aux petits oignons.

Récit de Josselin Thomas et Fanny Frémy
Photos : Josselin Thomas