On était à
Watts à Bar 2019, un dernier pogo avant la rentrée

Watts A Bar, ce petit festival organisé depuis maintenant 9 éditions et que nous visitons pour la troisième fois, nous en avons déjà pas mal dompté l’esprit qui combine programmation de qualité et savoir-faire local. C’est avec une attente toute particulière que nous abordons cette fois-ci le tout dernier week-end du mois d'août, car cette année le festival change de site !  Petit retour sur notre excursion meusienne de deux jours qui nous ont aidés à mieux faire passer la pilule de la rentrée.

Jour 1. 18h51, Grande Terre de rock en vue !

Exit le parc de Marbeaumont et son Château cette année et place au site de la Grande Terre, la grande zone commerciale de Bar-Le-Duc. Oui il est vrai que vu comme ça ce n’est pas très sexy mais le site s’avère bien plus grand et pratique pour accueillir la population festivalière, composée en partie par des rockeurs ce vendredi. Il y a même quelques kepun par-ci par-là (photo). Il faut dire que pour ce premier soir ils sont servis : entre Guerilla Poubelle, Ludwig Von 88, Los Tres Puntos ou Le Bal des Enragés ; comme dirait l’autre « ça c’est du rock ! » Et concernant les mordus d’électro ne sont pas pour autant délaissés,  il  y a maintenant le Dub Corner pour les faire danser toute la soirée, elle s’ajoute à la scène Kraken sous le grand chapiteau agrandi, où jouent les têtes d’affiche et à la scène Galago, petite scène qui accueille les groupes « plus modestes » et destiné à faire les transitions musicales qui est une autre nouveauté de cette édition 2019.

20h47, la quête corse

Il y a quasiment les mêmes stands de babioles que l’année passée, et puisque nous ne sommes pas des férus de sarouels, on se rabat tout naturellement sur ceux de nourriture, eux aussi quasi-similaires. Un petit nouveau fait son entrée cependant : le stand corse (photo), proposant des burgers et des poêlées diverses, notamment celle au Figatellu, spécialité de l’Ile de Beauté qui ravira nos papilles. Pour faire passer tout ça un petit passage au bar à bières s’impose ! Le Watts A Bar a décidé de renouveler une bonne partie de son offre de bières locales, c’est le moment de tester. Si les Brasseurs de Lorraine sont toujours de la partie, d’autres brasseries viennent s’ajouter. On ne fera pas tout le listing mais on retient notamment la bière du Sorcier, de couleur verte, aromatisée au sureau, la Dervoise Ambrée et la Bon Poison blanche, toutes idéales pour se désaltérer.

00h31, escale dans les Balkans

Le vendredi est donc placé sous le signe du rock. Si on se remémore nos années lycée avec Guerilla Poubelle, on manque les Ludwig Von 88 préférant siroter notre bière en discutant avec nos amis zikos. Tant pis. On assiste néanmoins au spectacle proposé par le Bal des Enragés, supergroupe de punk, que l’on trouve bien mais sans grande surprise. Il faut dire que l’on a déjà vu le groupe au Festival sur les Pointes en mai dernier, tout comme Dubioza Kolektiv (photo) qui joue aussi ce soir. Nous sommes une nouvelle fois conquis, ainsi que la foule, par le groupe bosniaque aux sons festifs, aux multiples influences et à l’énergie inépuisable, d’où peuvent-ils sortir tout ça ? A la fin de soirée, on retourne vers le camping et on s’amuse un peu du fait qu’un des seuls groupes qui ne soient pas du rock pur et dur soit celui qui nous a le plus ambiancé.

Jour 2. 15h08, détente à la Ballastière

Nous avons passé une nuit courte sur le camping, situé littéralement à 30 secondes du site du festival, juste en face. Celui-ci n’est pas très vaste mais le Watts A Bar prévoit tout de même quelques activités l’après-midi comme un concours de möllky, de beer-pong, de volley ou encore des blind tests. Il y a la possibilité de prendre un petit déjeuner ou un pâté lorrain également. C’est plutôt sympathique mais la chaleur étouffante de ce samedi nous pousse à fuir jusqu’aux abords de l’étang de la Ballastière, situé non loin de Bar-le-Duc, pour faire trempette. Le Watts A Bar ouvrant ses portes à 18h nous préférons largement faire 20 kilomètres en voiture plutôt que de rester cuire ici, et une fois sur place, inutile de dire que l’on ne regrette pas notre choix (photo).

19h38, la Bobine déroule 

Une sieste à l’ombre plus tard et nous voici présents à l’ouverture. On se dirige vers la scène Galago, la petite scène avec un poulpe géant sur le côté, où se produit Rouliette Ruse, groupe lorrain qui ouvre cette deuxième soirée. Le site se remplit tranquillement, il y a moins de fanas de rock, la programmation étant plus axée reggae, roots et hip-hop ce samedi. Sur cette même scène nous découvrons Bobine de Cuivre et son «electrapp » (c’est ce qui est marqué dans le livret, hein). Le rappeur joue une demi-heure avec ses comparses mais ça suffit largement pour mettre le feu dans le public, pogotant joyeusement sur les textes drôles et les instrus électro de l’artiste (photo) provoquant un épais nuage de fumée dans la foule. En tous cas ça nous a donné envie d’en voir plus !

00h44, pas de Petite Fumée sans feu 

Nous faisons un rapide arrêt aux urinoirs placés dans les bottes de paille, moyen de récupération originale, et au stand des Watts, la monnaie du festival (1 euro = 1 watts) avant d’enchainer les concerts sous le chapiteau, bien plus grand que l’édition précédente. Pendant Jahneration et Asian Dub Foundation nous passons un moment agréable, les différents groupes étant assez irréprochables dans leur prestation mais quelque chose nous chiffonne : le son que l’on trouve assez médiocre, l’acoustique du chapiteau n’étant pas exceptionnelle. Ceci-dit c’est sûrement la fatigue qui nous rend pinailleurs, et si nous restons pratiquement jusqu’à la fin du concer de la Petite Fumée (photo) groupe de techno/trance dans la même veine que Hilight Tribe et venu conclure ce week-end avec leur magnifiques didgeridoos, nous ne pouvons pas nous empêcher de reprendre la route tard dans la nuit (mais sobres, bien entendu) vers notre domicile afin de regagner notre petit lit douillet. La tentation était trop forte.

Le bilan

Côté concerts

La découverte 
Bobine de Cuivre, un rap qui vaudra de l’or 

La valeur sûre 
Dubioza Kolektiv, ou comment faire la teuf dans les Balkans

L’embrasement final
La Petite Fumée, un groupe qui enflamme le dancefloor

Côté festival

On a aimé

- La programmation distincte les deux soirs, il y en a pour tous les goûts
- Le nouveau site,  en pleine zone commerciale certes, mais plus grand et plus pratique (plus poussiéreux aussi)
 - La qualité et la variété de nourriture et le choix des boissons renouvelées
-  La proximité de tout, parking, camping et site du festival
-  Les urinoirs dans les bottes de paille, plutôt rigolo et original
-  Les points d’eau, bien plus nombreux qu’en 2018

On a moins aimé

- Toujours l’impossibilité de troquer ses Watts sur les stands de nourriture, pourquoi ne pas instaurer la monnaie unique ? Et en plus ils ne sont pas remboursables
- Le manque d’un stand de produits lorrains (hormis les bières)
- L’acoustique du grand chapiteau sur certains concerts

Infos pratiques

Prix de la bière

- Entre 5 et 8 euros la pinte de bière locale (tout dépend de la bière)

Prix de la nourriture

- 7 euros le sandwich corse,  8 euros le burger, entre 10 et 13 euros la (grosse) pizza

Prix du festival

- Pass 2 jours à 41 euros
- Pass 1 jour à 24 euros
- Camping : 3 euros la journée ou 5 euros les deux jours

Transports

- A 25 minutes de Saint-Dizier, 45 minutes de Verdun, 1h15 de Nancy, 1h30 de Reims et Metz, 3h00 de Paris

Conclusion

Le changement de site a permis au Watts A Bar de franchir un cap cette année. Plus grand, plus aéré, plus praticable... Evidemment tout n’est pas parfait et le cadre du festival pourrait être un poil plus séduisant mais une fois rentré, on oublie clairement que l’on se trouve à proximité d’une zone commerciale.  Toutes les conditions sont donc réunies pour que le festival, à l’aube de sa dixième édition, devienne un événement musical de première ampleur en Lorraine. Il a su avancer à son rythme, tel l’escargot qui est la mascotte de cette édition 2019, en proposant une programmation de qualité à des tarifs abordables, c’est déjà suffisamment convaincant pour se dire rendez-vous à l’année prochaine !

Récit et photos de Josselin Thomas et Fanny Frémy