On était à
Peacock Society 2023,  un week-end entier de teuf pour les 10 ans

10 ans de sets mémorables, de danse à s’en brûler les semelles et de fête, ça méritait bien un anniversaire digne de ce nom. Pour cette grande occasion, l’incontournable festival de musique électronique parisien avait réuni pas loin de 30 000 festivaliers au Parc de Choisy, les 8 et 9 juillet. Au programme : de grosses têtes d’affiche, de l’éclectisme et quelques très bonnes surprises. On vous raconte ! 

Jour 1. Samedi 8 juillet. 14h30, sur la route des vacances (ou presque)

Si les vacances ont déjà commencé pour certains petits chanceux, pour nous ce n’est pas pour tout de suite et ce n’est ni le changement à Gare du Nord, ni l’attente du RER D et encore moins la chaleur étouffante du train qui nous le feront oublier… Écouteurs sur les oreilles, on s’évade comme on peut avec la playlist “Good Vibes Only - La rave, la vraie” de Konbini par le talentueux X-Coast, réalisée en partenariat avec Peacock Society. A l’arrivée, on est accueillis en musique par les équipes de la gare, de quoi se mettre dans l’ambiance !

15h00, à la recherche de fraîcheur

On arrive en plein milieu du B2B de Hugo LX et Theo Terev sur la grande scène Solar et même si ce qu’on entend nous plaît beaucoup, on n’est pas du tout en état d’aller danser, merci la canicule… On se met en quête de frais, en commençant par aller remplir nos gourdes au point d’eau. La marche pour l’atteindre nous semble une vraie traversée du désert, il fait 33 degrés à l’ombre cet après-midi. Au retour, on est attirés par les kicks du set endiablé du collectif Soeurs Malsaines qui officie toute l’après-midi sur la scène Chaman, on se promet de revenir ! On file ensuite aux food trucks, près de la scène Solar, où un stand de nourriture italienne sert des gros morceaux de pastèque pour seulement 3€. On profitera de la fin du B2B et du début du set de Deer Jade sous les arcades colorées, nouveauté de cette édition, qui apportent un peu d’ombre.

Après avoir attendu un très (trop) long moment au bar, on poursuit avec le set de X-Coast qui enchaîne les pépites et fait encore monter la température de la scène Nomad de quelques degrés supplémentaires, avec une apothéose sur son édit de Bailando. On a décidé de la jouer safe en ce premier jour de festival, on repasse au point d’eau et on file tout droit sur la scène Solar retrouver Eris Drew pour un set qui nous embarque dans une bonne heure de bonheur à piétiner consciencieusement le dancefloor en rythme.

19h00, should I stay or should I go

Chaque édition, c’est le même dilemme : faire les puristes et voir tout le set ou profiter du format festival pour picorer et aller faire un tour partout où le vent nous mène ? On opte finalement pour le premier choix et on on va montrer nos plus beaux moves sur la scène Mirror avec Trym. Une foule compacte danse à un rythme effréné et lance ses poings en l’air à chaque drop. Au milieu de ce beau monde, on aperçoit des casquettes, lunettes et éventails en pagaille. Le public s’est visiblement mis en condition pour profiter pleinement du festival. Pour les moins prévoyants, un stand de vêtements et accessoires est logé sous une tente à l’entrée du festival. Son closing sur "Free From Desire" de Gala met tout le monde d’accord. On continue la soirée avec le B2B de Bambounou et Bradley Zero sur la scène Nomad qui nous offrent un set exceptionnel ponctué de petites merveilles face à un public visiblement ravi. Bambounou prend même le micro un moment pour faire quelques blagues, on passe un très bon moment en leur compagnie.

22h00, qu’est ce qu’on mange ?

Après tous ces exercices, on commence à avoir faim. On va voir ce que proposent les food trucks près de la scène Solar. Au menu : cuisine italienne, sandwiches, burgers, poulet coréen, bowl africains, banane plantain… Il y a l’embarras du choix ! On avale notre poulet - riz coréen et on va finir cette première journée sur la scène Mirror avec Paula Temple dont on attendait le retour avec impatience. Après une bonne heure de set enrichie en BPM, on est épuisés et on décide finalement de rentrer avant le closing. 

Jour 2. Dimanche 9 juillet. 15h00, on n’a pas le temps

Le dimanche c’est le jour qu’on attendait, la programmation rassemble plein d’artistes que l’on a absolument envie de voir. Il va falloir être ingénieux pour bien en profiter ! Pas une minute à perdre, on va voir la deuxième partie du set d’Olympe4000 sur la scène Nomad, un pur régal pour les oreilles, notamment quand elle balance Sidewindah de Gorgon City. Cette deuxième journée de festival commence fort !

On enchaîne avec le set de Jimi Jules et sa house groove qui électrise la scène Solar. Il fait encore très chaud aujourd’hui, c’est le moment d’aller se rafraîchir au bar. Aujourd’hui, il y a moins de monde et surtout beaucoup moins la queue, les organisateurs ont fait le nécessaire après la journée un peu chaotique de la veille.

17h00, everybody dance!

La grande nouveauté du jour, c’est la venue remarquée de la scène ballroom parisienne, dont on a déjà pu admirer le style et les moves impeccables, notamment à des Boiler Room. Ils ont littéralement mis le feu à cette deuxième journée aux températures déjà élevées.

Les voir débarquer sur la scène Mirror en plein set de Gabber Eleganza restera l’un de nos meilleurs souvenirs de cette édition, un vent de folie a soufflé dans le public qui semblait aussi ravi que nous de cette surprise. On ne sait plus où donner de la tête quand arrive Frozen Dopamina par Gabber Eleganza et HDMIRROR.

La journée continue en beauté puisque c’est avec Myd qu’on a prévu de passer la suite de l’après-midi. Sa house tantôt disco, tantôt pop nous ravit et on n’est pas les seuls, la scène Nomad est pleine à craquer !

19h00, mieux vaut tard que jamais

Après près d’une heure d’attente sur la scène Solar devant un extended Live de Nto en lieu et place de Mall Grab, on s’est presque fait une raison et on en profite pour tester un nouveau food truck : ça sera africain ce soir. Alors que l’on n’y croyait plus, Mall Grab arrive enfin et nous fait rapidement oublier l’attente en nous embarquant dans un voyage cosmique et en nous offrant même son Juice que l’on rêvait d’écouter en live !

La soirée se termine sur la grande scène Solar en compagnie de Dixon qui nous offre un très beau set et un closing qui nous donnera tout sauf envie de rentrer chez nous dormir. On a particulièrement aimé ses mix de Quickly de Dieco et Max Bravo et Transitions de Dennis Ferrer. On danse au milieu d’une foule joyeuse jusqu’à la dernière seconde et quand la musique s’arrête et que la foule applaudit, on se dit qu’on n’a décidément aucune envie de rentrer malgré la fatigue et que 22h c’est tôt ! Il faut pourtant se résoudre à quitter le festival, déjà un peu nostalgiques mais pas déçus du voyage. Merci Peacock Society pour cette belle édition anniversaire !

Bilan

Côté concerts

L'ambianceur de service
Gabber Eleganza et son rythme qui nous a filé des frissons

Le prince du ciel
Trym et ses remixes de l’espace

Le meilleur pour la fin
Dixon, qui nous a signé un closing mémorable

Côté festival

On a aimé : 
- La programmation pointue, avec de belles têtes d’affiche et des labels qui montent 
- La clarté de la communication, notamment les newsletters et la signalétique
- Le lieu et la scénographie réutilisée et adaptée d’année en année
- Le format jour et soirée type open air

On a moins aimé : 
- L’organisation très chaotique au bar le samedi (beaucoup mieux le dimanche !)
- La consigne des eco-cups à 1,50€ non-remboursable qui n'encourage pas la civilité des festivaliers
- Le point d’eau unique, très éloigné de certaines scènes peu ombragées
- La quantité impressionnante de cigarettes et de gobelets au sol, surtout le samedi
- Le sponsoring par une marque de parfum avec un stand sur le festival à l’entrée (est-ce le début de la fin ?)

Infos pratiques :

Prix du festival :
- de 39 à 49€ la place / jour

Prix des boissons :
- 8€ la pinte de blonde
- 6€ le verre de rosé
- 4€ le soda

Prix de la nourriture :
- 8€ le hot dog / 4€ la barquette de frites

Transport :
- RER D - Créteil Pompadour / 10 minutes de Gare de Lyon et 22 minutes de Gare du Nord

Conclusion

On attendait cette édition anniversaire avec impatience mais aussi avec attention, espérant que le festival conserve sa culture festive, inclusive et pointue. Si la programmation a tenu toutes ses promesses, on a été légèrement déçus par l’organisation, l’offre de nourriture et un peu refroidis par l’augmentation des prix au bar. On a trouvé l’ambiance générale sympathique mais le public moins respectueux que les années précédentes, notamment vis-à-vis de la propreté du lieu et on remarque l'arrivée d'un public peut être plus attiré par la fête en elle-même que par les artistes. La présence d’une marque de parfum comme sponsor près de l’entrée du festival a accentué cette crainte de voir changer l’esprit de ce festival qu’on affectionne tant. Malgré ces quelques points, on a passé un excellent weekend et on a déjà hâte de voir ce que nous réserve la prochaine édition !

Récit : Marion Viola
Crédit photos : Bastien Litzler