On était à
Musicalarue, grand bazar dans petite bourgade

Musicalarue, c’est l’évènement de l’année dans la petite ville de Luxey. Pour cette nouvelle édition le festival accueille plus de 80 groupes et artistes, du metal à la variété française. Avec pas moins de 8 espaces dédiés aux concerts, l’ambiance promet d’être à son paroxysme. Mais ici, il n’y a pas que la musique, il y a aussi les arts de la rue avec des spectacles plus pittoresques les uns que les autres. On y était et on vous raconte notre séjour.

Jour 1. Vendredi 10 août. 18h35, perdu au milieu de rien.

Nous arrivons tant bien que mal au camping du festival, ce dernier se trouvant à 30 minutes à pied du site et étant difficile d’accès. Une telle distance promet de longues marches nocturnes… L’espace est grand, c’est une clairière avec des arbres dans le fond. Nous réussissons à trouver une jolie place sous les arbres mais ce n’est pas le cas de tout le monde, nombreux sont les malheureux en plein soleil. Avant le festival, nous n’avions pas penser à retirer de l’argent… un de nos voisins, entendant notre conversation, vient nous signaler que la borne de retrait la plus proche se trouve à plus de 13km, mais qu’il serait cependant possible de payer par carte à certains stands. Après une installation sommaire, c’est reparti pour 30 minutes de marche, direction le concert de Pierre Perret qui se déroule au Théâtre de Verdure. Une fouille est effectuée à l’entrée du festival dans les règles de l’art, la queue n’est pas si longue. Mr Perret ce n’est pas vraiment notre génération mais on lui reconnaît une certaine sympathie et un véritable engouement du côté de ses fans.

21h06, début de soirée compliqué

On enchaîne avec le concert de Slimane, l’ancien gagnant de The Voice. On pourrait s’attendre a du beau monde devant la scène, avec son dernier titre « Viens on s’aime » qui cartonne et pourtant il n’y a pas foule devant le chanteur au bonnet. L’ambiance peine à décoller alors nous préférons aller nous désaltérer avec une petite bière. Un système de jetons est mis en place pour les boissons, 1 jeton = 2,80€, on ne comprend pas bien le principe car nombreux sont les stands qui acceptent les espèces et même les cartes bancaires pour certains. Le cashless c’est bien, mais autant le faire jusqu’au bout ! La bière est bonne et à 2 jetons, soit une pinte à 5.60 €, on a vu pire en festoche. Sur la petite scène St Roch, on retrouve L’Entourloop. Parfait pour finir notre verre et s’ambiancer sur les influences reggae des deux papys. On en profite même pour manger un bon petit burger du terroir à 10€ avec frites. 

23h33, ultra pogo

C’est au tour d'Ultra Vomit de monter sur la scène st Roch. Le groupe de metal est très attendu par ses fans. Durant les tests micro, des pogos se déclenchent déjà dans la foule. On n'attend que le top départ pour tout lâcher. Avec leur ambiance cartoonesque, le groupe entre sur scène avec la musique de Fort Boyard, on apprécie l’humour et tout le monde chante. Le groupe est déchainé, le public aussi et après plus d’une heure de rentre dedans non-stop on est exténué, d'autant plus que le groupe décide de prolonger l’expérience de 15 minutes. La Femme sur la scène principale a comme un goût de mal assaisoné suite à la tornade qu’a été Ultra Vomit. La Femme « vous donne du plaisir » qu’ils disaient, la Femme ce soir, nous d'est plutôt endormi. 

Jour 2. Samedi 11 août. 11h38, il n’y a pas que musique dans Musicalarue

Après une agréable grasse matinée à l’ombre, on se dirige vers les stands du camping où repas et boissons sont en vente. Pour 5€ on a un sandwich et un soda. On décide d’aller se prendre une petite douche, on n'a pas trop le choix de toute façon puisqu’au niveau des activités, rien n’est proposé aux campeurs. A 16h, on décolle pour les spectacles de rue. On y retrouve la compagnie « la Folle Allure » pour un spectacle mêlant acrobatie et lancer de haches. Un moment fort agréable avec des protagonistes charismatiques et poétiques, l’histoire est touchante, on rigole, on frissonne... Non loin de là, on assiste à l’œuvre « 24h plus tôt ». Un spectacle de magie entre humour et mentalisme. L’histoire de deux magiciens amis, biens différents, qui se trahissent mutuellement pour Denise le poisson. Coquins. 

18h34, orgie culinaire

Avec tous ces stands de nourriture (plus d’une dizaine côte à côte), les odeurs nous donnent vite faim. On décide d’attaquer tôt le repas. On part sur des burger végé avec frites à 8€, et des tranches de pastèque à 2€. Pour déguster tout ceci, rien de mieux qu’un petit concert. On se pose devant Jeanne Plante qui nous parle de ses fantasmes en chanson, cela suffira pour faire un fond sonore à nos conversations. On quitte la scène pour rejoindre les bandas qui nous font des mini concerts un peu partout sur le festival. A noter qu’en plus des bandas, partout sur le site on trouve des points d'eau gratuits. Utile par 30°C. Vient le tour de Julien Clerc sur la scène principale. Encore une fois, c’est un public très familial que l’on retrouve dans la foule. Les parents emmènent leurs enfants voir leurs chanteurs fétiches. Pour notre part, on regardera ça de loin. 

23h02, bonne fin de soirée

Tout autre ambiance ensuite puisque c’est Bigflo & Oli qui montent sur scène. Les deux frères ont un joli décor. Comme à son habitude Bigflo taquine la ville dans laquelle il est accueilli, disant que Luxey c’est tout petit et qu’il n’y a pas grand monde. Pourtant, ce soir, dans le petit village de Luxey du monde il y en avait pour les deux rappeurs. En showmen naturels, ils mettent le feu au festival, vont dans la foule, saluent leur public, lui parlent. Ils feront aussi monter sur scène Wawad, champion du monde de BeatBox, pour un freestyle qui fera groover petits et grands. Du côté de Panda Dub, la fatigue nous gagne on est de moins en moins patient avec le DJ qui a un rythme assez doux pour ne pas dire mou. A l’espace Pin qui contrairement à son nom se situe dans une grange et non une forêt, on découvre Pogo Car Crash Control, un groupe de rock très énervé. Ce groupe aurait mérité une scène bien meilleure pour le show qu’il propose. En effet, la grange n’est pas assez grande pour accueillir tout le monde, la foule s’amasse aux portes pour regarder de loin les autres s’amuser. 

Jour 3. Dimanche 12 août. 17h35, une touche d’art

Du côté des spectacles de rue, on assiste au show de La Débordante, un exercice mêlant la danse et la parole, avec des textes percutants et l’histoire d’un homme qui se rend compte des horreurs du monde dans lequel il vit. La troupe propose un spectacle engagé contre la consommation de masse et le réchauffement climatique. Qu’on soit d’accord ou non avec ce qui est dit, on ne peut que saluer leurs talents oratoires et physiques. On découvre également à Glaucos, un spectacle acrobatique à base de cordages et de poutres, digne des plus grands cirques. La Princesse Diane nous propose pour sa part son histoire, celle d’une princesse recueillie par des paysans qui vit des aventures avec les animaux de la forêt…. un peu trop perché pour nous. On préfèrera aller voir un artiste peignant La Fresque Peinte, des personnages colorés au faciès des statues de l’île de Pâques sur plus de 10 mètres.

21h35, Shaka sous la pluie, Shaka réussi

Une atmosphère lourde pèse sur le festival, le ciel se couvre au-dessus de nos têtes. L’orage prévu pour cette nuit aurait-il de l’avance ? Tandis qu’on attend le groupe phare du festival Shaka Ponk, des éclairs parsèment le ciel. Etant en short t-shirt nous ne sommes pas très bien équipés pour un déluge. Alors que tout le monde se regarde inquiet, les premières gouttes commencent à tomber avant même que le groupe n’aie posé le pied sur scène. Le show commence et quand les membres arrivent, une pluie diluvienne s’abat sur la foule. On n'a d’autre choix que de s’abriter comme on peut avec les bâches qui recouvrent normalement les barrières délimitant le festival. Après quelques instants, ce n’est plus que de fines gouttes qui tombent sur les festivaliers. L’ambiance remonte en deux secondes. Shaka Ponk sait y faire. Avec des mots pour « ceux qui pensent différemment et qui se font juger », le groupe porte un message fort et déchaîne les passions. Le chanteur prendra un bain de foule mémorable puisqu’il se retrouvera quasiment à l’opposé de la scène. Il en profitera pour créer un tourbillon humain autour de lui. Pogos et walls of the death sont au rendez-vous. L’orage gronde de plus en plus, il nous faut vite rejoindre notre tente qui se trouve à 30 minutes à pied…

Bilan 

Coté artistes

Les rois des pogos
Ultra Vomit et Shaka Ponk, c’est ça qu’on appelle mettre le feu.

Poésie et acrobatie 
La Folle Allure, magnifique spectacle qui nous a touché.

La danse engagée 
Mêler danse et réflexion, tel est le pari réussi de La Débordante.

La pépite sous-exploitée 
Pogo Car Crash Control, les gars nous on vous voit déjà sur la Main Stage.

Coté festival 

On a aimé 

- La programmation très variée.
- Le coté arts de la rue, LE vrai plus du festival.
- Le cadre, Luxey c’est vraiment mignon.
- Les stands de nourriture, il y en a pour tous les goûts ! Du kebab à la tartiflette en passant par la cuisine indienne.
- Les points d'eau présents partout, ainsi qu’un accès aux PMR impeccable.
- La sympathie du staff et la belle organisation de ce dernier
- Les prix des stands très abordables

On a moins aimé 

- L’enchainement des concerts, souvent entre deux concerts l’ambiance retombe et puisque la prog est variée, on passe très vite du tout au tout.
- Le camping à 30 minutes à pied, beaucoup…beaucoup trop loin.
- Les infrastructures. On avait plus l’impression d’être en féria ou une fête de village qu’en festival. 

Infos pratiques 

Prix de la bière
5,60€ la pinte, 1€ l’eau, 1,50€ le verre de vin

Prix de la nourriture
10€ burger frites, 6€ l’américain, 2€ les frites, 3€ l’omelette

Prix des billets
3 jours : 93€, 2 jours : 61€, 1 jour : 42€

Transport
Bon courage ! Luxey est au milieu de nulle part. La gare la plus proche est celle de Langon à 40 minutes en voiture.

Conclusion

Le festival Musicalarue est un festival familial avec une programmation diversifiée et des spectacles de rue : tout le monde y trouve son compte. L’ambiance générale reste assez calme et chaleureuse, malgré des pointes d’agressivité fournies par quelques artistes qui restent minoritaires. On y mange bien et on y boit bien, à la bonne franquette !

Récit et photos : Thomas Véro