On était à
Marsatac ou comment prolonger l'été à Marseille

Depuis l’an dernier, le festival Marseillais qui s’est aussi délocalisé à Nîmes, a su parfaitement profiter du magnifique Paloma (SMAC de Nîmes). A l’annonce de la programmation, on a du faire un choix (le premier d'une longue série)… celui de sélectionner une ou deux soirées de Marsatac… Pour notre baptême on a donc passé le weekend au Dock des Suds de Marseille !

Quelques heures de route, un peu de circulation, de ralentissements, notre aventure commence réellement dans la voiture où, vers 17h30 on entend sur Le Mouv une interview de Systema Solar… Malheureusement, on ne verra pas le groupe Colombien sur scène (qui nous avait bluffé en 2011 à Dour sous une pluie battante !). On est vendredi soir, le festival a déjà connu cinq grosses soirées dont trois à Nîmes. Cinq soirées de festival ça use - il ne faut pas se mentir, un festival ça use tout corps en bonne santé - mais l’ambiance est belle et bien présente à l’approche du Dock ! Sur le chemin, on nous raconte que mercredi soir Aufgang et Carl Craig ont mis le feu à l'Église Saint-Cannat… on n’en doute pas une seconde !

Modeselektor pour se chauffer, Vitalic pour terminer !

Avec la route, le temps de se garer… de discuter autour d’un verre, on arrive relativement tard, du moins assez tard pour louper Systema Solar, The Pharcyde et The Stepkids… ça aurait pu être pire si les horaires n’avaient pas été décalés suite à l’annulation de Carbon Airways ! On est donc bien à l’heure pour le live de Modeselektor, et c’était bien un des objectifs de la soirée ! Sous le chapiteau (la plus grande scène) la foule n’est pas compacte, on circule facilement, on a la place pour danser face à la scène des deux Allemands qui ont remplacé au pied levé Moderat. Le dernier album est récité, le rappel est réussi avec « Godspeed », il manque juste « une bande de mecs sympa » avec TTC pour que la playlist soit parfaite ! Fin du show, ça se vide assez vite, le mouvement de foule se dirige vers Cape Town Effect sur la Red Bull Music Academy. L’occasion pour nous de découvrir l’intérieur du Dock ! Tout est aux couleurs du festival, le côté underground ressort parfaitement. Au détour d’un couloir on découvre une salle avec des coiffeurs et un mur laissé à la disposition du public.

Il nous faut un peu de temps pour nouse repérer, et on arrive enfin sur la RBMA, plus petite scène du festival. La scène étant remplie, on a quelques difficultés à se mettre en face. Comme on s’y attendait, Cape Town Effect a fait bouger les foules. A peine le temps de se mettre dedans que le concert se termine… ça nous apprendra à gérer notre temps ! Il est déjà 1h, on prend la direction de la Salle des Sucres, parfaite salle de taille de moyenne en intérieur avec balcon ! Un réel plaisir de voir un concert dans cet endroit même si la chaleur monte très très vite (on est à Marseille quand même !). C’est donc légèrement (énormément) transpirant que l'on quitte le concert de St. Lô, laissant une salle moitié pleine (ou moitié vide au choix).

Pour le final de ce vendredi, on reste sous le chapiteau avec Skream, Benga et Artwork pour Magnetic Man, un show electro-drum-dubstep à 6 mains, et surtout la claque de clotûre : Vitalic. C’est vrai qu’on l’a vu un peu partout cet été, mais on ne s'en lasse pas ! Musicalement et visuellement, rien n’est à jeter, les tubes du Dijonnais y passe un par un, de « La Rock » à son remix d’Amadou et Mariam « Sabali » , de « Stamina » à son feat. avec Sexy Sushi « la mort sur le dancefloor » . De quoi rentrer des basses plein les oreilles et des lumières plein les yeux !

« Bonsoir le PSG, on est Patrick Bruel »

En faisant un peu les touristes dans Marseille (autant en profiter), on se rend compte que le festival a bien investi la ville avec ses affiches « Du son sur les murs ». La Capitale Européenne de la Culture vit donc en partie au rythme du festival ce dernier weekend de septembre. Le tramway aussi d’ailleurs, l’ambiance et les chants font passer le trajet vers le festival plus rapidement que prévu !

Comme tout bon festival, Marsatac nous impose de faire des choix. Le samedi au Dock des Suds, il y a tout d’abord eu le dilemme entre Bonobo et Sexy Sushi. Attiré par les premières notes de « j’aime mon pays » on restera sur les déjantés de Sexy Sushi. Phrases provocatrices, la chanteuse lâche d’emblée un « bonsoir le PSG, on est Patrick Bruel », ambiance garantie ! Le public qui monte sur scène (dont un mec qui jette du pain), Père Boule qui fait un peu de soudure, « le sex appeal de la policière » en guise de rappel, le show est total, comme d’habitude ! 

Autre dilemme, Squarepusher et Cashmere Cat. Après Sexy Sushi, c’est vrai que la barre est haute… on tente une approche de la RBMA pour voir le dj norvégien, là aussi la salle est blindée, et après une vingtaine de minutes on se rabat sur Squarepusher et ses écrans ! Illuminé jusqu’au casque, l’anglais nous sort un show visuellement impressionnant en naviguant de ses machines à sa guitare ! Plus qu’efficace, il chauffe le public comme il faut et attire les curieux sur la grande scène. Le temps de passer au Bar, de tester les toilettes sèches (on se réjouit de l’utilisation de plus en plus répandue de ce système), et Kavinsky enchaine pour son « Outrun live ». Soyons honnête, on n’a jamais été fan de ses Dj sets, mais par curiosité, on se dit que le live sera surement un cran au-dessus. Le public semble conquis, on l’est un peu moins… on en attend peut-être trop du producteur du génial « Nightcall »…  

« En 15 ans je ne suis jamais venu ici, en même temps ça fait seulement 10 ans qu’on existe »

Pour clôturer la grande scène, l’ancien manager des Daft Punk et fondateur d’Ed Banger, Pedro Winter aka Busy P se paie le luxe de faire une heure de « Ed Banger Megamix ». Entre deux morceaux de Justice et Cassius il nous lâche cette phrase plein d’humour « En 15 ans je ne suis jamais venu ici, en même temps ça fait seulement 10 ans qu’on existe ». Un mec sympa ce Busy P (à retrouver en interview ici), et surtout un joli medley avec les titres des artistes Ed Banger, de Dj Medhi à Mr Oizo en passant par Breakbot. Effet garanti ! Il est 4h, la fatigue commence à se faire sentir, les jambes sont lourdes… les derniers irréductibles iront voir Oniris, Boris Brejcha et La Dame Noir. Nous, on se dirige vers la sortie en se disant que, quand même, on aurait bien fait un troisième soir au Dock des Suds ! Qui sait l’an prochain, on fera peut-être même les soirées Nîmoises !

Côté concerts

La Claque :
Vitalic et son show toujours aussi puissant

Les malades sur scène :
Sexy Sushi qui a simplement mis le bordel dans le Chapiteau !

La surprise :
Cape Town Effect, le peu que l'on a vu nous donne envie de les revoir, et en entier cette fois-ci !

La déception :
Kavinsky... une fois de plus...

Côté festival 

On a aimé :

- Le lieu, parfaitement aménagé, entre intérieur et extérieur, le Dock des Suds a raisonné tout le weekend au son de Marsatac
- Les Tramways qui circulent toute la nuit pour l’occasion
- La déco du site et la charte graphique du festival (même si le logo ressemble à celui d’une banque Australienne...)
- Les slogans un peu partout : "Du son sur les murs", "Dansez sans entrave", "Que votre volonté soit fête"...
- Les stands de prévention et la bonne humeur des bénévoles à toute heure ! (et oui Mr le bénévole, on est d'accord, certains stands de prévention pourraient faire des efforts de comm' !)
- La pinte de Bière à 5€, honnête pour un festival
- Marseille, tout simplement

On a moins aimé :

Le manque de places de parking aux alentours
- Pas réellement d’option à faible coût pour dormir
- La disposition tout en longueur des toilettes sèches (peu pratique)
- Pas de programme papier sur le site

La conclusion

Etant donné l'offre de concerts proposés, dans deux villes différentes, il est pratiquement impossible de tout voir. Cependant, ces deux soirées au Dock des Suds nous aurons donné envie d’en voir encore plus. Un lieu magnifique, parfaitement taillé pour le festival, une déco à la hauteur et un programme à faire saliver plus d’un festival d’été ! Septembre se termine en beauté à Marseille, on reviendra pour les 16 ans !