On était à
Imaginarium Festival, retour vers le futur

Pour sa cinquième édition, l’Imaginarium Festival de Margny-lès-Compiègne prévoyait d’accueillir 12 000 festivaliers. Pari réussi : 13 000 personnes ont atterri en terres picardes. Retour sur notre aventure cosmique dans l’antre du Tigre.

Jour 1. 15h, in Tigris Fauces Se Jectare

Après quelques longues minutes d’attente causées par les habituels contrôles de sécurité, nous pénétrons sur le site du Tigre et récupérons notre bracelet cashless. Avant le début du concert de Perfide, nous partons faire le tour du festival qui a bien changé par rapport à l’année passée. En effet, le bar de la SG Arena a disparu tout comme le troisième bar près de la scène CosmoDocks. Un nouveau bar, le Pluton Bar, fait quant à lui son apparition à côté du chillarium, l’espace repos du festival. Enfin un beer-pong géant est organisé à côté de la SG Arena. Pour l'état des lieux, c'est bon. 

16h15, set, jeux et matches

Pour continuer cette belle après-midi ensoleillée, nous nous rendons vers la SG Arena pour voir le set de Perfide (photo). Le jeune DJ livre un show trap/future bass qui séduit le public, venu en nombre en ce début d’après-midi. Du côte du village des associations, on trouvera au programme, jeux traditionnels picards, massages, tatouages au henné, stands préventifs et stands humanitaires. On retrouve aussi une petite scène qui accueille des spectacles de danse ou des conférences sur le développement durable. 

17h32, agitations Tropicales

Alors que nous apprenons que le festival est sold-out et qu’il n’y a plus de places sur le parking de 900 places, nous retournons sur la Main Stage où le concert de Holy Two vient de débuter. L’ambiance retombe et on a du mal à accrocher aux rythmes lents du duo. On décide donc de faire un tour du côté de la CosmoDocks pour apprécier le mix chill de Lost Islands. A notre arrivée, One More Time des Daft Punk a raison de nous faire rester jusqu'à la fin du concert. Puis, vient l’heure d’aller retrouver L’Impératrice (photo). C’est dans son univers funky que nous emmène le groupe qui nous fait découvrir son récent album. L’audience est réceptive et la prestation des artistes de grande qualité. L’engouement est mutuel et à la fin du concert, le groupe propose au public de l’accompagner pour sa tournée des festivals d’été. Probablement la plus belle ambiance de la journée.

20h09, la Bagarre qui donne faim

C’est un début de concert totalement dingue auquel on a le droit avec Bagarre. Le public est déchaîné et ces premiers pogos ne manquent pas de nous donner faim. Après quarante-cinq minutes d’attente et dix euros cinquante de dépensés on repart avec une barquette de frites bien garnie et une fouée (un pain plat cuit au feu de bois) fourrée au poulet-curry. A cause de l’attente occasionnée par ce ravitaillement, nous ratons une bonne partie du concert que nous arrivons à écouter tout de même de loin étant donné la proximité des scènes et des food-trucks.

21h16, un parfum d’Orient

On retourne ensuite sous le chapiteau pour Acid Arab (photo). Nous profitons de notre passage devant le bar central pour prendre une Delirium Tremens à cinq euros cinquante avec l’éco-cup consignée à un euro. Malgré une scénographie assez pauvre pour un concert de deux heures, le duo propose un set electro-oriental très dansant. Fait marquant, un homme grimpe à un pylône du chapiteau tandis que des boules multicolores sont lancées dans la foule. Vers la fin du concert, on reste un peu sur notre faim et l’on choisit de suivre la majorité des festivaliers qui quittent la SG Arena pour retrouver la Main Stage afin d’être bien placés pour accueillir le headliner du jour : VALD.

23h30, l’heure du turn-up

Attendu comme le messie, VALD (photo) fait son apparition devant six mille cinq cents personnes en délire. Le rappeur de 25 ans livre une agréable performance scénique mais une prestation vocale très décevante. En effet, il est accompagné d’une bande-son sur presque toutes les chansons et ne fait parfois pas l’effort de chanter préférant plutôt compter les évanouissements qui surviennent dans le public. Seul point positif, il invite le public à reprendre Désaccordé a capella dans le cadre d’un concours organisé pour sa tournée des festivals. Après un dernier rappel sur Eurotrap, VALD repart aussi vite qu’il est venu. On retient donc une prestation en demi-teinte pour celui qui était annoncé comme la tête d’affiche du festival.

00h45, visions nocturnes

Pour poursuivre la soirée, on file voir Joris Delacroix (photo) qui nous dévoile son nouveau live dans le cadre de son Night Visions Tour ainsi que les titres de son futur album éponyme, à paraître en juin. On passe un très bon moment et la SG Arena est presque complète malgré l’heure tardive à laquelle passe le producteur de Start The Engine. Après un court passage par la troisième scène pour apprécier la psytrance de Zeo on va finir la soirée devant le live de Molécule

2h08, - 22,7 °C

L’atmosphère se rafraîchit sur scène et en dehors puisqu’avec une température extérieure de 6°C, Romain Delahaye aka Molécule (photo) fait son entrée sur la Main Stage pour nous raconter en musique son expédition au Groenland sublimé par un mapping sur un igloo gonflable. Les festivaliers sont peu nombreux à être restés en cette fin de première journée de festival. De notre côté, on espère se réchauffer avec une crêpe beurre/sucre. Malheureusement, le froid reprend vite le dessus et l’heure de programmation de Molécule qui propose un live très réussi mais trop calme, n’est pas adaptée. On n’arrive pas à se réchauffer et après une dernière tentative avec la techno de Nico Moreno, nous partons nous mettre au chaud sous nos draps.

Jour 2. 15h58, joutes Verbales

En ce deuxième et dernier jour de festival, on rentre sur le site en moins de cinq minutes. Une nette amélioration dû au fait que le camping est complet et que beaucoup sont déjà sur place. Du côté de la SG Arena, le concert d'Apocalypse 2027 est idéal pour se mettre en jambe mais en simultané au village ddébute l’animation phare du festival : un rap contenders (photo) où s'affrontent en punchlines deux concurrents devant une assistance réceptive qui n’hésite pas à invectiver les participants. Comme l’année dernière, le système son est de mauvaise qualité ce qui empêche d’entendre parfaitement les rimes et piques lancées... 

17h29, On continue à danser sur des hits propres

C’est maintenant l’heure de Thérapie Taxi (photo) qui viennent de sortir leur premier album, appelé subtilement Hit Sale. Le groupe que l’on pensait trio est en fait à cinq sur scène. Le public est venu en masse applaudir les étoiles montantes de la scène pop actuelle et le groupe enchaîne les titres sous un beau soleil. Le festival affiche déjà sold-out alors que la journée ne fait que commencer. Après un dernier rappel plein d’amour sur le très cru Salop(e), il est déjà temps de dire au revoir aux artistes qui débutent leur tournée estivale  avec l’Imaginarium.

18h32, goodies…ou pas

Après ce concert on décide d’aller faire un tour au stand goodies. Devant le barnum des souvenirs, tout est en rupture de stock sauf les ponchos... Devant ce soleil radieux on aurait préféré un t-shirt, une casquette voire une paire de lunettes. La dernière banane disponible part sous nos yeux et le stand de sérigraphies qui propose de customiser un vieux t-shirt avec le logo du festival est pris d’assaut par de nombreux festivaliers séduits par l’initiative. 

18h40, « Jacadi a dit, foutez moi le bordel l’Imaginarium »

Nous arrivons sous la SG Arena pour le début du set de Polo & Pan (photo). Les deux DJ’s commencent par un remix de la BO du Grand Blond à la chaussure noire puis enchaînent sur quinze minutes très originales au vu de la sélection musicale. C’est un show très chill que nous propose le duo qui se dit heureux d’être ce soir devant un public d’ingénieurs. Les bpm s’accélèrent et on assiste à une suite de set un peu plus punchy ponctué par un Jacquadi. A la fin du show Polo & Pan très complice se font un dernier câlin et nous présente leur futur titre qui sortira cet été.

20h06, comme un air de Jamaïque

La réputation de Danakil n’est plus à faire, si bien que sur simple annonce de leur nom, des milliers de personnes s’empressent de se rendre sur le Main Stage (photo). Les dix artistes ont prévu un show exceptionnel et très abouti pour mettre à l’honneur leur album engagé, La Rue Raisonne. Mais notre ventre crie famine. Cette fois, nous optons pour une pizza fromagère et après 50min d’attente pour la commander et la récupérer , nous décidons d’étancher notre soif avec un nouveau verre de Delirium, bien mérité. 

21h33, double Hélice Tour

Nous partons retrouver les graviers de la SG Arena pour Caballero & Jean Jass (photo). Les deux rappeurs belges accompagnés de leur DJ Eskondo nous chantent leurs derniers titres et proposent un live très rebondissant sublimé par une belle scénographie aux couleurs de leur tournée Double Hélice Tour. Le chapiteau est complet et de nombreux étudiants reprennent en choeur les paroles des artistes, qui devant tant d’entrain dévoilent plusieurs titres de leur nouvel album.

22h40, du rock et des pogos

On commence à fatiguer en cette fin de soirée mais le concert de Nasser (photo) est revigorant. Le groupe offre un show rock puissant qui a pour effet de mettre en feu le public qui se livre à de nombreux pogos. Mention spéciale au batteur qui n’hésite pas à descendre de scène avec une bouteille pour la faire boire aux personnes du premier rang. Le concert se termine un peu étrangement puisqu’alors que tout le monde attend un rappel, Nasser se représente sur scène mais pour démonter son matériel ce qui leur vaudra quelques sifflets de l’assemblée. Au tour du mix de Boston Bun ensuite mais la fraîcheur de la nuit pousse de nombreux festivaliers à quitter les lieux. 

1h30, 120 battements par minute

En closing du festival, l’impressionnant Arnaud Rebotini (photo), césarisé pour la musique originale du film 120 battements par minute, se présente sur la Main Stage. Le producteur est entouré de claviers et de synthétiseurs ce qui l’oblige parfois à tourner le dos à son public. Qu’importe, les sonorités électroniques sont agréables et la scénographie impeccable. On passe un très bon moment avec les quelques puristes qui sont restés sur place pour apprécier le live de l’ex-membre des Black Strobe. Après cette prestation magique, on repasse devant la CosmoDocks pour sortir du festival et l’on décide de s’arrêter quelques instants tant le personnage qui joue (un homme avec une tête d’extra-terrestre) surnommé Graviity nous intrigue. Totalement dans l’esprit cosmique du festival, l’artiste nous embarque dans son univers trance et nous permet de conclure la soirée sur des rythmes très dynamiques qui ont raison de nos dernières forces.

Le Bilan

Côté concerts

La découverte
Bagarre, avec eux Danser seul (ne suffit pas) et leur énergie communicative nous fait passer l’un des meilleurs moments du festival

La double-confirmation
L’impératrice et Joris Delacroix, dans deux styles opposés, ce sont les concerts qui font le plus bouger notre bassin entre danses chaloupées et jumps sur des beats funky.

La déception
Vald, annoncé comme tête d’affiche du festival, le rappeur déçoit avec une prestation vocale décevante. Dommage

Côté festival

On a aimé :
- L’application mobile très pratique pour se repérer sur le festival et ne pas rater de concerts et la communication aux festivaliers avant, pendant et après l’évènement
- La programmation éclectique entre nouveaux talents et artistes confirmés
- La possibilité offerte par Global Charger d’emprunter une batterie, stylisée à l’image de l’Imaginarium, pour recharger son téléphone contre 20 euros de caution
- La démarche écolo et humanitaire du festival

On a moins aimé :
- Les files d’attente très longues pour se restaurer à cause du manque de food-trucks (8) pour rassasier les 6500 personnes présentes chaque jour sur le festival
- La suppression des verres de 50 cl pour laisser place à des verres de 33 cl.
- Le manque de place sur le parking, obligeant les festivaliers à faire du stop ou prendre des navettes pas assez régulières 
- L’attitude de certains festivaliers qui jettent leurs barquettes, papiers ou mégots de cigarette par terre alors que tout était prévu avec la présence de nombreuses poubelles et cendriers
- Le système son de la scène du village des associations

Infos pratiques

Prix des boissons
Bière 33 cl de 3,5 à 4€, Mojitos à 5€

Prix de la nourriture
Entre 7 et 12 € en moyenne, présence de 8 foodtrucks (burgers, hot-dogs, crêpes, falafels, pizzas, fouées, feuilletés,…) Frites : 3,50 €

Prix du festival
Pass 2 jours avec camping à 59€, Pass 1 jour 33€

Transports
A 40 minutes en train depuis Paris, navettes bus aller/retour vers le Tigre. 

Conclusion

Sold-out sur ses deux jours, l’Imaginarium Festival est victime de son succès à tel point que les organisateurs n’avaient pas anticipé d’accueillir autant de monde. Cela n’a pas empêché l'événement de battre son plein dans une ambiance festive et chaleureuse. Il se fait petit à petit une place au coeur de l’ouverture de la saison des festivités, de quoi se mettre parfaitement en jambe pour l’été qui pointe son nez.

Un récit d'Alban Sauty
Photos : Philippe TOLEDANO (Photo 3, 5, 12) Terry JUTTIER (Photo 13,14) Alban SAUTY