On était à
Hellfest, exulter dans la fournaise

Des années que vous bouillez d’envie d’y aller, des années qu’on vous raconte à quel point ce festival est dément. Une fois sur place, les probabilités d’être déçu sont immenses. Raté. Le Hellfest nous a ouvert ses portes, nous a attrapé par la couenne et nous a donné la banane pour le reste de l’année. Voici nos trois jours sous le soleil infernal de Clisson.  

Jour 1. 15h43, tout se mérite

Bien sûr, il y a ceux qui peuvent. Arriver le mercredi, planter le campement, sentir tranquillement monter les vibrations avant l’ouverture des hostilités. Et rester jusqu’au lundi, histoire de prendre le temps de faire semblant de s’en remettre. C’est ce qu’on fait une partie de nos amis que nous rejoignons, venus planter leur tente comme tous les ans à l’ombre et dans la tranquillité du Yellow Camp.

De notre côté, GPS direction Clisson le vendredi matin. Une fois sur place, c’est avant tout lister les 1001 occasions ratées de trouver une place dans un recoin, même petit, mais il y a vraiment trop de voitures partout... Et puis on abdicte, on largue tout ça loin du site, tant pis, et on marche jusqu’aux abords tonitruants d’un festival dont les premiers avant-postes en disent déjà long sur la démesure kiffante de la bête. Allez, ceci dit, l’accès au “village” puis au site lui même se fait finalement assez rapidement.

16h20, l’enfer version XXL

Bon, on ne va pas se mentir, même en essayant de se repérer vaguement pour filer fissa écouter de la musique, on se fait d’emblée happer par le côté complètement énorme des lieux. Tout est beau, bien vu, kingsize, des surprises esthétiques partout où l’oeil se pose, et le public a le sourire épanoui. Bien sûr, ça rugit de tous les côtés niveau sono, et il y a déjà énormément de monde, mais on parvient rapidement à trouver son chemin pour retrouver les copains pour le concert de Bouncing Souls. Le son des américains est toujours aussi bon enfant, jovial et plein d’énergie, comme au Groezrock quelques mois plus tôt.

19h35, de scène en scène

La suite des festivités se fera du côté de la scène Valley avec le groupe de stoner Red Fang. Le chapiteau est déjà plein à craquer et on se retrouve à l’extérieur près des toilettes en plein cagnard. La musique est dingue mais on ne voit rien de rien de la scène malheureusement. On se consolera tant bien que mal sur la Main Stage avec Ministry (photo), du gros gras industriel comme il faut et la découverte d’Antifa nouvelle chanson, de leur prochain album.

21h15, on ne sait plus où donner de la tête

La warzone. Cet endroit est juste magnifique, bien pensé, complètement trippant, et pendant le week-end les moments les plus furieux au niveau du public seront presque toujours là. Pendant le concert des Ramoneurs de Menhirs, on s’essaiera à notre premier pogo, bien viril comme il faut, mais les nuages de poussière - là où, quelques heures plus tôt il y avait encore de l’herbe - rendent l’atmosphère suffocante à souhait. La première vraie claque musicale viendra ensuite sur la scène de la Valley, avec le show complètement prenant d’Electric Wizard, plein d’un groove poisseux et vicieux.

On ne manque pas de faire un petit tour par la Main Stage pour voir la fin du concert grandiose des légendes Deep Purple, qui assurent encore et toujours comme de vraies rockstars. La foule compacte est essentiellement composée de “moins jeunes” mais c’est pas pour autant que l’ambiance est moins électrique. C’est aussi ça la beauté du Hellfest, un parfait mix de générations les unes plus motivées que les autres.

22h12, l’enfer ça a du bon

Entretemps, nous prenons nos premières bières - 2,80 le demi et 12,5 le pichet d’1,5L de Kro - après s’être acquitté d’une visite à l’une des nombreuses banques cashless. Les heureux détenteurs de l’app Hellfest pouvaient charger eux-mêmes leur compte auprès des totems Wi-Fi dédiés à plusieurs endroits du festival. On entend souvent, à propos du Hellfest, l’expression de “Disneyland des metalleux”, mais ici les figurants sont les visiteurs eux mêmes, aussi hauts en couleur que le site lui même, avec cette ostentation débonnaire de looks improbables, marginaux partout ailleurs qu’ici, en ce week-end annuel. De toute évidence, tout le monde se sent bien, avec cet esprit de tolérance et de fête, bien loin des clichés.

23h17, Rancid soulève la warzone

Après avoir baguenaudé comme des gosses dans les bois, puis jusqu’à la monumentale statue de Lemmy, nous établissons à nouveau le campement dans la Warzone pour le concert de Rancid. Comme au Download une semaine plus tôt, les américains ont d’emblée mis la barre très haut, pour ensuite garder le pied au plancher pendant tout le reste du set. Grands classiques mais pas seulement, bonne présence avec le public, un vrai bon moment d’exultation collective.

01h55, flammes nocturnes

Discutant du cadre impressionnant aménagé sur le site, on s’est vu répondre avec un petit sourire : “Attends la nuit”. Et c’est clair que tout prend une autre dimension quand l’obscurité finit par tomber et que, partout, commencent à s’allumer des torchères, sur les lampadaires, sur le toit des bâtiments, dans des braseros gigantesques autour desquels se groupent joyeusement les festivaliers. Et puis, de temps en temps, des jaillissements de flammes ici et là, haut, fort, ponctuant la nuit d’éructations qui ne font qu’accentuer l’ambiance si particulière des lieux. On ne fait pas les choses à moitié, ici décidément. En parlant de flammes, d’ailleurs, après un bon concert de Monster Magnet et quelques bribes séduisantes de Rob Zombie, on finit devant In Flames sur la Main Stage 2. On avait prévu d’aller écouter The Damned, mais on reste scotché devant des suédois bien teigneux et très en place. Et puis, les concerts terminés vers 2h, on songe un moment à prolonger au Metal Corner, le chapiteau des afters, mais tant pis, pas ce soir. Demain, ça commence tôt.

Jour 2. 09h40, un réveil chaleureux

C’est le moment pour nous de chopper nos bracelets H20 à 6€ au camping qui nous donnent accès aux douches pendant le weekend. On opte pour les douches collectives où il n’y a jamais de queue et où on peut chanter du Hatebreed en choeur avec une petite troupe de fesses poilues. Côté camping, les points d’eau manquent alors que les toilettes sèches sentent presque toujours la lavande, conséquence de l’implication des bénévoles du festival et du combo vinaigre blanc huile essentielle de lavandin. “AH!” comme qui dirait la moitié des festivaliers toutes les 5 minutes, en référence à l’interjection devenue célèbre de l’ami Denis Brogniard.

11h35, les hellcaissières de chez Leclerc

Parmi les rituels prévus, il y a la virée matinale au centre Leclerc proche du site du festival. Là, on constate à quel point pèse le changement d’échelle pour une ville de la taille de Clisson, qui voit arriver des dizaines de milliers de festivaliers qui sont autant de consommateurs. Tout le monde s’adapte et joue le jeu, accueillant les hordes de métalleux avec le sourire, et ça marche. Dans la galerie marchande, des véhicules customisés, d’immenses décos et des commerces qui s’adaptent, tel ce coiffeur qui passe sa journée à composer avec le sourire des coupes destroy aux couleurs et aux formes explosives. En déambulant entre les montagnes de packs de bières, de bouteilles de whiskey ou de Jager, on en oublierait presque que les festivaliers achètent aussi fruits, yaourts et jus bio. En tout cas, la musique brutale et les looks de freaks inquiètent moins le capital dès lors qu’il a compris que ces gens ont un porte-monnaie. Bonne humeur générale (mais gros taf pour le personnel sans doute, en espérant qu’il en soit justement rétribué) qui en dit long sur l’acceptation du festival par les indigènes. Autre grand rendez-vous : les toilettes du centre commercial, avec une queue ininterrompue toute la journée, 45 minutes d’attente en moyenne...

13h04, du monkey dans l'air

Une fois un bon petit déjeuner ingurgité, nous revenons sur le site, déjà très populeux, avec des concerts dès 10h30. Beaucoup de monde à faire la queue pour rentrer, mais encore une fois on est surpris de la relative rapidité avec laquelle on pénètre in situ grâce aux portiques automatiques et aux fouilles express. C’est d’abord l’occasion de prendre le temps, cette fois, d’explorer le Hellcity Square, petite ville haute en couleurs, antre des marchands du temple, tatoueurs et coiffeurs compris. L’entrée par la “cathédrale” est là aussi plus engorgée que la veille. Le premier concert de la journée est celui des Monkey3, et ce sera un des meilleurs moments musicaux de la journée, planant et lourd, onirique, suave et grumeleux à la fois.

16h10, immersion sonique et ingestions diverses

Le début d’après midi est fait de picorage sonique. Avec près de 160 concerts sur trois jours, répartis entre 6 scènes, on réalise vite que les têtes d’affiche assez mainstream sont l’arbre qui cache une forêt particulièrement riche et diverse. On peut ainsi aisément éviter les groupes folkloriques à costume satanique et voix vomitive ou bien à perruques peroxydées et hymnes pop à grosses guitares dégoulinantes de notes au kilomètre, pour écouter du rock stoner, psychédélique, punk, hardcore, fusion, indus… Parmi les déceptions, Igorr ou The Treatment, pitoyables, tandis que Phil Campbell (ex Motorhead) et ses bastards sons feront plutôt bonne impression. Blood Ceremony (photo), groupe de “rock progressif occulte” canadien, offre une vraie fraîcheur à un après-midi par ailleurs très chaud, voire carrément suffocant.

18h50, vous prendrez bien un rail de poussière ?

La claque d’énergie de la journée viendra sans surprises de la Warzone avec Frank Carter and the Rattlesnakes. Le mec a une dégaine de petit lascar roux des campagnes anglaises et pourtant il nous fait manger des tonnes de poussière avec un punk rock sexy à souhait et lance même le plus grand circle pit du weekend. Après une virée sur la fin des gugus de Steel Panther - qui servent blagues potaches et parodie kitchouille, nous retournons à la scène Valley pour un trip en eaux profondes avec les envolées soniques de Mars Red Sky, groupe bordelais de haute volée. Pourtant au fond du chapiteau gisent des corps profondément endormis, visiblement achevés par autant d’émotions en ce deuxième jour. On ira ensuite profiter sur la mainstage de la fin du set de Dee Snider (ex Twisted Sister), qui nous fera regretter de ne pas avoir vu le reste.

20h23, désenchantement gourmand

Alors que la chaleur tarde à diminuer, on n’en finit pas de découvrir les lieux, l’ambiance, les gens. Pas convaincus par Trust, pas aidés par un son écrasé, ni par la pourtant envoûtante Chelsea Wolfe qui n’a aucun contact avec le public et des morceaux un peu toujours pareils, nous allons manger. C’est là l’occasion de dire notre seule vraie déception du festival. Alors que tout est à la démesure de l’événement dans le reste de l’organisation, le versant alimentation est le parent pauvre du week-end. Ok, les offres sont abordables, mais il s’agit quand même beaucoup de junk food standard et il ne suffit pas d’annoncer une offre vegan ou bio pour que ce soit bon… De fait, les quelques bonnes adresses sont prises d’assaut, quand le reste des affamés se rabat sur des frites ou des burgers, pour faire court et réducteur. Pour la boisson, c’est différent : la diversité est davantage de mise. Et même pour le vin et le cidre, le format standard est le pichet d’1,5L, qu’on partage entre amis. On peut même éviter de faire la queue au bar grâce aux “déssoiffeurs” qui arpentent le site avec sur le dos un tonnelet et à la main une pompe à pression, le tout payable en Cashless.

22h02, l’explosion constante de Primus

Retour, une fois de plus, à la Valley pour le trop rare trio Primus, inclassable, incomparable et ce soir particulièrement impressionnant, porté par un public conquis. Quel groove! C’est bien barré et complètement hors norme. Ce concert est un indicateur de plus de l’éclectisme et de l’ouverture du festival, parce que là, bon, quand même, on est loin des poncifs du metal maquillé et mouleburné.

Après un détour par l’univers lui aussi hors format de Wardruna sur la scène du Temple, puis des furieux vétérans d’Agnostic Front sur la Warzone, on se prend de curiosité pour aller assister à un des derniers shows d’Aerosmith. Que dire… ça aurait pu être bien, mais show sans rythme, convenu, entrecoupé d’animations sans intérêt, et des musiciens dont on sent l’immense talent mais qui ne donnent que du lisse et du bridé. Heureusement, Slo Burn (photo) incarne à peu près le contraire de tout ça, et la résurrection de cette éphémère formation stoner de John Garcia (Kyuss) ne manque pas de saveur.

01h36, Suicidal Tendencies bastonne

La fatigue d’une journée passée à marcher, piétiner entre les différentes scènescommence à se faire sentir. On va vers le dernier concert du soir, Suicidal Tendencies, en se disant qu’un vieux groupe de plus ne suffira pas à nous empêcher de rentrer bientôt. Et bim. Warzone prise d’assaut direct, les vétérans de ST imposent d’emblée leur rythme, impressionnants d’énergie percussive et d’envie. Et ça fonctionne à bloc, c’est une vraie bonne claque teigneuse et agressive, conscious et technique à la fois, la générosité et le plaisir d’être là en plus. Merci les gars et bonne nuit tout le monde parce que bon, en fait, le Metal Corner, tant pis hein on le fera l’année prochaine.

Jour 3. 11h40 pétantes, la matinale de l’enfer

Avec la chaleur qui se pointe dès le petit matin, difficile de s’éterniser sous la tente. Tant pis, on dormira quand on sera morts. Par contre, sur le camping, l’eau est aux abonnées absentes, et les coupures aux douches pèsent sur les esprits. On retourne pointer aux portes de l’enfer dès le bon matin. C’est assez fou de voir dès 11h des milliers de personnes présentes pour écouter des groupes programmés si tôt dans la journée. Des amis à qui on faisait remarquer qu’on voyait finalement assez peu de gens dans un état minable dans ce festival, eu égard à la consommation d’alcool par ailleurs assez généreuse. Les festivaliers un peu malades avaient le bon goût d’aller jouer les zombies dans la Forêt du Muscadet. C’est manifestement assez vrai. De fait, bel accueil enthousiaste pour Vôdûn, trio mêlant soul tribale et rock psychédélique dans un set complètement échevelé.

17h42, un peu de tout, du bon et du moins bon

On serait malhonnêtes en ne parlant que de musique pour qualifier la journée. Alors on va dire qu’on aimé Prong (photo), Deez Nuts pour leur show gangsta punk au poil et Ufomammut, notablement moins Regarde les hommes tomber, Crippled Black Phoenix et Candiria, mais surtout que, bon sang, ça tapait bien dur niveau soleil. Les recherches d’ombre ou les replis sous les jets des lances à incendie - créant des contre-concerts depuis les miradors de la warzone - n’apportaient qu’un répit dans une journée particulièrement cogneuse. On n’aura pas vu un nuage du week-end dans le ciel de Clisson, mais là vraiment, si on a bu plein de bière c’est pas de notre faute.

19h45, moments suspendus

N’empêche, on était bien là. Entre les pogos et les circle pits de la warzone soulevant tellement de poussière qu’on ne voyait parfois plus le groupe qui jouait, les discussions avec de parfaits inconnus sur les balançoires métalliques chauffées à blanc et les délires des gars aspergeant joyeusement des festivaliers hilares, on en venait presque à oublier la fatigue. Au delà de l’aspect spectaculaire du site et de la programmation musicale elle même, c’est vraiment l’état d’esprit débonnaire, respectueux et bienveillant qui est la marque du Hellfest, avec une organisation quasi impeccable dans tous les domaines, par dessus le marché.

20h30, jukebox gagnant

Dernier concert avant de devoir quitter les lieux.  On attendait fébrilement le set des Prophets of Rage, le combo des anciens de Rage against the machine, Cypress Hill et Public Enemy. A vrai dire, ça pouvait facilement virer au jukebox à vieux tubes servis réchauffés sans saveur ni implication. Alors bon, on n’est sûrement pas objectif sur ce coup là, mais l’effet madeleine a fonctionné à plein, et l’implication comme la saveur étaient au rendez-vous. Hormis quelques approximations rythmiques et de courts fléchissements d’intensité, le jukebox tenait la route et on sentait une vraie jubilation dans le public à retrouver ce répertoire furieux et revendicatif. On verra bien ce que donnera le groupe dans le futur, mais pour ce qu’on en attendait ce soir à Clisson, le contrat est largement rempli.

22h30, je veux pas repartir

La perspective de devoir quitter le site nous rend déjà nostalgique. Clutch est au top sur la Valley, même si la scène est sur-blindée comme pendant tout le week-end. La warzone fait son grand finale avec Everytime I Die, alors que du côté de Linkin Park, la setlist est largement améliorée par rapport à la semaine précédente au Download. Un dernier détour par le bar pour se vider la cashless dans des pintes fraternelles, et puis il a bien fallu déserter le champ de bataille, avec comme horizon motivant la délicieuse perspective d’une douche et d’un lit, avec probablement aussi un léger sifflement persistant dans les oreilles.

Le Bilan

Côté concerts

Les grands anciens qui cognent sévère
Rancid et Suicidal Tendencies, imparables sur la scène de la warzone

Les retrouvailles jouissives
Prophets of Rage, ou quand un répertoire est bon, il est bon (même recyclé)

Les découvertes
Monkey3 et Vôdûn, Prong, trois styles pour trois coup de coeurs

Le trip cosmique
Electric wizard, puissant et sinueux

Le label “en fin de course” présente
Aerosmith (des adieux sans regrets?), Blue Oyster Cult et Trust

Le label “vieux mais toujours gaillard” propose
Dee Snider et Phil Campbell, gardiens du temples solides

La déception
Chelsea Wolfe, un peu trop inconsistante pour envoûter

Côté festival

On a aimé :
- Le souci de s’adapter d’une année sur l’autre pour tenir compte de ce qui a posé problème dans l’édition précédente
- Une déco démesurée à la hauteur du gigantisme de l’événement, un site impeccablement aménagé et fonctionnel.
- La disponibilité, la patience et la bonne humeur des bénévoles
- La cohabitation des festivaliers ordinaires avec le public metal
- L’esprit de respect et de bienveillance festive entre festivaliers.
- La plutôt bonne propreté des toilettes et du site en général (avec la chaleur du week-end ça aurait pu virer au cauchemar olfactif, et pas que)

On a moins aimé :
- L’offre de nourriture occasionnellement originale et bonne, mais généralement très standard
- Le son parfois trop fort, même avec protection auditive
- Les verres et pichets non consignés, quand on a le malheur d’oublier son gobelet au camping, la facture monte rapidement
- Les trop régulières coupures d’eau au point H20 du camping. Quand on nous demande de débourser 6€ pour se laver, on s’attend au moins à trouver de l’eau.

Conclusion

Pour une première, on reste scotché par ce festival qui ne ressemble qu’à lui même. On cherche bien à pointer des aspects moins réussis, mais force est de constater que l’organisation est ultra rodée, et qu’aucun dysfonctionnement majeur pour gérer une telle masse de festivaliers n’est apparu. Et ça, beaucoup de gens nous l’ont dit, ça tient au fait que l’orga tient chaque année compte des remarques qu’on lui fait remonter. D’une manière générale, ce souci de s’adapter, d’évoluer et de répondre au mieux aux attentes dénote un vrai respect du public, dont d’autres festivals feraient bien de s’inspirer. Le décalage de niveau est d’ailleurs assez saisissant à bien des égards. Et cette singularité exigeante a toutes les chances de continuer sans s’essouffler. Alors, résignons nous : l’année prochaine encore, toutes les places partiront très vite, avant même l’annonce de la programmation. Maintenant on sait pourquoi.

Un récit de Matthieu Lebreton
Photos de Kilian Roy et Matthieu Lebreton