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Hadra Trance Festival 2022, le paradis se situe en Auvergne

20 ans, ça se fête en bonne et dûe forme ! C’est dans cette optique que nous avons pris la route pour nous rendre au Hadra Trance Festival du 25 au 28 août à Vieure pour l’édition spéciale anniversaire de l’association Hadra. Au menu, une programmation musicale composée d’artistes emblématiques de l’événement et retraçant au mieux le mouvement psytrance. 

Jour 1. Jeudi 25 août. 18h35, des scènes à couper le souffle 

Après de nombreuses heures passées sur la route, nous voici enfin sur le site de l’événement. Situé en plein cœur de l’Allier, il n’y a aucune habitation à des kilomètres à la ronde. L'emplacement idéal pour un festival de 72 heures non-stop ! D’ailleurs, il y a plusieurs campings pour les festivaliers. L'un à l'extérieur du festival qui permet de se reposer tout en étant au maximum éloigné du son et l'autre, pour les plus téméraires, directement dans l’enceinte du festival. On vous laisse deviner dans lequel nous nous sommes installés.

Une fois la tente posée, petit tour du propriétaire. On est directement envoûtés par la vue. En haut d’une colline, on voit la Main Stage et l’Alternative Stage en contrebas, toutes deux resplendissantes et hautes en couleur. Juste derrière elles, un magnifique lac. C’est clairement l'un des plus beaux spots de festival qui nous a été donné de voir. 

20h20, time to dance

On démarre notre voyage sur la Main Stage avec Elements of Baraka. Un duo hybride mêlant musique électronique et traditionnelle marocaine, le dépaysement est total et le lâcher prise peut enfin démarrer. Après cet échauffement, place à la psytrance avec Digital Talk. Aussi puissant qu’explosif, le duo transmet son énergie au public avec brio. Et on la leur rend bien ! Une marée humaine danse à l’unisson sous les sonorités psychédéliques des deux français.

Petite pause repas avec une pizza maison cuite au feu de bois sous nos yeux et c’est reparti pour un tour. Les deux scènes dévoilent leurs tenues nocturnes avec un mapping intégral et des lumières à couper le souffle. C’est le moment de découvrir l’Alternative Stage et de prendre la direction du Royaume-Unis, berceau de la drum&bass. Bunkle est aux platines, les kicks violents du dj rendent totalement dingue les festivaliers qui soulèvent les barrières et dansent avec frénésie. Place à Gyrofield, originaire de Honk Kong, avec un set plus doux que son prédécesseur, mais plus poétique également. Entre voix douces, musique pop-rock, le tout sur le rythme entraînant de la drum&bass, on passe un super moment à ses côtés.

Pour terminer cette première soirée, place à la hitech de Marambá. Lancé à plus de 200 bpm, le producteur brésilien ne nous lâchera pas durant 1h30. Les sonorités organiques et le rythme soutenu qu’il nous impose nous transcendent totalement. Tellement qu’à la fin de son live, nos jambes sont littéralement coupées et nous demandent un peu de repos. 

Jour 2. Vendredi 26 août. 12h20, un Woodstock des temps modernes

Conférences, ateliers, jeux, stands artisans, marché local... Il y a une véritable vie en dehors de la programmation musicale qui rend cet événement unique. Nous ne sommes pas spectateurs, mais acteurs du festival.

Retour sur la Main Stage pour un set coloré et joyeux sous le soleil avec la full on d’Elyxir. Ce membre actif de l’association Hadra depuis ses débuts nous permet de pleinement nous réveiller. On ne bouge pas d’un poil pour assister à la prestation d’Elzeden dont l’énergie et la prestance scénique soulèvent la poussière du dancefloor. On s’était préparé à en manger tout le week-end donc aucun souci ! D’ailleurs, en parlant de manger, il est temps de s'offrir un petit encas auprès du stand libanais. Kebab végétarien à base d’aubergine, brownie et citronnade maison, un régal ! Le ventre plein, on est prêt à assister à un des concerts phare de ce festival, le trio Acid Arab (photo) joue sur l’Alternative Stage… Et ils sont attendus car on a l’impression que tous les festivaliers sont présents. Le fait que la scène soit en contrebas de la colline permet à tous d’assister au spectacle que l’on soit devant la scène ou derrière assis à l’ombre. On se croirait à Woodstock. Le groupe fait honneur au monde venu les écouter avec une odyssée arabique mêlée à une électro ensorcelante. 

21h00, l’art sous toute ses formes

Pour se poser un petit peu, direction la scène Chill Out que l’on n’a pas encore explorée. On y découvre un stand qui propose du couscous végétarien et surtout des pâtisseries marocaines. Sous l’influence de notre dernier concert, on s’offre une corne de gazelle tout à fait délicieuse. Cette dernière scène, plus petite que les autres, est elle aussi entièrement décorée et propose une atmosphère à la fois reposante et envoûtante. On y découvre Izadorä qui a décidé que ce n’était pas le moment de se reposer pour nous. Armée de son chapeau de cow-girl et de son keytar, elle nous embarque dans son univers sans frontière sur fond de techno endiablée.

On décide de se reposer en allant voir la galerie d’art où est exposée toute une série d'œuvres de différents artistes. On reste scotchés devant les détails des peintures psychédéliques de Jeff Angelo.

De retour sur l’Alternative Stage, un duo peu commun est en train de performer sous le nom de Kabylie Minogue. Mixant musique orientale et electro des années 90, on se retrouve à danser sur de l’eurodance avec des voix du Moyen Orient. Juste derrière la scène, la zone feu prend place et nous y allons pour assister au show embrasé d’Hanabi’s Night. Toutes habillées en Dothrakis comme dans la série Game Of Thrones, on assiste à un véritable show lumineux qui nous laisse totalement rêveurs.

Pour terminer cette seconde journée en beauté, on décide de déambuler à travers le festival. En effet, la nuit, l’événement se transforme en forêt enchantée et c’est un véritable plaisir de découvrir toutes les décorations lumineuses et phosphorescentes que propose le festival.

Jour 3. Samedi 27 août. 6h35, un lever de soleil merveilleux

Pour ce troisième jour, on a décidé de se lever tôt, pile à l’heure pour prendre notre petit-déjeuner devant les scènes accompagnés du lever du soleil. Celui-ci commence sa journée pile derrière la scène Alternative, avec un bon thé et un peu de brioche, l’instant est juste parfait.

On assiste au set de Bark et sa techno mélodique puis on enchaîne avec Electrypnose, le tempo un peu plus élevé, mais on reste sur un réveil en douceur tout en profitant des premiers rayons du soleil avant de retourner terminer notre nuit pour être en forme le reste de la journée. 

15h10, la free party à l’honneur

De retour sur la Main Stage où Hypnotic Peafowl vient de commencer à jouer des sons trance groovy à souhait, le soleil est haut, il fait très chaud, mais ça ne nous empêche pas de sauter partout sur le devant de la scène et on continue dans la même veine avec Paintkiller et sa full on des plus entraînante, qui ne nous décourage pas de danser.

Après une petite petite pause avec une nouvelle fois, une citronnade, nous partons à l’espace conférence pour assister à la diffusion du reportage “Un pied chéper, un pied sur terre !”. Celui-ci a été tourné pour les 25 ans de l’association Techno+, association qui apporte informations, matériels, et assistances aux fêtards dans les fêtes techno depuis 1995. Un chouette moment suivi d’un débat des plus intéressant sur le sujet de la réduction des risques en milieu festif. Enfin, après un bon couscous végétarien non loin du chill-out, on repart sur la Main Stage où le mapping a démarré et la dark-psy de Zzbing résonne dans les enceintes et les fêtards nocturnes sont déjà bien en place.

Un peu avant minuit, on se dirige vers la zone feu pour assister au show de la troupe Fuegoloko. Armés de tout leur attirail enflammé, ils nous offrent un superbe spectacle en 360 degrés. Fatigué de notre journée, on se pose ensuite devant la scène Alternative pour profiter des lumières de celle-ci avant d’aller nous reposer pour le dernier jour. 

Jour 4. Dimanche 28 août. 14h15, un final en beauté 

Dernier jour, on compte bien profiter pour danser jusqu’à l’épuisement sur la Main Stage ! Mais avant, un petit tour dans le village pour une partie de jeux en bois : puissance 4, palet, flitzpuck, mikado géant… Sur le dancefloor, on commence avec Grouch, entre percussion et psytrance envoûtante, l'échauffement est parfait. Kokmok prend la suite pour le dernier set de ce long voyage, ce n’est d’autre que le programmateur du Hadra Trance Festival en personne. On est totalement déchaînés devant sa progressive trance qui nous transperce le corps en entier. Dernier set de la programmation oui, mais c’est loin d’être fini.

Pour le final de l’événement, le festival nous propose, comme le nom du thème de l’année, un retour aux origines. Pendant plus de deux heures, les dj’s vont s’enchaîner pour nous proposer les morceaux les plus emblématiques de la trance Goa, de la trance psychédélique, jusqu’aux morceaux qui ont marqué à jamais le Hadra Trance Festival. Un moment très spécial, car personne n’a envie que cela se termine, et ils le savent. Dans la dernière partie du final, les dj’s nous feintent entre chaque musique, mais le son continue encore et encore… Jusqu’au moment fatidique où après 72h de musique sans interruption, les enceintes se coupent sous l’applaudissement général des festivaliers et le remerciement des organisateurs.

Le bilan 

Côté concerts

Celui que tout le monde attendait 

Acid Arab, sous un air de Woodstock oriental 

Parfait pour le petit déjeuner

Bark, et sa techno mélodique aux petits oignons

La plus déjantée

Izadorä, une boule d’énergie qui a retourné le Chill Out

Côté festival 

On a aimé : 

- Pouvoir entrer avec sa boisson et sa nourriture dans le festival
- Une programmation 24/24 qui permet d’organiser son emploi du temps comme on le souhaite sans frustration
​- Le cadre avec le lac en fond, la décoration et les scènes toutes plus belles les unes que les autres et le lever du soleil derrière les scènes, c’est juste magique
- L’espace conférence à la programmation très intelligente- Un site et des toilettes impeccables même après 4 jours de fête
- Les actions en faveur de l’écologie dans la plupart des domaines

On a moins aimé :

- Certains stands de nourriture qui avaient l’air délicieux, mais qui ne prenaient pas la carte bleue et aucun moyen de retirer de l’argent dans le coin
- Ne pas pouvoir aller dans le lac, pour des raisons logiques
- On retrouve certaines boutiques de vêtements qui sont présentes dans la plupart des festivals, elles sont en contradiction avec l’aspect écologique de l’événement et mise plus en avant que certaines boutiques plus éthiques

Infos pratiques

Prix du festival : 140€ les 4 jours

Prix d’une bière : 3€ le demi et 6€ la pinte pour de l’artisanale 

Prix pour manger :  Entre 6€ et 13€ avec beaucoup de fait maison et en bonne quantité

Conclusion 

Une expérience unique, c’est l’expression qui nous colle à la peau une fois reposée de ce week-end magique. Tout est fait pour se déconnecter de son quotidien et profiter de son festival à 100 %. Au-delà de la musique, c’est un véritable écosystème qui est présent entre les ateliers, les conférences, le village d’artisans, l’épicerie… On se sent chez nous et il est très difficile, une fois le festival terminé, de retourner à un quotidien classique. On a de la chance en France d'accueillir un festival comme celui-ci. Un sans-faute pour cette édition 2022 avec une seule hâte, y retourner en 2023. 

Récit et photos : Nicolas Nourrit