On était à
Green River Valley Festival, une première édition sans fausses notes

Ah la première édition d’un festival, ce doux mélange d’ambition, d’appréhension, de curiosité et d’excitation... L’association Label Plante attend depuis deux ans de faire ses preuves et de poser le Green River Valley Festival dans la ferme des Cara-Meuh à Vains, face au Mont-Saint-Michel. Ses aspirations sont louables : faire de son évènement un moment d’échange, de découverte, de divertissement... et le tout sur deux jours. Ni une, ni deux, montez dans la voiture avec nous, direction la Manche !

Jour 1. Vendredi 24 septembre, 16h24, les moutons sont bien garés

On est chauds pour 2h30 de route. On connaît déjà un peu le trajet puisque nous étions au No Logo BZH il y a quelques semaines, à 45 minutes du GRV. Vu ce qu’on a vécu en Bretagne, nous pensions tomber sur un terrain quadrillé par la gendarmerie mais il n’en est rien. De façon assez surprenante, on croise simplement une voiture banalisée un peu paumée dans le bourg de Vains (730 habitants). Arrivés sur place, on découvre un vaste parking au milieu des champs, on aperçoit déjà un camping, des décorations, un chapiteau au loin... On passe la vérification du pass sanitaire, on choppe le bracelet du camping payant (3 € / week-end) et on s’affale sur le premier coin d’herbe qui offre assez de place pour cinq tentes ; oui, on est venus en nombre. Oh mais, ça ne serait pas déjà l’heure d’une première canette qui mousse, accompagnée d’un verre de rhum ? Pas le temps de se refroidir au vent normand, on trinque à la vie.

17h48, bienvenue dans le champ des possibles

L’heure avance et le festival ne dure que deux jours. Suivez-nous, vous allez voir c’est didactique : à la sortie du camping, on passe une belle arche en bois qui annonce le début du lieu. On se retrouve dans une cour de ferme avec un bar central, l’épicerie de la ferme qui vend des produits faits sur place (caramels, fromages frais...), un coin de jeux pour les enfants, un stand à jetons et des craies pour dessiner au sol. On passe dans un immense hangar, avec un stand de prévention, qui sert de passerelle entre deux lieux. Derrière celui-ci, un coin chill et l’entrée du village associatif qui accueille une vingtaine de stands d’artisans, de champagne, de food-trucks... mais aussi des stands de sensibilisation sur le climat, avec notamment l’association Avenir Climatique qui propose des jeux sur les actions concrètes ou le calcul de notre bilan carbone. Un peu plus loin, l'association Le bac à Idées propose des ateliers Do It Yourself pour apprendre à faire ses propres produits. Derrière ce village, c’est un petit chapiteau qui offre une programmation complète de conférences, échanges, spectacles avec des experts sur le climat et même un débat avec le député LREM Bertrand Sorre. Au fond de ce grand champ, à gauche, se trouve le Village Électrique de l’association normande Les Moutons Électriques avec des stands débiles mais addictifs et jouissifs qui animent déjà le site. Et vous n’allez pas nous croire mais tout ce qu’on vient de citer est gratuit, en accès libre sans bracelet du festival... Le GRV essaye de s’ouvrir à tout le monde et incite les locaux à venir découvrir ses animations. Enfin au fond du champ sur la droite se trouve l’entrée du site des concerts avec un coin chill, un chapiteau sound-system signé Blackboard Jungle et enfin la grande scène protégée par un chapiteau mais qui n’abrite pas le public. On a fait le tour, c’est dingue !

20h37, Label Plante pousse la découverte de ses artistes

Sur scène, Scars, un artiste normand de ragga/dancehall fait découvrir ses chansons au public épars venu s’enjailler dès le début de soirée. On préfère faire un tour au bar,  magnifiquement décoré à la bombe par des artistes, et qui offre un choix de boissons incroyables : trois bières blondes et un cidre locaux à 3 € le demi ou 5 € la pinte, une bière ambrée brassée spécialement pour le festival par la brasserie L’Écume des Falaises et une bière florale Gin Ale médaillée d’or lors d’une compétition en 2021 à 3,5€ le demi ou 6 € la pinte. On ne sait plus où donner du gosier. Du côté de la grande scène, le groupe S’n’K (photo) produit par Label Plante, vient présenter son reggae/electro avec un phrasé un peu hip-hop à la sauce Jahneration. On ne s’y trompe pas, le public est jovial et découvre le titre "Better as one" qui vient de sortir en clip. C’est cool, mais on sera vite attirés par Les Moutons Électriques qui nous aguichent depuis notre arrivée.

21h19, Les Moutons Électriques nous rendent chèvres

 Les Moutons Électriques, c’est une association normande qui monte un magnifique Village Électrique lors de divers évènements. Quand on entre dans ce village, on arrive dans un univers parallèle et pourtant très familier. Il y a Monsieur le Maire qui nous accueille volontiers et qui a pour programme politique de "serrer des mains", il y a le clocher de l’église avec une boule à facettes géantes et un balcon à DJ, une place de l’église qui se matérialise en ring de danse appelé "La bergering", un PMU "Le Bouc Maker" qui propose des courses de billes, turfs en replay ou tickets à gratter, un karaoké sorti des années 80, un Puissance 4 avec des ballons de basket, un vaisseau intergalactique ou encore "La routourne" qui permet de gagner des cadeaux géniaux dans "La caverne à cadeaux" ; si vous avez la chance d’y accéder. Pour vous dire, on a gagné un single de Jean-Pascal, un autre de la Star Academy, un DVD de Vera Cruz, et un bavoir Disney hyper pratique. Bref, on y a passé du temps, on s’est bien marrés et on a peut-être chanté deux-trois karaokés. Chut, il n’y a aucune preuve. C’est vraiment une excellente installation qui égaye l’ambiance du festival. 

22h04, 30 ans de bons et loyaux délices

Cette fois-ci, on se focalise sur les concerts car la programmation du feu de Dieu arrive et on a déjà hâte. Pour commencer, on fait un tour au chapiteau de la Blackboard Jungle qui n’a ramené qu’une partie de son sound-system et c’est déjà bien suffisant. On en profite quelques instants mais Sinsémilia (photo) nous appelle sur la grande scène. Ce groupe, c’est toute notre jeunesse et ils fêtent (déjà) leurs 30 ans d’existence. On chante volontiers les chansons des trois premiers albums et on danse avec plaisir sur le medley nostalgique. Mais une heure ça passe trop vite, surtout pour une tête d’affiche, on redemanderait bien encore quelques chansons. Sans sourciller, on retourne voir la Blackboard Jungle, pour être certains d’avoir bien mal aux pieds demain. On saute, on transpire, on vibre de basses... Et on finit par se caler au coin chill pendant le concert de Caballero & JeanJass, qu’on écoutera d’une oreille lointaine.

02h20, « Les gars, faites-moi Signz »

Maintenant c’est l’heure du gros Dub, sa maman. D’abord Bisou avec son electro/dub à en faire suinter les caissons, surtout en live. Vous pouvez écouter l’album "Musical spaceship" mais vous n’aurez pas la puissance qu’il transmet durant un set. Derrière lui, ce sont les redoutables O.B.F. (photo) avec selecta Rico et le A1 Crew qui malheureusement était sans Charlie P, cloué à l’hôpital. Ce sont donc Junior Roy & Sr. Wilson qui viennent présenter le grandiose album "Signz". Pour clarifier, ce n’est pas du O.B.F en mode sound-system mais bien un O.B.F adapté à la grande scène qui joue plus sur la qualité des deux chanteurs et leurs flows qu’à nous balancer des basses violentes sans respirer ; et de toute façon l’installation n’aurait pas répondue. Le concert est très cool, ils arrivent même à caler un wall of dub (inspiré d’un wall of death) ! On va se coucher avec une galette-saucisse à la main et "Akouphene" qui résonne au fond de nos tripes, ça suffit à nous rendre jouasses.

Jour 2. Samedi 25 septembre, 11h31, le soleil se lève à quelle heure en Normandie ?

Réveil glacial sous une brume normande qui rafraîchit les nouveaux levés et requinque les derniers couchés. On nous avait prévenu qu’il ferait froid mais on ne s’attendait pas à tant d’humidité. Même les bières sont fraîches, rien ne va. Le camping possède une grande tente pour prendre des petits déjeuners (et faire des afters), un terrain de badminton / volley-ball, un stand de prévention, un stand sur la gestion & le tri des déchets et enfin des douches avec de l’eau chaude ! Attends, quoi ? Oui, il y a bien des douches avec de l’eau chaude. L’eau est même parfois tiédie grâce à un four solaire qui chauffe les arrivées d’eau. Le mieux, c’est qu’il y en a assez pour ne pas attendre des heures, quel bonheur ! En début d’après-midi, on entend parler d’un parc animalier accessible gratuitement depuis la cour de la ferme. Et ce n’est pas une blague, il y a bien un vrai parcours éducatif avec des canards, des chèvres, des cochons, des daims, des oies, des poules, un âne... On s’y promène librement au beau milieu des gallinacés qui nous tournent autour, avec un daim qui nous regarde fixement boire une bière et des cochons qui jugent notre propreté. On prend notre temps à discuter avec eux et on reste bien une demi-heure en leur compagnie. Petite aparté dans ce monde de festivité, ça fait du bien.

13h12, réveillez-vous, la cigale chante tout l'été !

Après avoir enquillé quelques apéros entre potos, on se décide à bouger sur le village associatif pour assister aux conférences qui ont commencé depuis 11h du matin. On se rend à la présentation de Guillaume Martin sur "les actions pour ne pas dépasser 1,5° C". Une trentaine de personnes sont sous le chapiteau et écoutent d’une oreille attentive. C’est certes peu engageant de remettre en question la quasi-totalité de sa vie et de constater que nos actions mises en œuvre sont une infime partie de tout ce qu’on pourrait faire, mais c’est un mal nécessaire pour se réveiller. On se décide à aller chercher à manger aux food-trucks qui nous entourent. On a le choix entre des accras de morue, une galette-saucisse, une paella, un rougail saucisses, et un wrap complet au jambon blanc. Euh... et l’incitation à manger moins de viande qu’on vient d’entendre à la conférence ? Il n’y a aucune proposition végétarienne et une amie se voit même malmenée par les beaufs du stand galettes-saucisses. On finira par faire intervenir l’organisation à la suite de propos misogynes des bénévoles du stand à différentes femmes, bonne ambiance... On oubliera ce détail pour nous concentrer sur les différentes activités de la journée, notamment la fanfare Cigale do Brazil  qui vadrouille entre les différents lieux et qui se rend jusqu’au camping pour réveiller les derniers endormis.

18h06, on déconne et décolle avec les basses !

Sur le sound-system de la Blackboard Jungle, c’est Selecta Antwan qui vient nous poser ses mixtapes dub/reggae/roots passant par Biga*Ranx, Brother Culture, O.B.F, Raggasonic et qui ambiance déjà les quelques dubbers motivés à danser. Par la suite, la grande scène accueille Lidiop et son reggae à la sauce afro-pop/dancehall. Comme beaucoup, on le connaissait pour sa participation au titre clip de "Rockadown" avec Vanupié dans le métro. L’heure est bien choisie pour réchauffer les cœurs et faire flotter un air rouge-jaune-vert au-dessus du GRV. Par la suite, la Blackboard Jungle reprend la main sur son système et revient casser le game des basses avec des sons toujours plus motivés. Le chapiteau bouge, on reprend un shot d’énergie et on se laisse aller à la voix de MC Oliva qui enchaîne les riddims lourds. Heureusement qu’ils n’ont pas ramené tout leur sound-system (24 scoops, 100 kW), ils auraient fait couler le Mont-Saint-Michel qui nous surveille au loin. Sur le village associatif, une petite scène acoustique débute et propose quelques concerts, accessibles gratuitement rappelons-le. C’est Plumes qui ouvre le bal avec des chansons pop et quelques reprises.

22h57, « Déposez-moi là, sur la scène la plus proche »

 Direction la grande scène pour voir la chanteuse écossaise Soom T & The Stone Monks nous chanter ses incontournables "Bomb our yard" ou "Politic man", elle est la caution soul/hip-hop de la soirée et ça passe bien à cette heure. On court vers l’autre scène, on n’en peut plus comme des pré-ados au concert de Tokio Hotel en 2005. Faites-nous venir le king du dub/electro français, le maous des douces mélodies aux basses énervées : Biga*Ranx. Une foule dense est venue chanter en chœur les refrains, ça pogote dans tous les sens, on beugle même du gros Biffty avec tout le plaisir que ça procure. Il est accompagné d’un batteur et de son fidèle vidéoprojecteur qui teinte son concert d’un doux rêve au pays du liquid-sunshine. On n’a pas vraiment le temps de nous remettre de nos émotions que Woody Vibes nous appelle déjà sur le sound-system. Et Woody Vibes, on valide depuis longtemps. On vous invite à découvrir le titre "Good weather" ou le nouveau clip "Refreshing" pour vous faire une idée. Première fois qu’on le croise en live et ça tue, ça nous fait remonter nos émotions jusqu’aux oreilles, les tympans vibrent de joie ! Quel plaisir. Dommage qu’il doive écourter son set à cause du retard.

00h43, « Eh Manudigital, tu descends d’une octave ? »

Ce soir le GRV ne veut pas nous laisser respirer, on a encore plein de choses à vivre. Notre groupe de potes se sépare en deux,le premier part au Village Électrique pour danser sur le ring, sous les flashs de la boule à facettes, et devant un DJ bouillant au balcon de son clocher. De notre côté, on va voir Manudigital (photo) qui a remplacé Taïwan MC sur la programmation. Il est venu avec son set le plus agité et envoie toute la puissance qu’il a dans ses platines. Il est assisté d’un MC, nommé Caporal Negus. Ce dernier accompagne à merveille ses sons et chante avec une voix rapide et saccadée, typée dancehall. On en vient à danser sur du Skrillex et c’est presque calme ! À la fin du concert, on se faufile aux food-trucks pour se prendre un rougail-saucisses qu’on mange à deux et qu’on peut encore partager avec huit personnes. Pour 8 €, on n’est pas déçus de la quantité. Bien sûr, on accompagne le tout par une bière blonde locale, on se penchera sur la Sainte-Mère-Église qui a fort bon goût.

01h15, il n’y a pas de P’tite Fumée sans feu de joie

Ce soir, on n’est pas partis pour s’ennuyer puisque derrière c’est l’incroyable duo Ondubground sur le sound-system, qu’on rêvait de revoir depuis bien longtemps. Donnez-nous des basses, un mélodica, montez le son et rendez-vous au premier carnage. Tout est parfait, si ce n’est que c’est encore bien trop court. Jambes tremblantes, yeux fléchissants, on se traîne jusqu’au dernier concert du week-end qui débute avec quasiment une heure de retard. C’est La P’tite Fumée (photo) qui est venu détruire l’once d’énergie qui restait au fond de nous. Excités comme jamais, on essaye de suivre le rythme du didgeridoo, de la flûte, de la guitare, et du biniou sur "Thunderbreizh". On avait oublié à quel point leur natural trance dévergondait n’importe quel humain debout devant leur set. Les lumières sont parfaites, tout y est pour clore un magnifique festival. On s’en va dormir, une bière locale à la main, le froid dans le cou, les yeux pétillants et le sourire aux lèvres. Merci le GRV !

Le bilan

Côté concerts :

Deep Frequency

Ondubground, une dose de basses saupoudrée de mélodica et de feats incroyables

Solid

Biga*Ranx, un set aux petits oignons devant un public survolté

Tout le bonheur du monde

Sinsémilia, 30 ans de scène et toujours cette énergie communicative

Un village branché

Les Moutons Électriques, un lieu de tous les possibles, bières et sourires aux lèvres

Côté festival :

On a aimé :

- La programmation ambitieuse, équilibrée et soignée pour une première édition : on y a retrouvé tout ce qu’on aimait et les concerts étaient réussis
- Le nombre incroyable d’activités sur deux jours : ateliers écologiques, concerts (trois scènes), conférences, fanfare, jeux pour enfants, parc animalier, terrain de badminton, le Village Électrique...
- Les propositions de boissons et nourritures : quatre bières locales, une bière brassée pour le festival, du cidre, du champagne, six food-trucks, un stand petit déjeuner, l’épicerie de la ferme...
- En vrac : l’ambiance, la propreté du camping et du site, la sympathie des bénévoles, le lieu au milieu d’une ferme avec vue sur le Mont-Saint-Michel, les deux coins chill, les douches chaudes...

On a moins aimé :

- L’absence de vrais stands végétariens pour un festival qui met en valeur les actions écologiques et sur lequel beaucoup de festivaliers attendaient des efforts
- Le son insuffisant de la grande-scène : il était bon en journée pour du hip-hop/reggae mais à la ramasse pour les grosses basses du soir (Biga*Ranx, Manudigital, O.B.F...)
- Les horaires non respectés samedi soir, et donc la mise au placard de la fermeture du site par la Blackboard Jungle à 03h30, vraiment dommage
- Les lumières constamment allumées sous le chapiteau sound-system : ça nous a parfois sorti de l’ambiance, on aurait cru une last tune interminable

Infos pratiques :

Prix des boissons : le demi de bière blonde locale à 3 € ou la pinte à 5 € parmi trois choix (Pinte de Saire, Quibois ou Sainte-Mère-Église), le demi de bière ambrée brassée pour le festival L’Écume des Falaises GRV ou la bière Gin Ale à 3,50 € ou la pinte à 6 €,  le demi de cidre La Ferme de la Butte à 3 € ou la pinte à 5 € (+ 1 € de consigne remboursable)

Prix de la nourriture : accras de morue à 6 €, barquette de frites à 3 €, galette-saucisse à 3,50 €, paella à 8 €, rougail saucisses à 8 €...

Prix du festival : pass 2 jours avec camping : 51 €. Pass 1 jour sans camping : 33 €.

Accès : en voiture : à 10 minutes d’Avranches, 1h05 de Rennes et 1h15 de Caen / Mayenne. En train jusqu’à la gare d’Avranches ou de Villedieu-les-Poêles. En navette gratuite depuis la gare d’Avranches.

Conclusion :

Quelle réussite... Mais quelle réussite ! Franchement chapeau bas à l’association Label Plante et à tous les bénévoles malgré le sous-effectif. On s’attendait à un bon premier cru, on a eu une merveilleuse première édition qui a égayé le cœur des 6000 festivaliers. Tout était réuni pour qu’on passe un bon moment : une bonne programmation, des conférences instructives, un lieu génial au milieu d’une ferme (qui a vu naître un petit veau nommé GRV), un camping propre, une décoration soignée, des propositions d’activités éclectiques...  On aurait aimé rester plus longtemps et tout faire ! L’année prochaine, on pose notre tente sur une semaine et on aide à brasser la bière.

Récit et photos : Pierrot Navarrete