On était à
Folk you : Montmartre au rythme des guitares

Pour sa troisième édition, le Festival Folk You a remis ça à Montmartre. Le festival propose encore une fois une bonne cuvée folk agrémentée de créations de street-art. Des têtes d’affiches au Divan à la scène gratuite place des Abbesses, récit d’un festival vibrant au rythme des guitares et autres instruments acoustiques.

Jour 1. 19h20, Joolsy ouvre le festival

Arrivées sur place, c’est un public qui rentre au compte goutte que l’on retrouve au Divan du Monde, salle parisienne très éclectique au coeur du quartier de Pigalle. Après un passage devant la fouille obligatoire de l’entrée, la salle quasiment pleine nous ouvre ses portes avec un concert qui commence déjà. Joolsy (photo) commence les festivités en solo derrière sa gratte, son looper et quelques soucis techniques, qui ne seront pas les seuls du festival. Pourtant c’est un chouette concert que l’artiste nous offre avec une évolution scénique d’un set en solo à l’ajout de choeurs, violon, violoncelle, contrebasse puis batterie.

19h50, un groupe mené à la baguette

Entre deux groupes, Valérie Guerlain, la petite voix de C’est pas Sorcier vient nous présenter les suivants. Il s’agit de Phie (photo) que l’on découvre sur scène juste après. Leadé par une batteuse/chanteuse pleine d'énergie, ce groupe mixte nous propose une folk revisitée, tendance world/celtique, avec en bonus l’histoire de chaque titre racontée par la meneuse du groupe. On apprendra par exemple qu’elle a monté une école de batterie en Norvège. Intéressant.

20h45, folk à l’italienne

Entrée en scène d’un duo italien, Ilaria Graziano & Francesco Forni (photo). Mais nouveau problème technique : cette fois-ci ce sont les kicks des musiciens qui ne marchent pas. La bonne humeur du groupe fait vite oublier ce temps mort et on découvre toute la poésie folk chantée à l’italienne du duo. En bonus on aura même droit à une chanson traditionnelle québécoise, Cahin-caha, chantée dans un très bon français.

22h02, incantation canopienne

Tête d’affiche de cette première soirée, le quintette In The Canopy (photo) commence son set par des vibrations de bols de massage. L’invitation au voyage peut alors commencer devant un public conquis d’avance. Le chanteur Joachim paraît possédé par sa musique, embellie par des ampoules dispatchées sur scène. Il prendra d’ailleurs un moment pour faire un solo guitare/voix seul sur scène pour enchaîner sur un titre en hommage aux migrants de La Chapelle évacués à Paris sur le titre The Light Through.

Jour 2. 14h34, bienvenue au village

Avant de retourner au Divan le soir, on passe l’après-midi au soleil place des Abbesses pour profiter des concerts gratuits. De 14h à 19h, les artistes s’enchaînent, avec encore quelques soucis techniques. Le public, arrivé ou non par hasard à cet endroit, de base très touristique, finit par occuper tout l’espace devant la scène. Après le duo Harlan en ouverture, c’est Lord Edgar Burns (photo) qui, seul sur scène, nous fait le show avec sa Cigar Box, ambiance country folk assurée. Il termine d’ailleurs sa prestation en faisant la promotion du stand de Cigar Box, une guitare mystérieuse pour la plupart des non-initiés...

15h02, détour au stand Cigar Box et des T-shirts

En attendant le prochain concert, on découvre le stand de vente de t-shirts, qui propose seulement ceux du festival, mais qui vend des pin’s sympas. On entend à quelques mètres une jolie mélodie. C’est Joël Poupeau (photo), exposant du stand des Cigar Box, qui fait une démonstration de l’instrument devant un amas de personnes étonnées. Comme son nom l’indique, le corps de la guitare est fait d’une boîte à cigare... Oui, on peut faire beaucoup d’instruments de musique à partir de pas grand chose. On avait déjà vu entre autres une guitare faite à partir d’un pot d’échappement avec Seasick Steve l’été dernier…

17h07, les Street-artistes en totale liberté

On commence par chercher un foodtruck qui s’avère ne pas exister. On passe donc voir les quelques street-artistes présents sur la place, en pleine performance. Sur deux grands panneaux blancs, JPM (photo), Iza Zaro et d’autres esquissent pochoirs et graffs, JBC redécore un container à verre, un autre retague tout un camion ou encore CyKlop s’empare des poteaux de rue.

20h13, une Cat Power avec Blak Yaya à la guitare

On arrive au Divan, plus rempli que la veille. Cette fois, le public occupe aussi le balcon, où se trouvent un bar, un fumoir et les toilettes. Un deuxième bar est au rez-de-chaussée. L’attente n’est pas très longue, mais les prix sont élevés pour un festival : 7€ la pinte, ce qui nous freine dans notre envie de se rafraîchir un peu. Julie Doiron (photo), une jeune femme à la voix aussi envoûtante que celle de Cat Power, invite Black Yaya à jouer avec elle, avant qu’il ne fasse son propre concert. Lui-même finira par inviter Jeffrey Lewis sur scène, clou du spectacle à suivre.

22h45, le grand final

Le dernier à se produire est la tête d’affiche du festival : Jeffrey Lewis (photo). Ce New-Yorkais est accompagné par une guitariste et une batteuse, qui le complètent au chant. L’artiste, aussi auteur de bandes dessinées, nous chante a cappella “I saw a hippie girl on 8th Ave.”, en faisant défiler des dessins à l’écran, références à sa propre vie d’ancien hippie. Il termine son set en invitant tous les artistes de la soirée à venir le rejoindre sur scène. Ce dernier moment, qui clôture le festival, nous donne une belle représentation de la complicité entre les artistes réunis sous le signe de la folk.

Côte concert

La valeur sûre
In The Canopy, le groupe indé qui monte qui monte

Le plus sympatoche
Jeffrey Lewis qui invite tous les musiciens de la 2e soirée à venir jouer avec lui sur scène

Les plus exotiques
Ilaria graziano & Francesco Forny et leurs chansons en italien

Côté festival

On a aimé :
Le happening de Street-art et la scène ouverte place des Abbesses
Le cadre de Montmartre
- L
e stand de Cigar box: original
- U
n public très enthousiaste

On a moins aimé :
Les nombreux problèmes techniques, un son pas toujours au top, des instruments qu’on n’entend pas
Pas de stand pour manger ou boire sur place
Les boissons qui restent à un tarif “concert parisien “, soit 7e la pinte et 3e le soft

Conclusion 

Folk You est un festival qui réunit tout le monde : les artistes, présents dans la fosse pour écouter leurs compères, les enfants dansant devant la scène sous l’oeil des parents amusés, et les plus ou moins jeunes avec une bière à la main. La programmation est cohérente : la folk, la country et le rock sont à l’honneur. Malgré le manque de commodités et de restauration, le soleil et la bonne humeur étaient au rendez-vous pour cette 3e édition.