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Festival Décibulles 2022 :  un festival penché et sa soixantaine de bières à déguster

Le festival le plus penché de France refait son apparition au cœur de la colline du Chena à Neuve-Église. On n'a pas manqué de prendre rendez-vous avec sa programmation éclectique, surprenante et plus d’une soixantaine de bières locales avec des noms tous plus loufoques les uns que les autres. Et cette édition 2022 risque de rester gravée dans nos mémoires.

Jour 1. Vendredi 8 juillet. 21h00, monter une tente sans arceaux, possible ? 

Après 3 longues heures de route, nous nous précipitons sur camping pour nous installer... Pile à temps de constater que nous avons oublié les arceaux de notre tente à domicile. Pas le temps de se morfondre, on entend au loin le concert du rassemblement d’artistes The Groove Sessions qui a déjà commencé alors un peu de corde et quelques coups de ciseaux et la tente est montée. Ni d'une, ni de deux, nous entamons la montée et arrivons sur le site du festival pour assister au final explosif du supergroupe. Même si nous n’avons pas pu apprécier l’entièreté de la prestation, le public semble conquis et nous n’aurons aucun mal à nous mettre dans l’ambiance.

23h25, heureusement qu’il y avait Vitalic

Nous nous laissons tenter par une première bière sur l'un des bars du festival. Sur la carte, une large sélection et elles sont toutes plus originales les unes que les autres. Nous opterons pour une bière fruitée à 3.90€ pour bien débuter. Niska entre en scène, devant un public impatient de découvrir son show. Il n’aura pas fallu longtemps pour voir la déception dans les yeux des festivaliers. Les réglages son du rappeur sont mauvais, il y a un décalage entre la voix et la musique qui joue derrière et les basses sont saturées. Résultat, un concert infernal à écouter et une ambiance qui retombe de sitôt.

Heureusement, pour clôturer cette première soirée, c'est Vitalic qui prend les commandes pour nous présenter son dernier live prometteur accompagné d’une scénographie impressionnante. L’artiste qui fête cette année ses 20 ans de carrière livrera un show dantesque bourré d’énergie qui mettra d’accord l’ensemble des festivaliers encore debout. Ouf, l'honneur est sauf !

Jour 2, Samedi 9 juillet. 9h22, un peu de bière, d’amour et d’eau fraîche 

Quoi de mieux qu’un petit-déjeuner et un Doliprane pour démarrer la journée après une nuit courte et mouvementée ? Au menu, croissant, pain chocolat et café que nous commandons au nouvel espace restauration du camping, avant de foncer nous rafraîchir à la rivière secrète, connue des habitués, à 5 min à pied de l’entrée du camping. L’endroit est agréable sous la souche des arbres, même si l’eau est plutôt très fraîche, on n'hésite pas une seule seconde à nous jeter dedans. On poursuivra la journée au stand de l'association Pelpass qui est chargée d’animer le camping avec un large choix de jeux de société en accès libre ainsi que des activités comme du badminton, du volley ou encore des olympiades. Pour nous, ce sera Jungle Speed et ping-pong !

17h25, le camping n’est pas le seul à être penché

De retour sur le site du festival, on profite de cette belle fin de journée pour découvrir les stands présents. Parmi eux, on retrouve celui du planning familial qui sensibilise les festivaliers sur les violences conjugales, les moyens de contraception et les différents risques causés par les drogues. Sur le nouvel espace du festival sont installés deux stands burlesques inspirés de fêtes foraines avec leur lot de minis jeux décalés aux récompenses fantaisistes. On trouvera également un nouveau bar appelé « L’atypique » où comme son nom l’indique, des bières pas ordinaires sont proposées. De loin, nous apercevons une structure métallique avec une troupe de 3 personnes invitant les festivaliers à les rejoindre pour assister à un spectacle. Celui-ci sera comique, familial et bourré d’acrobatie. La troupe Cie Satchok ravira les plus grands comme les plus petits. Bref, on s'est pas ennuyé !

18h45, c’est la chenille qui redémarre

Le trio Delgres prend d'assaut la scène pour nous interpréter son blues rock créole. Le concert est festif et puissant, et les festivaliers lanceront même une chenille géante qui parcourra l’ensemble de la fosse. Rendez-vous maintenant devant « le restaurant » pour reprendre des forces. Au menu pour nous une flammekueche (on est en Alsace après tout) à 7.50 € puis direction le bar à cocktail « S’schenste tàl » pour déguster un verre à la liqueur de mirabelle et au fruit de la passion pour 5€. En attendant le concert de La Femme on se repose jambes sur des transats. Le panard.

21h40, le ciel s’ajoute à la programmation

C’est sous un splendide coucher de soleil à la teinte rosée que le groupe La Femme entre en scène pour nous livrer un show détonant. Leur prestation et leurs interactions avec le public vont littéralement retourner le festival, entre pogo et slam, on n’aura pas le temps de s’ennuyer et on en redemande. C’est la gorge sèche que nous nous retrouvons au bar « Chez Régine » pour découvrir encore une nouvelle sélection d’une vingtaine de bières, on goûtera une blonde « La perle Zen ». 

23h15, comme une envie de dormir

Woodkid, accompagné de son orchestre symphonique, démarre un spectacle aussi bien visuel que musical devant une immense foule venue l’applaudir. Le show est grandiose, les visuels affichés sur les écrans alliés à la puissance de l’orchestre permettent un voyage immersif dans l’univers de l’artiste français. Après quelques minutes, on commence à se lasser, c’est vrai que c’est très beau, mais après La Femme et leur concert énergique, on passe du tout au tout, le concert est trop calme et la fatigue se fait ressentir. On décide de se diriger do côté du bowling où la fête bat son plein mais on ne retrouve pas la motivation. Tant pis pour French 79, on retourne au camping rejoindre notre tente de fortune.

Jour 3, Dimanche 10 juillet. 12h30, qui pour un karaoké ?

Après une nuit réparatrice, nous voilà en forme, prêts à démarrer la journée avec la voix cassée et la gorge qui gratte. Nous fonçons prendre un thé dans l’espoir de pouvoir la récupérer, car l’heure du karaoké a sonné et nous entendons le premier massacre de chanson. Ce merveilleux karaoké a la douce particularité d’être autotuné. Les festivaliers qui se bousculent n’auront aucune peine à massacrer les classiques de Claude François ou encore de Johnny, et quel régal ! Nos oreilles saignent, mais quel plaisir de savourer notre déjeuner devant les magnifiques prestations des chanteur.euse.s.

18h00, le concert des seniors

Une fois notre campement remballé, nous allons applaudir L’Entourloop. Les deux sexagénaires accompagnés de leurs cannes, de deux MC et d’un trompettiste vont foutre le bordel dans la Vallée du Décibulles. Leur reggae/hip-hop va secouer la foule et faire danser jusqu'au dernier festivalier.

Et aajourd’hui, on découvre le troisième bar à bières du festival « Chez Lulu » et... vous l'avez deviné, son large choix de bières, avec notamment une qui nous aura tapé dans l’œil dû à sa couleur verte et son parfum à l’ortie, une belle découverte !

20h00, on profite de la vibe

A peine englouti un américain à 6€ que le concert d’Hugo TSR commence. Le rappeur saura faire plaisir à ses premiers fans comme aux personnes venues le découvrir. La prestation sera énergique, mais par moments un peu monotone dû à ses musiques souvent similaires. 

La foule est maintenant rassemblée pour accueillir Dub Inc, très attendus par les festivaliers des petits comme des grands. Ils ne failliront pas à leur réputation, en effet, leur show déborde d’énergie et le public est en folie. Malheureusement pour nous, la fête s’arrête prématurément, il est temps pour nous de rentrer, car nous avons de la route. Ce n'est que partie remise !

Le bilan

Côté concerts 

Les immanquables

La Femme, leur concert sera à couper le souffle. Littéralment.

Le vétéran

Vitalic, après 20 ans de carrière, n'a rien perdu de son talent.

Le surcoté

Niska, plus l’attente est haute, plus la déception est grande.

Côté festival 

On a aimé :

  • Le cadre magnifique du festival au cœur d’une vallée 

  • L’organisation et l’ambiance : on s'y sent bien et en sécurité

  • Les efforts faits par le festival pour respecter l’environnement : toilettes sèches, cendriers de poche, tri, eco-cup

  • Le prix de la nourriture : on y mange bien et des produits locaux pour la plupart bio.

  • Le large choix des bières disponibles sur les différents bars du festival

  • Le nouvel espace « fête foraine » : un bowling sur un festival, c’est du jamais-vu !

  • La présence de compagnie d’art de rue pour animer les coupures sur la grande scène

  • La présence de l’association Pelpass pour animer le camping

  • Les urinoirs féminins : à installer partout.

On a moins aimé :

  • La poussière très présente dans l’enceinte du festival dû à la sécheresse

  • Les toilettes sèches, c’est bien, mais propres, c’est mieux

Infos pratiques

Prix des boissons :

  • Bières : 3.90€

  • Cocktail : 5€

  • Soft : 2.50€

  • Eau : 2€ la bouteille, mais plusieurs points d’eau gratuits sont présents sur le site

Prix de la nourriture :

  • Flammekueche : 7.50€

  • Américain : 6€

  • Sandwich froid : 5€

  • Frites : 2.50€

Prix du festival :

Pass 1 jour : 38€, Pass 3 jour : 85€

Transports :

De nombreuses navettes gratuites sont mises à disposition pour venir et repartir du festival.

Conclusion :

Pour cette 28ème édition, le festival a affiché complet sur l’ensemble des 3 soirs et a conquis le cœur des festivaliers qui se sont déplacés. Tout au long de notre week-end, nous n’avons pas entendu une seule critique : le cadre est digne d’un décor de carte postale, la bière coule à flots, les animations en jettent et les concerts ont été pour la plupart de qualité. Nous repartons avec d'excellents souvenirs et de superbes rencontres. Du coup... rendez-vous les 7, 8 et 9 juillet 2023 ?

Récit et photos : Arthur Fargeot et Mélanie Tardy