On était à
Eurockéennes 2023 : beaucoup d’amour et d’eau fraîche

Les Eurockéennes de Belfort, c'est LE festival que nos parents nous racontent, entre groupes légendaires des années 1990/2000 et les anecdotes folles. A notre tour de les vivre ! Entre la Main Stage démesurée et des concerts avec une énergie folle, une ambiance unique et un cadre magnifique, un camping déjanté, une programmation remplie de chouettes découvertes et des têtes d’affiches qui font tourner la tête... Allez c’est parti, suivez-nous dans nos aventures aussi festives que pluvieuses !

Jour 1. Jeudi 29 Juin. 14h00, alors ? Ça braise ?

Comment mieux démarrer un festival qu’avec un bon barbecue ? Après une bonne heure et demie d'installation au camping et quelques aller-retours au parking, on décide de fêter notre arrivée aux Eurockéennes par un bon vieux barbecue des familles. Pour venir ici, rien de plus simple, aucun bouchon, des indications au top... Il ne reste plus qu’à sortir les piquets et installer tout le matériel. Pour accompagner notre festin ? Vous ne devinerez jamais...  des bières ! Le camping des Eurocks c’est aussi ça, se retrouver entre amis et profiter d’un après-midi pour chiller, discuter, rigoler avant d’aller profiter des concerts de la soirée.

18h30, Un démarrage sur les chapeaux de roue

Cette année ne commencera pas avec la fameuse balade sur le chemin de fer typique des Eurockéennes, car cette fois-ci on nous propose des navettes qui ous permetten de rejoindre la presquîle depuis le camping en 5 min à peine. Direction la grande scène pour l’ouverture de cette dernière par le rappeur d’Évry, Niska. Cumulant aujourd’hui plus de 2 milliards de vues sur ses différents clips, il est ici pour faire résonner ses innombrables tubes haut et fort devant un public bouillant. Pogos et refrains chantés en chœur par le public sont les maîtres mots ici. Malgré une belle énergie, le concert a un goût de déjà vu et on n'y trouve rien d’exceptionnel. On décide ensuite de découvrir le groupe Wet Leg, récompensé par un Grammy Award pour le meilleur album de musique alternative. Sous le chapiteau Green Floor, on est directement happé par l’énergie, les riff tapageurs et l’attitude post-punk et je-m'en-foutiste du groupe. On ne connaissait pas du tout les artistes avant le festival, et c’est pour nous un gros coup de cœur. 

20h30, concerts de folie sur concerts de folie

Les immanquables Phoenix arrivent sur scène accompagnés de leur écran installé comme une œuvre d’art. Jouant avec les perspectives, le groupe est par exemple projeté dans la galerie des glaces de Versailles devant un public ébahi par le show. Habitué des grands concerts, ils savent s'y prendre pour ajouter l’étincelle manquante et transformer un concert classique en un concert d’exception. Et comment mieux clôturer le concert qu'un bain de foule (photo) ?

45 minutes plus tard et une bonne pinte de bière à 6,80€, on assiste au grand retour d’un groupe qui nous a tant manqué, les Shaka Ponk, de retour aux Eurockéennes après avoir tout explosé en 2018. Et le public n’a qu’une hâte... recommencer. D’entrée de jeu, on sera subjugué par la scéno qui joue encore une fois avec leur mascotte Goz projetée sur l’écran, mais surtout par la chorale installée derrière le groupe qui donne une puissance vocale détonnante aux morceaux déjà bien énergiques. Comme à l’ancienne, le groupe va tout simplement retourner la foule avec un circle pit gigantesque et Frah au milieu sur une plateforme comme un gourou devant ses disciples.

00h45, fin de soirée Berlinoise

On pourrait croire qu'on a eu notre dose de concert survoltés ce soir, mais que nenni ! C’est au tour Skrillex de venir enflammer le public. Le concert est censé démarrer à 0h45, mais c’est finalement 30 minutes plus tard qu’il commencera suite à un problème de projection sur l’écran. Finalement, il prend la décision de performer sans lui. Un mal pour un bien finalement, car ça a donné un live avec une ambiance très underground façon club berlinois. Skrillex fort de "quelques années d’expérience" va nous livrer un live de folie avec des drops inattendus et saturés comme on aime avec des lasers à ne plus en finir. De notre côté après un bon moment dans le cœur de la foule, on est éteint. On profite qu’il n’y aie pas encore trop de monde aux navettes pour rentrer au campement.

Jour 2. Vendredi 30 juin. 17h30, après la pluie, le beau temps

La nuit et le réveil auront été pluvieux au camping, de quoi bien se rafraîchir. Heureusement, ce n’était pas des pluies trop fortes et le terrain ne s’est pas transformé en mare de boue. Au contraire, ça a fait le ménage du trop plein de poussière de la veille. Pour démarrer la journée, on décide d’aller voir la légende jamaïcaine Horace Andy venu faire vibrer la Green Floor par sa voix enchanteresse. Fort de plus de 50 ans de carrière, le septuagénaire est encore bien en forme et assure le show devant un public envoûté par sa musique.

Place ensuite à Werenoi sur la Grande Scène qui remplace le rappeur Zola, absent à la suite d’un événement tragique. Malgré une annonce faite au dernier moment, le public est tout de même au rendez-vous et impatient de découvrir en live la révélation rap de l’année 2022. De notre côté, on attend rien de spécial de la prestation et sans surprise, à notre goût, le spectacle est insipide. Comme pour de nombreux concerts de rap, la formule est déjà connue et souvent pas extra. Pas de scénographie, un dj qui balance des bruitages et des effets sonores entre chaque son et le rappeur au milieu d’une scène trop grande pour lui. Après une vingtaine de minutes, on en profite qu’il soit encore tôt pour chopper une pizza à 10€ et une flammenkuche à 9.50€ (photo).

19h30, un blind-test à la plage

Pour déguster nos victuailles, on ira s’installer à la plage sur le stand Coca-Cola conçu spécialement avec l’organisation des Eurocks et pas par un énième cabinet de conseil parisien. On se pose sur un grand canapé les pieds dans le sable et pour ceux qui préfèrent être en hauteur, une grande terrasse surplombe le lac avec plusieurs tables pour se détendre et se retrouver. L’ambiance est cool, on discute avec un petit groupe d'habitués des Eurocks, alors que derrière nous démarre un blind-test. Mais il n'y a pas de blind test sans nous ! Ni d'une ni de deux, on fonce pour jouer et évidemment notre équipe ressort victorieuse. En récompense des cocas bien frais pour toute l’équipe gagnante, ça va nous requinquer. 

20h30, le slam de l’espace 

Sur la Main Stage, on retrouvera le quatuor britannique Foals. Entre rythmes saccadés et refrains accrocheurs, le groupe arrive à nous faire danser sans arrêt. Grâce à sa fan base très motivée, le groupe est comme accompagné par une chorale géante. Le show va monter en puissance avec des morceaux plus anciens et plus brut, des riffs de guitare saccageurs et un chanteur à la prestation impeccable. On enchaîne avec le groupe Puscifer sur la scène Green Floor. On a vu "rock" sur la programmation, on s'est laissé tenter. Et on a tellement bien fait ! Puscifer ce sont un peu les Avengers du rock. Le groupe est à la base un side-project lancé par Maynard James Keenan, chanteur de "Tool" et "A Perfect Circle" qui sera accompagné par d’autres légendes du rock comme des membres de Nine Inch Nails, Rage Against the Machine, Audioslave, ou encore King Crimson. Le tout pour un projet rock évidemment réussi avec un show travaillé nous plongeant dans un univers à la men in black. On s'est ré-ga-lé. 

23h15, la Masterclass d’Aurélien

Orelsan, enchaîne les dates avec sa tournée cette année et pour notre plus grand bonheur, il clôturera la soirée sur la grande scène. Après l’avoir vu de nombreuses fois l’année dernière, on avait à cœur de voir quelles nouveautés il nous avait réservées. Résultat plutôt décevant de ce côté là, mais par contre on a eu droit à un Orelsan des grands soirs devant un public venu en très grand nombre, hyper réceptif et conquis. Orel nous a fait vibrer et danser mais aussi touché par moments. La totale. 

Il est temps de découvrir le show spécial Eurocks « World of Shatta ». On a beau être sur la plus petite scène, La Loggia, c’est blindé de monde. L’ambiance est à la bonne humeur et aux rires. Chacun.e se lance dans des danses, twerks, battles de danse improvisées. En revanche le show en lui-même est un peu brouillon : le DJ coupe les sons, il tente de faire des jeux avec le public à outrance et en saccadant le rythme du show. On lâche l'affaire et on prend la direction du camping. Bon, ce soir ce sera retour à pied, au vu de la queue pour les navettes.

Jour 3, Samedi 1 juillet 2023. 17h00, on enchaîne les découvertes

Cet aprèm on traine un peu des pieds pour rejoindre la presqu'île. En cause, la pluie qui n'a cessé de la nuit et de la journée. On anticipe déjà la boue et de nouvelles averses... Mais certains festivaliers ingénieux ont eu la bonne idée de transformer ce déconvenu en... ventriglisse géant. Pour nous ce sera quand même K-Way, bottes et gros pulls et pour démarrer les festivités, on part à la découverte de Larkin Poe, un groupe de blues rock mené par deux sœurs guitaristes. On aura été impressionné par la maîtrise de leurs instruments, notamment par le jeu sur la guitare « lap steel », guitare allongée que l’on utilise avec une petite barre en acier pour un son très spécifique et qui fonctionne parfaitement dans le blues rock. Évidemment, il n’y avait pas que cela à retenir, puisque la prestation était énergique avec une bonne ambiance dans la foule. 

Face au retour de la pluie, on décide de s’abriter dans le nouvel espace dédié à la restauration et couvert par une gigantesque tente transparente. De quoi se laisser tenter par un bon burger pour 9€ avec frites et en profiter pour manger au sec le temps que la météo se calme. 

Le live de Jeanne Added va commencer, et même si nous ne connaissons que de nom, on prend la direction de la Green Room, aka "la seule scène couverte des Eurockeennes, alors autant en profiter". La chanteuse entre en scène accompagnée de son groupe et surtout d’un duo avec un homme et une femme pour l’accompagner au chant et à la danse prenant une place importante sur la scène et dans le show en général. L’artiste va interagir tout le long avec eux, dans la plus grande maîtrise. Un show cool, accompagné d'une musique pop et dansante qui nous permettra de passer un excellent moment.

20h00, trop beau

Dinos viendra ensuite fouler la terre des Eurockéennes et qui plus est, le sol de la grande scène. Très réputé pour sa plume et son exigence dans le rap, il a pondu ces dernières années des albums salués par la critique et par le public. Alors peut-être que nous avions (encore une fois) trop d’attentes, mais nous avons été déçus, non pas par la prestation de Dinos qui a donné toute son énergie sur scène, mais par le show en lui-même. Après avoir sorti des albums si riches et démontré son exigence infaillible, on s’attendait à une vraie scénographie et un spectacle à la hauteur d’une main stage dans l'un des plus grands festivals de France.

00h30, une fin de soirée dans les extrêmes

Une bonne bière à la main pour se réchauffer, le temps d’attendre le début du concert de Gojira, groupe réputé pour ses shows dantesques, riffs saccageurs et un batteur plus que fantastique. Leur réputation n’est plus à prouver et pourtant, ils arrivent encore à nous mettre des claques même au bout de 20 ans de carrière. 

On reprendra nos esprits, OU PAS, du côté de la plageour avec la fin du live de Vladimir Cauchemar qui avait carte blanche sur l’ensemble de la programmation de la scène de la plage. On ne s’attendait pas du tout à un truc aussi puissant et rythmé et on l’avait pourtant déjà vu il y a quelques mois à peine. Entre drops surpuissants et surprenants, des exclusivités issus de son prochain projet et des effets pyrotechniques à gogo, Vladimir Cauchemar nous a prouvé qu’il était déterminé à passer un cap dans sa carrière.

Maintenant, qu’on est à la plage, autant y rester, après tout, c’est notre dernière soirée aux Eurocks pour cette édition et on n’a pas encore assisté à un live de techno. Pour prendre le relais, Vladimir à choisi de clôturer son show avec Shlømo, Dj et producteur de talent, aux tracks riches d'ambiances et de kicks destructeurs. Il nous montre très vite qu’il ne reçoit pas tous les éloges pour rien, puisqu'il va tout simplement faire décoller la foule et balancer une techno froide, dure et puissante sur une scène qui, semble-t-il, a décidé de lâcher totalement les décibels. Un live à couper le souffle, parfait pour clôturer cette soirée et pour nous de signer la fin de ses magnifiques Eurockéennes que nous avons déjà hâte de retrouver.

Bilan

Côté concerts

Le boss :
Orelsan, comme à son habitude

La claque inattendue :
Vladimir Cauchemar, on ne s’attendait pas à un show soit aussi puissant

Les déceptions :
Que ce soit Niska, Werenoi ou Dinos, on est déçu du manque décor et de scénographie. Quand on joue sur une Main Stage, on s’attend à de vrais shows.

Ceux qu’il ne fallait pas manquer :
Phoenix, et une performance de haute volée devant un public hyper dansant. Là au moins, on a eu une véritable scénographie.

Côté festival

On a aimé :

- Le cadre magnifique du festival sur la presqu’île de Sermamagny avec une scène sur la plage et un espace très bien pensé. Il y a de la place, de l’ombre, on circule bien.
- Les nombreux points d’eau et bien répartis
- L’ambiance générale qui règne aux Eurocks
- Le large de choix de nourriture et surtout à tout prix. Il était possible de manger suffisamment pour moins de 5€.
- Une première : des douches chaudes du camping, ça fait du bien !
- L’organisation des navettes pour retourner sur le camping, même quand il y a du monde ça va vite.

On a moins aimé :

- Les toilettes encore et toujours chimiques au camping.
- Le manque de toilettes pour femmes sur le site des Eurocks qui ont créé des queues interminables. Mettre des urinoirs féminins ne serait pas une mauvaise idée ?

Infos pratiques

Prix des boissons :

- Pinte de Heineken : 6,80€
- Pinte de Gallia : 8€
- Coca : 2,50€

Prix de la nourriture :

- Des sandwichs à partir de 3€ et pouvant aller jusqu’à des poutines à 16€. Le choix de la nourriture est varié et accessible selon les goûts, tarifs ou régime alimentaires spéciaux

Prix du festival :

1j = 62€ / 3j = 145€ / 4j = 190€.¨Possibilité de payer 3 fois sans frais.

Pour les détenteurs de la carte jeune européenne : 1j = 49€ / 3j = 125€ 

Conclusion

Les Eurockéennes nous auront totalement conquis grâce à l’ambiance générale du festival ainsi que la bienveillance des festivaliers, la programmation éclectique proposée qui nous a mis d'accord. Entre moment entre amis ou parcours du combattant dans la boue pour rejoindre les scènes, on en gardera que des beaux souvenirs, mouillés ou à sec. Les Eurocks, que ce soit sous la pluie, comme souvent, ou sous le soleil, on en ressort toujours avec le sourire et l’envie d’y revenir.

Récit et photos : Arthur Fargeot et Mélanie Tardy