On était à
Démon d’Or, La zénitude à l’état pur

Cette année encore, l’appel démoniaque du Démon D’or ne nous a pas laissé indifférent. Pour cette dixième édition, le « petit festival » de la région Lyonnaise avait mis le paquet sur la programmation: Raggasonic, Goran Bregovic, Tha Trickaz, Dj Vaddim et bien d’autres. Il fallait être fou pour ne pas passer un nouveau pacte avec Satan. Sacs bouclés, voiture blindée, nous voilà partis pour trois jours dans les Monts d’or.

Jour 1. 21h30, Arrivée sur le festival 

Sourires BN, sacs sur les épaules et tentes sur le dos, nous arrivons sur le camping du festival. La plupart des festivaliers sont déjà installés et c’est avec un peu de difficulté que nous trouvons une place. Le camping est plus petit que l’an passé et des barrières nous bloquent l’accès à la forêt. Les organisateurs nous expliquent qu’ils souhaitent éviter l'intrusion de personnes extérieures au festival. Un mal pour un bien quand on se remémore les incidents arrivés l’année dernière. Cela ne nous empêche pas de prendre nos marques. Apéro, rigolades avec les voisins, on retrouve toutes les joies d’un camping en festival. 

23h30, Rencontre avec le démon.

Nous voilà enfin sur le sol démoniaque, déjà possédés par l’ambiance festive et décontractée du lieu. Après avoir acheté nos suppôts nous nous dirigeons sous le chapiteau « La Récré » pour voir Goran Bregovic. Il y a du monde, beaucoup de monde et il fait chaud, très chaud. Le chanteur et ses musiciens nous transmettent toute leur énergie en pleine face. Les festivaliers dansent et chantent devant ce cocktail explosif de vitalité. On voit des sourires sur tous les visages. Le public est réceptif et on partage un beau moment avec le groupe. A la fin du concert, direction le « Bar des Mioches, Chez la Grosse Nadine » (photo) pour faire le plein. Et c’est sans surprise que nous retrouvons des bénévoles débordant d’enthousiasme. On profite de cette pause ravitaillement pour découvrir les nouvelles décorations, et il n’y a pas à dire, c’est chouette et imaginatif. On aime !

00h50, Moment de détente devant Dj Vadim

On se dirige ensuite tranquillement sous le chapiteau du « Tourniquet ». Dj Vadim (photo) entame son set et balance ses premiers sons reggae dub. Ca swing sévère parmi les « sales gosses ». Côté visu, c’est WSK qui œuvre et on peut dire que ça fonctionne. Tout est synchro. C’est beau à voir et à entendre. 

01h45, Le roots c’est bon pour le moral.

Au loin on peut déjà entendre les basses du sound system de Vibronics (photo). Comme tout bon sound system qui se respecte, nos poils se redressent et nos narines vibrent au rythme des subs. Devant on retrouve les bass-addicts, collés aux enceintes, derrière, les plus timides, bras battants, jambes fléchies vivant chaque son aux millimètres. Vibronics envoie ses meilleures tunes. Une bonne aura se dégage du préau, ça sent la joie de vivre.

2h15, Une partie de console ? 

C’est l’heure de s’amuser le temps d’une récré avec Dirty Honkers (photo). C’est une totale découverte pour nous. A peine monté sur scène, le trio Berlinois casse les codes. Avec leurs looks déjantés, les Dirty Honkers enflamment le chapiteau. Manettes de jeux en main, les trois acolytes dégainent leur son tout droit sorti de jeux vidéo. Le Hip Hop de Dj Neckbreaka et les saxos de Andrea et Florent assurent un métissage sonore parfait : jazz, swing, électro, techno, dubstep, ragga ... De quoi satisfaire un maximum de festivaliers. On les sent proche du public et le public est proche d’eux. L’équipe assure le show. On en redemande. 

2h45, Une bouffée de Dubstep

Pendant que certains de l’équipe se dirige voir Tha Trickaz, d’autres se baladent du côté de la « Cabane ». Pour tout vous dire, ceux qui sont allés à la Cabane se sont complétement plantés dans les horaires...  Tant pis, on a tout de même passé un super moment avec les gars de Balkan Swing Party. On s’amuse comme des gamins devant les remixes de Jackson Five par exemple.

Du côté du tourniquet, les mecs de Tha Trickaz (photo) frappent fort avec leur dubstep electro. Le tempo ne cesse d’osciller. On passe de 140 à 175 bpm en quelques minutes. Les parisiens sont bourrés d’énergie et enchainent les mash-up à grands coups de Dr Dre, Prodigy ou encore Dope DOD ! A la fin, on assiste à un festival de slams sur le remix de Chinese man, Miss Chang. Un des moments les plus chauds du festival. 

3h45, La fin se fait sentir

Pendant que Flore s’installe au Tourniquet, on décide de faire une petite pause dans l’herbe humide. Le live commence après une demi-heure d’installation. Le set est progressif et lent à démarrer. On a dû mal à accrocher. On compte sur les folles machines de Weeding Dub pour nous réveiller un peu. Sous le préau, un air de Jamaïque se fait ressentir mais la fatigue prendra le pas. En rentrant au camping on passe devant la Chill Out qui distille une musique cosmique et expérimentale, parfait pour clôturer la soirée en douceur. 

Jour 2. 12h02, Un air de vacances.

C’est avec les habituels « Apérrrroooooo » qu’on se réveille en ce samedi matin ensoleillé. Après un petit-dej bien mérité, on se dirige à l’entrée du camping à l’espace du « Caroussel Red Bull » qui propose de nombreuses activités durant la journée. On retrouve les Balkan Swing Party qui la veille avait enflammé la cabane. Le soleil tape, les lunettes, chapeaux et tenues légères sont de sortie. Pendant que certains chillent devant le son, d’autres s’amusent avec les divers jeux mis à disposition par l’association Pelpass venue tout droit de Strasbourg. Comme un retour en enfance, on se retrouve à faire une partie de twister géant, de ping-pong ou encore de passe-trappe. On se prend rapidement au jeu et nous voilà inscrits au tournoi international de passe-trappe du lendemain ! A côté le concours de ventre-glisse est ouvert, malheureusement les ventres glissent plutôt mal... La détente est au rendez-vous en ce samedi après-midi. Il fait bon vivre au Démon D’or. 

18h10, Notre soirée annulée

Avant de partir à la battle de Ipod, on reçoit une violente averse de pluie et de grêle qui nous stoppe dans notre élan. Peu de temps après, on apprend par les bénévoles que la soirée du samedi soir est annulée suite à un arrêté préfectoral. Le camping doit également être évacué par mesure de sécurité. L’évacuation se fait dans la bonne humeur. Dommage pour Raggasonic, Doctor P, Funtcase, Uzul et les autres ... ce sera pour une prochaine fois. 

Jour3. 13h, Retour au calme

La journée du dimanche est maintenue et c’est avec joie que l’on reçoit la nouvelle. Les gens sont pépères assis sur l’herbe à écouter les tunes de King Hifi. On décide de manger un bout, le festival nous propose des sandwichs à base de produits locaux. On se régale pour un prix correct. 

14h30, L’heure de la récré a sonné

En attendant Panda Dub, on retrouve les bénévoles de l’association Pelpass rencontrés la veille. Le préau s’est transformé en aire de jeux géante. Concours de balle aux prisonniers, championnat international de passe-trappe ou encore tournoi de palets, c’est un retour en enfance pour quelques heures.

16h, Notre lot de consolation

Notre équipe échoue en quart de finale au championnat de passe-trappe. On se console devant les samples de Panda dub. A notre plus grand étonnement, les festivaliers sont plus que motivés autour des dubplates du Lyonnais. Les enfants dansent, les adultes sont conquis. Il est déjà 18h, c’est avec la banane aux lèvres que nous quittons les Monts d’or.  

Côté scène

La surprise :
Dirty Honkers, ils ont endiablé le chapiteau avec leur mixture sonore. Ils sont fous et nous on adore ! 

La claque :
Tha Trickaz, le duo parisien explosif a mis le feu au tourniquet.

La confirmation :
Panda Dub, il a réveillé tous les rescapés de la tempête avec sa dub puissante et cosmique.

La déception :
L’annulation de la soirée du samedi ...

Côté festival

On a aimé :

-    Une belle programmation 
-    Les activités ludiques en journée
-    La bonne humeur des bénévoles, des artistes et du public
-    La sympathie des bénévoles
-    Le cadre naturel et idyllique du lieu
-    Les prix abordables

On a moins aimé : 

-    La taille du camping : trop petit par rapport au nombre de festivaliers
-    L’annulation de la soirée du samedi 

Conclusion

Décidément le Démon D’Or a les démons contre lui. L’an dernier, le temps n’avait pas joué en sa faveur, et cette année la « tempête » lui a sucré une soirée. Coups durs pour ce festival qui mérite tant de vivre. On aime ce festival pour sa simplicité et sa volonté de rendre les gens heureux. A croire que cette générosité s’est transmise aux festivaliers qui ont été relativement compréhensifs suite à l’annulation du samedi et qui sont venus en masse soutenir le festival dimanche après-midi. Nous reviendrons avec plaisir passer un nouveau pacte avec Satan l’année prochaine, en espérant que le festival survive à ces intempéries.