On était à
Démon d'Or 2019, l'échappée fraîche

En ce weekend caniculaire du 28 et 29 juin,  le festival Démon d’Or nous a accueilli avec joie et gaieté pour sa quinzième édition dans les collines de Poleymieux-au-Mont-d’Or. On vous raconte nos déambulations dans ce joyeux univers, entre prog' survitaminée, scéno on fire et pépites sonores. 

Jour 1. Vendredi 28 juin. 18h30, dans le bus du bonheur en direction de la bringue

Notre histoire avec le Démon d’Or débute avec les navettes. Situé à Poleymieux-au-Mont-d’Or, le festival met à disposition des navettes au départ de Lyon pour faire la petite demi-heure de route jusqu’au site. Question attente, pas de peur à avoir : il faut sélectionner son horaire à l’avance. Mieux, les billets restent flexibles selon le niveau de remplissage des bus. Gros big up aux deux bénévoles responsables des transports navettes, pour leur bonne humeur et leur énergie afin de contenter tout le monde. A peine parties, nous sentons l’énergie festivalière envahir le bus. Les esprits commencent à demander l’apéro et la mise en jambe généralisée est plus que perceptible.

20h30, il fait faim

C’est avec une demi-heure de retard que le Démon d’Or ouvre ses portes pour la première fois de cette édition 2019. Mais pas soucis, le cadre champêtre surplombé de ses petites vaches brunes nous invite à nous poser sur les petites collines ombragées, offrant une belle vue sur tous les campeurs déboulant surmotivés, tentes et pack de binouzes sous le bras. Après avoir passé le classique combo tickets-sécu, on se retrouve à apprivoiser pour la première fois le terrain de jeu du Démon d’Or. Ring de catch haut en couleurs, stands associatifs et bar sont les premiers à nous souhaiter la bienvenue. S’en suit la scène Luchador, classique et efficace. 

On retrouve les très mignons foodtrucks qui font face à une grande tonnelle sous laquelle se trouvent des tables, constituant un endroit idéal dont émanent mille et une odeurs de repas. Les deux foodtrucks de burgers ont la côte, mais pour notre part on ne peut pas résister aux saveurs du stand asiatique. Bo bun avec trois types de boulettes au choix, convenant à tous les régimes alimentaires : on est plus que ravies. La foule n’est pas dense, l’attente n’est donc pas longue, ni pour être servies ni pour trouver une place où s'asseoir. On entend résonner les festivités dans le camping, situé littéralement juste derrière nous. On s’oriente vers le bar, le temps de la première bière est arrivé.

22h30, d’où viennent ces basses ?

Arrive le moment tant redouté de la découverte des pipi rooms, la première bière ayant tracé son chemin. Notre enthousiasme pour les toilettes peut paraître étrange, mais nous devons avouer que l’expérience nous a agréablement surprises. Parfaitement en accord avec le petit coin de nature dans lequel elles se trouvaient, ces toilettes sèches auront offert à toutes et tous une sérénité d’esprit qui pourrait relever du luxe en festival. Disponibles en très grand nombre avec une circulation parfaitement orchestrée par un Monsieur Pipi multi-tatoué et à la crête indestructible, le temps d’attente est quasiment inexistant et la propreté étonnante. Apaisées quant aux peurs relatives à nos vessies durant la soirée, nous avançons en suivant des basses profondes et résonnantes, qui nous attirent comme des aimants. C’est au bout d’un petit chemin menant quasiment vers la sortie que nous découvrons ébahies ce que l’on appellera « l’esplanade du tapage de pied ». Alors que nous étions persuadées d’avoir vu toutes les scènes, nous entrons dans un immense espace, un plateau légèrement surélevé par rapport au reste du site, donnant au fond sur une scène hallucinante faite d’échafaudages lumineux, au sommet desquels se trouve le DJ booth, à 4 mètres du sol. Sur les arbres situés derrière cette construction industro-futuriste sont projetés des effets de lumières, rendant ce spectacle encore plus hallucinant : bienvenue sur la scène El Castillo qui offre un dance floor addictif, avec un calibrage sonore plus que bon et une brise constante qui n’aura jamais été aussi agréable. La foule est dans un mood optimal, chacun laisse et conserve un espace autour de lui pour que chaque beat puisse être traduit par un mouvement de danse. 

00h, hommes sculptés en leggings fluo et nanas volantes

Notre attention est soudainement captée par des slips moulants argentés et autres masques paillettés. Deux mots scandés en rythme nous aiguillent : “Bagarre générale !”. Sur un ring mis en lumière par des lasers de toutes les couleurs de l’arc en ciel et autres strombos, un gang de catcheurs et catcheuses valse en l’air et se jette dans les cordes. C’est dans une ambiance on fire et sous les cris du public que commencent les premiers combats. Le speaker chauffe à blanc les festivaliers hallucinés par des clés de bras, des kicks et autres prises de catch aériennes. En poursuivant nos déambulations, nos regards sont attirés par un stand de tatouages éphémères. De petits motifs originaux, des encres sans allergènes, un prix libre et des “tatoueuses” particulièrement sympathiques nous ont convaincues de tenter l’expérience. C’est donc fières de nos nouveaux ornements cutanés que nous nous dirigeons vers la scène El Castillo pour en voir le résultat sous la lumière noire, et aller taper du pied sous la douce progressive d’Oddwave. Son set composé d’une bassline groovy et de rythmiques psychédéliques, associé aux lumières et à l’air frais circulant devant la scène suffit à nous transporter dans un autre univers. 

2h, douceur d’une fin de soirée d’été

A peine arrivées devant la scène Luchador, nous nous faisons embarquer par la dub teintée de bass house de Marina P et Stand High Patrol. Leur concert terminé nous fait sortir de notre transe et la fatigue commence à se faire clairement ressentir. Il est temps pour nous de nous diriger doucement vers les premières navettes, devant lesquelles nous retrouvons les deux bénévoles rencontrées sur le départ. C’est une nouvelle fois dans la bonne humeur et la bienveillance qu’elles s’occupent des festivaliers parfois mis à mal par cette soirée de festivités. Une ambiance calme et reposée pour ce trajet de retour de cette première journée de festival. 

Jour 2. Samedi 29 juin. 20h37, retour en terres du kiff

Nous voici de retour pleines d’énergie et de hâte pour cette deuxième nuit au Démon d’Or. Musicalement moins en phase avec le rap de Maxenss, qui ravit néanmoins les adeptes sur la scène Luchador, on a une fougueuse envie de vibes rouges jaunes vertes, direction donc la Dub Arena. Avec un système son puissant et parfaitement calibré, King Hifi feat Cookah & Likkle Ferguson nous emmènent dans le cosmos au rythme de leurs roots et stepper profonds. Les plus enthousiastes n’hésiteront pas à plonger la tête dans les caissons, disposés face à face. Les vibes générales sont si bonnes, que c’est avec le sourire aux lèvres que la foule rebondit sous ce chapiteau. 

22h30, déambulations dansantes

A ce stade on ne sait plus où donner de la tête, on a envie d’être devant tous les sons. On passe pour la première fois de la soirée devant scène El Castillo, pour lui dire un petit bonjour. C’est l’électro house de Myd qui ambiance la foule sur ce plateau magique dont on ne se remet pas. Nous poursuivons nos déambulations et repassons devant la scène Luchador sur laquelle viennent de débarquer les rappeurs de Columbine, à gros coups de “C’est pas grave” ou de “Cache-cache”  pour le plus grand plaisir du public. Surchauffés, les festivaliers se mettent rapidement à hurler en coeur avec les rappeurs, qui n’hésitent pas à échanger et offrir une réelle proximité à leurs fans.

00h45, beats du monde et beats énervés

La scène El Castillo est passée en mode dubstep mais nos estomacs tapent encore plus fort. Quelle extase que de voir le foodtruck à falafels qui ne semblait attendre que nous. C’est sur le fond de la dubstep furieuse de Doctor P et Kraft MC que notre sauveur du jour nous prépare notre commande, tout en dansant avec nous : la meilleure manière d’attendre ses falafs. Autour de nous les festivaliers se déchaînent sur les sons saturés et aux lumières battantes de la structure futuriste de l’esplanade du tapage de pied. 

2h30, détente commune

Après la dubstep de la scène El Castillo, il est temps pour nous de digérer tranquillement, et on se dirige vers l’herbe devant la scène Luchador. La nuit est bien entamée, les corps se posent tranquillement, les inconnus se rencontrent, discutent et partagent alors qu’une festivalière nous offre un joli moment de danse à la lumière de son cerceau lumineux. C’est finalement les sonorités de la musique club de Bagarre qui nous fait sortir de nos rêveries. Les membres du groupe prennent tour à tour à la possession du micro, s’affranchissant des barrières et des styles musicaux, le tout sous les yeux d’une foule en délire. Nos montres affichent maintenant 4h. Il aurait été convivial d’être sous la Dub Arena 20 minutes plus tard, mais l’idée d’un sommeil avant l’aube était trop irrésistible. C’est sur fond de chansons paillardes que se déroule la totalité des 30 minutes de trajet jusqu’à notre lieu de largage, à Bellecour. 

Le bilan

Côté concert

Le chaud et le froid

Hyas et sa house parfois très funky, parfois plus sombre et mélancolique

L'exploration musicale

Marina P & Stand High Patrol, et leur dub teintée de bass house qui nous plonge en transe

La redescente en pression

King Hifi feat Cookah & Likkle Ferguson pour ses vibes rouges jaunes vertes

Côté festival

On a aimé :

- La scénographie et la déco générale (big up pour la scène El Castillo)
- Les bénévoles et leur bonne humeur
- Le lieu : l’air frais, l’espace, la vue
- Les navettes aller/retour, simple et efficaces
- Les toilettes sèches et leur organisation
- L’ambiance intimiste

On a moins aimé :

- Le choix limité de bières : Heineken ou 1664
- Un sol parfois en pente devant le son, complique un peu les pas
- Pas d’accès à eau potable pour remplir les bouteilles

Infos pratiques :

Prix des bières :

Entre 6€ et 6€50

Prix du festival : 

Pass deux jours : 55€
Billet jour : 32€

Transport :

Navettes aller/retour réservables, à 2€50 reliant Bellecour au site en 30 minutes de trajet.

Conclusion

Le festival Démon d’Or avec son ambiance bon enfant et ses bénévoles bienveillants nous a vraiment mises bien. Avec un réel intérêt porté à son empreinte écolo, le festival met en place de petites astuces qui font de réelles différences : toilettes sèches, pompes à eau pour se laver les mains ou encore poubelles de tri. L’orga et les bénévoles survitaminés boostent quant à eux la bonne humeur générale. Le Démon d’Or est un festival good mood, où l’on peut danser sur de la dubstep en attendant ses falafels et où l’on a de la place pour danser et bouger dans le respect des autres. Le Démon d’Or nous a offert ce weekend un réel vent de fraîcheur, dans tous les sens du terme.

Récit et photos : Sanam Aleboyeh & Léa Perez