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Rich Aucoin: « J'adore être au milieu du public »

C’est le genre de personnage qui peut retourner une foule en quelques minutes. Electron libre sur scène, Rich Aucoin fait partie de ces artistes prêts à tout pour faire bouger le public, quitte à en oublier d’être sur scène et à passer plus de la moitié de son concert dans la foule. Rencontre avec ce canadien inclassable à la musique qui donne envie de faire la fête.

Tous les Festivals : Rich, pour les gens qui ne te connaissent pas encore, tease-nous un peu ton live

Rich Aucoin : C’est un show plein d'énergie, on s’amuse, on fait la fête, on danse tous ensemble… et puis il y a mon “parachute” !

Le célèbre ! Tu l’as toujours avec toi ?

Oui, toujours, c’est mon outil le plus lourd ! Surtout que je prends avec moi un parachute de plus en plus grand pour pouvoir mettre le plus de gens possible dessous. Maintenant j’ai une valise spéciale pour lui. C’est vraiment amusant de faire une partie du show dessous, de voir tout ces gens avec moi dessous, on se sent proche.

Comment t’es venue cette idée ?

J’étais en train d’acheter un truc sur ebay, et dans les suggestions type “vous aimerez aussi cet objet” je ne sais pas pourquoi il y avait un parachute. J’ai trouvé ça cool, je l’ai acheté et j’ai commencé à l’utiliser en concert

Tu en as un seul ou maintenant tu les collectionnes ?

J’en ai neuf maintenant. J’ai un peu toutes les tailles, grands, moyens, petits... J’en emmène un par concert.

Et tu te fais pas avoir à emmener un parachute trop grand ou trop petit en fonction de la salle ?

Ca arrive oui, mais c’est assez drôle quand t’es dans une toute petite salle et que tu as pris le grand format, tu recouvres tout le monde, même les techniciens, ils détestent ça !

T’es en interaction permanente avec le public, que ce soit avec le parachute ou en demandant au public de chanter avec toi, il y a des fois où ça ne fonctionne pas avec les gens ?

Des fois ça ne prend pas du tout, j’ai connu quelques échecs. Une fois c’était assez drôle, c’était ma pire sortie avec le parachute. Le parachute était tellement grand que chacun prenait sa partie, et se recouvrait avec, personne ne se voyait, on était tous enfermé dans notre morceau de parachute, c’était assez étrange, il n’y avait pas de partage !

D’ailleurs quand on mate tes concerts, t’es plus souvent dans le public que sur scène

C’est là où se trouve la réelle énergie ! J’adore être au milieu des gens, du public, proche d’eux.

Et en même temps il y a tellement de vidéos dans ton show qu’on est parfois distrait et on ne fait pas attention à ce que tu fais...

Oui en gros le public peut choisir quel show il veut faire. Tu peux être avec moi, danser, chanter ou juste regarder le show vidéo. Chacun trouve son compte.

On t’a pas mal vu sur scène ces derniers temps, et quelques fois on t’a vu avec ce t-shirt “votez Chirac”, t’es nostalgique du RPR ?

(Rires) Non, en fait quelqu’un me l’a donné à un concert, j’ai trouvé ça drôle, du coup je le mets de temps en temps, complètement par hasard, en France ou ailleurs.

Parlons un peu de festivals, lequel t’as marqué ces derniers temps ?

J’ai joué à Osheaga, au Canada, il y avait une énergie de malade. En fait c’est une histoire assez drôle, on était programmé sur une petite scène, j’étais super content d’y jouer. Mais quelques heures avant le show je reçois un coup de téléphone me disant “tu dois être là maintenant, tu vas jouer sur la grande scène”. Quarante minutes plus tard j’étais sur la grande scène à jouer avant The National et Arcade Fire ! C’était fou, le public était exceptionnel ! J’ai aussi adoré mon concert aux Vieilles Charrues l’an dernier, c’était incroyable, il y avait pas mal de monde, et après une musique un mec me demande un titre en particulier, j’étais hyper surpris que ce mec soit venu pour moi !

Sérieux, pourquoi ?

Parce que c’est un festival avec des grosses têtes d’affiche, et c’est assez drôle que des gens viennent me voir en particulier, j’ai moins l’habitude en festival.

T’es canadien, t’as des plans de festivals par chez toi ?

Osheaga c’est un gros festival avec toutes les têtes d’affiche. Il y a aussi un festival magnifique qui s’appelle le Pemberton Music Festival, c’est dans une superbe vallée, tout le monde vient camper pendant trois jours. L’an dernier il y avait Outkast, Deadmau5, Kendrick Lamar … Je réfléchis, mais il y en a tellement que je ne sais pas lesquels sélectionner.

Et toi, à quoi ressemblerait ton festival idéal ?

Je pense que ce serait un festival où les gens pourraient être sur la plage, dans l’eau, à écouter les concerts. Ça me rappelle un festival que j’ai fait où les gens pouvaient profiter des concerts dans l’eau, c’était un super souvenir. Donc oui, pour moi le festival idéal aurait de quoi se baigner, les gens feraient juste la fête toute la journée et toute la nuit avec des bons artistes.

D’ailleurs, jouer le jour ou la nuit ça change quelque chose pour toi ?

Oui parce que je n’aborde pas un concert pareil en fonction de l’horaire. Plus je joue tard plus c’est un challenge, jouer à 4h du matin est un défi par exemple, les gens sont déjà saouls, peut-être sous drogue, c’est pas facile. Je préfère jouer vers 23h, histoire de chauffer le public avant que la nuit ne commence.

Rich Aucoin en festival cet été : le 12 juin à Aucard de Tours, le 27 juin à Bêtes de Scène.

Propos recueillis par Quentin Thomé