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François Atlas and The Mountains : "J'aime beaucoup les festivals où le lieu est mis en valeur"

François et ses montagnes de l’Atlas ne laissent pas le public indifférent lors de leurs passages en festivals : leurs prestations aux chaleurs tropicales font voyager bien au delà des frontières de l’hexagone. C’est en banlieue parisienne cet hiver que nous avons pu découvrir l’amour de ce groupe français pour la nature, les sons afro et le contact humain.

Tous Les Festivals : Pouvez nous vous dire comment s’est formé le groupe ?

François: J’écris et j’enregistre des morceaux sous ce nom de groupe là depuis dix ans. J’ai vécu à Bristol six ans et j’ai commencé le groupe là-bas mais après pour quelques années je suis retourné en France. C’est là que j’ai rencontré un des musiciens actuels. Petit à petit l’équipe s’est renouvelée, comme des cellules dans un organisme. Puis la formation actuelle, les 5 Atlas Mountains actuels sont ensemble depuis 2 ans et demi, 3 ans presque. On s’est rencontré au gré des villes, des concerts … y’a des parisiens, y’a des gens du sud-ouest, y’a un écossais. On habite à Bruxelles maintenant. C’est très mélangé, c’est une aventure musicale à la base assez ouverte et qui se définit selon les contraintes du métier, des tournées…

Vous avez une touche assez britannique en soi, brit-pop … C’est des influences que vous tirez des années passées à Bristol ?

François : Ouais surement. Mais nos influences musicales sont très africaines aussi, très européennes que ce soit en electro ou en chanson, très française. Peut-etre l’approche britannique vient surtout du fait de vouloir jouer, comme les britanniques qui aiment bien jouer, dans des bars dans des pubs... Ce rapport très direct à la musique. Peut-être qu’on a ce rapport à la musique britannique, non intellectualisé, juste là pour vivre un moment ensemble.

Vous avez fait un grand nombre de festivals maintenant, vous tournez quasiment tous les ans. Cette année on vous à vu aux Nuits Secrètes, vous avez fait Rock en Seine, les Francos, le Printemps de Bourges… lequel vous a le plus impressionné?

François : Ouais ! Les Nuit Secrètes à Aulnoy non ? J’aime beaucoup les festivals où le lieu est mis en valeur. Donc je pense à la Villa Noeilles, au Midi Festival dans le sud à Hyères, au Green Man Festival au Pays de Galles. C’est un très très gros festival mais ça se passe dans le Brecon Beacon qui est une vallée du Pays de Galles. Je pense au Into The Great Wild Open à Vlieland qui est sur une île et on y accède en bateau. Il n’y a pas de voitures sur l’île et tout est aménagé de sorte à ce que tu puisses te promener en vélo ou à pied et que tu puisses camper. J’aime beaucoup les festivals qui intégrent l’environnement.

Meilleur décor de festival en France?

François : En France, on en a fait tellement que … Je dois avouer que le fait d’avoir joué chez nous au Coconut Festival à Saintes c’était un décor assez incroyable parce que c’est un endroit dans lequel j’ai assez zoné quand j’étais ado et il ne s’y passait jamais rien. Et le fait d’y retourner et d’y jouer c’était assez cool.

Meilleur festival étranger ?

Gerard Black : Into The Great Wild Open c’était très cool !

François : Et le Green Man festival avec Panda Bear, au Pays de Galles ! La programmation était vraiment, vraiment qualitative et après avoir fait beaucoup de festivals en France où on ne s’est pas sentis très proche de la musique, le fait d’arriver là-bas et de voir tous ces groupes indé qui jouaient, des gens qui d’habitude jouaient devant 50-100 personnes dans leur ville, à Londres ou leur patelin et qui se retrouvent là, en pleine nature, à jouer devant plein de gens c’était vraiment un beau ressenti. Il n’y avait pas ce sentiment que tous les artistes avaient un background d’industrie musicale comme tu ressens en France.

Un moment fort vécu en festival en 2014 ?

François : Le Coconut parce que c’est le festival que notre ingé son et notre bassiste percussionniste organisent donc ils galvanisent leur énergie autour de ça pendant un an et au moment où ça arrive c’est très très intense. Et en plus c’est chez nous, c’est dans la ville où Amaury, Simon et moi avons grandi, et du coup vu qu’on accueille beaucoup d’artistes qu’on a rencontré sur la route ou avec qui on a vécu dans des vies que je ne voyais pas se mélanger avec mon adolescence à Saintes, le fait de voir des amis de Bristol qui viennent, ça détonne quoi ! On avait des groupes écossais, des groupes portugais … Il y avait un groupe portugais et angolais qui s’appelle Batida qui jouait cette année. Etre sur la route ça nous permet de rencontrer pas mal de gens et quand on peut les accueillir à nouveau chez nous, donc dans le cadre de ce festival là, ça tisse des liens encore plus forts.

Un nouveau groupe que vous avez découvert en festival cette année ?

François : Y’en a beaucoup, beaucoup que j’ai adoré. Bon y’a Oughts déjà qui nous a beaucoup plu en festival cet été. Moi j’ai beaucoup aimé Adult Jazz qu’on a découvert au Midi Fest et avec qui on a rejoué encore deux fois de suite en festival. J’ai peut-être aussi un petit coup de coeur sur Flavier Berger. Son concert était super.

Si vous pouviez jouer à n’importe quel festival ?

François : Moi j’aimerais revenir 10 ans en arrière et jouer au Festival du Désert, quand le Sahel était une zone où on risquait moins.

Un line-up de rêve ?

François : Jimmy Hendrix, Animal Collective, Philip Glass, Caetano Veloso ... Television, Ravi Shankar … et ça se passerait à Bara Beach, en Californie là, spot de surf (rires).

De futurs projets à suivre ?

François : Chaque membre des Atlas Mountains a son groupe donc Pierre a Petit Fantôme, Amaury a Archipel, Gerard il a Babe et Jean il a Jaune… donc je pense que le calendrier 2015 va être assez chargé. Et moi de mon côté je veux faire un petit peu de danse, collaborer avec une danseuse. Je pense que j’aurais aussi un peu plus de temps pour peindre. C’est pas une activité professionnelle donc j’y pense jamais en termes de choses à accomplir dans le calendrier. Je vais avoir un peu de temps, je vais pouvoir me ressourcer.

Propos recueillis par Anja Dimitrijevic et Kilian Roy