On était à
Festival Chorus : la Défense qui danse Part. 1

Cravate dans la poche, deuxième bouton de chemise ouvert, voilà que le parvis de la Défense se transforme en festival. Sous les mille lueurs de ses tours, nos trois soirs du premier week-end au Chorus étaient riches d’une programmation multicolore et affriolante.

Jour 1. 19h22, premières notes entre douceur et poésie

Après un live de Dusk Totem plutôt poussif, on se retrouve dans le Magic Mirror, un chapiteau intimiste fait de bois que l’on aime retrouver tous les ans. Jambinaï (photo) nous transporte vers l’est et les pays du soleil levant. Surprise totale, lorsque quelques accords mélodiques d’instruments traditionnels se métamorphosent en pur hard rock oriental. Sangoku devient super Saiyan.

Nos oreilles sont alors en quête de tendresse, d’âme poétesse d’abord avec Feu! Chatterton. Vainqueur du prix Chorus l’année passée, ils reviennent en terrain presque conquis pour quelques vers bien rythmés. Du côté du Magic Mirror, Jain détend à son tour l’atmosphère et embarque la foule dans ses mélodies douces et dansantes.

21h30, joie des prix parisiens

Malgré un endroit pas vraiment adéquat pour un festival, il reste assez bien organisé : des bancs, des stands de nourritures, un bar, de l'espace et une douce nuit de printemps. Nous sortons nous attarder autour des mets proposés, pizzas, hot dogs ou brownies. Pas tant de choix et des prix exorbitants. A moins d’aimer sa pinte de Kro à 7 euros 50 ! On attendra de rentrer chez nous pour le ravitaillement.

21h40, communiquer c’est la clé

Quoi de plus pour bien commencer ce week-end si ce n'est l'éblouissante Ayo (photo) que nous rejoignons très vite sur la grande scène, le Dôme. Dans le partage et l’émotion, elle communique beaucoup avec le public, qui malgré tout reste peu réactif. Elle nous livre un show aux divers horizons entre soul, jazz, reggae et pop, nous fait voyager. Ayo rayonne de joie et on peut lire beaucoup d'émotion sur son visage lorsqu'elle laisse le public entamer son refrain sur "Down on my knees". On passe un bon moment, même si on aurait aimé danser un peu plus.

23h15, la classe anglaise

Nous quittons la grande scène pour prendre un peu l'air - laissant Camp Claude se jouer de l’autre côté - mais revenons très vite pour ne rien rater du show de Charlie Winston (photo) que nous attendions avec impatience. Coiffé de son éternel chapeau auréolant son petit air mystérieux qui lui va si bien, il enflamme le Dôme, entre Lately et Like a Hobo. Le public se lâche enfin, et se laisse entraîner dans l’énergie du groupe. Plus d’une heure lui était réservée contrairement aux autres, et c’était plutôt bien vu.

Le final se termine avec les plus motivés - et moins peureux du dernier métro - aux sons afro funk de Vaudou Game, nous transportant vers d’autres contrées comme a pu le faire cette première soirée du festival.

Jour 2. 20h00, la claque du plat pays

Changement d’atmosphère, un pubIic qui perd une dizaine d’années : ça sent la soirée rap / hip-hop du Chorus. Impatient à l’idée de changer d'air, on a dû patienter avant de trouver la perle rare en ce début de deuxième soirée. Nous avons préféré prendre une bière que de rester au concert de Joke. Malgré un public en forme, le gansta rap faisait couler rouge nos pauvres petites oreilles.

La surprise vient d’une jeune belge de 19 ans pour une véritable découverte, Coely (photo). Son live est un enchaînement de morceaux au flow ravageur et inépuisable. On a même droit à du beatbox ! L’ambiance est au rendez-vous, le Magic miror se transforme en piste de danse géante. La salle à moitié vide devient vite pleine à craquer. On ne voit pas le temps passer.

22h30, les frères infatiguables

On misait gros sur la prestation suivante, celle de Youssoupha. Et malgré la présence de ses musiciens ainsi qu’une mise en scène originale de son show, on reste sur notre faim. L’arrivée est parfaite sur Public Enemy, mais le concert tombe vite dans une petite routine, sans doute trop classique, trop propre.

A peine le temps de s'asseoir sur les fauteuils qui longent le Magic Miror que Biglflo et Oli (photo) entrent en scène, accompagnés de leur DJ et leur violoncelliste. Déjà une claque en 2014, ils ne mettent pas beaucoup de temps pour déchaîner les foules cette année. Les deux frères toulousains enchaînent les morceaux avec une énergie débordante, et descendent même dans le public pour L’héritage. Des textes bien écrits, de bonnes punchlines, un débit impressionnant, on bouge la tête et on rit beaucoup comme lorsque Bigflo esquisse une caricature de Maître Gims.

23h45, Grosse baffe de basses !

On essaie de se frayer un chemin parmi la foule déjà nombreuse à attendre l’arrivée du “Carabeen Soundsystem” (photo) qui viendra conclure cette seconde soirée. L’attente est palpable. On a vraiment hâte de découvrir cet alliance de grands noms emblématiques du hip-hop français et de voir pour notre première fois, l’icône Joey Starr sur scène. On assiste d’abord à un Dj set de Cut Killer accompagné de Dj Pone, du groupe Birdy Nam Nam. Un mélange de trap et d'électro qui fut une grosse surprise ! Le son est lourd et les basses puissantes, le dynamisme d’un Joey Starr fou nous donne envie de sauter toujours plus haut. L’ambiance est électrique et le restera tout au long du concert, le public bouge au rythme effréné des vibrations du Dôme.

Jour 3. 19h45, pluie, hot-dog et Orkestra

Le temps n’est pas vraiment au rendez-vous en ce dernier soir de Chorus, plus vide qu’à son habitude. On arrive un peu en retard, peu emballé par le début de la programmation. Pour caler nos estomacs, on part s’acheter un hot dog, à défaut d’une pizza, les deux seuls choix sur le festival.

Direction le Magic Miror pour Anakronic Electro Orkestra (photo). On ne connaissait que très peu le groupe, mais on reste scotchés ! Ils enchaînent les morceaux avec ardeur, avec une clarinettiste qui était vraiment à fond. Un très bon mélange d’électro et de hip hop. Le groupe dégage une intensité et un peps monstrueux. La déprime du dimanche soir n’a pas sa place.

21h00, Toujours aussi fou !

Il est déjà l’heure de rejoindre le Dôme pour the tête d’affiche du week-end : Shaka Ponk (photo). Toujours la même folie, mais peu de changements par rapport aux lives de l’année passée.  On peut pleinement profiter de la qualité des enceintes du Dôme, la foule se déchaîne avec même quelques pogos. La Défense se rebelle ! Le chanteur Frah se jette comme à son habitude dans le public, sous des jeux de lumière scénique au top. C’est toujours aussi bon, et on voudrait que cela dure longtemps.

Côté concert 

Le showman
Charlie Winston, en forme olympique pour sa prestation.

Les bêtes de scènes
Bigflo et Oli, la relève rap made in France est confirmée.

Le coup de coeur
Coely, un flow impeccable, présence et simplicité. Le soir même dans les écouteurs.

Les gars sûrs
Shaka Ponk, une recette qui marche partout où ils passent.

La surprise
Le Soundsytem by Joey Starr, une énergie explosive qui a réussi à faire trembler le sol du Dôme.

La découverte
Anakronic Electro Orkestra, le pep’s necessaire de fin de week-end.

Côté festival 

On a aimé :

- L’intimité que nous pouvons avoir avec les artistes sur la scène du Magic miror.
- Les basses de la scène du Dôme, nos oreilles s’en souviennent encore !
- La diversité des artistes au programme.

On a moins aimé :

- Un public peu festif à l’ouverture du festival.
- Les consommations trop chères.

Conclusion

Entre détente et bonne ambiance, on a passé trois soirées géniales, où chacun a pu profiter de la musique qu’il aime grâce au coté familial du festival, ainsi qu’à la bonne répartition des têtes d’affiche. Malgré des conso’ un peu trop chères,  on a aimé la diversité du public ainsi que les découvertes musicales incroyables qu’on a pu y faire. Le second week-end s’annonce haut en couleur !

 

Récit d'Alexia Longeau
Photos de Nicolas Hours - Festival Chorus 2015