On était à
Les Eurockéennes, plongés parmi les 127000 festivaliers !

Sous un soleil de plomb qui n'en finit plus de rayonner sur les festivals en ce début d'été, les Eurockéennes ont pu souffler leur 25ème bougie dans des conditions optimales. Dans le rôle des invités, les festivaliers sont venus en masse déballer leurs cadeaux avec de (très) grosses surprises à la clef. Et on vous a ramené une part du gâteau !

3 ans que nous n'étions pas revenus aux eurocks, et on aurait presque oublié à quel point c'était bon ! Désormais sur 4 jours, ce festival n'a rien perdu de son charme, bien au contraire.

L'arrivée au camping se fait les bras chargés et la sueur au front. Mais notre effort n'a d'égal que la tolérance de la sécurité à l'entrée, qui vous laisse installer votre tente sans vous avoir préalablement dépourvu de votre barbecue ou des rafraîchissements qui vous attendent dans la glacière.

Une fois la tente installée, il nous reste à affronter la redoutable et redoutée épreuve des rails de chemin de fer qu'il faut arpenter pour atteindre les portes du festival (à moins d'opter pour la navette, bien moins authentique). Mais le jeu en vaut la chandelle. Une fois sur place, l'entrée se fait rapidement et sans bousculade. Tout le monde est prêt pour lancer les festivités.

On n’attend pas la fin du repas pour ouvrir les cadeaux !

Pour notre premier concert du week end, on fonce voir Juveniles dont le show pop coloré et percutant est parfait pour lancer la machine sur la plage, une scène encore plus magique depuis qu'elle fait trempette dans le lac. Dans la foulée, direction Asaf Avidan, la révélation soul de l'année dans une green room qui a perdu son toit mais n'a rien perdu de son acoustique. On y va crescendo pour s'installer devant la (très) grande scène pour la prestation enflammée de -M- qui nous régale de son panache. Pas de pause, on retourne vers la green room pour le nouveau live de Wax Tailor qui continue d'explorer, avec toujours autant de talent, l'univers du trip hop, dans un live également très travaillé au niveau du visuel.

Puis vient enfin le moment que l'on attend (presque) tous : le show de Jamiroquai. Difficile pour lui de combler les attentes des festivaliers ? Du tout, et Jami fait même mieux ! Un grain de voix intact et un charisme indiscutable viennent nourrir un show où 12 musiciens de génie complètent le casting. Encore une pincée de pas de danse dont seul Jamiroquai a le secret, et vous obtenez un concert mémorable. En réalité, la seule chose que l'on puisse reprocher à Jamiroquai, c'est d'avoir privé Major Lazer de la grande scène, car même si la plage offrait un cadre on ne peut plus approprié, l'agglutinement de la foule a quand même posé quelques problèmes. Nous terminons la première soirée avec Boys Noize, qui nous a offert un live on ne peut plus violent, parfait pour conclure cette belle mise en bouche, et on a encore faim !

On prend les mêmes, on change les artistes, et on recommence !

Le lendemain, nous profitons du camping qui regorge d'animations organisées par le festival ou improvisées par les festivaliers. Aux Eurockéennes rien ne s’arrête jamais vraiment. Nous avons particulièrement apprécié le stand de jeux de société ou encore la brigade policière du camping, hilarante et aussi assoiffée que les autres !

On retourne au festival pour s'échauffer les esgourdes avec un bon Skip the Use devant un public enflammé qui n'attendait que ça. Nous nous dirigeons ensuite vers la green room pour (re)voir Woodkid dans une performance live mystique et enivrante, avant de nous poser devant le rap US de Danny Brown qui a mis le feu à la plage par son flow ravageur, contrairement à son compatriote Action Bronson, à notre plus grand regret. Puis cap sur la grande scène pour les Smashing Pumpkins qui nous ont permis d'apprécier pendant quelques chansons le rock authentique et indémodable de Billy Corgan et toute sa clique (que l'on a senti quand même un peu émoussé).

Le soleil est couché depuis déjà un moment quand vient l'heure du prodige de l'électro français,  Gesaffelstein, qui nous a régalé d'un live dur, sombre et puissant. On conclut cette journée du vendredi par un concert des Bloody Beetroots, dont les rythmes sont toujours aussi efficaces malgré un léger manque de puissance sonore...surtout après Gesa.

Jamais deux sans trois !

Nous voilà donc repartis pour un troisième jour sous un soleil de plomb qui n'en finit plus, au point même de nous empêcher de profiter pleinement du premier concert du jour, Griefjoy. Un petit détour à l'ombre de la régie pour observer les mythiques Black Rebel Motorcycle Club, avant de retourner sur la plage pour le show « la plage à Pedro » où l'on a pu profiter des non moins mythiques Dinosaur Jr, ou encore de Is Tropical, avec entre autres Kavinsky et Busy P, évidemment. Pendant cette déferlante signée Ed Banger, on a pu voir les anglais de Two Door Cinema Club dans un show mélodique et efficace, et se détendre et refroidir la machine sous les arbres devant l'excellent Matisyahu qui a fait résonner son reggae sur la Green Room. Une fois les batteries rechargées, on fonce pour voir Fauve dans une Loggia pleine à craquer et qui laisse à penser qu'ils auraient peut-être mérité mieux. Les Français de Phoenix, très attendus aux eurocks depuis leur passage à Belfort en 2009, n'ont pas failli à leur réputation grandissante en électrisant le public de la grande scène. On notera aussi la prestation décevante de A$Ap Rocky, qui en plus s'est permis d'arriver sur scène 30 minutes après son dj sans un mot d'excuse pour le public. Heureusement, la plage à Pedro a conclu cette journée en beauté avec les vétérans de Cassius qui ont mis une énorme ambiance électro dans une foule visiblement toujours pas rassasiée.

Avec les eurocks, c'est aussi jamais 3 sans 4 !

Du soleil, toujours du soleil, encore du soleil qui n'en finit plus de chauffer la foule à blanc (surtout rouge en fait), tout comme les papas du métal français, Mass Hysteria, qui se sont mis à la tâche dès 18h30 sur la plage. On regrette chaque jour un peu plus que les barrières nous séparent d'un lac qui nous tend les bras, mais elles nous évitent quand même de nous faire couper la tête par le hors-bord qui tourne depuis quelques jours. Nous quittons la plage nous dirigeons vers le phénomène rock du moment, les australiens de Tame Impala, qui nous ont gratifiés d'un show rock psychédélique plus qu'honorable. À 21h, c'est Skunk Anansie qui a gardé le public de la grande scène à température, avant l'entrée en scène des nouveaux petits génies de l'électro house, Disclosure, qui nous ont offert le show que l'on attendait d'eux et même davantage. On aurait quand même aimé les voir sur une scène plus imposante que la loggia, en espérant que ce ne soit que partie remise. Finalement, c'est Blur, emmené par le génial Damon Albarn qui a eu la lourde tâche de conclure cette 25ème édition des Eurockéennes. Malgré les classiques, et surtout le fait de voir Blur sur scène, ce concert ne restera pas dans notre liste d'inoubliables. Le set manque de punch, on reste quelque peu déçu par la tête d'affiche de cette journée ...

En définitive, s'il y a bien une chose à retenir de cette 25ème édition, c'est le soleil. En bref, les Eurocks ont été, sont, et sans doute resteront, un festival brillant, qui laisse toute la place pour que la chaleur des festivaliers puisse s'exprimer et qui espérons le, continuera d'illuminer nos étés pendant un autre quart de siècle... voire plus, car il y a affinité !

 

Coté concert 

La claque :
Jamiroquai, son style, ses musiciens... tout !

La découverte : 
Disclosure ! On connaissait déjà mais jamais en France ! Ils ont prouvé qu’une scène comme la loggia est bien trop petite pour eux !

La surprise :
Tame Impala, tout le monde en a parlé ! Un voyage propre au rock psychédélique.

La confirmation :
-M- a su mettre l’ambiance et communique toujours autant avec le public !

La déception :
Blur... on s'attendait à mieux...

Les boum boum de fin de soirée :
L’electro et la techno de Boys Noise, Gesaffelstein et Cassius étaient une bonne mise en jambe avant les rails jusqu’au camping !

Le beau bordel :
Le sable ça colle avec la sueur, mais tout le monde s’en fout, il n'y a que des furieux et des furieuses pour pogoter dans la joie et la bonne humeur du métal hardcore. Mass Hysteria a son public et cela se voit.

Coté Festival

On a aimé 

- La programmation : Les concerts s’enchainent au millimètre avec seulement 2 scènes qui jouent en même temps.
- Le Design global : On ressent le thème Mexique un peu partout, dans la communication, la déco du site et les goodies. On se rappelle plus comment on a eu nos chapeaux mexicains mais c'est le genre de bonus qui vous font passer un bon festival !
- Le camping, un vrai ! Les Eurockeenne ont compris comment donner le smile dès l’arrivée des campeur. Pas de fouilles minutieuse, on entre en 2min dans l’arène. Seul interdiction, faire du feu ! 
- Les rails ! ( uniquement la première fois), ça fait quand même un petit chaud au cœur !
- Le soleil, l’ambiance, les sourires : il n'y a pas à dire, tout est là pour passer de bons moments, pas de prise de tête, une population locale survoltée et un staff toujours souriant !
- Le gendarme des eurocks avec son tricycle et sa répartie !

On a moins aimé

- Le manque de son au niveau de la régie sur la grande scène.
- Une Loggia pas très bien agencée ...
- Hormis certains sandwichs, le reste de la restauration est relativement chère (où sont passées les mythiques parts de tartiflette à 4 euros ?).
- Pas de bracelet tissu, ca reste pourtant le meilleur souvenir d'un festival...

Conclusion

Les Eurocks ont vraiment leur identité, avec une organisation bien huilée où la liberté des festivaliers n’est pas bafouée par l’obligation de sécurité ! Un immanquable qui garde sa place au sommet !

Crédit photo : 1,5 : Louise Massias, 2,3,4 et 6 : Julie Truchot