On était à
Imaginarium : une première édition très ambitieuse

Nous sommes partis une journée à Margny-les-compiègne en Picardie, pour la première édition de l’Imaginarium festival, organisée par une école d’ingénieur du coin. Perdu au milieu des champs mais doté deux grandes scènes et d’une programmation très alléchante, il fallait voir ce que cela donnerait.

18h02 , la fête de l’école

Lorqu’on arrive sur place, the Lanskies (photo) a déjà entamé Move it le premier extrait de leur dernier album. Le titre est bien approprié à la scène. Les quelques spectateurs présents sont en effet très calmes. Trop calme, au gout de Lewis, le chanteur. A plusieurs reprises, plus ou moins poliment, il invite les fainéants qui lézardent sous le soleil picard à se bouger les fesses. Ils ne sont en effet pas plus de trente fans debout à danser sur ce mélange de hiphop et de rock aux couleurs 80’s qui nous rappelle les Naïves New Beaters. Quand le groupe Elephanz commence à jouer sur la deuxième scène, les pauvres Lanskies se font complètement abandonner par le public. Ne reste qu’une dizaine de spectateurs devant eux. Le chanteur descend alors parmi ses derniers supporters. Il termine le show écarlate et transpirant sur le bitume.

19h34, ça commence à remuer sous la tente

Les deux frères nantais d’Elephanz (photo) ont tout de suite beaucoup plus de succès. Avec leur look british à souhait et leurs rythmiques imparables, ils conquièrent le jeune public qui a vite rempli le chapiteau de la SG Music Arena. SG comme les initiales d’une banque bien connue qui a massivement sponsorisé ce petit festival et dont les logos omniprésents et le stand disproportionné n’offrent pas le plus beau des décors.

20h16, La Picardie, c’est pas si loin de la  Jamaique

Le jeune Biga Ranx (photo) sait toujours aussi bien mettre l’ambiance. Quelques sons bien envoyés et la foule commence à bouger sur les rythmes jamaïcains. On se remue pour oublier que le soleil se couche déjà et que la température devient très vite inapproprié aux minishorts des festivalières.

22h03, Bonne claque hiphop

Du rap parisien au milieu des champs picards. S-Crew (photo) fait trembler la scène. Les quatre rappeurs donnent de leur personne et leur énergie est communicative. Les paroles sont claires et frappent fort.  On n’hésitera pas à retourner les voir pour leur « Seine Zoo Tour ».

22h09, on n'attend les stars de la soirée

L’émoi grandit chez les jeunes filles à l’approche du concert de Fauve (photo). Un groupe compact d’adolescentes s’est pressée devant la scène et frémit d’impatience pendant les dix minutes de retard du groupe. C’est l’hystérie dès les premières notes. Quentin a un débit incroyable. Il saute partout sur scène comme un boxeur. Il inflige à son jeune public la description d’une solitude et d’une déprime bien parisienne. Mais quand il s’agit de s’adresser à la foule entre deux chansons, l’assurance n’est plus la même. Ils jouent pendant une heure et demi, on a droit à un vrai concert. Ils reprennent la même scénographie qu’à Rock en Seine, faite d’écrans géants où sont diffusés leurs clips. Ils avouent se roder encore en festival. Pour eux, c’est le début d’une première et longue tournée des festivals cet été.

23h31, Une soirée electro unique s’annonce

Une fois les collégiennes parties se coucher, place aux clubeurs. La Picardie ne connaît pas tous les soirs une affiche comme ça : Overwerk , Vitalic et Surkin. On danse jusqu’à trois heures du matin. Un service de navette, bien organisé, est prévu pour nous ramener au lit en toute sécurité.

Côté concert

La découverte
S-Crew, une énergie incroyable sur scène

La confirmation
Fauve, les stars des festivals cet été

La déception
Overwerk , pas emballé par son electro aux recettes très faciles

Côté festival

On a aimé :

- Tous ces étudiants motivés qui se sont occupés de l’organisation
- Une programmation de grand festival
- Un bon service de navettes
- Des artistes qui font de vrais concerts, pas de brèves apparitions

On a moins aimé :

- Le manque de festivaliers : on se sent seuls sur ce grand terrain
- Jamais de choix possible entre les groupes : les concerts se suivent
- Aucune scène pour les groupes locaux
- Très peu de choix de nourriture : Saturation du kebab/frites

Conclusion

Au final, on ne sait pas bien où l’on était, quelque part entre la fête de l’école et le grand festival. On a assisté à de très bons concerts avec une fausse remplie au tiers. On a croisé quelques élèves de l’école organisatrice, déçus du résultat à la vue des sommes investies et des jeunes picards ravis qu’un festival de cette envergure ait lieu près de chez eux. Pas sur qu’une prochaine édition soit organisée l’an prochain. Il faudra surement du temps aux caisses de l’association étudiante pour s’en remettre. En même temps, les Vieilles Charrues n’ont pas tout de suite étaient bénéficiaires. Who knows.

Récit et photos de Céline Martel