On était à
Weather Festival, vol long courrier pour les oreilles

Pour son édition 2016, le Weather Festival revient sur le tarmac du Bourget pour un programme chargé sur 5 scènes. La saison des festivals d’été est ouverte, c’est le moment d’être solide. C’est parti pour trois jours sous le ciel parisien et la tôle des hangars.

Jour 1. 00h00 entrée en matière

On arrive avec trente minutes de marche dans les pattes, mais l’entrée se fait rapidement. On est motivés pour ce premier soir, deux des quatre grandes scènes sont ouvertes pour plus de 8 artistes. On choisit la scène printemps qui accueille Tuskegee (photo) et leur style fruité que l'on découvre. La nuit s’annonce bien la foule est en forme et il y a peu d’attente au bar. Le demi de bière est à quatre euro, le litre à quinze et les shots à cinq. Cette année tout est cashless, et pour l’instant, tout fonctionne bien.

01h37, migration

On traverse le lieu vers la scène automne, on passe au point d’eau qui est malheureusement le seul et bien sûr, pris d’assaut. Les toilettes n’ont pas l’air d’être nettoyées de la soirée, un pauvre ecocup finira même utilisé en papier toilette par un festivalier dans un geste de désespoir. Tout ça devient un détail quand on pénètre le hangar automne: Adam Beyer b2b Ida Engberg font le travail, les jeux de lumières sont prenants et les ballons d’helium (photo) volent au dessus des bras levés.

03h16, reprise de force

Après la chaleur, il faut se ravitailler. On fait une pause aux food trucks, pad thaï à huit euros plutôt bon et servi en quantité, un prix standard. Au calme avec une petite bière, on se prépare à retourner au feu. On enchaîne avec la scène automne et Collabs 3000 (photo) envoie la sauce, le duo se défoule comme l’année passée. Les basses lourdes résonnent dans le hangar jusqu’à 7h45 quand la musique est coupée brutalement. Les pieds fatigués, on a hâte de revenir le lendemain.

Jour 2. 21h53, main event

On arrive plus tôt mais il y a déjà plus d’attente que la veille. Une fois à l’intérieur la foule s’est bien épaissie, on va directement scène été écouter S3A. Le français fait un set dansant et finit par le tube Da Funk sous les applaudissements. C’est au tour de Egyptian Lover et leur live au style hip hop, une heure seulement mais il faut faire place à Motor City Drum Ensemble. On profite du coin chill (photo) juste en face de la scène été pour prendre une pause sur les transats bercés par le dj allemand. L’ambiance est bonne, des bouées gonflables inspirent les festivaliers qui en font des camarades de danse, des colliers ou bien se font porter par la foule assis dedans.

00h32, la quête de la bière

On a soif, débute alors un périple auquel on ne s’attendait pas. Tout d’abord recharger au cashless, un bon quart d’heure d’attente. On fait ensuite deux bars, le premier (photo) n’a plus de kro, à 19€ le litre de Skoll, on passe notre chemin. Le second arrête de servir une longueur de bar sans explication et en nous laissant y attendre vingt minutes. C’est au troisième bar que nous sommes enfin servis, après presque une heure de galère. L’affluence du samedi soir met en lumière des soucis: barmans peu nombreux, point d’eau surchargé, file d’attente aux caisses cashless. On se consolera devant Marcel Dettmann sur la scène hiver.

03h11, l’attaque des éléments

On prend l’air devant Robert Hood qui fait un set hip hop inédit. Cependant la pluie arrive, lentement mais sûrement. Elle s’intensifie et chasse beaucoup de festivaliers des scènes extérieures. On va se réfugier auprès de Ben Klock, pas une riche idée. On manque de laisser nos orteils dans un gros mouvement de foule à l’entrée du hangar, mais le son valait le voyage. Le hangar hiver (photo) est plein mais immense, on a de la place dès que l’épreuve de la porte est passée.

04h45, une nuit mouvementée

La pluie ne dure pas et on retourne prendre l’air dehors. C’est avec les ukrainiens de RPR Soundsystem qu’on admire le lever du jour, la scène extérieure installe une ambiance moins “violente” et plutôt funky. On apprécie, de quoi finir cette deuxième nuit en douceur après les péripéties. Encore une fois le son est à la hauteur de nos attentes, mais le moindre passage au bar, au point d’eau ou aux toilettes prend un temps fou.

Jour 3. 18h15, dernier atterissage

De jour, on peut admirer les déguisements en tout genre de festivaliers: des lapins, des peignoirs à fleurs, des pingouins, avec un homme duvet et un camouflage poubelle (photo) parmis nos préférés. On s’installe devant Ricardo Villalobos b2b ZIP, les deux hommes ont apparemment invités une vingtaine de personnes sur scène! Le soleil est de la partie, c’est très agréable. On retrouve le ballon R2D2 au dessus des foules: présent depuis le vendredi, il est toujours en un seul morceau mais a bien noirci. Seul problème, quand notre bracelet cashless est illisible au bar, aucun moyen de vérifier le montant encore dessus… Il faut discuter au point info et se faire recréditer au mieux.

19h45, Weather City et Weather Kitchen

Le dimanche est bien plus calme que le samedi, beaucoup moins de monde. On peut profiter tranquillement de la Weather City. Les stands sont en palettes, plusieurs associations sont là (Licra, WWF). On peut discuter, il règne une bonne ambiance. On retiendra le stand du Collectif Triple D, qui propose des parties de Super Smash Bros et une recharge portable gratuitement. La Weather Kitchen (photo) nous appelle, il n’y a personne mais une rupture de Hot Dog et le reste ne nous tente pas trop. On remarque les déchets sur les tables et l’absence de poubelles visibles.

22h19, une dernière suée

On décide pour finir le week-end en beauté de se rendre scène hiver pour Len Faki. Les festivaliers sont toujours au rendez vous. À 23h la scène ferme (photo), c’est Richie Hawtin qui cloture notre festival. Le public est parfait, à fond pour la dernière heure! L’atmosphère n’est vraiment pas comme en boîte, les ballons d’helium volent jusqu’à l’arrêt du son. Le retour se fait les pieds lourds et des basses plein la tête. Harcelés sur 50 mètres par des taxis et VTC plus ou moins légaux, on s’éloigne à pied doucement pour en trouver un libre et fiable.

Le Bilan

Côté concert

L’épaisseur
Ben Klock, l’allemand n’a pas le temps de niaiser

Les plus violents
Collabs 3000, Chris Liebing et Speedy J au top de leur forme

La performance live
Egyptian Lover, un set changeant et ambiancé

Côté festival

On a aimé :
l’ambiance générale, le cadre et les décors
le soundsystem et la qualité des performances des artistes

On a moins aimé :

- les prix élevés des boissons et de la bouffe
les toilettes hardcore et la gestion des déchets
un seul point d’eau au débit très faible
les files d’attentes de Disneyland le samedi soir
l’absence de navettes et la foire aux VTC à la sortie

Conclusion

Malgré sa jeunesse, le Weather festival réussit le pari de faire danser des milliers de personnes trois jours durant. On fait beaucoup la queue et on y met le prix, on râle un peu parfois, mais le festival nous dépayse le temps d’un week-end. Cashless n’est pas une réussite pour nous, ceci dit le Weather essaie d’innover et c’est rafraîchissant. Les artistes sont au rendez vous tous les ans pour nous faire danser coupés de la réalité. On aime transpirer et se ruiner l’audition dans des hangars pendant 8h, et c’est exactement ce que le Weather propose.

Reportage et photos : Emilie Magueur