On était à
Un soir au Winter Camp festival

La pop et la folk étaient à l’honneur dans toute la France du 10 au 14 décembre, pour la deuxième édition du Winter Camp Festival. On y était mercredi 11 décembre au théâtre du Trianon à Paris. Un petit nouveau et un crooner confirmé ont réchauffé une salle bien remplie.

19h55, Folk et rock au balcon

On ne sait pas trop à quoi s’attendre en arrivant en Trianon. On ne connaît ni la salle, ni les artistes qui s’y produisent ce soir (Jay Jay Johanson, Fryars et Jérémie Whistler). Bonne surprise, le lieu est superbe : un théâtre avec balcons pour un festival folk-rock, c’est étonnant. Ici, on profite des concerts assis : le public, d’une trentaine d’années, attend sagement le début des festivités, enfoncé dans les gros fauteuils en velours rouge pendant que d’autres sirotent une pinte pas donnée au bar, 8 euros. D’autres salles à Paris accueillent aussi la deuxième édition du festival, comme la Gaîté Lyrique, le Trabendo et la Maroquinerie. Des dates sont aussi prévues à Bordeaux, Lyon et Lille.

20h12, Cool like Fryars

On a raté Jérémie Whistler et c’est Ben Garrett, alias Fryars (photo), qui s’installe au piano, entouré d’une guitare, d’une basse et d’un batteur. « Je viens de dîner dans un restaurant, il y avait un joueur de piano, on se serait cru dans un Woody Allen tellement c’était cliché mais merci à Paris d’offrir ça aux touristes !» plaisante le jeune Anglais de 23 ans en chemise blanche avant de commencer le live. L’ensemble est assez convenu, les balades au piano s’alternent avec des morceaux plus électro où la batterie devient une boite à rythme et des effets robotiques se rajoutent à la voix. Sa voix est le principal atout de la formation : elle a parfois des accents de James Blake et on la préfère largement nue. Des pieds posés sur les balustrades des balcons battent la mesure sur des riffs de guitare entraînants et des mélodies accrocheuses. La position assise de Fryars réduit au néant le jeu de scène et on a quand même du mal à décoller. Pourtant le concert se termine au bout de 50 minutes sur un punchy Cool like me et on se surprend à en vouloir plus. Mais on est apparemment les seules puisque les applaudissements restent timides. Le public est là pour lui.

21h15, Un grand crooner scandinave berce notre hiver

Tonnerre d’applaudissement pour le suédois d’un mètre quatre-vingt dix qui fait irruption sur la scène du Trianon. Sans artifices, Jay-Jay Johanson, (photo) baskets d’adolescent aux pieds et blond comme les blés, rend hommage à son public : « Merci de me suivre depuis 17 ans ! ». Ses chansons oscillent entre jazz, folk, pop, sons électroniques voire même bossa nova. Mais comme Fryars, l’instrument phare de Jay-Jay, c’est sa voix. Douce et presque féminine parfois, elle berce le public et lui donne envie d’accompagner le crooner dans son spleen nostalgique. Certains ferment les yeux en l’écoutant, comme s’ils se reconnaissaient dans chaque chagrin d’amour raconté en anglais par le scandinave fluet. Une belle balade qui pourtant s’essouffle, tant les chansons se ressemblent entre elles. L’amour avec un grand A est le fil rouge du spectacle mais ça en devient presque too much. Néanmoins, le public est au rendez-vous : Jay-Jay est rappelé deux fois à la fin du concert et la salle applaudit à n’en plus finir. Jay-Jay n’en demande pas plus : il se baisse et prend ses fans dans ses bras. Un beau final qui donne envie de réécouter « Mr Frederikson », un soir de grand froid au chaud dans son lit.

Côté festival

On a aimé :

- Le lieu : beau, chaleureux, et avec une bonne acoustique
- Une vraie ambiance « fan » pour le concert de Jay-Jay Johanson
- Un live intéressant et qui donne envie de découvrir + de Fryars

On a moins aimé :

- Le prix des consos trop élevé : 8 euros la pinte
- Le lieu peut-être trop calme ?
- Pas vraiment d’esprit festival, mais il aurait sans doute fallu qu’on assiste aux autres dates

Conclusion

Si on a passé une bonne soirée, on ne peut pas juger de l'ambiance du festival, qu'on imagine moins statique dans d'autres salles. Les sonorités ne sortaient pas des sentiers battus mais Fryars et Jay-Jay Johanson ont assuré des live solides et carrés. La programmation du Winter camp reste très intéressante, et on se réjouit de pouvoir aussi en profiter en province !