On était à
Rumble Festival, entre bass culture et convivialité

Sorti des agendas depuis l’hiver 2013, le Rumble Festival est de retour pour cinq jours consacrés à la Bass Music dans la capitale des Gaules. Entre découvertes et valeurs sûres, Transbordeur et péniche sur la Saône, soleil et pluie, retour sur un long weekend Lyonnais placé sous le signe de la Bass Culture.

Jour 1 : 22h30, ouverture en douceur sur la terrasse

Mercredi soir, Villeurbanne. Le Rumble festival est officiellement lancé pour cinq jours dédiés à la Bass Culture. On attaque ce long weekend musical par l’ « Opening » sur la terrasse du Transbordeur, bonne nouvelle le temps est de la partie. La cour est réorganisée pour l’occasion, une scène est ouverte dans les conteneurs à côté du bar. Une centaine de personnes a fait le déplacement pour cette ouverture aux allures d’afterwork. De notre côté on part en exploration découvrir une programmation qui nous est inconnue : Bubzz, Ras G, Zeroh et Low Leaf (Photo). Et c’est cette dernière qui retient notre attention. Aux machines avec une harpe sur scène, le show semble expérimental au début mais devient très vite structuré. La jeune artiste de Los Angeles fait sonner son instrument comme une guitare électrique et envoûte le public présent avec sa superbe voix malgré un son de faible qualité. Une belle découverte dans une ambiance décontractée et bon enfant, le festival commence bien.

Jour 2 : 00h20, à la maison mère comme à la maison

Le festival se déroule intégralement au Transbordeur à deux exceptions près, la Boat party, sur un bateau qui déambule sur la saône, et la Home Party à la Maison Mère (Photo). C’est donc dans le bar-club du premier arrondissement qu’on se retrouve pour ce deuxième jour. Ouvert depuis janvier dernier, l’endroit est classe, sobre et bien décoré sans pour autant paraître prétentieux. Pas étonnant d’y retrouver une soirée hip-hop présentée par le Rumble. Cette fois encore, loin d’être des experts, on découvre le hip-hop mélodique de Family Cheap devant une salle se remplissant tout doucement. Après un passage dans la deuxième salle avec peaux de bêtes et assises basses dans une ambiance tamisée, retour devant la scène où Paul Boutique déroule son set. Entre Booba et Jay-z, la playlist est large et bien choisie. Le set est efficace devant une foule comptacte, dommage cependant qu’un Mc ne soit pas là pour prendre le micro et faire monter l’ambiance d’un cran.

Jour 3 : 20h30, à contre-courant sur la Saône

Début de soirée, embarquement sur le « Volupté » pour la Boat Party. A la façon de l’Outlook croate, le Rumble propose en « before » de la Dub Night une déambulation nocturne sur la Saône. Température idéale, le bateau contient une centaine de personnes. Malheureusement les Djs ne jouent pas sur le pont mais à l’intérieur. Dommage on s’était imaginé danser dehors et finir dans la Saône ! Une bonne partie du public profite de la traversée lyonnaise sur le pont laissant la salle bien vide.

23h00, Dj slow remue la péniche

Les paysages défilent, on a quitté Lyon et on remonte la Saône avant de faire demi-tour jusqu’à Confluence. Le froid s’installe et le public se réchauffe à l’intérieur. Aux manettes c’est maintenant Dj Slow (Photo) qui a pris la suite d’Asco. Le belge est une vraie pile, et malgré quelques fautes de mains sur ses platines, le public se masse pour bouger aux rythmes des titres. Entre des morceaux hip hop tout frais, des titres de Disclosure et des extraits de Rihana, le dj étonne et surprend. On ne voit pas passer les 2h30 de show et c’est étonné qu’on réalise être à quai à la fin du set. Mauvaise surprise à notre arrivée, les transports en commun sont déjà fermés, difficile donc pour ceux qui le souhaitent de rallier le sud de la presqu’île au Transbordeur pour la Dub Night. De notre côté on fera l’impasse, la journée de demain s’annonce intense.

Jour 4 : 18h, Liquid drum & bass sous le soleil

Happy Saturday, à la façon des NS le Rumble propose des événements l’après-midi pour réunir le public de festivaliers. Rendez-vous une nouvelle fois au Transbo sur la terrasse avec un programme local : Smöl, Bobun Killah, Mc Fly DJ et un grand nom de la drum & bass londonienne, Jubei. Sous le soleil et après une fouille au corps millimétré on découvre la fin du set de Smöl 100% drum & bass, le genre est à l’honneur cette après-midi. Après le set mental de Bobun Killah (Photo), Jubei suivi de Mc Fly Dj passent aux platines et préchauffent la foule pour le dancefloor de la soirée. Ce n’est pas le public des grands jours mais l’ambiance est conviviale. On notera la présence d’un camion à burger dans la cour du transbordeur, parfait pour combler le creux avant d’attaquer la soirée à 23h.

23h45: Wild wild waves

Début de la Bass Night, comme hier les deux salles du Transbordeur sont ouvertes. Le programme de ce soir est chargé, 4 artistes par salle avec une scénographie propre à chacune, conçues par les collectifs WSK & Av Exciters pour la grande salle et Malo pour le club. C’est sur la scène du club, soutenu par Red Bull, que l’on voie notre premier concert, Wild Wild Waves (Photo). Bien plus qu’un set de DJ, on découvre une vraie composition (synthé, machine, batterie et contre-basse) formée par 4 jeunes Lyonnais. La musique et la douce voix de la chanteuse à la contre-basse ne mettent pas longtemps à envoûter le public, entre trip-hop, électro-pop et house, les musiciens de Wild Wild Waves font danser et sont bien partis pour continuer. 

01h34, Le prodige Griz

Après le show de la brésilienne Karol ConkaGriz (Photo) investit la grande scène saxophone à la main. L’américain joue en live aidé par son instrument sur quelques morceaux. Mélodies funk sur grosses basses déstructurées, Griz a trouvé le bon mélange pour agiter une foule, avec en cadeau un remix de Dr Dre - Next Episode et Stevie Wonder - Superstition. La scénographie est dingue et les projecteurs au plafond balayent le public sur le rythme des basses, cela colle parfaitement au show et nous plonge dans une heure de pur dancefloor. A revoir absolument.

02h58: Foreign Beggars en comité réduit

Foreign Beggars (Photo) ne sont pas trois ce soir, Mc Orifice Vulgatron annonce en Français en tout début de concert que Mc Metropolis n’est pas présent pour problèmes familiaux. Cela n’empêchera pas les Londoniens d’envoyer leur dubstep Hip Hop et d’exploser les caissons de basses. Petite déception, Dj NoNames écourte bien trop vite les morceaux, en cause peut-être l'absence de MC Métropolis. Dommage cela a un peu cassé la dynamique du show. Avant la fin du set on part se réhydrater au bar du club, un des pionners du dubstep Mala est aux platines avec son bac de vinyles. Le son est propre, les grosses lignes de basses ronronnent et font trembler la cage thoracique. Bonnes vibes, on reste devant jusqu’à la fin!

04h20 : F comme finisseur

Le Rumble a misé sur Figure (Photo) pour clôturer cette Bass night : pari réussi. L'américain membre du label de Skrillex, Owsla, distille son dubstep implosant la foule encore bien présente pour cette heure tardive. La violence du set nous maintient debout pendant que l'on plonge une fois de plus en hypnose dans le visuel de la scène. 5h déjà, il est l'heure de quitter le Transbordeur pour ce soir.

Quelques heures plus tard, après un réveil quelque peu tardif (16h), on apprend que le Happy Sunday dans la cour du Transbordeur est annulé à cause de mauvais temps. Pas de clôture donc, mais un repos bien mérité après quatre jours de festival rythmés mais épuisants.

Côté concerts

La claque
Griz, le son, la vidéo, tout était réuni pour un show à l’américaine.

La découverte
Wild Wild Waves, 4 Lyonnais pleins d’avenir.

Le set pur vinyle
Mala, et le son dubstep d’origine.

La violence
Figure est prêt à tout casser sur son passage.

La déception
Foreign Beggars, dommage, ils n’étaient pas au complet.

La surprise
Low leaf, un poil expérimental mais une harpe avec des machines est un très bon mélange.

Côté festival

On a aimé:

- La boat party, le concept est original et mélange musique et patrimoine ;
- Le samedi après-midi gratuit avec une programmation locale ;
- Les t-shirts en merchandising, simples et colorés, à l’image du festival ;
- La scénographie avec des installations et des visuels saisissants.

On a moins aimé:

- Le son manquait de volume en extérieur le samedi ;
- La fouille du samedi bien trop poussée pour l'Happy Saturday ;
- Pas de Djs sur le pont de la péniche lors de la boat party.

Conclusion

Après une année d'absence le Rumble a su repartir de plus belle avec une programmation riche proposant un large spectre de la bass music. Une tête d'affiche plus populaire aurait probablement eu sa place le vendredi soir lors de la Dub Night, comme ce fut le cas avec Forreign Beggars et Figure le samedi. Le public a cependant répondu présent à l’ensemble des événements organisés pendant quatre jours, notamment à cette très belle Boat Party sold out qui restera un des beaux moments du festival. Pari réussi pour le Rumble, même si il doit maintenant s’installer durablement pour devenir l’événement bass music incontournable de la rentrée.

 

Récit et photos: David Beltramelli & Quentin Thomé