On était à
Radiomeuh Circus : La Clusaz, port du groove

Nichée dans la petite ville de La Clusaz, la radio la plus cool du net organise chaque année son festival au début du printemps. Cette année pas de neige et encore moins de températures négatives, mais une station bouillante où n'aurait pas été surpris de trouver quelques kilomètres de plage. Entre coups de soleil et ambiance disco, retour sur nos trois jours au RadioMeuh Circus Festival.

Vendredi 29 mars. 22h, on jette l’ancre à La Clusaz

Les Lyonnais que nous sommes arrivent tardivement dans la station de ski, faute à un trafic routier dense. Nous ne sommes évidemment pas les seuls à profiter de ce week-end pour partir loin de notre port d’attache. Le passage dans la résidence où nous avons élu domicile pour le weekend est éclair, les concerts du seul site payant du festival ont déjà commencé. Pour sa 7e édition, le succès du RadioMeuh Circus est au rendez-vous: vendredi et samedi soir affichent complet. En arrivant sur le parking du Salon des Dames on découvre le même festival que nous avions laissé un an plus tôt : un grand chapiteau qui sert de grande scène, des tipis pour les inter-plateaux et un espace extérieur avec bars et restauration. Une différence de taille : pas besoin d’après-ski cet année, des tongs pourraient faire l’affaire vu les températures.

23h05, Guts et sa flotte arrivent à bon port

Sur la scène du chapiteau Jungle by Night a quitté le port d’Amsterdam pour celui de La Clusaz. Le mélange parfait d’afro-beat, funk, disco et rock nous met rapidement dans l’ambiance, on est là pour danser tout le week-end. Dans la foulée le beatmaker Guts (photo) débarque avec ses matelots Les Akaras de Scoville pour présenter son nouvel album sorti le jour même. ‘Vous l’avez déjà tous écouté et vous connaissez les titres par coeur” lance le chef d'orchestre avant d’enchainer avec ses tubes And the Living is Easy et Want it Back que le public semble bien mieux maitriser. Le set est festif, l’ambiance se rapproche des Caraïbes au fur et à mesure du live. En bon capitaine, Guts donne le ton à son équipage pendant tout le concert, se promenant sur scène pour guider ses troupes. On est impatient d’écouter son dernier album Philantropiques, ce live nous ayant mis l’eau à la bouche

01h30, fin de journée pour les marins

La chaleur tropicale du chapiteau nous pousse vers le bar extérieur du festival. On créé au passage notre Ameuhrican Express, la carte Cashless qui sert de moyen de paiement sur le festival. L’occasion de se jetter une première tournée: la pinte de Carlsberg est à 6€50. Sous les tipis on découvre d’ailleurs un bar un peu plus estival : les Spritz-Martini-Champagne coulent à flot au son de Pedro Bertho & Patxi qui s’occupent ce soir des inter-plateaux. Ne manque plus que le sable fin pour se croire au coeur de l'été.

On termine la soirée avec le set de La Fine Equipe (photo). Installés derrière leur structure rétro-éclairée, les 4 beatmakers n’arrivent pas à nous transporter jusqu’au bout de la nuit. Gardons nos forces pour demain.

Samedi 30 mars. 15h13, piscine et coups de soleil

Au deuxième jour, on regrette fort d’avoir préféré les affaires de montagne aux accessoires de plage. Les plus courageux partent surfer sur le peu de neige disponible en haut des pistes, et de notre côté on s’oriente plutôt découvrir La Clusaz sous un soleil tapant. Le repas en terrasse est l’occasion de prendre quelques couleurs qu’on s’empresse de rafraichir dans la piscine intérieure de la résidence.

Dans le centre du village, la Grenette, petite halle (photo) collée à l'église, sert de scène off ce samedi. La dj Ougandaise Kampire est aux manettes et diffuse dans tout le centre ville une setlist afrobeat et tropical parfaitement dans le thème du week-end. Pendant 4 jours le RadioMeuh Circus propose des concerts et djs sets gratuits en journée, une façon de vivre le festival pour les skieurs sans pour autant se rendre sur le site payant de nuit.

22h14, Nu Guinea lève les voiles vers l’Italie

Montagne oblige, on passe par la case raclette avant de naviguer vers le festival. Sous le chapiteau on traverse directement les Alpes pour profiter de l’Italo-Disco vibrante de Nu Guinea. Le groupe italien qui a récemment sorti un album sur la musique napolitaine des années 70 nous fait danser sur ses titres funk et disco. On s'imagine déjà en plein mois de juillet dans la baie de Naples à réécouter ces morceaux, lunettes de soleil vissées et Spritz à la main. Sous les petits chapiteaux, les Sheitan Brothers distillent eux aussi quelques pépites bien trouvées: on passe une partie du set à shazamer les morceaux, on vient de refaire notre playlist pour l’été.

00h50, la marée hollandaise s’abat sur le festival

La Cozna, le point de restauration du festival nous fait de l'oeil, mais la raclette porte encore sur l’estomac, on attendra demain pour tester les saveurs locales. Une fois de plus, c’est vers les côtes de la mer du nord qu’on embarque avec les hollandais de The Muskovic Dance Band. Les cinq membres du groupe ont le groove en eux et le diffusent dans tout le chapiteau. Le live est rythmé et dansant, les festivaliers se dandinent du début à la fin. On avait déjà apprécié l’EP sorti récemment, le potentiel se confirme en live. On se sera pas étonné de les voir parcourir les festivals cet été. L'alternance Italie-Pays-Bas de la soirée se poursuit, le duo italien Marvin & Guy clôture la grande scène avec un set electro-disco.

Dimanche 31 mars. 18h23, dernier accostage

La température n’est pas décidée à redescendre sur les Alpes. Après une après-midi entre visite du village, découverte des produits régionaux et chill, c’est au S-Pub qu’on se retrouve avec les autres festivaliers pour un dj set qui nous met rapidement dans l’ambiance. Jay Airiness (photo) pousse les disques pendant qu’on profite des derniers rayons de soleil, bières et pastis à la main. Là aussi notre Shazam tourne à plein régime, on volerait bien la playlist du Nantais pour nos prochaines boums !

21h30, la chorée de l’équipage en prime

Il semblerait que des marins hollandais, encore eux, se soit perdus dans le port d’Istanbul. Altin Gün est un groupe nostalgique de la scène stambouliote des années 70 et ça s'entend. Ce véritable ovni mélange parfaitement la musique psychédélique et le folk turc au rythmes funk et aux guitares wah-wah. Une savoureuse rencontre qui fait danser et planer à la fois. Ce week-end nous l’a confirmé, la nouvelle scène hollandaise a de l’avenir.

Ce soir c’est décidé, on termine en beauté et on se fait plaisir à la Cozna, la cantine des festivaliers. Hot-diot, soupes, crêpes à la Nocciatella et barquettes de frites, tout y passe avec en cadeau la chorée de l’équipe de bénévoles ! C’est aussi ça l’esprit du RadioMeuh, des équipes souriantes, sympathiques, efficaces et aussi heureuses d’être là que le public.

23h05, Kokoko! surfe sur le RadioMeuh

L’an dernier nous avions eu le droit à BCUC en guise de dernier concert live. 2019 a son équivalent: Kokoko!. Venu tout droit de Kinshasa, le groupe de musiciens se présente sur scène avec mégaphone et instruments artisanaux fabriqués à base d’objets de récupération. Après un round d’observation plutôt calme, le charismatique batteur nous entraîne dans un rythme infernal à faire pogoter les premiers rangs. On garde cependant quelques forces pour le show final du week-end: un dj set de l’équipe de RadioMeuh en guise d’aurevoir. Une dernière heure à l’image de nos trois jours: groovy, festive, dansante et toujours dans la bonne humeur.

Le bilan

Côté concert

Capitaine du navire
Kokoko!, entraîne tout sur leur passage et motivent les troupes comme jamais

Maître d'équipage
Altin Gun, le voyage parfait entre Amsterdam et Istanbul

Matelot toujours sur le pont
Nu Guinea, l’italo disco du turfu

Canonniers 
Les inter-plateaux qui visent toujours juste

Côté festival

On a aimé :

- Un festival à taille humaine et intimiste
- Le programme : groove, funk et festif, pas mieux pour danser tout le week-end
- La Cozna : son équipe et ses plats ont ensoleillé le week-end

On a moins aimé :

- Quelle déception de boire de la Carlsberg dans ce type de festival !
- Ne pas pouvoir utiliser l'Ameuhrican Express sur les scènes Off

Info pratiques

Prix de la nourriture
3€20 la barquette de frites, 4€00 le sandwich “Hot-diot”

Prix de la bière
6.5€ la pinte de blonde

Prix du festival
29€ la soirée, 75€ le pass 3 jours

Transports
2h30 de route depuis Lyon; 40 minutes d’Annecy. Le reste se fait à pieds.

Conclusion

Loin de l’hiver qui pourrait faire le charme d’une station de ski c’est sous un soleil de plomb qu’on a profité de la 7eme édition du Radiomeuh Circus. Avec une programmation toujours aussi groovy et une vraie ambiance estivale, ces 3 jours à La Clusaz nous ont parfaitement lancé dans le printemps, voire dans l'été. Note pour 2020 : une piscine ouverte en centre-ville pour les après-midis nous ferait le plus grand bien !