On était à
Radio Meuh Circus 2022 : un rayon de soleil dans la tempête

On avait quitté La Clusaz il y a plus ou moins trois ans après une édition 2019 sous le soleil. Après deux années de silence, le festival le plus groovy des montagnes a raccroché la boule à facettes en haut des pistes. Voici nos moments choisis dans le 10e anniversaire du Radio Meuh Circus Festival.

Jour 1. Jeudi 31 mars. 20h30, arrivée à La Clusaz

C’est en fin de journée qu'on débarque dans la petite station de Haute-Savoie. Cette année, le festival démarre plus tôt que d’habitude. Une façon de rattraper le temps perdu ? Peut-être, et on ne va pas s’en plaindre. Comme si on n’était jamais parti, c’est au chapiteau, seule scène payante, que l’on retrouve un peu moins d’un millier de personnes pour la soirée d’ouverture. Horaire tardif oblige, on ne verra qu’un seul set, celui du patron Laurent Garnier (photo). Déjà présent la veille pour présenter son documentaire Laurent Garnier : Off the road, le boss joue presque 3h devant un chapiteau débordant d’énergie, et une fois de plus, il nous en met plein les oreilles et danse presque autant que nous. Techno, house, disco… On prend notre dose dans tous les styles et les amateurs de uk bass et drum n bass sont servis avec un finish à la façon club londonien. 

Jour 2. Vendredi 1er avril. 17h, sous la tempête le groove

Certains y verront de la chance, d’autres moins, mais ce week-end la neige est parmi nous. A tel point que le vendredi après-midi démarre timidement sous des rafales de vents et de flocons glacés. Sous la petite halle du village, le festival accueille le collectif Voilaaa (photo) pour le premier après-midi du festival. Au fil du temps, les courageux se font de plus en plus nombreux, peut-être attirés par un Laurent Garnier transformé en chef cuisinier qui sert des plats pendant que le groupe ambiance tranquillement le public. Sur scène, l’ambiance prend petit à petit avec un set ultra dansant coordonné par PatchWork, Dj Freakistan et Pat Kala au micro. Les Lyonnais savent nous faire danser et malgré la météo plus que capricieuse, la foule se dandine comme rarement sous La Grenette.

20h30, spécialités locales et pas uniquement

La mauvaise surprise vient du bar avec une proposition de bières peu intéressante : Carlsberg pour la blonde, et 1664 côté blanche. Même si l’on peut comprendre les enjeux d’avoir un gros partenaire, financier ou matériel, l’image en prend un coup. Dans un festival de cette taille, on aurait apprécié une offre plus locale. Cela ne nous empêchera pas d'opter pour un Hot Diot, magnifiquement cuit devant nos yeux par les bénévoles toujours en forme de La Clusaz. Mention spéciale pour la fondue de poireaux qui sert de topping !

22h30, le soleil brésilien fait fondre la station

Le Radio Meuh Circus c’est avant tout du live. Ce vendredi soir, au programme, Joao Selva (photo) en remplacement de K.O.G, et ça c'est pas pour nous déplaire. D’autant plus quand, dans son live plein de soleil, le brésilien invite sa compatriote Flavia Coelho à partager la scène. Un aller simple pour Rio de Janeiro, mais en chasse-neige.

La belle surprise de la soirée ne sera pas sous la grande scène, où le live de Tootard, ou encore le set de Yuksek qui peine à décoller, ne marqueront pas l’édition mais bien sous les petits chapiteaux d’inter-plateau. Entre chaque concert, depuis le début de la soirée, un DJ y met le feu. Avant Yuksek, on aura même droit à une session 100% drum n' bass, dansant collé-serrés avec une grande partie des festivaliers. Une session qui nous rappelle la veille… Pas étonnant puisque c’est Laurent Garnier qui se charge de mettre l’ambiance depuis le début de soirée. Décidemment, il est au four et au moulin ce week-end !

Jour 3. Samedi 2 avril. 13h30, un festival en famille

La Clusaz est un petit village. Et comme dans tous les petits villages, on finit par tous se connaitre et se croiser quotidiennement. Preuve en est lors d’une fondue partagée entre amis où l’on retrouve sur les tables d’à côté l’équipe de Voilaaa, le crew de Guts et Flavia Coelho. Les artistes se mélangent au public. Idem lorsque l’on profite dans le plus grand des calmes de la piscine de la résidence où l’on croise des festivaliers avec qui on échange des futurs bons plans sur les festivals de l’été. Festival convivial ? Évidemment. Festival familial ? Certainement !

18h30, pause expo et danses disco

En se baladant dans la petite bourgade, on découvre non loin de la Grenette l'exposition « Mambo Vinyles » qui tourne autour des pochettes réalisées par Flavien « Mambo » Demarigny, qui a réalisé les pochettes de Guts, distribuées sur le label Heavenly Sweetness. Le lieu est aussi l’occasion de découvrir le shop version 2022 : l’affiche designée par Mambo, le tablier siglé « l’oignon fait la force » et surtout le vinyl Radio Meuh Circus & Friends qui fait écho aux plus grands moments du festival. Un objet collector qui s’écoute d’ailleurs très bien avec la cuvée du Circus, le vin 100% nature que l’on peut aussi déguster sur la place du village devant Macadam Crocodile. Le public, venu très nombreux, se trémousse avec un set disco et funk du duo qui nous amène directement dans les années 70.

22h, Souleance déclenche l’avalanche

Comme tous les soirs, c’est en jauge pleine que se déroule le festival et il est sold-out depuis plusieurs semaines. Une première pour l’équipe, et une belle récompense après 10 ans.

Sous un chapiteau transpiranton découvre le funk cosmique de Gystere (photo). Dans un univers brillant d’aluminium, le live band fait doucement monter l’ambiance avec quelques solos de batterie bien placés. Une parfaite mise en jambe avant la claque du week-end : Souleance. Le duo formé par Soulist et Fulgeance est venue en live band avec batterie et synthé. Le live est puissant, entre morceaux groove et parties très électro avec en fond des stroboscopes qui fusent. 

Difficile de passer à autre chose après un tel live, et Marina Trench en fera d’ailleurs les frais. Même si la proposition d’un set 100% vinyle est alléchante, le résultat n’est pas forcément au niveau attendu. L’heure pour nous de rentrer avant de se lancer dans la dernière ligne droite.

Jour 4. Dimanche 3 avril. 13h45, on squatte les sommets

On n’avait pas encore tenté les concerts en altitude, mais on avait depuis longtemps coché cette date pour remédier à cela. Direction la Bergerie par la télécabine Balme. Aller simple en haut des pistes entourées de skieurs qui ont fait l’ouverture. En arrivant, ce n’est pas la foule des grands jours devant Guts, même si le beatmaker en béquille réussit au fil de ses 5h de set à attirer de plus en plus de monde. L’ambiance est plutôt détendue, jusqu’à ce qu’un souci au niveau du bar et de la restauration ne vienne tendre les festivaliers et les skieurs venus passer quelques heures de bon temps. L’expérience reste quand même bon enfant. On y croise Flavia Coelho (encore elle), Yuksek et l’équipe de Voilaaa venus écouter leur pote qui ne se gêne d’ailleurs pas de glisser quelques pépites de certains artistes présents.

23h30, le bouquet final

D’ordinaire organisé sur trois soirées, le festival fait du rab en 2022. C’est donc les jambes un peu lourdes que l’on profite de la dernière soirée sous le chapiteau. L’entrée se fait au compte-goutte : depuis le début du week-end la sécurité fait du zèle et nous propose une fouille digne d’un passage à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.

Pour conclure le festival, la programmation nous transporte directement sous un grand soleil d’été. Avec David Walters (photo) tout d’abord qui ne veut plus quitter la scène avec ses percussions dansantes et ensoleillées. Avec Flavia Coelho en version soundsystem ensuite où elle sert de MC à un set qui respire la musique world et nous donne envie de voyager. Et avec L’Etourloop pour terminer avec un live hip hop qui nous rappelle les plus belles heures de C2C et Birdy Nam Nam.

On passe notre tour pour le finish avec Radio Meuh Boum Boum, mais promis, l’année prochaine on tient jusqu’au bout.

Le bilan

Côté concert

Le boss
Laurent Garnier, c’est toi le patron

Lumière en pleine tempête
Voilaaa, même une tempête de neige ne nous aura pas arrêté

Stromboscope partie
Souleance, la bonne claque au bon moment

Ca sent l'été
David Walters et Flavia Coelho, le smile de A à Z pour 2 artistes qui diffusent du soleil

Côté festival

On a aimé :

- La taille de l’événement qui amène une certaine convivialité. On a la sensation d’être en famille
- Les propositions gratuites en journée
- Croiser les artistes dans le public tout le week-end

On a moins aimé :

- La proposition de boissons : clairement le point noir dans un événement de cette taille
- L’énorme boule à facettes du chapiteau : pourquoi n’est-elle jamais éclairée ?
- Le paiement 100% cashless

Informations pratiques

Prix des boissons : 6,70€ la pinte de Carlsberg, 20€ le pichet d'1,5L, 6,90€ la pinte de 1664 blanc, 21€ le pichet d'1,5L 4€ le verre de vin, 4,20€ la Suze Tonic, 2,70€ le verre de 25 cl de soft (Coca-Cola, Ice-Tea), 0,30€ le verre d'eau. 1€ de consigne pour le gobelet, 3€ de consigne pour le pichet.

Prix de la nourriture : 4€ la barquette de frites servie en barquette plastique, 7€ le Hot Diot.

Prix du festival : 30€ la soirée, 75€ les 3 jours, 100€ les 4 jours.

Accès : A 2h de Lyon. Possibilité de venir en train jusqu'à Annecy depuis Lyon, Paris, Grenoble, puis navette jusqu'à La Clusaz. Autoroute directe jusqu'à Annecy puis 35 minutes pour rejoindre la station.

Conclusion

Après deux ans d’absence, le Radio Meuh Circus Festival n’a rien perdu de sa recette pour faire groover toute une station. Bonne musique, taille conviviale, public bienveillant… tous les ingrédients sont réunis pour que cela fonctionne encore 10 ans de plus. On aime particulièrement profiter du festival entouré des artistes qui, comme nous, y passent le week-end et passent leur temps à se balader d’une scène à l’autre. C’est peut-être ça qui fait la réussite du Circus : un moment entre amis où tout le monde se mélange autour d’une musique ensoleillée.