On était à
Made Festival 2022,  le grand retour du festival électro made in Bretagne

Séduits par la programmation très quali mêlant artistes locaux, français et internationaux, nous avons posé nos valises à Rennes pour la quatrième édition du Made Festival, le grand rendez-vous des musiques électroniques rennais dont l’absence remarquée ces deux dernières années n’a fait que renforcer la fidélité de ses dizaines de milliers de festivaliers.

Jour 1. Samedi 21 mai. 14h30, toutes les routes mènent au Made

Fraîchement descendus du TGV dans lequel on a pris soin de réécouter nos sets préférés pour s’échauffer, on aperçoit le cortège Techno-Vélo qui se regroupe déjà près de la Place Saint Germain de l’autre côté de la Vilaine. On a à peine le temps de faire quelques pas que l’on aperçoit un logo familier à l'arrière d’un bus. Ni une, ni deux, on monte dans la première navette que l’on croise, direction le Parc des Gayeulles, pour une après-midi de festival survoltée avec une programmation ambitieuse avec Camion Bazar, le duo Infravision, Contrepoint, Neowise, Déborah Aime la Bagarre ou encore Pulse, que du beau monde !

Pour trouver l’entrée du festival, on se laisse guider par les kicks et les basses car la signalétique est assez discrète. On suit le flot de festivaliers qui arrivent en même temps que nous avant de débarquer sur une herbe déjà bien piétinée par les milliers de pieds qui battent la mesure. On attendait avec impatience le grand retour de l’immanquable festival rennais pour les amateurs de techno et, visiblement, on n’est pas les seuls ! On ne sait pas si les deux années d’absence pour cause de pandémie ou la météo exceptionnelle (28 degrés au thermomètre) rendent le public si heureux, mais on est très vite contaminés par l’ambiance joyeuse et festive des pelouses du parc des Gayeulles.

17h15, que la bringue commence !

Comme l’attente au bar est (très) longue et qu’on n’est pas venus pour se tourner les pouces, on oublie la soif en alternant entre les deux scènes. On n’a pas réussi à choisir entre la house électrisante et mécanique de Pulse MSC qui joue à domicile et le set musclé aux inspirations du collectif ardéchois Déborah Aime la Bagarre. Ça grésille et ça crache un peu mais l’énergie est là, c’est l’essentiel.

On aimerait bien se poser dans un coin sympa pour profiter de la musique mais l’espace chill est réduit à sa plus simple expression et les quelques parasols et transats sont déjà pris d'assaut.

Au tour de Camion Bazar qui fait escale au Made pour envoyer une heure et demie de set 100% good vibes qui fait lever les poings et taper des pieds, pendant que le duo de Neowise diffuse une house pointue aux influences 80s bien assumées. Visiblement, les festivaliers ont revêtu leurs plus beaux habits de lumière pour l’occasion, tranchant avec la scénographie franchement minimaliste du festival. Sur le podium du style aujourd’hui, on retrouve : une équipe tout de sportswear vintage fluo vêtue, de quoi faire jalouser Véronique et Davina, deux aficionados de la salle de sport arborant fièrement sur leur dos nu un petit sac à dos nounours et enfin, nos préférés, trois festivaliers cadres-sup en costume complet, cravate et chaussures de ville.

20h25, comme un parisien devant un coucher du soleil 

Pour finir cet après-midi sportif, on s’active sous le auvent du parc, pendant le set de Kendal et Pablo Bozzi d’Infravision qui lancent un “Toute première fois” qui fait l’unanimité et sur le set fou d’Obel et Nicco Venier du très local Contrepoint, et sa la foule compacte qui saute dans tous les sens, baignée par la lumière des derniers rayons du soleil.

Avant de rejoindre les navettes à l’extérieur du parc des Gayeulles, on prend un instant pour s’émerveiller devant la beauté du parc sous le coucher du soleil et on se trouve vite entourés par des centaines de petits lapins qui font fondre nos cœurs de Parisiens.

23h30, embarquement immédiat pour l'aérodrome

A peine remis de nos émotions de l’après-midi, on file en centre-ville pour attraper une navette qui nous emmène au Parc des Expositions. Grosse ambiance, ça promet pour la suite des festivités !

On arrive pile à temps pour le live du néérlandais Legowelt qui nous offre un beau voyage cosmique entremêlé de sons métalliques et de voix lointaines, on finit un peu hypnotisés par le jeu de lumières qui constitue le seul véritable élément de scénographie du festival. On assiste à la fin du set-live aux accents disco et pop du duo anglais Crazy P Soundsystem qui semble avoir bien fait monter la température dans le hall, ça danse dans tous les sens sous la boule disco. 

Une petite pause au bar pour s’hydrater, on n’est pas les seuls, mais l’attente est moins longue que l’après-midi et le choix un peu plus varié. On engloutit un bon burger du foodtruck à l’extérieur et c’est reparti !

01h05, on n'a plus les reins...

Réhydratés et rassasiés, on profite de la première partie du set house parfaitement exécuté du compatriote Yuksek, qu’on est ravis de retrouver. On enchaîne avec la techno puissante et assurée du génie australien Mall Grab qui fait trembler le hall et taper dans les mains une foule en transe.

La fatigue a finalement raison de notre envie de voir les artistes qui suivent, on a un peu perdu l’habitude des festivals en format nuit, la faute à la pandémie… On repart un peu déçus de ne pas profiter jusqu’au lever du jour, avec Kiddy Smile, Paula Temple, Rodhad et Dani Plessow, mais on a quand même fait le plein d’énergie avec cette impressionnante programmation qui a tenu ses promesses. Ce sera pour l'année prochaine !

Le bilan 

Côté concerts

On a aimé : 

- Infravision, ses bombes eurodance et remix de classiques
- Contrepoint, ses grosses lignes de basses et sa trance
- Mall Grab, ses bpm élevés et les sonorités suraiguës 

Côté festival

On a aimé : 

- La qualité de la programmation pour un festival de cette taille
- La communication efficace sur Instagram
- Le choix de producteurs locaux pour la nourriture en journée (pas la nuit, dommage !)
- Les navettes gratuites, bien pratiques pour se rendre sur place de jour comme de nuit et pour rentrer après la fermeture des transports en commun

On a moins aimé : 

- Les files d’attentes au bar qui nous ont fait renoncer et la pénurie de bière 1h30 avant la fin du festival en journée
- Le manque de toilettes qui transforme les extérieurs des halls la nuit en toilettes à ciel ouvert et le manque de point d’eau extérieur aux toilettes en journée
- L’absence d’espace chill digne de ce nom de jour comme de nuit
- La qualité du son pas toujours au rendez-vous en journée dans le Parc des Gayeulles
- La scénographie inexistante en journée et minimale la nuit (hormis les lumières)

Infos pratiques 

Prix du festival : Pass samedi à partir de 45€ / Pass 2 jours à partir de 50€
Prix d’une bière : 6€ la pinte de blonde
Prix d’un rosé : 3€
Prix d’un soft : 2€
Prix de la nourriture : 3,50€ la barquette de frites

Transport : Navettes gratuites Bus C5 toute l’après-midi depuis le centre ville de Rennes vers le Parc des Gayeulles // Navettes gratuites Bus MADE toute la nuit depuis le centre ville de Rennes vers le Parc des expositions.

Conclusion

Une retour en fanfare pour cette édition 2022 du Made Festival qui propose encore une fois une programmation très pointue et des découvertes, le tout dans un cadre adapté à ce genre d’événements. Un petit bémol tout de même sur l’organisation et le confort, notamment l’accès au bar et aux toilettes qui pourraient être améliorées, l’espace chill à revoir et la scénographie à développer pour asseoir son identité et améliorer l’expérience générale. Un pass global incluant tous les événements parallèles serait un plus !

Récit et photos : Marion Viola et Bastien Litzler