On était à
Les Déferlantes 2023, de Châtelain à Marin

Après de multiples péripéties de localisation, le festival des Déferlantes a enfin trouvé sa terre d'accueil. Passé de château en château et prévu initialement dans un parc des expositions, nous avions peur pour notre festival préféré. Finalement, les Déferlantes ont posé leurs valises dans un endroit qu’on connaît bien, la plage du Lydia, cet énorme bateau qui sert déjà de résidence à un autre festival, l’Electrobeach (EMF) à Port Barcarès. Nous avions hâte de découvrir comment le festival s’est approprié l’espace et nous y étions du 7 au 9 juillet 2023. On vous raconte notre vie de paquebot.

Jour 1. Vendredi 7 Juillet. 19h02, encore un nouveau lieu

Nous arrivons assez facilement aux Déferlantes. Contrairement aux années précédentes, l’organisation autour des parkings nous semble mieux ficelée. Une départementale se trouve à quelques mètres du festival longé de parkings desservis par des navettes. Certaines d'entre elles vont même plus loin directement jusqu’à la gare de Perpignan. Coté camping, au vu de nos précédentes expériences nous n’avons pas préféré prendre le risque. De ce que nous avons vu, côté positif, ce dernier se trouve à quelques mètres du festival. Mais le point noir, c’est que l’emplacement est le même que le camping de l’EMF à savoir le long de la départementale… Sentiment de dormir sur un rond-point, nous vous en avons déjà parlé ici…

Côté aménagements, plusieurs villages, points de nourritures, le bateau est superbe, les scènes grandioses, la grande roue ajoute un cachet certain…. Mais nous ne pouvons cacher une certaine déception. Nous ne reconnaissons pas beaucoup l’esprit des Déferlantes. D’arbres centenaires, nous passons à un terre-plein type parking. De magnifiques châteaux à un énorme paquebot. Le parc de Valmy est bien loin dans l’histoire du festival et cela nous tire une petite larme. Les festivals sont souvent liés à des lieux. Plaine de la Filhole pour Garorock, lac de Montendre pour le Freemusic, Paquebot Lydia pour l’EMF… S’éloigner de son lieu d’origine, c’est perdre une partie importante de son identité pour un festival.

20h36, à table ! 

Nous partons du côté du point nourriture. Pas de queue en vue au bar, ni au stand. Un véritable plaisir ! Ce soir, il n’y a pas foule, mais cela nous permet de découvrir librement les nouveaux lieux ce qui nous va parfaitement. Un énorme chapiteau est dressé pour accueillir les festivaliers souhaitant se sustenter. Beaucoup de tables, à l’ombre, pas d'attente, tout semble parfait pour nous ravitailler. Premier plein, l'indétrônable pinte de bière. 7 € les 50 cl, prix festival, cela ne nous choque plus. 1 € la caution, habituelle, cependant, nous aurons bien des incompréhensions avec cette dernière. On nous la fera payer plusieurs fois même avec nos gobelets, parfois, on nous l’enlève, impossible de rendre le verre pour récupérer les 1€ dans certains stands. Nous nous posons avec une part de pizza à 6,50 €, là, on tique un peu en revanche car la part n’est pas si grande.

22h03, les concerts s’enchainent et ne s'arrêtent plus

Pendant que nous mangions, Izia est passée sur scène. Découverte cette année à l’ODP, on apprécie l’artiste ! Nous étions cependant surpris de la croiser puisque la veille elle avait fait polémique, manquant de peu de se faire arrêter suite à ses propos sur scène aux Vieilles Charrues. Malgré sa nuit sûrement très courte, elle donne tout sur scène. 

Sting de son cpoté reprend ses classiques. C'est un habitué des Déferlantes, on se demande bien s’il arrêtera sa carrière un jour. Le public est ravi et nous, on regarde au loin, bière à la main en tapotant du pied. Pas vraiment fan, vous l’aurez compris... Nous filons découvrir la scène DJ Mag. Notre scène chouchoute habituellement du festival. Esthétiquement, c’est très sympa, lumières, lasers, belle table etc, etc... Elle a tout de même moins de cachet que l’an dernier, la programmation elle aussi aura été revue au rabais. Nous passons cependant un excellent moment lorsque nous assistons à la transition entre Oxia et Mau P. Ils se passent le relais en mixant ensemble pour ne jamais arrêter la musique. Une ambiance plus club qui ne nous déplaît pas. Nous y resterons avec Agoria pour la fermeture de la scène avant de revenir sur la Main Stage prendre une énorme claque par Shaka Ponk. Le show du groupe est absolument fantastique, ultra rock, énervé, énergique, une scéno aux petits oignons, la soirée ne pouvait avoir un meilleur final.

Jour 2. Samedi 8 Juillet 2023. 19h34, qu’est ce qu’il dit ?

Nous sommes accueillis aujourd'hui par Joeystarr et sa bande. Comme d’habitude, on ne comprend pas bien ce qu’il nous raconte. En effet, il a la fâcheuse tendance à crier dans le micro la main dessus et la bouche contre la main… un ingé son pour lui expliquer ? Du coup on passe notre chemin pour se placer pour Deluxe. Ils sont complètement dans leur élément, la grande roue leur va à ravir avec le set sur scène. Ils savent mettre l’ambiance et tout le monde danse au rythme du groupe. 

21h05, une secte comme refuge

Avant de nous diriger vers la scène Dj mag, on découvre la scène Secte. Une nouvelle ambiance, les pieds dans le sable, lumière tamisée, plus intimiste, juste en dessous du bateau. Esteban X Nico Roda nous régalent. C’est décidé, elle sera notre coin de repli en cas d'ennui sur les scènes principales.

 Au tour de Florian Picasso de nous ambiancer… À moins que non, c’est en fait Purple Disco Machine sur la scène DJ mag ! Les deux artistes ont inversé leur set. Tant pis, on aime quand même. L'appétit se faisant ressentir, nous décidons de nous rassasier avec un très bon burger à 16 € en formule... aïe, crie notre porte-monnaie. Et quoi de mieux qu’un concert d’Indochine pour manger tranquillement ? Enfin, tranquillement, c’est ce que nous pensions ! Le monde est dingue ce soir, beaucoup plus que la veille. Cela n’est pas dérangeant, nous n’avons pas encore trop attendu une seule fois du festival.

22h31, maturité électronique

A minuit la scène Dj Mag ferme, la scène Secte elle quant à elle fermée depuis un moment. Sur la scène principale on distingue 47 Ter, pas vraiment notre came, mais pour Ofenbach, qui arrivent après, aucune épreuve ne sera trop difficile ! Nous grinçons tout de même des dents quand 47 Ter gratte 15 minutes supplémentaires, mais c’est le jeu des festivals et laissons les fans de rap apprécier également. Sur cette réflexion pleine de maturité, le duo électro que nous attendions est enfin arrivé. Tout de blanc vêtu, il monte sur scène tels des anges descendus du ciel (oui, on est poètes nous). Flammes, flash, explosions, écrans géants, on en prend plein les mirettes et on surkiffe.

Jour 3, Dimanche 9 juillet 2023.19h29, foule full

Aujourd’hui, le monde est impressionnant. Il faut dire que les 2 derniers jours ont été raisonnables en termes de fréquentation sans pour autant être vides. Une cofiguration qui ne nous déplaisait pas, car nous ne faisions jamais la queue, ou très peu, et l’ambiance était tout de même au rendez-vous. Ce soir, la faute à une programmation déséquilibrée, le monde a envahi le festival. Il faut dire que mettre David Guetta, Rosalia, Bigflo et Oli, Gazo, Louise attaque et Tchami le même soir, ramène du monde de tous les horizons. Du coup, le thème c'est "l'attente", et ceci dès l’entrée ! 

Nous avons eu la bonne idée d’aller au DTC beach, un restaurant de plage intégré au festival plutôt que d’attendre aux stands de nourriture. Pari gagnant, nous sommes servis en 10 minutes, assis sur des transats les pieds dans le sable face à la mer pendant que d’autres mangeront par terre après 30 minutes d’attente.

20h07, les bonnes habitudes ont la peau dure

Une fois n’est pas coutume, nous voilà devant la scène Dj Mag, avec Orlinski aux platines. Le show est lourd, mais petit hic sur le passage de relais à Mome… Cette fois-ci la musique s'arrête et les deux Dj ne font pas de transitions ensemble. Dommage, on avait fortement apprécié le concept précédemment et cela casse un peu le rythme. 

Sur la scène Secte, nous découvrons LXY qui nous emporte avec elle dans un monde hypnotisant. Réelle découverte, nous sommes hapés par l’artiste et restons jusqu'à la fermeture de la scène à 22h. L’ambiance y est vraiment particulière. Cette scène aura gagné notre cœur grâce à la proximité et la détente qu’elle dégage. 

Mais vite c’est une autre grande dame qui monte sur la Main Stage, Rosalia, et c'est une claque. Nous n’avons jamais vu autant de monde devant la scène. La chanteuse enchaîne les hits et nous nous surprenons à les connaître tous par coeur. Lumières, structures impressionnantes, danseurs, caméra embarquée, grands écrans…. Un des meilleurs shows que nous ayons vu en festival. 

23h00, une fin de festival étoilée

La fin du festival s’amorce avec le set de Tchami. Fans d’EDM on ne peut qu'admirer le bonhomme, et le public à fond. On enchaîne avec Bigflo et Oli sont sur la scène principale avec une intro originale présentée en vidéo par David Castello Lopes. Les 2 frères sont bouillants, humour, show, musique, y'a du spectacle et on se régale. Bigflo en bon fan de Rosalia porte même ce soir un t-shirt à l'effigie de l’artiste.

David Guetta se chargera du closing du festival avec une prestation tout néons, tout flammes. Le Dj n’a rien perdu de son talent et ce soir le monde du début de journée restera jusqu'au bout de la nuit pour le voir. 

Bilan :

Coté concerts : 

De grandes dames :
Véritable découverte de LXY, essai transformé pour Izia et énorme claque de Rosalia.

Dj Nation :
David Guetta, Tchami, Ofenbach indétrônables et une spéciale mention à Mome et Purple Disco Machine.

Toujours vivants, toujours la banane :
Louise Attaque, Indochine et Sting, nos parents auraient été ravis, on a kiffé pour eux. 

Coté festival : 

On a aimé : 

- La faible fréquentation des deux premiers soir permettant de profiter librement du festival
- La programmation globale, pour tous les goûts
- Les commodités, transports, WC, décoration, lieu : c’est clean
- Le choix en nourriture et le chapiteau pour manger à l’abri
- La scène secte, très bien ficelée

On a moins aimé : 

- Ne pas reconnaître notre festival préféré, le lieu n’a rien à voir avec les années précédentes et cela entache l’image que nous avions du festival.
- La caution du verre, toujours rien compris.
- La scène DJ mag un peu en dessous de l’année dernière

Infos pratiques :

Prix des boissons :

Bière (pinte) : blonde 7€ , blanche 8€
Eau : 3,20 €, Sodas : 4,50 €

Prix de la nourriture :

Part de pizza  6,50€ / Burger frites 16 € / Hot dog 9 € / Poutine 14 €

Conclusion : 

Bien que nous avons été déçus par la localisation du festival, nous nous sommes fait une raison. Le festival grandit et une telle ampleur n’aurait pas été possible dans le parc de Valmy. Est-ce pour le mieux ? Doit-on toujours attirer plus de monde ? Nous vous laisserons en juger. En tout cas, nous avons passé un bon moment dans ce "nouveau" festival que nous apprenons à redécouvrir. Les Déferlantes ont définitivement changé et nous sommes curieux de voir jusqu’où ce festival évoluera. 

Récit et photos : Thomas Vero