On était à
Insane Festival 2022 : orages et tempête de basses

Cet été, avec les copains, on s'est donné rendez-vous à Apt pour découvrir enfin l’Insane Festival qui a fait beaucoup parler de lui, pour sa dingue programmation d'une part, mais aussi et malheureusement pour les nombreux soucis d’organisation lors de l'édition 2019. Après 2 ans d’absence, l’attente était forte et les festivaliers étaient impatients de découvrir si des réponses aux problématiques avaient été apportées. Alors, vos pronos ?

Jour 1. Vendredi 12 août. 21h30, « t’inquiète ça passe » 

Nous voilà enfin garés sur le parking du festival. On vide le coffre en deux-deux et on prend le maximum d'affaires possible pour ne faire qu’un voyage jusqu’au camping. On se lance alors dans une épopée de 40 minutes pour arriver à l’entrée du camping et une fois arrivés dans l’enceinte du « bivouac », on comprend tout de suite que ça va être difficile de trouver un emplacement. Les tentes sont collées l'une contre l'autre et plus on s’avance vers le fond du camping, moins il y a de places. Des festivaliers nous expliquent que depuis environ 18h le camping est bien rempli. On trouve finalement des personnes sympa qui déplacent leurs tentes pour qu’on puisse s’installer dans un trou de souris (photo), collés-serrés.

23h15, premier couac 

On fonce dans l’enceinte du festival pour voir la fin du set de Droplex b2b Markus Volker mais à notre surprise, le live est déjà terminé. Pourtant, à notre arrivée sur le camping, on avait choppé des gazettes mises à disposition gratuitement avec la programmation détaillée et les horaires de passage des artistes, et on avait même téléchargé l’application du festival qui propose elle aussi le running order. Mais les horaires de passage indiqués ne coincident pas entre eux : dans la gazette on annonce une fin de set à 23h00 et sur l’application à 23h30... Tant pis. On part requinquer devant la mainstage avec Boris Brejcha (photo), qu’on adore. Son set est efficace et le son de la main stage est hyper bien réglé : un excellent moment. 

00h30, une belle fin de soirée

Sur la scène Underground, on découvre une scène beaucoup plus sympa visuellement que la Main Stage avec une grande canopée au-dessus de nos têtes et des jeux de lumières véritablement impressionnants qui donnent l'impression parfois que la scène évolue. Mandragora comme d’habitude réussit à transcender la foule qui saute et danse à tout va. Seul hic, on entend depuis ici le son de la main stage et c’est assez dérangeant.

Du côté du coin restauration, on retrouve une bonne dizaine de stands et notamment un qui vend des grandes parts de pizza à 3,50€ idéal pour un petit creux avant de réattaquer avec Nina Kraviz (photo) sur la mainstage. La Dj russe au style parfois difficile à cerner nous livrera un show aux sonorités deep, puissante allant vers des sonorités acid et parfois minimal. Unn joyeux cocktail très efficace et parfait pour clôturer cette première soirée. 

Jour 2. Samedi 13 août. 11h00, journée au plan d’eau

Le soleil se lève et on sent la chaleur grimper rapidement. À notre arrivée sur les douches du camping, on est tout de suite surpris de voir que ce sont des douches où l’eau coule en continu, pas moyen de la couper. En pleine période de canicule et de sécheresse, on ne peut qu'être stupéfait. Un plan d’eau situé entre le parking et le bivouac permet profiter du cadre agréable (photo), de l’eau et surtout d’ombre puisqu’il n’y en a pas sur le camping. Ce sera donc après-midi loques. 

18h30, l’attente en valait la peine

Et comme nager donne faim, nous nous laissons tenter par des pâtes maison mélangées avec une sauce tomate maison directement dans une meule de parmesan, le tout pour 12€ (photo). Le goût est là par contre on est déçu de la quantité et on sait qu’on devra remanger plus tard. L'important c'est d'avoir repris des forces pour danser devant Hilight Tribe. Le concert commencera 30 minutes en retard, pour cause de balances. C’est vite oublié et on se laisse porter par ce concert est hyper énergique. Le groupe fera même une reprise de TNT d’ACDC, retravaillée avec leur style et le rendu est épatant. Pendant 1h30 on dansera comme des fous. 

21h00, drop it

Le prochain rendez-vous est au bar où on choppe une bière bien fraîche 1664 à 7,50€ la pinte, qu’on déguste devant Mezerg. Ce n’est pas la première fois qu’on le croise sur la route des festivals alors on se met au loin pour écouter son live. Devant la scène, il y a quand même une foule assez importante mais même au loin l'artiste impressionne. On se demande encore comment il arrive à faire tout ça seul sur scène.

On prend nos clics et nos clacs, diretion la scène Underground où Gonzi (photo) doit commencer son set bientôt et... devinez qui on croise sur le chemin, happé par le live de Mezerg ? Gonzi, en personne. On en profite pour discutee rapidement avec lui et nous repartons avec une belle photo souvenir, avant de le retrouver moins de 15 minutes plus tard, derrière ses platines. Dès le début de son set, il envoie des gros sons avec des drops de qualité. Le soleil est désormais couché et on peut apprécier le mapping lumière qui ajoute un véritable plus aux concerts qui ont lieu sur cette scène. Le seul bémol, c’est la poussière, en plein milieu, on respire très mal.

00h50, un duo de choc 

Hysta (photo) termine son set avec un final bourré de gros drops, des kicks et des basses hyper dynamiques. Bien que nous ne soyons pas les premiers fans de hardcore, on apprécie carrément la performance. C'est Sefa qui enchaîne sur scène mais cette fois-ci on sera beaucoup moins convaincu. On n'a pas l’impression d'assister à un véritable live digne de ce nom. Le dj fait juste des transitions et anime le public en se baladant devant la scène et en sautant un peu partout. C'est certain, l’ambiance est au rendez-vous mais côté performance on ne peut cacher notre déception.

Direction alors la main stage où Popof b2b Space 92 démarrent leur set. Encore une fois, on savoure le son très bien réglé qui nous permet une immersion totale dans le concertnt. Popof, icône du mouvement des rave dans les années 90 est accompagné de Space 92 qui était encore méconnu avant 2020. Leur B2B fonctionne très bien, grâce à un live travaillé et on sent une vraie complicité entre les deux artistes. La soirée continuera jusqu'à 4h, mais sans nous qui capitulons. 

Jour 3. Dimanche 14 août. 17h00, une tempête s’abat sur le festival

Le temps paraît instable aujourd'hui, et nous force à rester sur le camping au cas où ça péterait à un moment donné. Seul activité du jour, un excellent pad thai à 11€ le midi. Il est environ 17h le vent se lève et d’un coup une énorme rafale fait décoller notre tente. De justesse, nous arrivons à la retenir et nous voilà lancés pour vivre les 40 minutes les plus intenses de notre vie en festival (photo). On est trempés, une tente qui s’envole au loin nous tombe dessus de plein fouet dessus. Heureusement, d'adorables voisins de tente nous aident à soutenir nos affaires. La scène Bivouac se voit arracher une partie de sa canopée par le vent, des barrières sont couchées et de nombreuses tentes ravagées. Mais comme toujours, après la tempête le soleil revient, on met donc tout à sécher et on part à la chasse aux infos puisque qu'on a de sérieux doutes sur le maintien du festival. Après avoir entendu tout et son contraire, l’organisation annonce sur les réseaux que le festival reprend dans 30 minutes… Ouf !

19h30, Poupie et sa bonne humeur ramènent de la joie

Et ça recommence sur la main stage avec Poupie (photo) qui présente sa première tournée. Le public encore une fois est très réceptif et chante les paroles en choeur de la chanteuse qui interprète plusieurs reprises, notamment des sons reggae. Son style excentrique et décalé ramènera des sourires après cet orage décourageant.

Orelsan prend ensuite le contrôle de la soirée et on a l'impression que l'ensemble des festivaliers est là pour lui ce weekend. La fosse devant la scène est bondée et la foule va très loin. Le rappeur habitué des scènes fait un show à la hauteur de sa réputation, à la fois touchant, drôle et intense, le cocktail parfait pour enchanter les festivaliers présents. 

00h00, un closing idéal

Nous nous retrouvons devant la scène Bivouac pour la première fois depuis le début du festival pour voir Trym (photo) dans le cadre de la soirée animée par l’association Possession. Le DJ réputé pour livrer des set énergiques va tenir ses promesses et donner un rythme à son set détonnant, rempli de kicks et de basses lourdes. Sur la main stage, le closing du festival est présenté par Lilly Palmer. C’est la première fois qu’on la voit et nous ne sommes pas déçus. Nous avons droit à un live puissant avec des drops époustouflants, l’artiste fera d’ailleurs monter sa maman sur scène, un moment émouvant pour finir en douceur ce festival. 

Le bilan 

Côté concerts : 

La claque :

Nina Kraviz, son set était vraiment lourd, elle jonglait entre différents styles et sonorités.

Le rayon de soleil :

Poupie, on a adoré son concert, l’énergie hyper positive qu’elle transmet fait vraiment du bien. 

Le boss du game :

Orelsan, qui peut faire mieux ? Son show déchire. 

La déception :

Sefa, Pourquoi faire semblant ? On aime les vraies prestations live. 

Côté festival : 

On a aimé :

- Les toilettes : des toilettes sèches, avec des urinoirs féminin et propres. Que demander de plus ? 
- La qualité du son à la main stage
- La capacité de l’organisation à faire reprendre le festival moins d’une heure après le passage de l’orage avec des vent à plus de 110km/h
- Le cadre du festival, proche du plan d’eau d’Apt

On à moins aimé : 

​- La trop longue distance entre le parking et l’entrée du camping.
- Le camping, beaucoup trop petit.
- Des douches qui coulent en continu ???
- L’absence d’ombre sur le site du festival et sur le camping.
- L’absence de toilettes hors urinoirs sur le camping.
- Un seul point d’eau sur le festival et un seul point d’eau sur le camping.
- L’absence d’un stand pour recharger les batteries des téléphones. Pas pratique d'autant plus quand le festival propose une application pour les horaires de passage.
- La gendarmerie insistante qui a fouillé les tentes des festivaliers en leur absence, a retourné tous les sacs etc…
- Les erreurs dans les horaires de passage tout le long du week-end, on a raté plusieurs débuts de show.
- Le son de la Main Stage qu’on entend depuis la scène Underground

Infos pratiques : 

Prix des boissons : Entre 4€ et 5€ les 25cl de bière / Entre 6,50€ et 7,50€ les 50cl bière / Eau : 2,50€ la bouteille / Soft : 3€ 

Prix de la nourriture : Frites : 4€ / Pâtes : 12€ / Burger + frites : 13€ / Kebab : 8€ / Pad Thaï : 11€

Prix du festival : 130€ le pass 3 jours avec camping

Conclusion 

Après tout ce qu’on avait entendu sur l’Insane Festival, on avait hâte de se faire notre propre idée. L’organisation avait annoncé avoir mis les bouchées doubles et d'après les festivaliers avec qui nous avons discuté, de nombreux efforts ont été faits avec de bonnes améliorations mais restent encore de nombreuses choses à revoir. Lorsqu’on regarde les avis laissés après le festival, on remarque encore beaucoup de festivaliers déçus : manque de toilettes, absence d’ombre, manque de points d’eau, la scène bivouac annoncée comme étant 24h sur 24h mais qui finalement était coupée entre 4h et 12h etc… S'il fallait apporter de la nuance, nous avons passé de très bon moment entre programmation excellente et concerts de qualité. L'insane est peut-être le festival de tous les "on dit" et "j'ai entendu", sur lequel on sent pourtant l’envie d'amélioration. Après tout... Rome ne s’est pas faite en un jour, alors, on se remet ça l'année prochaine ?

Récit et photos : Arthur Fargeot et Mélanie Tardy