On était à
Festival Reperkusound 2022 : un long week-end hyperactif

Après deux années blanches, le festival Reperkusound est enfin de retour... et quel retour ! Avec une programmation historiquement axée sur les musiques électroniques et adaptée à tous les goûts, le festival nous aura fait transpirer sous ses lasers, ses kicks et ses drops qui ont fait travailler notre cardio. Faites le plein d'énergie et enfilez vos baskets, on vous emmène au Double Mixte, à Lyon, pour trois nuits qui s’annoncent sport.

Jour 1. Vendredi 15 avril, 23h10, ça commence très fort 

A peine débarqués, on se dirige vers la Main Stage où NTO démarre son set. Pas le temps de prendre un verre, on verra ça plus tard. Sans surprise, l’artiste français au style progressif assure le show : les mélodies sont harmonieuses et les drops envoûtants, les effets de lumière et les visuels font le job, même si on aurait préféré avoir la scénographie originale du « Apnea Live Show », la tournée liée au dernier album du DJ. Il laisse la place à Ann Clue, la fondatrice du label « FCKNG SERIOUS », qui nous emmène dans son univers avec des mélodies sombres, énergiques et des basses lourdes. Les jeux de lumières accompagnent parfaitement son set. On s'octroie une petite pause pour découvrir l’espace arcades et ses nombreuses bornes avec des jeux tous plus cultes les uns que les autres. 

1h45, l'échauffement est terminé

La foule accueille chaleureusement le roi de la minimale : Boris Brejcha. Le DJ masqué démontre à quel point ce genre peut-être excitant et le public est porté par son set. Quand 2h30, on se dirige vers la Moon Stage pour découvrir Droplex en b2b avec Markus Volker. La scène est tout en longueur, inspirée des warehouses et décorée avec des tubes en LED qui parcourent le plafond, accentuant ainsi l’effet de profondeur. Le son ici est bien meilleur que dans la grande salle, le volume semble plus fort et on ressent les basses vibrer partout, jusqu’à dans notre corps. Le duo arrive à mélanger techno, minimale et psytrance, et le résultat est là : les mélodies sont colorées et les drops efficaces. A la fin du show, on se fait un cadeau : une pinte à 5,50€ (+ 1€ de consigne) et une bouffée d'air à l'exterieur. À notre plus grande surprise, on découvre que l’accès à la Main Stage est fermé car trop de monde veut voir Boris Brejcha qui arrive tout doucement sur la fin de son set. Mais qu'importe, on se fait rapidement embarquer de nouveau sur la Moon Stage par des festivaliers qui nous vantent le set incroyable de Lethyx Nekuia, artiste très présent sur la scène régionale. Son style psytrance ultra dancefloor aux sonorités épiques fonctionne bien. 

Jour 2. Samedi 16 avril. 23h15, la Main Stage s'enflamme

La file d’attente est plus longue que la veille ce soir, gage d'une programmation aux petits oignons. On s'empresse de monter vers la Main Stage où Bigga*Ranx est en train de booster la fosse. Avec plus de 1000 concerts à son actif, le MC au style incomparable sait s’y prendre pour mettre le feu. Il jouera, pour notre plus grand bonheur, ses classiques mais aussi des titres issus de son dernier projet « Sunset Cassette ». Côté Moon Stage le live EX-ECHO, une création inédite entre Tetra Hydro K et L-xir, associe de la dub avec de la trance et de la techno. Le tout marche bien, le show est énergique et on apprécie les solos et mélodies jouées au saxophone qui ajoutent un vrai plus à l’expérience live.

1h00, rencontre du 3ème type 

Billx et Dr Peacock sont attendus sur la Solar Stage, pour livrer un live de frenchcore qui s’annonce colossal. On sent que ce live est prisé, car la scène est très rapidement bondée et la chaleur monte. Dès les premières notes les deux DJ nous envoient des sons qui tapent fort et vite avec des kick venus d’ailleurs. On aperçoit même les bénévoles monter tous sur le bar pour danser sur les rythmes des deux artistes. Malgré l’ambiance festive, on a très chaud et on est serrés comme des sardines, alors on se dégage de la foule pour retourner sur la Moon Stage où Graviity, venu tout droit de l’espace, balance des mélodies trance avec ses machines extraterrestres et envoie un set bourré d’énergie aux sonorités à la fois mélancoliques et festives. 

2h00, le K.O.  

Belik Boom, le DJ au style progressif et psytrance lance son set. La foule s’ambiance tout doucement mais on commence à ressentir la fatigue de la vieille dans les jambes et le set peine à nous surprendre. Du côté du live de Mandragora, les écrans de la scène diffusent des images de l’artiste détournées, inspirées des peintures et des tableaux célèbres comme la Joconde, tandis que de multiples lasers parcourent le bout de nos têtes. L’immersion est totale.  

Jour 3. Dimanche 17 avril. 23h10, L'Entourloop réchauffe la soirée 

Après une longue file d’attente, on rentre une dernière fois dans l’enceinte du festival. Sur la Main Stage l’exceptionnel Mezerg, inventeur du Piano Boom Boom, nous régale avec sa techno acoustique aux sonorités parfois jazzy. Il est seul, simplement accompagné de ses claviers et de quelques instruments et pourtant, on pourrait penser qu’ils sont au moins 3 sur scène. L’artiste-orchestre est nous en prend plein les yeux. S'enchaîne le live d'Entourloop, deux infatigables seniors accompagnés d’un trompettiste et d’un chanteur. Le concert est dansant et festif. C'est une bonne idée d’avoir programmé un groupe comme celui-ci, qui fait la différence avec le reste de la programmation principalement axé sur la techno. À la fin du live on aura même droit à une explosion de confettis.

1h30, closing détonnant

Pendant toute la durée de son show, Panda Dub est entouré de néons qui gravitent autour de lui. Le rendu est cool mais côté son, on plutôt sur de la bass music que de la dub. Les morceaux sont hyper énergiques et les drops efficaces, et la foule ne s'arrêtera pas de sauter. Jacidorex, réputé pour avoir créer un style qui lui est propre, la "néoacide", un mélange de toutes sortes d'acid, de techno industrielle, et même d’électro sombre, remplit la Solar Stage rapidement. Malheureusement, tout le long de son set, on n'aura pas une seule track de ce genre "néoacide". Forcément, on est un peu déçus. L’heure tourne et le moment du grand final a sonné. Cette année, c’est Etienne de Crécy qui s’en occupe. On est agréablement surpris par sa performance indémodable et des remix marquants comme celui de “Homework” des Daft Punk ou encore Rave Against the System” de Vitalic. Un final propre et efficace avant de rejoindre nos tanières pour se remettre de toutes les émotions de ce week-end dantesque. 

Le Bilan

Côté concert

La masterclass

Étienne de Crécy, le Thanos des musiques électroniques 

La pépite

NTO, on ne peut ne pas l'aimer

Le concert relou

Billx & Dr Peacock, la salle était trop petite pour un live aussi puissant

Côté festival 

On a aimé

- La cohérence de la programmation
- Les scénographies et les light shows
- L’espace arcade
- L’organisation générale, une bonne signalétique et des bars super bien organisés (quasiment aucune attente)
- La médiation sur la prévention des risques et les nombreuses stands d’associations 

On a moins aimé

- Le manque de points d’eau 
- Les protège gobelet payants et pas pratiques
- L’espace toilette homme extérieur, avec les urinoirs placés en face à face
- L’absence des demi verre au bar : on ne pouvait prendre que des pintes de bière

Informations pratiques

Prix de la bière : 5,5 € la pinte + 1€ le verre
Prix de la nourriture : 11 € le burger/frites
Prix du festival : 38 € la soirée, 97 € le pass 3 jours ou 144€ en VIP

Conclusion

Le Reperkusound a prouvé pourquoi il est aussi bien ancré dans le paysage des festivals de musiques électroniques français. Avec une programmation riche, à la fois audacieuse et populaire, faisant la part belle aux créations et aux découvertes musicales, le festival a accueilli cette année plus 20 000 festivaliers venus taper du pied au Double Mixte. Le festival a voulu montrer que son espace est une “safe zone” en mettant en avant de nombreuses associations de sensibilisation sur la consommation des drogues, qui rappellaient les bons gestes à adopter en cas de malaise ou d’overdose, ou encore de sensibilisation aux dangers des agressions ou de piqûres de seringue qui se multiplient dans la région. 

Récit et photos : Arthur Fargeot