On était à
Festival FreeMusic, entre verdure et transe acoustique

Pour cette 19e édition, le festival au milieu des pins s’offre une troisième journée. L’an dernier, le Free on l'a adoré. Cette année, il va falloir mettre le paquet. Entre artistes francophones reconnus, professionnels du « boum boum »  et les têtes d’affiche à la renommée internationale, la programmation nous promet déjà un festival à la hauteur de nos attentes. Du 21 au 23 juin on était à Montendre et on vous raconte ça.

Jour 1. Vendredi 21 juin. 20h32, par mes moustaches, je suis en retard, en retard, en retard.

Coincés dans les bouchons bordelais et suite à un départ tardif, nous n’arrivons qu’après 20h sur place. Les premiers concerts WL Crew et Vanupié se terminent déjà, RK s’apprête à monter sur scène, les festivaliers ont déjà pris possession des lieux et nous on se gare à peine dans le parking du festival… ça nous apprendra ! Déposés à un peu plus d’un kilomètre, il nous faudra marcher pour enfin parvenir au camping. Enfin arrivés, on s’installe : au FreeMusic pas de disparités entre les emplacements, le camping est grand et parsemé d’une multitude de pins qui offrent de l’ombre à tous les festivaliers. Les toilettes et douches sont bien placés et garantissent un accès rapide. L’expérience camping du FreeMusic, c'est décidément l’une de nos préférées (si ce n’est notre préférée).

21h43, les classiques aller-retours apéro-concerts

Groundation est en place, des airs jazz-reggae, c’est parfait pour déguster un petit tacos-frites. Par contre, heureusement qu’il y avait les frites, parce qu'on a retrouvé plus de verdure que de bœuf là-dedans. C’est également l’occasion de prendre notre première pinte dans son magnifique gobelet qu’on aura le plaisir d'ajouter à notre collection. Juste avant Pendulum, ce sera l'heure de l’apéro avec nos voisins du camping mais comme ce dernier se trouve littéralement à quelques pas de l’espace concerts, le passage entre les deux est très fluide. Ici, il n’est pas rare de faire de plusieurs aller-retours par jour, entre concerts et apéros. Etant de grands fans des sud-africains Die Antwoord (photo), c'est aux premières loges qu'on regardera le concert. Le duo est aussi chaud qu’on les a connu aux Déferlantes il y a deux ans. Nouveaux titres mais même rage sur scène. Carton plein.

00h55, des fantômes sur le FreeMusic

Quand Bloody Beetroots (photo) monte sur scène, le duo masqué des betteraves sanglantes envoie un très sérieux pâté. Sur scène, leurs accoutrements et les jeux de lumière leur donnent un air presque fantomatique et avec leur son synthpunk, les pogos ne se font pas attendre. Un très bon moment, sûrement les personnages les plus charismatiques du festival. Suit Dirtyphonics dans la continuité du "boum boum" entraînant de nos betteraves, le Dj met le feu à la fire stage. Les concerts s'enchaînent bien, sans attente, un rythme fluide grâce aux 2 scènes côte à côte qui s’alternent. Mais voilà, il est déjà 3h, bien que la fête continue au niveau de la scène du camping, on décide d’aller se coucher fatigués de la route et de la journée. On se rattrapera les autres jours.

Jour 2. Samedi 22 juin. 12h42, un grand centre de vacances

Après une grasse matinée bien méritée, on se dirige vers l’espace restauration du camping. On y trouve plusieurs stands : pizzas, burger, paninis etc… on décide de jouer la carte de l’économie en allant au « Restau du Free », le Free burger à 7,50€ nous fait de l’œil. Quelle ne fût pas notre erreur, un steak à peine cuit, une tranche de cheddar posé sur ce dernier, un pain trop grand pour le steak et des oignons douteux… un mal de ventre toute l’après-midi. Décidément, on n’est pas venu pour la gastronomie au Free. On décide de digérer tout ça tant bien que mal à la plage avec son sable, son ventriglisse, ses 2 cordes d'accrobranche, ses bouées et surtout beaucoup beaucoup de monde qui comate sous le soleil assommant. A l’ombre, on se fait de nouvelles connaissances, on retrouve nos amis de l’an dernier. Après tout, le Free c’est avant tout de belles rencontres qu’on aura plaisir à revoir tous les ans au même endroit et ainsi agrandir à chaque fois un peu plus notre famille.

19h05, détente maximale

Après les sonorités rave des années 90 d'Agar Agar, un sandwich américain bien consistant, un craquage pour des lunettes de soleil Free Music - notre pire idée du weekend- 12€ pour qu’elles finissent rayées au fond de la tente) et un aller-retour camping/concert, on se retrouve enfin devant la scène pour le live d'Angèle (photo). La jeune star montante belge fait chanter le public en choeur : qu’on aime ou qu’on n’aime pas, on connait forcément toutes les paroles et ça marche. Chapeau bas. 

23h45, boum boum boum, gotta get get

Du côté de Møme, on a le droit à un show tout en couleurs et lumières, et une superbe scène composée d’une boule qui accueille les platines et sur laquelle des motifs de toutes formes s’animent. Très sympa visuellement, mais côté son on est un peu déçu. Møme, on le connait surtout pour son hit Aloha mais le concert tourne quasi intégralement autour de son nouvel album avec une ambiance que l’on trouve très différente et le virage qu’a pris l’artiste nous laisse sur notre faim. La soirée continue dans l'électro avec Rakoon et Al'Tarba x Senbeï. Le raton laveur allemand envoie du lourd mais ce n’est qu’une mise en bouche face à la tornade inclassable du duo final de la soirée. Un mélange de dub, hip/hop lofi… les 2 beatmakers ont créé un style, c’est sûr. Pour finir notre soirée de 3h00 à 5h00 on sera en première ligne de la tropical stage, le collectif Beats Addict assurant une after à l'ambiance de rave party ambiancée par des festivaliers déchaînés.

 Jour 3. Dimanche 23 juin. 12h27, chillance à outrance

A peine réveillés, direction les douches froides et avec un peu d’attente, mais il faut ce qu'il faut. S'en suit une journée au skatepark, en profitant du soleil pour admirer leurs acrobaties en bronzant. Pour les autres sportifs, des tournois sont organisés sur le camping : foot, volley et même pétanque sur le stand Ricard.
Les concerts de ce dernier soir commenceront avec une bonne touche de hip-hop avec Josman puis Ninho et sa scène impressionnante composée d'énormes lettres qui forment le titre de son nouvel album Destin. Un show man naturel, des sons qu’on connaît malgré nous. S'en suit pour nous le concert d'Orelsan et sans surprise, le rappeur de 36 a tout gardé de sa pêche d’antan. Peu importe les avis, le gars en impose et pèse dans le game. 

23h00, taper du pied, c’est ta façon d’aimer

Après la tuerie du concert d'Orelsan, difficile de reprendre le flambleau. La P'tite Fumée (photo) fait renaître l’ambiance après un set de Taiwan MC un peu décevant. Avec des sons tribaux mélangés à de l’électro, des grosses basses un peu trance, ils ont définitivement un style à part entière. Impossible de ne pas taper du pied et de ne pas se laisser emporter dans un autre monde avec des faisceaux lumineux et des pogos dans tous les sens, un show man qui met l’ambiance des drops à n’en plus finir.
Pour finir en beauté ce weekend, on reprend les mêmes et on recommence l’after. Mais jusqu’à 3h cette fois ci... Et comme cela semblait un peu court pour certains, les festivaliers décident de créer « l’after ambulant » : armés d’enceintes, ils se déplacent dans le camping avec flash et guirlandes en ramassant sur leur passage les derniers festivaliers éveillés. Nous finirons notre balade nocturne au bord du lac tous ensemble.

Le bilan

Coté concerts

Les plus déjantés
Die Antwoord, fidèles à leur réputation

Le charisme à l’état pur
On ne sait pas si c’est les lumières, la fumée, la tenue, les masques ou leur musique mais les Bloody Beetroots dégagent quelque chose de fort.

Classiques qui marchent
Orlesan et Angèle, on a l’habitude de les voir mais ça fonctionne toujours aussi bien.

Ils ont créé leurs styles et de nouvelles dimensions
La P'tite Fumée et Al'Tarba x Senbeï, inclassables. Plus que des concerts, de véritables voyages qui vous transcendent. 

Les rois de l’After
Jamais un after ne nous aura autant plu : sound system fou, musique planante... bravo aux gars de Beats Addict.

Côté festival

On a aimé :

- Le cadre toujours aussi appréciable du lac de Montendre, un véritable petit coin de paradis
- Les bénévoles encore une fois adorables
- L’expérience festival : rencontres, apéros, camping, douche en plein air, les nombreuses activités (ventriglisse, volley, skate, pétanque, foot…). Plus qu’une suite de concert, on vit quelque chose d’unique au Free.
- La fluidité des concerts (les 2 scènes qui marchent en alternance, classique mais efficace.)
- La programmation, fans d’électro on a eu notre dose de boum boum et de tapage du pied. Fans de rap, vous avez été servis aussi !
- Le 3ème jour : l’an dernier on avait fait la remarque qu’il en manquait un, on l’a eu, merci !

On a moins aimé :

- La nourriture, on n’a certainement pas eu de chance mais on s’attendait pas à aussi mal manger. Il manque aussi un peu de diversité dans les stands.
- Le dernier after qui finit à 3h, on restait sur notre faim.
- L’espace concert que l’on juge une nouvelle fois de plus un peu petit face au monde présent.

Infos pratiques

Prix des boissons
Soft : 3€
Bière : 7€
Shot de Jäeger : 3€
Eau : 1,50€

Prix de la nourriture
Américain : 9€
Free Burger : 7,50€
Frites : entre 2,80€ et 3,50€ en fonction des stands.
Viennoiseries : 1,50€

Transports
Depuis La Gare de Bordeaux St-Jean, comptez 40 minutes pour une dizaine d’euros, arrivés à la gare de Montendre, une navette vous dépose gratuitement devant le festival. Sinon en voiture, si la rocade bordelaise est dégagée, comptez une petite heure. 

Conclusion

Le FreeMusic a relevé son challenge haut la main. Une programmation qui met le feu, une ambiance de folie et une expérience festivalière complète. L’an dernier, on avait parié sur ce petit festival au bord du lac, cette année on en est fier. Le Phoenix de Montendre à encore de beaux jours devant lui. 

Récit et photos : Thomas Vero