On était à
Les Déferlantes, 10 ans de nature et de musique

Depuis 2007 Les Déferlantes font trembler les montagnes des Albères. Du 8 au 11 juillet 2017 le parc du Valmy a, une nouvelle fois, hébergé le festival. Un programme diversifié d’époque comme de style. Nous y étions et nous allons vous raconter notre festival.

Jour 1. 17h43, des pins et de la bière !

Arrivés sur le domaine de Valmy, nous passons devant les navettes qui déposent des festivaliers venus de divers campings, chambres d’hôtes ou hôtels. Pas de camping compris dans l'offre du festival mais des campings privés sont néanmoins proposés à 8€ la nuit à proximité… De notre côté, nous trouvons refuge chez l'habitant pour le weekend. Après 35 minutes de marche le long de belles vignes nous voilà enfin au château. Après vérification des pass et fouille nous entrons sur le site par le village le « Deferl’wood » qui porte bien son nom puisqu’en pleine forêt de pins. Ici nous sont proposés bières, burgers et des spécialités italiennes. Mention spéciale au stand AirStream Burger qui fait un burger « Iggy » et des frites maisons de qualité à seulement 10€. On empoigne Redbull et Skoll à 4,5€ au bar pour se motiver et c'est parti pour le concert de Petit Biscuit.

19h24, une soirée cocorico ?

Avec Petit Biscuit règne une ambiance chill parfaite pour digérer nos burgers et finir nos boissons. La foule elle, est en délire. Pendant le show, on se rendra compte que tous les invités de la soirée sont français. Pris d’une certaine fierté nationale on décide donc d’aller vivre au plus près ce programme bleu blanc rouge. On arrive à temps pour Cali. Le perpignanais joue ce soir à domicile devant un public dense, offre un show remarquable (photo) et invite son mentor écossais et même sa fille à chanter sur scène. Il passera un message d’amour et de paix pour les migrants avec l’association Habitat et citoyenneté dont il est le parrain.
Suit à 21h Renaud, le doyen de la soirée, dont personne ne décrira mieux la prestation que lui-même : « la voix caverneuse, la voix rocailleuse mais la voix généreuse »...

21h27, gâtés par mère Nature


En sortant de la foule conquise on se dirige vers les hauteurs du site. Sur notre chemin des arbres, pleins d’arbres, des fleurs, des luminaires, des guirlandes de fleurs et d’autres bars. Dame nature maitresse du festival. On ne peut s’empêcher de trinquer à sa santé mais le mojito 25cl à 8€ du bar à cocktails nous refroidit et on décide plutôt de s’offrir une pinte de Skoll à 6€ dans de superbes gobelets aux couleurs du festival. Depuis la scène El Bosqué (photo) on a une vue imprenable sur le château du Valmy et ses alentours. Côté musique, de l’électro en petit comité dans les bois. avec De La Swing. On est comblé. 

22h40, la jeunesse made in France

Après notre petite escapade dans les hauteurs du festival nous redescendons vers les deux scènes principales adjacentes pour regarder Boulevard Des Airs de loin, une prestation remarquable avec des jeux de lumière et une narration sympa. Nous allons nous rapprocher de la scène pour Jain (photo), notre claque de la journée : on ne s’attend pas à autant d’énergie dans un si petit corps. En bouquet final, un Feder ultra chaud met le feu sur scène avec ses grosses bass et ses énormes drops ravissent les fans d’électro.

Jour 2, 20h38 digestion lente et ange jaune


Point budget, aujourd'hui nous débarquons sur le festival avec un stratagème dont la complexité n’a d’égal que son génie : nous avons prévu des sandwichs fait maison pour économiser quelques pièces de Deferlcash, monnaie locale du festival et chargeable sur nos bracelets depuis les bornes placées aux 4 coins du site, afin d'économiser un repas et nous offrir des chouettes t-shirts du festival, à 20 € tout de même. Fiers de nous, on quitte le village Deferl’Wood  pour nous rendre devant le concert de Birdy (photo). Alors certes, rien de mieux pour la digestion que les musiques douces mais l’artiste peine à communiquer avec son public et rehausser l’ambiance. Le temps parait très long quand soudain une douce voix nous sort de l'ennui : « Bières fraîches ! Qui veut une bière ?», un homme barbu tout de jaune vêtu appelé le Désoiffeur vient à notre secours avec son énorme tonneau de bière sur le dos. Merci monsieur !

21h46, la Def’family plus family que def'


Après un tour rapide du côté de la scène El Bosqué avec Niko Gullo le temps de profiter de la vue (photo) et de danser rapidement sur de l’électro, retour sur les scènes principales qui fonctionnent en alternance pour une fluidité optimale. C’est au tour de Sting. On l’avait déjà remarqué la veille, mais cela se confirme d'autant plus aujourd'hui : le public des Déferlantes est essentiellement composé de familles, avec des parents venus montrer leurs idoles comme Renaud, Sting, Iggy Pop, Cali ou encore Ludwing Von 88 aux enfants. Le monde brassé par Sting est impressionnant et étant arrivés un peu tard nous ne pouvons pas nous approcher de la scène à plus de 300m.

23h27, l’ancienne génération a du bon du très bon

Après Sting c’est au tour de Midnight Oil, le groupe écolo. Un show des plus impressionnants avec une prestation du chanteur Peter Garett incroyable, débordant de peps à 64 ans et comparable à la boule d’énergie qu’était Jain la veille, du haut de ses petits 25 ans. Après ça, nous poursuivons sur du très très lourd avec Ludwing Von 88 (photo). Le groupe par sa simple présence déclenche pogos et slams. Entre costumes, décor et paroles improbables ils touchent rapidement nos cœurs. « N’oubliez pas de respirer, c’est bon pour la santé », disent-ils et en parlant de respirer, il fallait avoir les poumons bien accrochés après toute la poussière soulevée par les danses endiablées des festivaliers. Pense-bête pour le futur : ramener des bandanas à mettre en cas de tornade poussiéreuse.

Jour 3, 18h27 whisky et ironie

On commence notre troisième journée en douceur avec Kungs (photo) le premier Dj français de la soirée, très à l’aise avec son public qui lui le rend bien. Il nous fait faire des clapings et autres animations, cela change du timide Petit Biscuit.Quand Ibrahim Maalouf entre en scène par la suite, il ne pourra pas s’empêcher de faire une remarque sur le show de son prédécesseur : « C’est sûr qu’on va être un peu plus méchant que le petit Dj d’avant ». Ironie, humour ou simple méchanceté ? On ne comprend pas bien l'utilité de cette déclaration et déçus nous quittons les devants de scène abandonnant Ibrahim et sa petite trompette qui rend les armes 15min avant la fin prévue de son show. De notre côté, le stand Jack Daniel nous faisait de l'oeil au village : petit cocktail à 7,5€ en main nous retournons entre les deux grandes scènes pour n'avoir qu'à tourner à chaque nouvel artiste. House of Pain arrivent avec 15 minutes de retard mais nous offrent un show néanmoins fantastique entre shot de sky et solos endiablés.

23h25, l'iguane et le serpent bleu blanc rouge crachent leur venin sur les Déferlantes

Quand la légende Iggy Pop de rentre sur scène, nous découvrons un personnage extravagant et extraordinaire qui n’hésite pas à montrer son amour du public en lui crachant dessus, littéralement. L'iguane qui ne tient jamais en place finit par faire un saut périlleux d'un peu trop loin et finit sa chute dans la fosse des photographes. Mais rien de grave pour Iggy qui se relèvera et continuera son show comme si de rien était. On est un peu bluffé.
Enfin, c’est au tour d'un autre reptile de mettre le feu au festival. En effet, entre lance-flammes et jeux de lumière incroyables DJ Snake défoule les passions en cette fin de soirée. Le Dj organisera clappings, walls of death et autres échanges avec son public avec, à noter, un hommage émouvant à un fan décédé il y a peu et pour qui le public allume la lumière de son téléphone sur un mix original de l'artiste.

Jour 4, 19h24, me gusta el chocolate, me gustas tù

Aujourd’hui le festival nous propose une très grande diversité de genres : du hip-hop africain, au metal en passant par du rock alternatif latino et de l’électro, tout le monde s’y retrouve. On commence la journée avec Mat Bastard, l'ex Skip The Use, qui nous fait un très beau show avec sa vocalise irréprochable. Mais l’invité de la soirée ce soir c’est Manu Chao et le festival lui a accordé un créneau de 2h30. C'est déjà long et le supplice se prolonge lorsque ce dernier décide de monopoliser la scène 15 minutes de plus. Au final ce sera plutôt 2h45 de concert qui en soi n'aurait pas été déplaisant  mais le problème c’est quand l'artiste chante toujours la même chose. Du moins, c’est l’impression que nous avons eu. « Que horas son mi corazon » une fois c’est bien, c’est très bien même, mais pendant presque 3h c’est beaucoup trop long...

00h00, explosion finale.

Aujourd’hui, on ne vous cache pas qu’on est surtout venu voir Die Antwoord. C’est pourquoi 1h avant le concert on est déjà en place devant la scène contre les barrières et on est loin d’être les seuls ! Pendant ce temps-là c’est Airbourne qui prend les manettes de la scène à côté. Les australiens vont ravir leurs fans en enchainant gros pogos et slams devant la scène. Une claque même pour nous qui nous trouvons tout de même sur l’autre scène.
A la fin du concert tout le public du festival se regroupe derrière nous en attendant de voir les sud-africains qui nous font patienter, longtemps. C’est finalement Hi-Tek, le dj du groupe qui ouvre le bal devant une foule en délire. Il nous fait un petit mix solo avant que Yolandi et Ninja ne fassent irruption sur scène. Le groupe met le paquet : confettis, jeux de lumières, plusieurs changements de costumes, 2 danseuses et un Ninja moyennement sage qui sautera à deux reprises dans la foule. 2h20 de show, le groupe ne reviendra pas malgré les appels désespérés des fans qui continuent à crier même 10 minutes après la fin du concert. Nous, on est lessivés. A l'année prochaine les Déferlantes !

Le bilan 

Coté concerts :

La claque
Die Antwoord, que ce soit une première ou une douzième, le show en met toujours plein les yeux 

Un bel avenir pour le made in France
Jain, Petit Biscuit, Boulevard des Airs, Feder, Kungs et Dj Snake, ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont français et ils ont de beaux jours devant eux

Les boules d'énergie depuis les 80's
Ludwing Von 88, toujours vivants, toujours la patate, toujours complètement déjantés

Le somnifère 
Birdy, c’est long et sur la digestion ça fait mal 

La chanson qui n'en finit pas
Manu Chao, qui chante toujours la même chanson depuis 10 ans 

Coté festival

On a aimé : 

- La grande diversité des stands, bien répartis dans le village comme sur le festival
- Les emplacements stratégiques des scènes, des sanitaires et des poubelles
- Une prog diversifiée visant un très large public
- Les désoiffeurs, qui nous ont sauvés plus d'une fois
- Le cadre magnifique du parc du Valmy

On a moins aimé :

- Les artistes qui grattent 10 minutes et décalent toute la prog
- La scène du village qui ne sert que l’après-midi 
- L’absence d’un camping compris dans l'offre sur le site ou du moins proche du festival

Conclusion

Ces 10 ans du festival sont réussi entre décor resplendissant, programmation au top et une bonne organisation : chapeau les déferlantes. C’est la première fois qu’on y allait, on espère une 2ème de même qualité ! L’esprit familial du festival n’est pas gênant et on ne peut qu’être épaté par la qualité d’un jeune festival qui est devenu grand. Félicitations, les Déferlantes. On a beau essayer de trouver des défauts, (excepté le camping) rien ne nous vient.

Récit et photos : Juliette Corbun et Thomas Véro