On était à
Festival en Othe édition 2022 : ça dép(Othe) !

Cette année, il n'en a pas fallu beaucoup pour nous convaincre de venir faire un séjour au Pays d'Othe. Au-delà du cadre verdoyant et bucolique, cette région, proche de la ville de Troyes, accueille le Festival en Othe qui mise beaucoup sur son ambiance familiale et sa proposition de produits locaux. Si on ajoute à ça une programmation alléchante, une proximité certaine avec notre Haute-Marne natale et une énorme envie de retrouver les festivaliers sans réelles contraintes, nous n'avions aucune excuse pour manquer cet événement. Retour donc sur notre week-end du 8 et 9 juillet dernier.

Jour 1. 20h21, du rap belge en guise d'amuse-gueule

Le Parc des Fontaines d'Aix en Othe, ville principale du coin, est de nouveau le lieu des festivités cette année. La file est longue mais nous parvenons à entrer et profiter des derniers morceaux du groupe Mes Souliers Sont Rouges tout en découvrant le nouvel aménagement du site. Le changement majeur est la disparition d'une des deux scènes, il ne reste plus que la Scène Principale qui a déménagé à la place de la scène destinée aux « petits groupes » . C'est donc là que se produit le rappeur Scylla (photo), qui propose un show qui ne déménage pas assez à notre goût. Du moins c'est ce qu'on pense au début, car le belge nous prend rapidement à revers et plaisante sur son style de rap, orienté rap conscient : « Certains trouvent que le piano-voix ce n'est pas adapté pour les festivals. Je m'en fous, moi je le fais ». Et finalement, grâce à des textes travaillés et une réelle présence sur scène, il parvient à nous emmener dans son univers jusqu'à la fin. 

21h52, il y a des cigales dans la la fourmilière

Direction le seul bar du festival (photo). On retrouve des bières, du cidre, des softs et du champagne produits non loin d'ici, de quoi largement satisfaire notre soif. L'attente à la buvette est en revanche interminable, les bénévoles semblent débordés et c'est le même scénario pour les stands de nourriture, trop peu nombreux pour satisfaire toute la demande.

La Rue Ketanou démarre son concert. "La Rue Ket' ", comme disent les vrais, on connaît par cœur, c'est le groupe de festival par excellence. Ça demeure néanmoins efficace, surtout pour un événement aussi rassembleur que le Festival en Othe. Mais on préfère rejoindre les familles posées sur les bancs en marge de la foule, pour apprécier le concert... et surtout la bière ambrée, obtenue difficilement quelques minutes auparavant.

23h38, Boom Tchak le genou

Hilight Tribe (photo), c'est l'une des têtes d'affiche du festival et celle que l'on attend le plus. Nous ne sommes d'ailleurs par les seuls, l'ambiance est bouillante devant la scène, ça danse, ça pogote... ça pogote tellement bien qu'une festivalière se fait rentrer dedans et termine son concert à la Croix-Rouge. Nous recherchons son genou dans le public, en vain. Les secours étant non loin de la scène nous parvenons néanmoins à ne perdre aucune miette de la prestation du groupe.

Juste en face de la Grande Scène, sous un stand, les DJ du Boom Tchak Tour prennent le relais. Ils se sont chargés de l'animation entre deux changements de plateaux d'artistes tout au long de la soirée et s'occupent logiquement de conclure celle-ci. Au vu de l'horaire, le public est clairement plus jeune et plus festif, mais encore nombreux.

Jour 2. 19h09, vivement dimanche

Après avoir passé une bonne partie de la journée à Bercenay, situé à quelques kilomètres de la ville principale du Pays d'Othe, nous retournons sur le Festival pour le concert des Hurlements d'Léo. La foule est plus clairsemée que la veille, des enfants jouent et courent devant la machine à bulles du Boom Tchak Tour (photo), une bonne partie des festivaliers est posée dans l'herbe pour apprécier le concert. Après dix secondes de réflexion, nous nous affalons comme eux sur la pelouse. L'atmosphère est vraiment reposante et sereine, nous sommes samedi soir et pourtant on pourrait se croire dimanche après-midi, la gueule de bois en moins.

20h26, fontaine je ne boirai pas de ton eau

On se motive tout de même pour faire le tour du Festival, qui est plus étalé sur le Parc que lors de notre dernière visite. Impossible de manquer le joli bassin avec la fontaine (photo), sans barrières de sécurité, on se demande comment personne n'a encore eu l'idée de plonger dedans ? Après un passage sur les stands artisanaux, nos estomacs crient famine et hors de question pour nous de rester sur l'échec d'hier soir. Nous retentons donc notre chance auprès des food-trucks. Notre quête s'avère concluante avec l’acquisition d'un bò bún et d'un burger classique, plutôt bons au demeurant, même si nous faisons l'impasse sur les Zoufris Maracas que l'on entend au loin

22h33, ça tambourine !

Les Tambours du Bronx, on ne voulait les louper pour rien au monde. Mais ô grande surprise nous assistons à la version metal du show. Ce n'est pas vraiment ce à quoi nous nous attendions, nous gardions l'image plus « traditionnelle » du groupe de percussions frappant sur des bidons. Cela nous bouscule d'un côté, mais nous séduit aussi de l'autre. Nous sommes loin d'être des fans du genre mais nous reconnaissons volontiers la qualité du spectacle et surtout l'énergie déployée par les musiciens percussionnistes, certains ayant de véritables allures de vikings (photo). C'est rythmé, brutal, ça se marie finalement bien avec les chanteursde Dagoba ou Lofofora mais c'est clivant. La foule semble conquise et particulièrement surexcitée, en témoigne ce festivalier montant sur scène pour faire une démonstration de capoeira.

00h02, salut c'est (moins) cool

Un spectacle de danse pyrotechnique, « Les Gardiennes de la Lune », a lieu aux abords de la scène. Pendant que petits et grands regardent sagement les deux danseuses faire des acrobaties avec des cerceaux enflammés, certains enfants jouent tranquillement sur les stands à proximité (photo) et une partie des festivaliers se dirige vers la sortie, avant même le dernier concert de cette édition : Salut C'est Cool sont les derniers à jouer sur la Grande Scène, du moins ce qu'il en reste. On sait qu'ils sortent d'une année difficile, le groupe a littéralement éclaté et il ne reste plus que deux membres originels. Ils ont beau balancer des hits tels que « Techno, toujours pareil » « Trick Global », proposer une scénographie originale ou faire venir des festivaliers sur scène, nous sommes mitigés. Au contraire du public, majoritairement jeune à cette heure-ci, bien plus réceptif que nous à l'univers électro-décalé du groupe.

Le bilan

Côté concert :

Les habitués

La rue Ketanou et les Hurlements d'Léo, on pourrait leur filer les clés de la moitié des festivals de France, ils commencent à connaître

La touche belge

Scylla, le rappeur a prouvé que le combiné « piano-voix » avait sa place en Festival

Les mecs en Trance

Hilight Tribe, on a encore envie de chanter : « Oyate! He... Ayy... Heeee... Ahey! »

Le combo gagnant

Les Tambours du Bronx, l'alchimie percussion/métal est bonne mais ça va dérouter les puristes

La déception

Salut C'est Cool, la purée n'est plus aussi onctueuse qu'auparavant

Côté festival

On a aimé :

  • Le nouvel aménagement bien pensé, qui met plus en valeur le Parc des Fontaines

  • La volonté de proposer des boissons et des produits artisanaux sur les différents stands

  • L'ambiance toujours aussi agréable conviviale et familiale

  • Les activités proposées aux enfants (ils ont pu jouer à Duck Hunter sur la NES, les chanceux)

  • Les bénévoles de la Croix-Rouge au top !

  • La programmation familiale et éclectique...

On a moins aimé :

  • ... mais un peu convenue, il n'y a plus de petites scènes pour découvrir de nouveaux groupes

  • L'attente à la buvette... INTERMINABLE, l'organisation entre bénévoles semblait laborieuse

  • Le camping est pratique, mais c'est le chaos au niveau de son organisation

Infos pratiques

Prix des boissons

Le demi de bière locale à 3€50

Le verre de cidre local à 4€

Le soft à 2€50

Prix de la nourriture

Burgers : 9€

Frites : 3€

Bò bún :12€50

Prix du festival

Pass 2 jours : 50€

Camping gratuit situé à proximité du festival

Transport

40 minutes de Troyes, 2h de Paris

Conclusion

Les 2 jours que l'on vient de passer inaugurent la programmation du Othe-Armance Festival (le nom complet du festival). De ce week-end de juillet et jusqu'au mois d'octobre des spectacles itinérants sont proposés dans tout le Pays d'Othe et le Pays d'Armance, à la frontière entre l'Aube et l'Yonne. L'initiative est belle et louable, elle s'adresse avant tout aux locaux mais est destinée à tous les publics. Certes ce n'est pas le festival qui possède l'ambiance la plus folle, mais ce n'est pas ce qu'on lui demande, on ne peut pas décemment reprocher à cet événement d'être ce qu'il est : un festival familial, à taille humaine où règne la bonne humeur. Il a sa propre identité dans le paysage des festivals musicaux de Champagne-Ardenne, vous pouvez y aller les yeux fermés... Mais attention à ne pas tomber dans la Fontaine du Parc !