On était à
Festival de la Côte d’Opale 2021, l’heure des retrouvailles

On peut dire qu’on l’a attendu cette 44e édition du Festival de la Côte d’Opale ! Après une année sans concerts, sans rassemblements, l’heure est aux retrouvailles. Quel plaisir de revoir les corps vibrer, les mains applaudir et les festivaliers acclamer les artistes venus renouer avec un public qui avait trop manqué. On vous emmène à Boulogne-sur-Mer, retrouver la ferveur des concerts.

Jour 1. Dimanche 18 juillet. 19H30, on attrape le train en marche

Nous y voilà. Lorsque nos pieds foulent les pavés du site de l’Eperon situé sur le port de Boulogne-sur-Mer, c’est un sentiment de liberté qui nous envahit. Qu’est-ce qu’on est heureuses d’être là, parmi ces gens (pas moins de 2000) venus profiter d’une belle soirée ensoleillée ! Cette année, il y a des tribunes en plus de l’espace devant la scène, ce qui laisse le choix au public de profiter du show assis ou debout et une estrade est également prévue pour les personnes à mobilité réduite. Le contexte sanitaire étant ce qu’il est, nous avons droit à un sens de circulation et plusieurs désinfectants sont à notre disposition sur le site mais la super nouvelle est que l’espace snack et buvette est bien présent ! C’est donc accompagnées d’une bière et d’un sandwich que nous allons prendre place pour accueillir P.R2B, Pauline Rambeau de Baralon de son vrai nom, et ses musiciens. L'auteure compositrice venue de Bourges nous emmène dans son univers emprunt d’amour et de nostalgie. Ces titres s’enchaînent et s’enlacent sur des rythmes tantôt jazz avec saxophone et clarinette, tantôt rap avec le verbe bien pensé sur fond de musique électronique. Les thèmes de l’enfance, de l’amour et de la mélancolie engagent en douceur cette première partie de soirée.

21h40, plus qu’un concert, un spectacle

Nous trépignons d’impatience quand un clip est projeté sur l’écran de la scène. Grand Corps Malade nous emmène dans son cerveau. Un cerveau bien rangé avec chaque catégorie logée derrière une
porte. On peut y découvrir ses potes, sa nostalgie d’enfant ou encore son péché mignon pour les Danettes à la vanille. Puis, quand s’ouvre la porte du « spectacle vivant » l’artiste entre sur scène, acclamé par le public qui s’est rapproché pour ne pas en perdre une miette. Il rend hommage aux intermittents dans « Chemin de traverse », exprime son soutien à Hoshi, qui a subi les critiques masculinistes d'un producteur de musique avec « Des gens beaux », rappelle ô combien le monde du spectacle et la vie sociale sont essentiels pour tous dans « Pas essentiel »... 

Jour 2. Lundi 19 juillet. 20H20, Pile poil à la salle Pilbois

C’est parti pour une seconde soirée musicale, plus pop/rock. Direction la salle de sport de Desvres où nous trouvons une place sous l’éclairage feutré peu de temps avant l’entrée du groupe De Saturne. Le chanteur lance les hostilités en poussant une sorte de hennissement qui interpelle le public, intrigué par ce drôle de personnage. Accompagné d’un contrebassiste et d’un magicien de l’électronique au déhanché ravageur, notre chanteur tente de nous emmener dans son univers cosmique. Sa gestuelle dégingandée et ses textes énigmatiques sont parfaitement accompagnés par l’instrumental mais le public peine à véritablement décoller et reste tranquille sur son siège. Il faut dire que nous sommes environ 600 ce soir, dans une salle fermée bien qu’aérée, il fait chaud et l’air est pesant avec les masques. Quelques personnes dans le public essaient de suivre en tapant des mains mais les couplets du chanteur coupent un peu trop vite les percussionnistes en herbe dans leur élan. Le concert du trio se termine comme il a commencé, sur un rythme joyeux accompagné d’un second hennissement du chanteur qui décidément n’aura laissé personne indifférent.

21h40, un rafraîchissement s’il vous plaît

L’attente du prochain groupe est assez longue aussi nous décidons de sortir prendre l’air. Pas de food truck en vue mais un stand de merchandising dans le hall et une buvette dans la cour qui propose de la bière blonde ou des softs avant que le quintette masculin plein d'énergie, Les Innocents nous offre presque 2 heures d’un concert revigorant ! Le groupe pop des années 80 qui effectue son retour en 2013 est très content de se retrouver ici sur la côte d’Opale après cette année sans concert. Les titres s’enchaînent avec délice, mêlant leur style de base à des sonorités folk et méditerranéennes. Que ce soit avec leurs guitares, l’harmonica ou encore le clavier électronique, chaque mélodie est un pur plaisir pour les oreilles et les âmes.

Jour 3. Mercredi 21 juillet. 20H04, l’appel au voyage

La première pensée qui nous traverse lorsque l’on s’installe dans la salle du Najeti Hôtel du parc de Neufchatel-Hardelot c’est « Ouah ce qu’il fait chaud ». Chaleur torride, pas de buvette en vue... On prie pour que personne ne vienne s’assoir trop près de nous qui sommes déjà en transe. Le groupe Ladaniva (photo) est composé de Jacqueline Baghdasaryan, originaire de Biélorussie et de son acolyte Louis Thomas, multi-instrumentiste, qui partagent le même amour des musiques traditionnelles du monde. Ce soir, ils sont accompagnés de deux autres musiciens et ensemble, ils nous emmènent sur les routes des Balkans, de l’Arménie à la Serbie, en passant par la Russie mais également sur les îles. Un mélange de couleurs et de saveurs, chantées en langue traditionnelle ou en français par la subjuguante Jacqueline qui nous fait penser à une princesse de conte des mille et une nuits.

21h30, une oasis en plein désert

Pendant ce temps-là, la buvette a été remise en service et nous pouvons retourner à nos places avec des grands verres d’un Coca bien frais quelques minutes avant l'arrivée de Juliette et l’orchestre Silbando (photo) sous une salve d’applaudissement chaleureux. La chanteuse et parolière française nous présente son spectacle qui rend hommage au tango et à son papa, qui lui a insufflé dès son plus jeune âge cet amour de l’Argentine et de sa musique. Elle est accompagnée pour l’occasion de l’orchestre Silbando, dirigé par la talentueuse Chloë Pfeiffer et sublimé par un chanteur de tango de renom ; Sebastian Rossi. Difficile de ne pas se lever pour entamer un tango endiablé ! Juliette prend bien le temps d’échanger avec le public, de raconter ses histoires et la raison de ses chansons comme celle qui parle de la vie de Carlos Garnel ou encore de la vie difficile des gens exilés.

Jour 4. Samedi 24 juillet. 20H33, une soirée féminine

Pour cette avant-dernière soirée du Festival de la Côte d’Opale, direction la salle de sports de Le Portel où nous attend Lena Deluxe pour cette première partie de spectacle. La salle a été réduite et la scène avancée pour ce concert en "petit comité" avec un côté intimiste alors que la plupart du public s’est confortablement installé dans les gradins. Lena Deluxe et sa choriste incarnent le vintage et le psychédélique et tout en elles, que ce soit le look, la voix ou l’univers musical, nous ramène dans les sixties. Riffs de guitare électrique à la Bowie, ondes hypnotiques à la basse ou encore invitation au voyage spirituel avec le tambour chamanique, les pétillantes blondes mettent le paquet pour nous transporter dans le passé.

21h40, Camélia, l’ôde à la joie

Juste à côté des amplis, nous prenons conscience de la surdité qui nous guette, mais il est trop tard pour reculer ; nous voilà encerclées par des groupies de tout âge prêts à en découdre pour être aux premières loges. Dès la mise en place de ses musiciens, c’est toute la salle qui scande le prénom de Camélia Jordana, vivement attendue. Certainement aussi impatiente que nous, elle ne se fait pas désirer longtemps et entre en scène un large sourire aux lèvres. Le reste de la soirée défile et les titres s’enchaînent. Des chansons d’amour mais également de ruptures, des chansons sur la force des femmes et le féminisme en général. Camélia, accompagnée d’un chœur 100 % féminin chante avec fierté ses valeurs, son vécu et ses idées. Un moment d’une douceur exquise, où chaque paire d’oreilles resteront suspendues aux lèvres de notre nouvelle diva de la soul.

Jour 5. Dimanche 25 juillet. 21H00, à l’année prochaine

Cette année encore, le dernier concert du Festival de la Côte d’Opale sera gratuit et aura lieu dans l’enceinte du sublime château de Condette mais contrairement à l’édition précédente il se fera assis. Bon après, nul doute qu’on pourra se retenir de lancer un pogo en plein milieu d’un morceau de Kerenn Ann qui voit ce soir, chacun de ses morceaux sublimés par le Quatuor Debussy. Entre rock et folk, anglais et français, le panel de titres de la chanteuse à la voix si douce enchante le public, très attentif. Ayant enchaîné presque tous les concerts proposés par le festival, nous sommes bien heureuses d’avoir une brise fraîche durant toute la soirée, qui nous empêche de piquer du nez sur nos sièges. Après une ultime mélodie enchanteresse, nous applaudissons les artistes qui clôturent cette 44e édition et espérons remettre ça dès l’année prochaine !

Bilan

Côté concerts

L’award de la plus belle voix

Jacqueline Baghdasaryan du groupe Ladaniva

Notre coup de cœur

Grand Corps Malade, le poète de l’âme

L’extraterrestre du festival

De Saturne, restons plutôt sur Terre

Côté festival

On a aimé

- l’immense joie d’être de retour en festival
- la diversité des univers musicaux tout au long de la semaine
- les foodtrucks et la buvette sur le site de l’Eperon

On a moins aimé

- Porter un masque à l’Hôtel du Parc d’Hardelot, il faisait trop chaud
- Toujours un cruel manque de choix niveau bières sur la plupart des sites
- Ne pas obtenir un congé supplémentaire pour couvrir le festival dès le départ... Merci patron !

Infos pratiques

Prix des boissons : Bouteille d’eau minérale 50cl - 2€, Soda - 2€ ou 2.5€ selon l’endroit, bière - 2.50€ pour 25cl et 4€ les 50cl

Prix de la nourriture : Sandwiches - Entre 2,50€ et 4,50€, Pop corn - 2€, Crêpe ou gaufre - entre 1.5€ et 2.50€

Prix du festival : entre 20 et 33€ par concert selon le jour en prévente

Transports : en voiture comptez 30 à 40 minutes de Calais, 1h10 d’Amiens, 1h45 de Lille, à 10min à pied de la gare SNCF Boulogne-Sur-Mer

Conclusion

Comme on se sent revivre au milieu de la foule, envahies par la musique et vibrants de toute part au rythme des morceaux. Une semaine fatigante (c’est qu’on a perdu l’habitude) mais ô combien
revigorante ! C’est toujours un grand plaisir de réécouter nos artistes préférés mais également de s’ouvrir à d’autres styles et d’agrandir notre playlist perso. Merci pour ces chaleureuses retrouvailles !

Récit par Vanessa Merlin
Photos par Kelly Marmin