On était à
Festival de la Côte d’Opale 2019, le festival des petits et des grands

Chez les Ch'tis, on aime chanter, boire et manger ! On aime aussi notre patrimoine. C’est dans cet état d’esprit que le Festival de la Côte d’Opale nous emmène chaque soir dans une ville différente et nous propose une programmation alliant stars qu’on ne présente plus et petits groupes qui méritent d’être connus, le tout durant 7 soirées-concert avec à chaque fois excitation de la découverte au programme.

Jour 1. Lundi 15 juillet. 20h00, une semaine de bon augure

Pour ce premier soir, nous avons rendez-vous à l’hôtel du parc d’Hardelot avec Quentin Carton (photo), chanteur originaire d’Audresselles, un petit village non loin d’ici. C’est lui, accompagné de ses musiciens qui ouvre le bal et la salle affiche complet. La salle est assez grande, les toilettes sont juste à côté et à l’entrée, un petit stand propose de la bière Saint-Omer, des softs et des croques-monsieurs. Au début du concert, le chanteur et sa bande sont accueillis avec des applaudissements généreux, nous observons même plusieurs fans de Quentin venus le supporter en arborant fièrement des t-shirts à son effigie. Le groupe nous ambiance sur divers styles, tantôt rock, jazz, guinguette et même slam, le tout avec énergie et entrain. Le public est séduit et bien motivé pour la suite de la soirée.


21h40, un Jamait qu’on voudrait bien revoir

L’heure du second concert a sonné. Le public qui semble bien connaître Yves Jamait l’accueille avec un tonnerre de cris et d’applaudissements. Pour nous, c’est une découverte et nous tombons immédiatement sous le charme de cet homme qui manie les mots tel un véritable poète. Une voix rocailleuse, une gueule qui a du vécu, le regard vif et le sourire malicieux... Yves Jamait est un artiste qui chante la vie des petites gens mais traite aussi de sujets plus profonds comme la lutte des gilets jaunes. Avec son titre, « Caresse-moi », de nombreuses personnes s’approchent de la scène pour chanter et tout le reste du public finit par se lever. Avec un amour de la vie et de la liberté totalement contagieux, notre homme sera rappelé sur scène à 2 reprises. Il faut dire qu’on ne se lasse pas de cette voix singulière et de ces rythmes entraînants. Il est 23h20 et l’heure de rentrer. Dommage car on aurait bien proposé à Yves de venir boire un coup à la maison et chanter jusqu’au bout de la nuit…


Jour 2. Mardi 16 juillet. 20h30, des petits et des grands, disions-nous

Direction la salle de sport « le chaudron » du Portel, où ce n’est pas moins de 2800 personnes qui sont attendues ce soir pour écouter la jeune et prometteuse Hoshi et le groupe Les Mains Libres qui s'occupe de sa première partie. Pas de grand parking pour accueillir tout le monde mais nous trouvons sans trop de mal une place dans les rues adjacentes pour notre bolide. Dans la salle, nous avons le choix entre s’assoir dans les gradins ou se mêler à la foule dans la fosse. Le groupe boulonnais, Les Mains Libres. et ses 5 musiciens, entonne plusieurs mélodies rock, pop et même blues mais si le rythme est toujours sympathique, nous avons un peu de mal à comprendre les paroles de la chanteuse, surement à cause d’un mauvais réglage du son. 


21h30, l’étoile de notre soirée

Dans cette salle, il fait très chaud, alors c'est muni d'une bouteille d’eau et d'un Coca qu'on se faufile dans la foule qui se presse un peu plus au devant de la scène pour bien apprécier le show de la jeune Hoshi (photo). L’artiste fait son entrée sous les applaudissements et les cris du public qui semble tout à coup bien réveillé. Entrain, joie et émotion, c’est le savoureux mélange dont on se délectera durant 1h30 d’un concert sans accrocs. Hoshi, une artiste qui a fait de ses expériences des chansons aura su nous transporter dans son univers à la fois émouvant et pétillant. 23h00, fin du concert, nous nous hâtons vers la sortie un peu étroite pour tout ce monde mais cela nous permet de constater la diversité du public venu ce soir. Des familles, des anciens, des bandes de potes et des adolescents ; Hoshi a décidément réussi à conquérir le cœur de tous sans exception.


Jour 3. Mercredi 17 juillet. 18h00, « Allez c’est l’heure, mon petit bouchon »

La programmation du Festival de la Côte d’Opale nous fait voyager géographiquement mais également artistiquement et pour ce milieu de semaine, elle nous prépare un spectacle "tenez-vous bien, pour enfants". Ce sont parents, grands-parents et leurs progénitures qui sont conviés à un voyage musical dans la charmante et feutrée salle du Phoénix d’Outreau. Pas de buvette car il est interdit de boire et manger dans la salle. Nous prenons place dans la pénombre et patientons, intriguées par le programme. Il y a en effet beaucoup d’enfants ce soir mais dès que la voix de la magnifique Marianne James retentit, le calme règne. Son spectacle, « Tatie Jambon » est un savant mélange de chants, de morceaux de percussions, d’histoires et d’humour. La voix de la diva nous entraîne dans son sillage, nous émeut, nous surprend et nous fait douloureusement rire tout du long. Ses nombreuses interactions avec le public et notamment les enfants rythment le spectacle aux allures de one woman show, de pièce de théâtre et de comédie musicale. Un appel à l’imaginaire, des chansons sur le rituel du coucher, sur l’amour pour tous et les manies dégoutantes des enfants… Que de talents mis dans ce concert qui passera bien trop vite, accrochant petits et grands et nous laissant repartir des airs de comptines plein la tête.


Jour 4. Jeudi 18 juillet. 19h30, place aux chants pour les grands enfants

S’il y a bien un soir où nous devions arriver en avance, c’était celui-là. Nous sommes plus de 4000 pour un tête-à-tête avec le rappeur Orelsan, place de la République à Boulogne-sur-Mer. Il y a un peu de vent mais la chaleur humaine nous réchauffera et comme nous savons que nous allons beauuuuuucoup chanter ce soir, nous décidons d’aller nous hydrater avant le début des concerts. Superbe surprise : c’est la cave de monsieur Guy qui sert les bières ce soir et on adore ce petit bar bobo situé dans la vieille ville de Boulogne. Allons-y pour une Liefman Yellow ! A côté, deux stands proposent de la nourriture : les burgers ont l’air délicieux mais bien que tentées, nous nous abstenons, conscientes qu’ils risquent de ne pas rester bien longtemps dans nos estomacs une fois que l’on sautera comme des folles furieuses de façon "Simple, basique".


21h30, après le Welsh en mise en bouche on veut une chanson Aurélien

Le groupe de rap local, Welsh Recordz échauffe la foule ce soir. Première véritable scène pour ces boulonnais qui partageront avec nous leurs divers projets accompagnés d'un DJ présent dès l’ouverture des portes pour accueillir le public en musique. C’est donc une foule bien bouillonnante qui accueillera Orelsan (photo) sur les pavés de la place de la République lorsqu’il fait son entrée après s’être fait quelque peu désirer comme à son habitude. Que ce soit sur les titres de son dernier album Epilogue ou d’autres plus anciens comme «La Terre est ronde », les fans n’en ratent pas une miette, exaltés par l’énergie que dégage le rappeur. Nous repartons du concert la voix cassée, les mollets engourdis mais heureuses d’avoir partagé ce moment aux petits oignons.


Jour 5. Vendredi 19 juillet. 20h35, concerts sous un ciel menaçant

De retour sur la place de la République après une balade sur la côte, nous prenons place à côté de la scène pour écouter le groupe Père et Fils. Les 1000 places assises sont déjà pourvues mais on voit très bien de là où on est. Ce groupe boulonnais habitué à se produire dans la rue ou dans les bars est honoré de jouer sur la scène du festival et nous, ravies de découvrir cette joyeuse bande de loubards au franc parler. Au programme des chansons à textes, entrainantes et bien pensées, sur des sujets joyeux mais également plus d’actualité comme les migrants, la politique, les vegan ou les marins qui n’ont plus vraiment de poissons à pêcher. Le chanteur au caractère bien trempé ne mâche pas ses mots et entraine avec lui ses musiciens et le public à scander certaines paroles ou encore à brandir son majeur lors du refrain de son titre sur le président. Plutôt réac, le public semble malgré cela séduit et suit le rythme. 


21h40, Bernard chante ses idées noires en même temps que la nuit tombe

Quelques gouttes tombent mais le public s’est équipé... nous moins. Il attend patiemment Bernard Lavilliers (photo) et lorsque l’artiste entre en scène, plusieurs bras se lèvent comme s’ils saluaient un vieil ami. Les premières notes tombent et nous voilà plongés dans les influences reggae de l’artiste. On s’imagine à la Havane à fumer un gros pèt…euh cigare ! Nous sommes agréablement surprises de constater la joie communicative du chanteur et de ses musiciens qui soulèveront à maintes reprises une salve d’applaudissements. Le public chante et danse au rythme des titres emprunts de légèreté, interprétés avec énergie et émotion. 23h10, fin du concert, une phrase conclura cette soirée : « ça fait plaisir d’avoir un public qui a un cerveau en plus des oreilles ».


Jour 6. Samedi 20 juillet. 20h20, on ferait bien une petite sieste

Nous voilà installées au fond de la salle de sport de Desvres pour cette avant dernière soirée du festival. La salle est comble, on comprend mieux pourquoi on a eu tant de mal à se garer… La violoniste Eleanor Shine démarre son concert en douceur. Tout le monde est assis ce soir, nous nous retrouvons à côté de la cellule son et lumière et ne voyons pas très bien la scène pleine de la fumée due aux projecteurs mais cela s’arrange vite. Quelques notes nous font penser à l’Irlande et certaines mélodies sont  parfois accompagnées de chant mais nous avons du mal à entrer pleinement dans l’univers de l’artiste. Malgré son indéniable talent, ses mélodies et sa voix sont trop douces et nous sommes au bord de somnoler tant cela nous relaxe et nous détend. 


21h30, et merci le Québec

L'ambiance revient avec Cœur de Pirate (photo) et ses musiciens. C’est le premier concert de la programmation à être complet.. Des mélodies entrainantes de pop française, une ambiance rétro mais aussi des textes interprétés simplement, en piano/voix au cœur desquels la belle relate ses échecs amoureux et ses blessures. Pétillante et douce à la fois, elle nous touche et on ne verra pas son concert passer. D’ailleurs à partir de son titre « Ensemble », le public se lève et tape des mains et ce jusqu’à la fin du concert. 


Jour 7. Dimanche 21 Juillet. 20h45, une fin de conte de fées

Cette semaine riche en surprises et découvertes touche à sa fin. Nous voilà arrivées au château de Neufchâtel-Hardelot pour assister au concert des Franglaises (photo) qui se déroule dans l’enceinte de ce monument historique. Une fois n’est pas coutume, le concert est gratuit et c’est donc en toute logique que l’espace verdoyant se remplit rapidement. Sur place, aucun stand de bière par contre, ni autre alcool, et sur un côté de la scène, un unique WC. Il ne faudra donc pas être pressé d’y aller !

Des rires résonnent sur fonds de musiques plus ou moins modernes. Les Franglaises, c’est un concert aux allures de comédie musicale, mêlant chant, danse et sketch. Le dada du groupe ? Interpréter des titres anglais après les avoir traduit en français, en soulignant bien l’aspect comique et parfois grotesque de certains textes. « Fever », « Hotel California » ou encore « If you wanna be my lover » seront de la partie pour la plus grande joie du public.


Le bilan


Côté concerts

Notre coup de cœur
Marianne James, alias Tatie Jambon

Ceux qui nous font réfléchir
Père et Fils, le groupe engagé

Le roi de l’ambiance
Orelsan, qui a mis un sacré bordel

Celle qu’on espère entendre encore
Hoshi, l’écorchée


Côté festival

On a aimé

- La découverte chaque soir ou presque d’une nouvelle scène
- La diversité de la programmation et donc du public présent
- La Liefman Yellow à Boulogne sur mer
- La dizaine de WC installés jeudi et vendredi au vu du monde attendu
- Certains concerts en plein air et d’autres en intérieur avec places assises et/ou debout

On a moins aimé

- Le trop plein de fumée sur scène au concert d’Eleanor Shine
- La liste de boisson et nourriture très light sur la plupart des lieux du festival
- Le relatif manque d’espaces de stationnement près du château d’Hardelot


Infos pratiques

Prix des boissons 
Bouteille d’eau minérale 50cl : 1.5€
Soda : 2.5 € à 3€ selon l’endroit
Bière : 3.5€ les 25cl et 6.5€ les 50cl

Prix de la nourriture
Sandwichs : Entre 3.5€ et 4.5€
Burger : Entre 3€ et 6€ selon la garniture
Barbe à papa : 1.5€
Gaufre : 1.5€

Prix du festival 
Chaque concert était accessible à 15 ou 25 € selon le jour en prévente.

Transports
En voiture comptez 30 à 40 minutes de Calais, 1h10 d’Amiens et 1h45 de Lille
Boulogne sur mer, place à 10min à pied de la gare SNCF
Les autres endroits moins bien desservis par les transports en commun.

Conclusion

Un festival atypique avec une programmation pleine de surprises et pour tous les gouts et tous les âges. C’est ce qui nous a plu avec le Festival de la Côte d’Opale. Nous rendre dans un endroit différent presque chaque soir, réentendre des artistes qu’on aime et en découvrir de nouveaux c’est toujours excitant ! On a bien ri, bien chanté et bien sauté pour cette 43e édition. Merci !

Récit par Vanessa Merlin
Photos par Kelly Marmin