On était à
Evenstar Reggae Festival 2019, une première édition chaleureuse et prometteuse

Quelques semaines avant l’évènement et au détour d’une simple navigation sur un réseau social, nous avions découvert la programmation du premier "festival 100% reggae de Vendée" : l’Evenstar Reggae Festival. À découvrir sur scène : Vanupié, Jahneration, Pierpoljak et Frouss. Ni une, ni deux, nous avions décidé de découvrir l’évènement et raconter cette folle soirée à La Roche-sur-Yon en présence de 1250 festivaliers, le 9 novembre. Suivez-nous. Spoiler : c’était cool !

20h08, tout le monde s’ennuie - à la queuleuleu

Accueillis par une météo plutôt morose, on débarque sur le parking des Oudairies, le parc des expositions de La Roche-sur-Yon, un peu en avance. On profite de ce temps pour discuter, boire un coup et se remémorer les concerts de l’été, dans la voiture. Le temps file et il faut déjà rejoindre la longue queue de la foule qui s’amasse devant la halle B. Il fait froid, l’attente est longue et les agents un peu débordés, mais on finit par se faufiler dans la salle. À l’intérieur : rebelote pour l’attente... Cette fois-ci pour les tickets boisson. La file traverse toute la salle et crée une sorte de muraille humaine infranchissable (photo). Le Point Info logiquement prévu n’existe pas. C’est aussi ça les premières éditions, on découvre les joies et les galères de l’organisation. On choisit finalement de ne pas prendre de tickets tout de suite et de faire un tour du site : quelques projections sur la salle donnent une atmosphère sympa, il y a des stands de merchandising et autres babioles rasta, deux foodtrucks (un salé et un sucré), pris d’assaut, et un bar où les bénévoles attendent patiemment des festivaliers avec des tickets.

21h04, va-nu-pieds à travers les sentiers du reggae

Avec une demi-heure de retard, les concerts débutent et ce n’est pas n’importe qui sur scène puisque Vanupié (photo), la tête d’affiche du festival déjà croisé à MégaScène, prend les devants. Celui connu pour son Rockadown en version acoustique et sa voix suave amène un vent de chaleur au public présent en nombre. Son reggae teinté de pop, de soul et un peu de folk est super appréciable en ce début de soirée. Un pote qui nous accompagne doit partir avant la fin du concert car celui-ci a acheté un billet VIP (70 €) et va rencontrer Jahneration en loge, avec en prime un vinyle dédicacé. Une proposition originale, bien que commerciale, pour une première édition. Cette formule a fait des heureux puisqu’elle était sold out un mois avant le festival et que notre ami semblait ravi de l’échange avec le groupe.

22h37, Pierpoljak, qu'est-ce que tu fais là à traîner ?

Ah là, là, enfin... Celui qui nous a fait nous déplacer et que nous chérissons depuis 20 ans monte sur scène comme la rockstar de nos cœurs : Pierpoljak (photo) ! Nous l’avions croisé pour la première fois cet été avec une date en DJ set un peu étrange. Ce soir c’est un live avec tout ses musiciens, et d’excellentes vibes. On ne saurait vous citer tous les titres que nous chantons à tue-tête : Je sais pas jouer, Pierpoljak, Rub a dub music, Maman, Police, Je descends le bar... Bref la moitié de son répertoire et la quasi-totalité de celles qu’il joue. La déception de le voir enchaîner les titres dans un medley général, où certaines chansons sont coupées en plein milieu, nous laisse parfois un goût amer. Et en même temps, en une heure, il est difficile de faire plus condensé et plus complet. Le set touchant à sa fin, on a l’impression que le concert a duré 10 minutes tellement on en voudrait plus, mais la soirée doit continuer et on ferme cet espace de nostalgie qui nous aura fait pétiller les yeux.

23h21, la relève du reggae français in da place

On ne saurait vous introduire Jahneration (photo) que nous suivons depuis bientôt trois ans. Le groupe fait aujourd’hui déplacer des foules et le public complet est acquis à sa cause. Les gens chantent aussi bien le premier album Jahneration, les Mic Sessions que le nouvel album Stuck in the Middle. Le set est calibré mais c’est toujours plaisant d’absorber leur énergie débordante et de suivre le rythme en pogotant gentiment. On ne s’en lasse pas, on leur donne d’ailleurs rendez-vous au prochain festival. Pour terminer, le jeune Frouss originaire de Vendée fait découvrir son reggae aux sonorités jamaïcaines dans un style freestyle/DJ set au public encore présent. Il est accompagné de Salix et du crew Faya Liberty Sound. Ça manque un peu de corps et de puissance, mais sa voix porte très bien ses lyrics anglaises. En quittant la salle on croise tout le groupe Jahneration venu dédicacer ses albums sur son stand, de quoi ravir les fans. La soirée se termine déjà et on résonne de souvenirs, on revient l’année prochaine sans problèmes.

Le bilan

Côté scène :

Le nuage de lait

M. Pekah, tu as une jolie voix

La Madeleine de Proust

Pierpoljak, le répertoire de notre enfance entre admiration et nostalgie

Reload energy

Jahneration, une efficacité scénique à toute épreuve soutenue par le nouvel album

Côté festival :

On a aimé :

- La communication pré-festival avec beaucoup de publications, des concours, des informations, des promotions, une ligne de vêtements...
- La qualité des installations, avec une salle qui se prête parfaitement à l’évènement, accommodée de projections murales sympathiques, et une sonorisation de qualité
- La réussite globale de l’évènement, qui malgré quelques couacs s’est déroulé sans trop d’accrocs et dans une ambiance bon enfant
- Le courage et la volonté, un peu folle, de lancer un festival de reggae français à La Roche-sur-Yon, qui plus est début novembre
- En vrac : des parkings bien gérés, l’idée originale des pass VIP, le prix attractif de la pinte de bière à 4 €, un accueil agréable des bénévoles, une programmation festive et judicieuse...

On a moins aimé :

- L’absence de choix dans la boisson et la nourriture : l’unique bière lager assez fade au bar et les deux burgers d’un foodtruck (proposés à 10 €) faisaient pâle figure face aux évènements habituels
- L’attente, l’attente et l’attente : à l’entrée, au stand de tickets boisson, au seul foodtruck salé pour 1250 personnes, entre les concerts, parfois au bar...
- La non-reprise des verres consignées pour des gobelets simplement floqués d’un gros caviste, ça fait un peu mal
- Le manque d’animations, notamment lors des changements de plateaux. Rien qu’un DJ local ou quelques jonglages enflammés à l’extérieur auraient été les bienvenus

Infos pratiques :

Prix du festival

Billet à 29,99 €. Billet VIP à 70 € (avec pass + entrée prioritaire + 2 consos au bar + visite backstage + rencontre artistes + vinyle dédicacé)

Prix des boissons

Le demi de bière à 3 € ou la pinte à 4 € ; le demi de soft à 2 € ou la pinte à 3 € (+ 1 € de consigne non-remboursable) ; café bio à 1 €

Prix de la nourriture

Burger à 10 € ; cornet de frites à 3 € ; samoussa banane ou poire / chocolat bio à 2,5 €

Transports

En voiture : à 40 minutes de Cholet, 1h de Nantes et 1h15 d’Angers / La Rochelle. En train jusqu’à la gare de La Roche-sur-Yon

Conclusion

Pour cette première édition, l’Evenstar Reggae Festival avait tablé sur des valeurs sûres avec une programmation festive, jeune et réputée dans une salle dédiée à ce type d’évènement. Sur ce plan, ce fut une franche réussite pour les festivaliers qui ont pu apprécier de belles prestations dans une ambiance de feu. Malheureusement l’expérience fut entachée par l’attente à différents niveaux et le manque de préparation sur certains points. Ce ne sont que des défauts de jeunesse d’une première édition et on est certains que tout sera corrigé l’année prochaine. Rendez-vous en 2020 si Jah le veut bien !

Récit et photos : Pierrot Navarrete