On était à
Les Déferlantes Sud de France 2022 : nouveau lieu… mais est-ce mieux ?

Après deux sombres années COVID, retour sur scène pour les Déferlantes ! Nouveau lieu, nouveau château, nouveaux concepts, les équipes ont eu le temps de se réinventer et on avait hâte de découvrir l’évolution de ce festival que l’on a plaisir à retrouver depuis 5 ans. Du vendredi 8 au dimanche 10 juillet, nous étions dans le pays catalan pour vibrer une nouvelle fois aux Déferlantes. On vous raconte notre week-end.

Jour 1. Vendredi 8 juillet. 17h12, on se rejoint au camping ? Ah bah non…

Comme toujours aux Déferlantes, l’hébergement est problématique… Cette année, le camping « Def’Family » est remplacé par le « Def’Camp ». Enfin une expérience camping digne de ce nom !Ah bah non... nom différent mais expérience similaire. Le bouquet à l'arrivée : tous les campings sont « pleins ». Mais en fait, si c’est plein, c’est que c’est trop petit, non ? On se replie vers un camping partenaire loin du festival et on se voit obligés de prendre la voiture. Nos voisins de tente ne connaissent que de nom les Déferlantes et pour aller au festival c’est 15 minutes de voiture, 20 minutes de navette et plus ou moins 20 minutes de marche. C'était sans compter sur le fait que la veille, nombre de débordements ont eu lieu au niveau des navettes desservant les parkings et le festival et elles ont donc été supprimées. On nous racontera que les tensions et l’agressivité étaient légion durant la soirée du jeudi… Nous trouverons finalement assez facilement une place pour se garer, les parkings ayant été agrandis pour l’occasion. Et après 45 minutes de marche, nous arrivons enfin aux Déferlantes !

19h02, kidnapping à la scène DJ Mag

Enfin arrivés en Terre Promise, nous passons, comme le veut la routine, à la banque pour charger nos bracelets. La queue est longue, mais c'est partout pareil. En faisant l'état des lieux du site, on tombe très vite amoureux de la scène DJ Mag, la digne héritière de la scène El Bosque - scène électro qu’on avait particulièrement appréciée les années précédentes. Joris Delacroix est aux platines, et malgré un public clairsemé, on apprécie réellement l'instant, et alors qu'on se motive à reprendre la balade, c'est Feder qui entre en scène. Décidément le coin DJ Mag nous prend en otage, mais n’y a-t-il plus douce prison que celle de l’électro ?

21h20, les explorateurs de scènes

Côté scène principale, c’est la claque. L’espace est gigantesque et une énorme scène double nous fait face. Le monde est impressionnant pendant le concert de Rilès. Qu'importe, on vous rappelle que si vous êtes à la bourre, il n'est pas conseillé de foncer dans a foule la tête baissée. En plus de vous faire détester, vous n’irez pas très loin. Astuce de festivaliers, en étant un peu perspicace vous trouverez un côté de la fosse bien plus dégarni. Sean Paul prend la suite sur scène et on profite quelques minutes de son concert avant que notre déshydratation et notre faim ne se fassent ressentir : un burger-frites à 10 € et une pinte de blonde à 6,50 €, on a connu bien plus cher en festival et cela fait plaisir au portefeuille.

22h45, l’heure des pogos a sonné

Sur notre petite scène électro, Vladimir Cauchemar commence son set. On connait le bougre, on sait que cela va taper. Les pogos ne se font d'ailleurs pas attendre : l'avant-scène se transforme rapidement en champ de bataille bonne ambiance. On relève son voisin, on laisse les plus sensibles s’écarter... 

Pendant ce temps-là sur la scène principale, Orelsan entame sa prestation. On est surpris que ces deux artistes se chevauchent sur la prog mais on décide d'y jeter un œil. Le showman est toujours d’actualité, mais malheureusement pas à son avantage : le vent empêche l’installation d’écrans géants ou de réelles scénographies. Au lieu de ça, un parking en fond… L’artiste ironisera lui-même sur la situation, une déception qu’il partagera avec d’autres artistes de la main stage qui tout au long du festival auront derrière eux, tourbus, caravanes et autres kangoos. Dommage la scénographie, c’est pourtant basique en festoche.

00h00, PEW PEW les lasers et VROUM VROUM les voitures

Mais où sont passés nos anges jaunes des années précédentes ? Ces braves déssoiffeurs portant sur leurs dos non pas des capes, mais des litres de bières. Côté Martin Garrix, après 20 à 30 minutes d’intro plutôt plates, le spectacle commence enfin. On se dit qu'il attendait probablement que le vent tombe pour pouvoir installer le premier vrai show son et lumière du festival et ça valait le coup ! Les drops sont lourds, les musiques iconiques, des lasers et flammes partent dans tous les sens.

On décide de partir avant le grand final car nous avons du chemin jusqu’à la voiture et encore plus jusqu’au camping et on pressent l’effet entonnoir. Les voitures font la queue et les piétons sont en nombre. On avance au pas sur plusieurs kilomètres avant de pouvoir enfin prendre la route. Niveau sécurité, cela reste un peu léger. Il y a bien un stand pour faire un éthylotest avant de prendre le volant, mais du fait du manque de navettes, tous les festivaliers sont contraints de se mettre derrière le volant, et on ne voit guère de contrôles.

Jour 2. Samedi 9 juillet. 17h15, les Olympiades des Déferlantes

La veille, nous avions découvert un espace Riff X, mais ce dernier était complètement vide. Aujourd'hui on y découvre plusieurs stands et activités. De la pétanque évidemment, mais également des jeux en bois, des terrains de volley, de badminton, et même du baseball. Plus étonnant encore, un stand de massage est ouvert ainsi qu’un simulateur de vol et une salle complète équipée pour le gaming. On teste la majorité des activités et on fait de belles rencontres. Un moment haut en compét' et en partage. C’est la première fois qu'on voit un tel mini-village dans un gros festival, maxi bon point !

18h20, mais où sont passées la foule et le talent ?

Petit tour à la scène principale, bière en main pour commencer les hostilités. On entend au loin du ACDC, Queen... ça ne ressemble pas vraiment à du Omah Lay programmé à cette heure. C’est en effet Dj Arno Banano qui le remplace aux platines. Le mix sur vinyle est sympa, les musiques choisies sont mythiques, mais pour un mix sur la scène principale, c’est à notre sens insuffisant, surtout quand la veille, Feder et Vladimir Cauchemar étaient agglutinés sur la petite scène DJ Mag...  Alors, quand on l'entend Arno Banano lancer « Vive le rock and roll, la vraie musique sur vinyle pas l’électro », on a envie de le taquiner d'un « Vive les DJ qui savent faire des transitions ». On est pas forcément fan des prises de parole au micro non plus qui rappellent davantage l'oncle bourré qui met les lacs du Connemara qu'à une vraie prestation scénique.

Côté Scène DJ Mag on se console avec Lunar Disco, une chouette découverte pour nous avec une chanteuse qui donne tout sur scène malgré un public absent et peu réceptif… A retenter !

19h50, décidemment c'est pas notre soirée

Au stand kebab, ultime déception. 10€ pour du pain brioché, un mélange insipide de viande, le tout froid. On notera tout de même que l'offre de restauration est plus complète que les années précédentes. 

Retour à notre scène préférée, pour NTO qui commencera légèrement en retard, mais vu la qualité du show, personne ne lui en voudra. Les sons sont de qualité, le public en nombre, une réelle ambiance émane de ce set, nous y resterons du début à la fin, envoûtés. La prise d’otage continuera avec Dub Fire qui nous gardera dans ses griffes jusqu’à la prestation du maestro de l’électro de la soirée Kungs, cette fois-ci sur la scène principale. Nouvelle claque avec une scénographie est dingue, des drops lourds et un show très complet.

Dimanche 10 juillet. 19h03, balade désaltérante

En ce dimanche, nous faisons le choix de nous dorer la pilule sur le littoral en attendant les concerts puis une longue balade sur le site à la déouverte des courageux qui bravent la tyrolienne qui survole la scène DJ Mag, ou encore la grande roue, dont le tarif - 5€ - aura tout de même refroidi une partie des festivaliers. 

On décide de manger en compagnie du duo français KAS:ST​ : une superbe ambiance avec de la techno, bien comme on l'aime. Mais ce soir, nombreux sont ceux qui, comme nous, sont venus voir Muse, et déjà une marée humaine s’installe devant la scène. Sur le chemin, on se rend compte que Polo & Pan, sont de la partie également sur la scène adjacente. Nous leur faisons une légère infidélité en les regardant depuis l’autre scène, mais le show est prometteur : lumières, drops, sons, tout est à garder. La nouveauté, une chanteuse est avec eux sur scène ce qui donne une tout autre dimension à la prestation enchanteresse.

22h32, time to rock !

Le show de Muse commence avec le logo de leur nouvel album en feu avant qu'une bâche qui recouvrait le fond ne tombe laissant découvrir une tête gigantesque arborant un masque et une main tout aussi impressionnante. Flashs, pyrotechnie, décor, lumières, tout est prenant. Le groupe nous offrira une musique de leur dernier album « Kill or be Kill » qui n’est pas encore sorti.

Mais, après ce qui restera notre concert favori du festival, nous devons partir. Désolé DJ Snake, mais on a beaucoup de route à faire, alors à peine minuit sonné nous voilà sur le chemin du retour. Enfin pas tout à fait... la proximité des deux scènes empêche une circulation fluide entre les espaces. Alors on pousse, ça râle, « laissez-nous partir » crient certains. Déso...

Le bilan

Coté concerts

Le roi des Pogos

Vladimir Cauchemar, pas une seconde sans drop et bousculades, on aime.

PEW PEW LES LASERS

Martin Garrix et Kungs, de l’EDM comme on aime avec une scénographie aux petits oignons.

Les boss

Muse, on n’est pas objectif, on est fan, c’était incroyable.

Coté festival 

On a aimé :

- Le nouveau cadre, de magnifiques montagnes, on ne regrette que peu le château du Valmy
- Une restauration plus importante globalement. Il y en a pour tous les régimes alimentaires
- La scène DJ mag qui aurait mérité d’être plus grande avec de meilleurs écrans sons et lumières, mais avec une programmation qui nous a séduit.
- La programmation, il y en a pour tous les goûts.
- Le village Riff X, c'est super sympa d’avoir autant d’activités sur le festival.

On a moins aimé :

- L'éternelle question du camping.
- L’absence de navettes obligeant les festivaliers à prendre la voiture après avoir consommé. 
- L’immense espace de la scène principal qui manque de personnalité et de fluidité.
- L’absence de nos Déssoiffeurs ! Mais où sont passé nos anges jaunes ?

Infos pratiques 

Transports :

4h30 en voiture depuis Bordeaux, 3h20 depuis Marseille, Gare de Perpignan à 30 minutes en voiture

Pas de navettes.

Prix de la nourriture :

Burger + frites = 10 €

Sandwich = 8 €

Prix des boissons :

La pinte de blonde = 6,50€

L’eau = 3€

Sodas = 4€

Conclusion :

Les Déferlantes est un festival dont on a toujours plaisir à suivre l’évolution. Cette année, le festival a pris une ampleur beaucoup plus impressionnante. L’absence de campings, l’obligation de prendre la voiture et se retrouver dans les bouchons nuisent gravement à l’expérience. Cela étant dit, le cadre, la programmation et la bonne humeur qui se dégagent nous enchantent toujours autant. Les Déferlantes se développent et on espère pour le meilleur. Nous avons hâte d’y retourner, et comme chaque année, découvrir des nouveautés. 

Récit et photos : Thomas Véro