On était à
Décibels et découpes d'acier, bienvenue au Dantesk

Né de l’association entre Mediatone (festival Reperkusound, Just Rock?...) et le festival 1001 bass, Dantesk est de retour en 2014 après un an d'absence. Cette année le festival Woodstower se joint à l’équipe pour huit heures de musiques électroniques dans l’Est Lyonnais. Retour sur le lundi soir le plus rythmé de notre année.

Jour 1: 23h30, Arrivée à Eurexpo

C’est à plusieurs Kms de Lyon que notre soirée se déroule. Navette, chauffeur privé, taxi…toutes les options sont possibles pour rejoindre les immenses halls d’Eurexpo. Après un métro ambiancé (photo) jusqu’à Vaulx-en-Velin et une deuxième partie de trajet en Uber (peu coûteuse grâce à un code promo mis en place pour l’occasion), on se retrouve avec plusieurs milliers de personnes devant la seule entrée du festival, la première d’une longue série de bousculades.

00h30, premières notes avec Fabio & Moon et Klingande

L’entrée est laborieuse, la sécurité semble dépassée par un public impatient et prêt à tout pour entrer le plus vite possible. La découverte des halls est impressionnante, les couloirs et les escaliers sont noirs de monde et l’on peine à se repérer au milieu de la foule. On suit le mouvement et c’est dans la scène Trance qu'on prend les premières notes de la soirée. Devant une foule compacte Fabio & Moon font vibrer la salle à la décoration psychédélique. A quelques mètres, dans la salle d’à côté, c’est dans une tête de dragon (ou de tigre, on ne sait pas trop) qu’on aperçoit un dj. Après plusieurs demandes autour de nous et quelques notes de saxo nous avons la confirmation, le set de Klingande (photo) a débuté.

01h10, sans repères dans Eurexpo, il est temps de prendre notre première bière

Se repérer est bien le combat de la soirée. Des plans avec le programme ont bien été mis à disposition, mais un manque évident de signalétique à l’entrée et à la sortie des salles nous fait tourner en rond sans trop savoir où aller. Peu importe, après une partie du set sans surprises de Klingande, et un passage sur le set solo d’un des Bloody Beetroots (photo), on se décide à prendre notre première bière dans « la cour centrale ». A l’instar des festivals hongrois, Sziget, Balaton ou Volt, on règle nos consommations au bar avec une carte conso rechargeable dans différents points du festival. Simple à utiliser, le service au bar devient ainsi plus rapide (bravo aux bénévoles au passage). Voilà une belle initiative qui, on le souhaite, s’installera durablement dans nos festivals.

02h25, Gramatik la valeur sûre

Depuis son passage à Marsatac en septembre dernier on était impatient de revoir Gramatik (photo). Tête d’affiche de la scène electro, le dj slovène se retrouve perché sur une pyramide lumineuse. Chapeau à l’organisation, la décoration est impressionnante : mur de LEDs faisant office de scène, lasers, écrans au plafond… Le dj mélange funk, electro, jazz et comme à chaque fois, il gratifie le public d’humeur dansante d’un Superstition de Stevie Wonder. La salle est loin d’être pleine et pour cause, Popof ameute les foules dans la salle techno.

03h05, le petit creux de la mi-soirée

Après un passage devant la scène Trance bondée (photo) et avant d’attaquer la dernière ligne droite, une pause restauration s’impose. Et à priori nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée. Parmi les 16.000 festivaliers il semblerait qu’une bonne partie soit affamée autour de 3h du matin. On y retrouve là des restaurateurs habitués des événements lyonnais (Minute Cocotte, De l’Autre Côté du Pont…) qui proposent des plats variés. Crêpes, sandwichs, burgers et plats exotiques, il y a du choix. Seul bémol, l’utilisation de la carte conso n’est pas possible sur ces stands.

03h50, atelier découpe en salle techno

Il est déjà tard quand on découvre pour la première fois la salle techno. Chaque hall a son ambiance et la décoration qui va avec. La scene Techno ne déroge pas à la règle, et c’est dans une casse automobile qu’on s’installe pour voir Dave Clarke. Posé dans une camionnette en fond de scène, le dj anglais distribue les basses aux spectateurs encore nombreux. Autour de lui des voitures détruites sont empilées et le clou du spectacle arrive sur un Baby’s on Fire de Die Antwoord : des hommes en combinaison commencent à découper une voiture sur scène pendant le set. Effet garantie, on reste scotchés !

05h20, toutes les (bonnes) choses ont une fin

La scène techno nous aura tenu éveillés jusqu’à la fin. La grande majorité du public restant se trouve devant le set d’Ajja sur la scène 3, les autres errent entre Djedjotronic, Jb Night Traffic et Anton’x. Les dernières bières sont servies et à 6h la lumière se rallume. Cela fait maintenant 7h que nous sommes à Eurexpo et une nouvelle mission nous attend : trouver un moyen de rentrer à Lyon. Comme nous, des centaines de personnes n’ayant pas pris leur disposition pour les navettes se retrouvent sur les différents parkings de la salle, accrochés à leur téléphone en essayant de joindre Uber, taxis ou Heetch. Heureusement que le 11 novembre est férié, il nous faut bien ça pour nous en remettre. 

Côté concert

La valeur sûre
Gramatik, toujours aussi dansant

Le vrai set techno
Dave Clarke, puissant et efficace

La déception
Klingande, un set sans surprises

Côté festival

On a aimé :

- Les navettes et les réductions Uber et Heetch facilitant le transport jusqu’à ce "no man’s land" d’Eurexpo
- La décoration impressionnante de chaque salle
- Les stands de restauration nombreux et variés
- La carte conso simple et pratique.

On a moins aimé :

- L’entrée compliquée
- Les queues permanentes : pour recharger la Carte Conso ou pour les toilettes, on a beaucoup attendu
- La signalétique invisible. Difficile de se repérer dans un espace si grand.

Conclusion

Pour sa deuxième, Dantesk a mis le paquet sur une décoration à la fois impressionnante et surprenante, et a su proposer un programme rassemblant un public large. Affichant complet quelques jours avant la soirée, le festival a été victime de son succès, laissant apparaître quelques difficultés dans la gestion de la foule. Le manque de signalétique aura été le principale point noir, mais les artistes ont répondu présent et c’est bien cela l’essentiel. En s’inscrivant dans la durée, Dantesk pourrait très vite devenir le rendez-vous incontournable de la fin d’année dans la région lyonnaise. 

 

Récit et photos : Quentin Thomé et David Beltramelli