On était à
Hellfest 2022 : Week-end 2 - Trop n’est jamais assez

S’être baffré tout un week-end en mode orgiaque et se voir proposer d’en reprendre encore plus, c’est une tentation difficile à repousser, même si, bon, on sent bien qu’à un moment, forcément, on ne va plus vraiment apprécier. C’est un peu à ce banquet surabondant et déraisonnable que ressemble le Hellfest et son édition double des 15 ans. Avec seulement trois jours de pause après le premier week-end caniculaire et festif, on y retourne donc avec une gourmandise sincère, mêlée d’une crainte de l’overdose. Allez : les regrets, les remords, on verra après.

Jour 1. Jeudi 23 juillet. 18h56, arrivée et premiers concerts

Forts de l’expérience de la première semaine et ses grosses galères autour des accès parkings, on arrive sans bouchons au parking ouest et on parvient à bien se placer - c’est-à-dire dans le fond, à proximité de la sortie piétonnes par les vignes. On débarque à temps pour écouter Slomosa, et on en est bien heureux, parce que le groupe est à la hauteur de nos attentes. Le temps s’annonce franchement différent de celui du week-end précédent. Il pleut un peu et la température est, elle aussi, disons modérée. Les concerts n’ont aujourd’hui commencé qu’à 15h, on a presque le temps de se poser avant le premier concert vraiment attendu, en l’occurrence les Suisses de Zeal & Ardor (photo), découverts aux Transmusicales il y a quelques années, et qu’on est curieux de voir dans le contexte du Hellfest. Eh ben, bingo : leur mélange de working songs/gospel/blues mâtiné de métal obtient une ovation continue, et c’est rien de le dire. Très bon set, équilibré et hanté, qui met d’emblée la barre assez haut.

22h14, plaisirs variés loin des autoroutes

En lisant notre running order personnalisé, on se rend compte qu’on ne fera qu’osciller toute la soirée entre les scènes Valley et Temple, qui sont voisines. On ne va donc pas s’user à faire des kilomètres et c’est très bien. La stratégie pour durer est claire : on s’autorise à rater plein de trucs (y compris des trucs bien), tant pis. C’est également assez appréciable de ne pas avoir à se cogner les mainstages ce soir, d’un point de vue physique (marche, surpopulation et excès sonores, tout ça pour essentiellement regarder des petits bonhommes au loin et la télé sur écran géant). Il faut dire que la prog fait dans l’old school pompier, avec Whitesnake, Helloween, Scorpions et des champions de la branlette de manche comme Steve Vai. Non, merci. Là, on va pouvoir se poser devant des concerts entiers et gentiment baguenauder d’une scène à taille (presque) humaine à l’autre. Grosse sensation fuzz stoner échevelé d’abord avec Lowrider (photo), puis voyage sombre et atmosphérique avec les Islandais de Solstafir et retour au gros son sludge et puissant d’Hangman’s Chair. Comme quoi, quand on ne cherche à écouter que ce qu’on aime, on n’est pas loin du sans faute.

00h20, invocations tribales et fièvre populaire

Et le reste de cette première soirée va continuer sur cette lancée impeccable. On voit vite que, comme pour Zeal & Ardor (et même beaucoup plus) il y a une attente très forte pour le concert d’Heilung. De notre côté, on est assez peu clients des fantasmes à base de guerriers païens, de chamans avec colliers d’ossements et de tambours grimés de runes. Généralement, ça se termine avec une musique assez stéréotypée, des instruments exotiques mal joués et un propos assez ridicule. Heilung, c’est autre chose… et le concert n’a pas démenti ce préssentiment. Pas de compromis sur la démarche musicale (formules répétitives assumées, instruments acoustiques et prédominance du chant et des percussions), et même si la scénographie emprunte à l’imaginaire simpliste typique des reconstitutions neo-folk, force est de reconnaître que tout est bien fait. Le show est impressionnant, le concert est trippant, ne ressemble à rien d’autre. Là encore, ovation méritée et accueil fiévreux. Et, pour une première soirée, en pourtant peu de concerts, l’impression domine d’une belle palette de propositions diverses, loin des poncifs et des récitations des dogmes métalleux. 

01h38, les nuits poisseuses de M. Cantrell

Comment ne pas être curieux et pressé d’aller à la rencontre de Jerry Cantrell, quand son passage avec Alice in Chains en 2018 avait laissé un souvenir si vibrant ? Avec un autre groupe composé à son goût pour cette prestation autour de son seul nom, on est curieux de découvrir un répertoire différent, probablement issu pour l’essentiel de ses quelques albums solo. Eh ben, en fait, il va surtout s’agir quand même pas mal d’Alice In Chains, le monsieur étant auteur compositeur de la quasi totalité des hits du groupe de Seattle. Et finalement, avec des couleurs différentes apportées aux morceaux, il y a un côté très jouissif à voir dérouler ce tombereau de tubes noirs et poisseux, très rock, très mélodiques mais indiciblement sombres et boiteux. Tout ça a sacrément bien vieilli, aussi. De quoi s’en retourner content d’une soirée sans déception, revenant à pied au parking avant de prendre la route parce que demain c’est vendredi et qu’il y en a qui ne sont pas en vacances.

Jour 2. Vendredi 24 juin. 18h25, moissons soniques de fin d’après-midi

On accède de nouveau sans problème au parking ouest. Un 3e parking a été mis en place pour désengorger les deux autres. La queue pour les navettes, on ne la regarde même plus (mais il paraît que ça s’améliore), l’habitude est prise et le chemin jusqu’à la cathédrale d’entrée est effectué sous un ciel maussade. Décidément, le week-end qui commence ne va pas être comparable au précédent ! Les premiers shoots soniques sont pris devant la fin des sets d’Ihsahn et son métal cérébral et onirique et de Killing Joke qu'on avait bien aimé la semaine dernière, alors on en reprend une louche, cette fois en journée et sur une mainstage. Déception devant Millencolin à la Warzone en revanche; on s’attendait à être emballés par leur énergie, on en ressort vite lassé et dubitatif. 

21h33, la machine Ministry

C’est le début de soirée et la tension commence à monter près des mainstages. Sur la première, en guise de crescendo vers la venue de la tête d’affiche, la journée a été placée sous le signe d’un “focus indus” particulièrement bienvenu, et qui change des esthétiques ordinairement programmées sur les grosses scènes : Fauxx, Youth Code, Health, Nitzer Ebb… autant de manières d’amener l’électronique comme facteur de radicalité musicale et artistique. Après Killing Joke, l’autre grande figure tutélaire ne pouvait être que Ministry. Sous une pluie encore timide, le combo d’Al Jurgensen a sulfaté sec, avec ce mélange de samples, de motifs répétitifs, de textures rèches et de propos politique et social très affranchi. C’était sans compromis et mature, pas si daté et franchement toujours aussi hors cadre. 

22h45, on switch de dress code

Ce qui n’était qu’une pluie éparse sous un ciel un peu chargé est devenu un flot fin mais incessant qui douche tout et tout le monde. Autant dire que le dresscode a changé : finis les cosplays improbables et la collection de tee-shirts noirs à motifs morbides, désormais c’est plutôt poncho pour tout le monde, dans un joli camaieu de bleu et noir. Face aux scènes, certains osent le parapluie (vite rabroués par les spectateurs de derrière), tandis que d’autres continuent à stage-diver torse nu comme si de rien n’était. Pour le set d’Alice Cooper, c’est un rideau permanent qui nappe l’ensemble du site, et tandis que le vétéran fardé déroule son rock pépère dans un décor grand-guignol, la plaine s’imbibe, les bars sont bordés de vraies rivières et les espaces pavés ou bitumés deviennent chers du m². Pour autant, personne ne fait grise mine, ici on a déjà connu canicule et déluge lors d’éditions passées, on s’adapte ! Ceci-dit, on se demande quand même à quoi ressemblera le site le lendemain…

00h32,  Nine Inch Nails, impérial

C’est le moment de voir débouler sur la Mainstage 1 un groupe qu’on n’aurait jamais cru voir ici. D’abord parce que Nine Inch Nails (photo), ce n’est pas du metal - et on se surprend à réduire comme beaucoup le Hellfest à cette étiquette fourre-tout - et ça ne répond pas à la plupart des canons du genre. Ensuite parce que Trent Reznor lui-même disait encore il y a peu ne pas vouloir être programmé dans des festivals metal.  Eh ben le moins que l’on puisse dire, c’est que c’était à la hauteur. Un concert incroyable de maîtrise et de puissance, épuré et affûté, renversant la table des poncifs de musiques soit-disant “dures” par une vraie brutalité servant un vrai propos esthétique, un jeu de lumières et de caméra impressionnant, et surtout une belle présence du groupe. Reznor a joué le jeu jusqu’au bout, avec un répertoire très axé “je fais plaisir aux fans”, peu de blabla mais une prise de parole simple et chaleureuse, et puis on a même eu droit, comme de juste, à une version impeccable de “Hurt” pour finir. Comment prétendre proposer quelque chose de radical et séduire le plus grand nombre sans qu’il y ait entourloupe ? Ce soir en tout cas, le festival nous a offert un moment qui ouvre des portes sur d’autres héritages à s’approprier… d’autres clous à enfoncer.

01h40, une fin de soirée riche en émotions... diverses

On file laisser s’opérer la redescente en se posant un peu sur la vaste aire du Metal Corner, à l’entrée du camping. L’ambiance est à la rigolade, malgré le temps maussade. Clap de fin très acceptable pour une soirée humide et fraîche mais haute en couleurs, au cours de laquelle on aura par ailleurs réussi la gageure de perdre sa carte bleue en plein milieu d’un site immense, arpenté par 60 000 personnes, de nuit et sous des rideaux de pluie… et de la retrouver. C’est peut-être un détail pour vous mais pour nous ça veut dire beaucoup (notamment une fin de festival plus sereine).

Jour 3. Samedi 25 juin. 11h40, la traditionnelle virée au Leclerc

On s’était mis d’accord entre nous pour s’octroyer une pause au milieu de tout ça, et c’est tombé sur le samedi. On prend notamment le temps d’aller se payer une petite visite au Leclerc de Clisson, parce qu’avec la mue entamée par le festival et son système de navettes/parking, ça a forcément impacté l’affluence de ce lieu historique associé au Hellfest. Même si nombre de festivaliers, notamment au camping, ont probablement continué à faire leurs courses ici, on ne serait pas surpris que le chiffre d’affaires du centre commercial (qui avait organisé son propre festival avant le premier week-end) ait un petit coup de mou par rapport aux années précédentes.

15h43, un samedi tranquille en bonne compagnie

Force est de reconnaître que le site est en état, malgré les tombereaux de flotte de la veille. Les endroits les plus abîmés restent visibles - notamment les abords de la Valley, côté points d’eau, qui sont restés un proto marigot compliqué à arpenter - mais tout est paillé, asséché autant que possible, et le soleil revenu fera progressivement le reste du boulot. Le festivalier est de toute façon débonnaire, content d’être là. Nous, forcément, on commence à trouver que tout se ressemble un peu, donc on se focalise pour un temps sur l’humain, les rencontres et la détente en marge des scènes. Enfants finalement assez nombreux et parfois très jeunes, féminisation peut-être accrue du public, en tout cas grande diversité à se presser devant les scènes ou à se poser sur les pelouses de nouveau ensoleillées. Au milieu de tout ça, on profite quand même de quelques concerts, notamment celui du bluesman Gary Clark Jr (photo), élégant et inspiré.

20h46, big up à la sécu !

On est obligé d’en parler, parce que forcément, deux semaines au lieu d’une à les voir à l'œuvre, ça renforce le constat. Le travail des gens de la sécu est impressionnant à tous égards. Bien sûr, il y a l’engagement physique (on espère qu’ils ont de bons ostéos) et la réactivité nécessaire lors de concerts marqués par des vagues incessantes de slammeurs aux gabarits très divers mais toujours accueillis avec professionnalisme. Et puis, à les voir oeuvrer quotidiennement, on trouve qu’ils font ça avec beaucoup d’humanité, un grand respect et pas mal de sourires. Chapeau, vraiment, et un grand merci à ceux qui ont accueilli nos petits corps frêles et frétillants avec l’amour qu’ils demandaient silencieusement.

23h40, concerts du soir, impasses et ouvertures

On profite d’une multitude de moments, musicaux notamment et le constat est contrasté. On a d’un côté des vétérans, notamment du punk avec GBH (photo) et the Exploited, qui assurent mais révèlent l’absence de relève enthousiasmante, dans la programmation, du moins. D’un autre côté, on est quand même conscients d’un certain volontarisme dans la programmation : beaucoup de groupes émergents ou porteurs d’une identité originale sont conviés pour contribuer à la composition d’ensemble. C’était déjà en partie le cas auparavant, mais on sentait peut-être davantage le poids des dinosaures inamovibles revenant tous les deux ans squatter les feux de la rampe (oui, cette expression est très ringarde… du coup c’est raccord, non?). Le festival ne peut pas changer de lui-même l’ensemble de l’écosystème et des propositions musicales qui émergent et sont plébiscitées par le public mais on sent une disposition à valoriser ce qui peut apporter du renouvellement. Paradoxe avec tout ça, le public semble avoir quelque peu changé ce week-end : plus mainstream, pas forcément très spécifiquement féru de ces musiques. Là, ça vient clairement consommer du gros nom sur l’affiche, et tant pis si tout ça montre quand même un sacré souci d’esthétiques vieillissantes. 

Jour 4. Dimanche 26 juin. 15h50, dernier jour d’immersion, ligne d’arrivée en vue

Dernier jour et dernières brassées de gros son, derniers pichets de bière et une mention spéciale aux “Déssoiffeurs” qui arpentaient ce dimanche tout le site avec des bières autres que la Kro. Et enfin derniers efforts pour mériter le titre de “finisher” - le Hellfest aura même fait tirer un tee-shirt en édition limitée pour ceux qui auront “survécu” aux deux week-ends, produit qui évidemment sera sold-out très vite dans la journée. On s’enquille une rasade d’Ufomammut, une bonne rincée de Terror, avant d’aller se poser devant Ugly Kid Joe (photo). Là encore, groupe vétéran, déjà venu plusieurs fois : ça sent le ronron, sur le papier. Eh bien non. On regrette de les avoir boudé précédemment, le groupe est vraiment bon, a son identité et l’assume, et se fend même d’une reprise impeccable d’“Ace of Spades” de Motörhead. 

20h53, on a beau aimer ça, ça commence à tirer sur la couenne

Le dimanche, la prairie se remplit vite, et le troupeau rend le site précocement difficile à traverser pour aller d’une scène à l’autre. On retrouve le son massif de Eyehategod à la Valley, puis les jeunes et sémillants Bring Me The Horizon sur la mainstage 2 avant d’opter pour le punk hardcore d’Ignite sur la Warzone. On pense aux 5000 bénévoles qui, pour 80% d’entre eux, auront fait les deux week-ends sans se départir de leur sourire et de leur disponibilité. Les visages sont parfois marqués mais on n’aura, en sept jours à les voir bosser, pas un seul exemple négatif à citer à leur égard. 

23h10, Metalliqui?

A mesure qu’on se rapproche de l’heure fatidique, on sent bien que tout tourne de plus en plus autour de l’événement de cette édition, la venue de Metallica. On profite du concert de Black Label Society tout en ruminant une option stratégique pour trouver le meilleur endroit d’où profiter du concert. La vérité est qu’il n’y en a pas vraiment. On va donc presque tous être condamnés à vivre cette “chance” compressés les uns contres les autres, devant des écrans géants et dans un confort visuel et sonore assez mitigé. Le groupe a tellement été réclamé à Clisson, semblait en même temps tellement inaccessible que c’en était devenu une blague. Quand, finalement, à la demande du groupe lui-même, ça peut se faire, comment éviter la déception ? Metallica a fait le show, avec implication malgré l’exercice forcément épuisant de professionnalisme que l’exercice impose. Plutôt bons, assez sympa, contents d’être là, on ne peut rien leur reprocher. Paradoxalement, la déception vient peut-être du public, venu massivement mais finalement assez peu enflammé, plus consommateur que vraiment fou de joie. Beau moment malgré tout, qui clôt cette double édition. Alors, pour la suite, nouveaux horizons stimulants ou embourgeoisement mortifère ?

Le Bilan

Côté concerts

Les figures tutélaires qui méritent toujours leur rang :
Ministry et Killing Joke, parfaits parents déviants d’une scène sans grande descendance

L’événement salutaire :
Nine Inch Nails, ou comment tracer une voie d’ouverture pour les éditions à venir

Les vieux briscards qui font le job :
Ugly Kid Joe, en pleine forme

L’attente récompensée :
Metallica, à l’étroit à Clisson mais généreux

La déception majeure :
Beaucoup de vieux groupes de punk, plutôt bons d’ailleurs… mais quid d’une jeune garde pour régénérer tout ça ?

La sensation possédée :
Heling et Zeal&Ardor, à danser avec les fantômes par un chemin inspiré

Côté festival (pour l’ensemble des deux week-ends)

On a aimé :
- La grande adaptation aux aléas météorologiques, impeccable tout au long de cette édition
- L’organisation toujours hyper rodée, l’ergonomie optimisée du site, le soin apporté à chaque détail pragmatique comme esthétique
- La volonté de concocter une programmation éclectique et ambitieuse, ouverte à un renouvellement
- La disponibilité, la patience et la bonne humeur des bénévoles… surtout sur un temps si long
- Le comportement général des festivaliers, très peu de prises de têtes observées, une grande bienveillance et tolérance générales 

On a moins aimé : 

- Les dépenses induites et pas nécessaires : ouverture de compte cashless, verres et pichets non consignés…
- Le manque de toilettes femmes sur l’ensemble du site : le public semble se féminiser, il va falloir suivre cette évolution
- Les bugs du nouveau système de parking : calibrage encore insuffisant, nombre très insuffisant de navettes, circulation piétonne nécessaire mais malvenue…

Conclusion

Même si, de fait, le simple fait d’avoir enfin eu lieu aurait suffi à donner un satisfecit au Hellfest de la part de beaucoup de festivaliers manifestement très heureux de retrouver leur “bulle” annuelle, beaucoup de choses se jouaient en fait avec cette édition double. Force est de constater que ce qui faisait la singularité et la qualité du festival auparavant a su être remis en ordre de marche et ce, deux semaines durant. La prise de risque que constituait la mise en place des parkings et des navettes a eu son lot de ratés mais on a senti la réactivité de l’orga au fil des jours pour améliorer au mieux tout ça, et on n’a guère de doute sur la correction d’un grand nombre de bugs d’ici à l’année prochaine, édition où on revient à un format “comme avant”. Les aléas de la météo, aux antipodes d’une semaine à l’autre, ont été gérés sans fausse note. On a eu le sentiment, avec cette double dose d’anniversaire, d’oser une démesure dont on craignait qu’elle débouche sur une overdose, une saturation complète. Soyons honnêtes : ça a été le cas, dans une certaine mesure. Est-ce qu’on regrette pour autant cette surenchère ou qu’on aurait voulu que ça se passe autrement? Soyons honnêtes : surtout pas.

Récit : Matthieu Lebreton
Photos : Bruno Bamdé